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Enseignement de base : Les directeurs d’écoles et les APE à couteaux tirés dans le Houet

Publié le mardi 2 octobre 2007 à 07h28min

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Le divorce semble consommé entre les directeurs d’écoles de la province du Houet et le bureau provincial de l’Association des parents d’élèves (APE). Les premiers se disent victimes d’agressions verbales et de maltraitance de la part des Associations des parents d’élèves depuis
la décision du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation les excluant de toute gestion financière.

La décision du MEBA d’écarter les directeurs de la gestion financière des écoles, vient révéler au grand jour un malaise au sein des établissements scolaires primaires publics. La responsabilité des uns et des autres dans la gestion de l’école a toujours constitué une pomme de discorde. Et la mesure du MEBA a été accueillie comme une douche froide par les directeurs d’école qui se sentent humiliés et subissent désormais des invectives de certains membres de bureau APE.

Pire, les IP s’indignent des propos du Premier ministre qui auraient incité à Fada N’Gourma les parents d’élèves « à mettre la pression sur les enseignants afin que ceux-ci fassent bien leur travail ». Alors que selon eux, ils n’ont pas de comptes à rendre aux parents d’élèves. « C’est au ministre et pas aux parents de nous mettre la pression », souligne M. Eric Zio, coordonnateur de la coordination des IP.

Réunis en assemblée générale, le jeudi 27 septembre dernier, les directeurs d’école ont décidé de ne pas se laisser faire. Bien au contraire, ils entendent donner de la riposte aux attaques et autres railleries des APE. Dès lors, ils ne veulent plus du tout laisser perturber leurs cours « en permettant que des individus viennent au gré de leur association faire du désordre en classe » pour la collecte des cotisations.

Ensuite, et conformément aux prescriptions du MEBA, les élèves non à jour de leurs cotisations APE ne seront pas inquiets. La rentrée scolaire 2007-2008 intervient donc dans un contexte assez particulier dans la province du Houet où désormais les bureaux APE et les directeurs d’écoles se regardent en chiens de faïence.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2007 à 15:34, par kanzim En réponse à : > Enseignement de base : Les directeurs d’écoles et les APE à couteaux tirés dans le Houet

    Il ne faudrait surtout pas qu’il y ait divorce entre enseignants et parents d’élèves : les conséquences seraient catastrophiques sur les enfants : l’EDUCATION requiert une liaison dialectique entre le milieu familial, l’environnement social et économique, et l’environnement scolaire. En d’autres termes, il n’ y a pas que dans la salle de classe et en face du Maître que le processus de scolarisation de déroule. C’est pour quoi on parle de Communauté Educative, qui englobe tout ce qui économiquement, politiquement, institutionnellement et socialement, contribue au bon déroulement de l’action éducative. Peut-être que ce rappel est intéressant pour les maillons politiques et économiques de la communauté éducative. En suivant bien Monsieur Zio, les torts sont partagés entre les politiques et les praticiens : D’abord au niveau du politique : décider et mettre en oeuvre une gratuité de l’éducation, sans clarification préalable du contenu relève d’un spontanéisme, aggravé par une démission ayant consisté à n’avoir pas au préalable associé tous les acteurs de la commuanauté édcative, aux réflexions et analyses préliminaires. Deux petits exemples : il y a des ONG au Burkina qui assurent manuels, fournitures et infrastructures scolaires dans les zones où elles interviennent : à cela, d’autres ajoutent même le matériel didactique : l’Etat aurait pu engranger des économies, s’il avait pris le temps d’évaluer l’apport en termes de volumes et de durée, et d’incorporer l’apport de ces ONG qui soit dit en passant, sont membres actifs de la communauté éducative. Deuxième exemple : le MEBA aurait dû construire la décision de gratuité, à partir de réflexions menées à la bas où se trouvent les enseignants et les parents d’élèves : chaque partie, aurait compris la part de l’Etat et celle de parents d’élèves, dans la mise en oeuvre de cette décision. C’est sûr que l’occasion aurait été donnée de rappeler aux bureaucrates du MEBA certaines réalités : les réparations des salles de classe, les courses entre l’école et l’inspection sont entre autres des charges reléguées aux parents d’élèves ; une clarification en débats préliminaires allaient permettre aux parents de garder en mémoire que la décision sur la gratuité ne concernait pas certains postes de dépenses. Je ne parlerai pas pour l’instant des efforts financiers que l’enseignant fournit, dans sa tâche éducative en dehors de la salle de classe : les préparations à la maison se font à ses dépens. L’autre partie qui à mon sens a tort, concerne bien certains enseignants et directeurs d’établissements : j’apporte juste deux éléments parmi mille autres pour étayer mes dires : M. Zio sait quels abus font certains enseignants vis à vis des biens dont la gestion relève des parents d’élèves : il le sait, et il n’a qu’à se rappeler de quelques rixes entre une parent d’élève et un enseignant devant les élèves, pour soupçon de vol d’huile et autres vivres...Cet exemple est visble un peu partout au pays : dans certaines contrées du pays, le commerce du lait a connu une chute sinon une qusi disparition, à cause du lait du CATHWELL : ce lait sortait frauduleusement des magasins des écoles, était vendu sur le marché, et transformé en yaourt par les femmes vendeuses de lait : ce yaourt bon marché a fait chuter le commerce du lait de vache. Deuxième exemple : il y a dans ce pays, des directeurs de collèges et lycées qui se font payer leurs meubles, leur carburant et autres commodités de la maison, par les fonds des parents d’Elèves : fêtes de fin d’anné, portables, carburant, réparations de matériel roulant, sont financés par la sueur de ces parents d’élèves : pire, des prêts sont consentis à certains enseignants et autres proches sur les fonds des parents d’élèves : pourquoi s’offusquer quand le Premier ministre interpelle les parents d’élèves sur leur responsabilité en tant que parents qui investissent pour la scolarisation de leurs enfants, des parents qui doivent exercer leurs droits en tant que membres de la communauté éducative ? Quant aux parents d’élèves, ils ne sont pas non plus des anges pour certains : des inamovibles présidents passent des décennies à leurs postes : comme il y a des sous à voler et à prêter sur gage, c’est une source d’accumulation pour eux, que d’être mambres du bureau des Parents d’Elèves. Il y en a même dont les enfants ont fini les études et sont partis de l’établissement, mais ils sont toujours là. Dans ce contexte, M Zio a raison : il existe des parents voleurs, prêteurs sur gages, complices des voleurs comme les responsables et certains enseignants des établissements. ; pire, il existe des parents d’élèves honnêtes, mais lâches, silencieux, timorés, démissionnaires. Pour conclure, en attendant de revenir sur la question si d’aventure quelqu’un avait à se moucher, voici ce que modestement je propose : Il faut revitaliser les associations des parents d’élèves en tant que relais des enseignants au sein des communautés et des familles. Il faut aussi renforcer les liens fonctionnels et fraternels entre enseignants et parents d’élèves. Pour cela, il faut mettre les moyens qu’il faut pour organiser des débats locaux et national sur le rôle des acteurs dans la mise en oeuvre de la politique éducative du Burkina, avec accent sur la mise en oeuvre de la gratuité. Il faut avant cela, que le MEBA arrête ses attitudes et déclarations triomphalistes sur une gratuité qu’il ne maîtrise pas, mais qui est consignée au Burkina depuis des décennies. Il faut que le MEBA vériie au niveau des libraires si des livres ne sont pas vendus...Il faudra que le Ministère de la jeunesse et de l’Emploi, mène des actions auprès des vendeurs de livres, pour la divesrsification de leur employabilté, afin qu’ils ne sortent pas perdants de cette salutaire gratuité. Au Premier Ministre qui a interpellé les parents d’élèves sur leurs responsabilités dans la bonne pratique professsionnelle des enseignanrts j’avais reconnu la justesse de son adresse, que je trouvais cependant devant être étendue à presue toutes les couches et catégories socio professionnelles du Burkina : pourquoi ne pas interpeller en ce moment les enseignants des classes bilingues, à ne pas laisser le MEBA s’amuser avec leurs droits, reconnus dus, mais étouffés depuis bientôt une semestre ?

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