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<I>Une lettre pour Laye</I> : La fatwa de Seydou

Publié le vendredi 21 septembre 2007 à 08h17min

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Cher Wambi,

Des larmes de pluie par-ci, des crachins par-là ; le ciel essaie tant bien que mal de remplir son contrat, celui d’accompagner la campagne agricole jusqu’à terme. Ainsi, le Faso a encore été arrosé en ses quatre coins dans la semaine du jeudi 13 au mercredi 19 septembre 2007.

Pour en savoir davantage, parcourons très rapidement les relevés pluviométriques des différentes stations, que l’ASECNA se plaît à te communiquer chaque semaine :

Dori = 0,2 mm ; Ouahigouya = 14,2 mm ; Ouagadougou-aéro = 7,4 mm ; Dédougou = 9,6 mm ; Fada N’Gourma = 7,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 33,0 mm ; Boromo = 38,7 mm ; Pô = 34,6 mm ; Gaoua = 35,5 mm ; Bogandé = 15,7 mm. C’est le lieu, cher cousin, de renouveler nos encouragements à nos braves paysans, abonnés aux travaux champêtres depuis juillet, grâce à qui nous avons notre pitance quotidienne.


Cela dit, en toute clandestinité, Simon Compaoré, tout-puissant maire de la capitale, trésorier de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et président du Conseil d’administration du Partenariat pour le développement municipal (PDM), s’est envolé pour d’importantes rencontres internationales, qui le retiendront du 17 septembre au 02 octobre 2007 en France et au Tchad. Je dis en toute clandestinité, parce que sans ce communiqué de la direction de la Communication et des Relations publiques de l’hôtel de Ville, paru dans la presse, personne n’aurait su que Teb-Guéré est allé en mission.

Là je prêche à un converti, puisque tu n’es pas sans savoir que le maire de la capitale aime assez souvent l’efficacité dans la discrétion. Malheureusement, ils ne sont pas nombreux, ces maires d’arrondissement qui sont allés à cette école. C’est pourquoi ce sont toujours les mêmes qui se font accompagner par camions entiers de courtisans à l’aéroport international de Ouagadougou pour bénir et applaudir l’avion qui décolle ou atterrit avec monsieur le maire d’arrondissement à son bord.

En pareille circonstance, la bamboula est inévitable pour les centaines de militants ou de "bandurba" qui ne sauraient se priver des célèbres poulets du Boulgou ou des précieux jus de la brasserie de Kossodo. Tout de même ! Y a-t-il plus maire que Simon dans ce Ouaga-là ? En tout cas, l’histoire retiendra que la voie a été tracée par le maire de Boulmiougou, Séraphine Ouédraogo, et empruntée sans interruption par son homologue de Sig-Noghin, T. Pascal Ouédraogo.

Mercredi dernier encore, avant d’embarquer pour l’Hexagone, c’est presque un meeting politique qui fut improvisé chez les voisins d’en face. Tant pis pour les sportifs d’un soir et les usagers de l’avenue de la Résistance. Pourvu que monsieur le maire voie ma tronche avant son départ. Car sait-on jamais.


Il fallait bien s’y attendre ! Après la sentence du tribunal de grande instance de Ouagadougou du 11 septembre 2007, la fatwa du gouvernement n’a point tardé à tomber sur les têtes des fraudeurs aux concours directs de la Fonction publique. Pour d’aucuns, le Conseil des ministres a eu la main trop lourde, mais il fallait bien passer par là pour assainir l’organisation des concours.

Lors de la session hebdomadaire du Conseil des Ministres du mercredi 19 septembre, cher cousin, Blaise Compaoré et sa cour ont, en effet, décidé de la reprise des concours touchés par les fraudes, à savoir ceux des :
- préposés des douanes ;
- contrôleurs des douanes ;
- cycles A, B et C de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF) ;
- agents itinérants de santé ;
- infirmiers brevetés ;
- manipulateurs d’Etat en électroradiologie ;
- agents techniques du génie civil.

Mais en attendant, cher Wambi, en application de l’article 147 de la loi n° 013/98/AN du 28 avril 1998, portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction publique et fixant la procédure de sanction des agents ayant commis des fraudes d’une extrême gravité, le Conseil des Ministres a pris un décret portant révocation de la Fonction publique des agents ci-après :
- Zouré Issaka, assistant en gestion des ressources humaines ;
- Ouali Alain, assistant en gestion des ressources humaines ;
- Ouédraogo/Nana Elisabeth, élève-inspectrice d’éducation des jeunes enfants ;
- Bambara Abdoulaye, éducateur des jeunes enfants ;
- Nana Désiré, agent technique du génie civil ;
- Ouédraogo Kiswensida Valentin, infirmier d’Etat ;
- Zongo Wendkouni Alban Martial, infirmier d’Etat.

Eh bien, cher cousin, le Conseil des Ministres ne s’est pas seulement contenté des civils, puisque les corps habillés impliqués dans le deal ont été purement et simplement rayés des effectifs de l’armée, tels :
- Ouédraogo Issa, militaire ;
- Yaro Mamadi, gendarme ;
- Yabré Issaka, gendarme.

Par ailleurs, cher cousin, le Conseil a laissé aux employeurs compétents ou aux structures dont relèvent les autres condamnés le soin de tirer les conséquences du procès du 11 septembre 2007 au plan disciplinaire conformément aux textes spécifiques les concernant. Voilà ainsi tournée la page sombre des concours, espérons-le, qui aura fait perdre au Faso son Burkina ou, si tu veux, son intégrité.

Osons enfin croire que l’audit intégral du dispositif d’organisation des concours directs et professionnels instruit par le Conseil au ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat permettra de séparer et définitivement le bon grain de l’ivraie. Après une telle fatwa, Seydou Bouda sera à l’aise pour conduire son bateau à bon port. Pour peu seulement qu’il en ait la volonté.


Pas plus tard que mercredi dernier, c’est-à-dire le 19 septembre 2007, la Côte d’Ivoire voisine commémorait le cinquième anniversaire de la rébellion armée qui, depuis, a coupé la patrie d’Houphouèt en deux. Aujourd’hui, cher cousin, la vie semble avoir repris son cours normal sur les bords de la lagune Ebrié, après que fut signée, à Ouagadougou, la paix des braves. Quel paradoxe !

Oui parce que, effectivement, le président burkinabè, Blaise Compaoré, qui joue aujourd’hui au facilitateur entre les protagonistes de la scène ivoirienne, avait, dès les premières heures de la crise, été à tort ou à raison accusé de soutenir les rebelles, venus du Nord. Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la Léraba, n’est-ce pas, et l’enfant terrible de Ziniaré est en train de réussir là où tant de ses pairs ont échoué. L’affaire n’est pas encore dans le sac, tant des contradictions demeurent, mais il y a quand même de l’espoir.

C’est dans cette fièvre, cher cousin, que l’hebdomadaire Jeune Afrique, que tu n’as certainement pas le privilège de compulser à Laye, a obtenu une interview exclusive du chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, parue dans son édition n° 2436 du 16 au 22 septembre courant. D’ores et déjà, je puis t’affirmer, cher cousin, que l’illustre époux de Simone ne laisse pas indifférent, après la lecture de son évangile, recueillie à Yamoussoukro par Marwane Ben Yamed. Je n’en veux pour preuve que ces quelques extraits :

Question : "Le facilitateur de l’accord de Ouagadougou, le président Blaise Compaoré, a été tour à tour l’un de vos principaux soutiens puis votre pire ennemi. Vous l’avez même accusé d’être l’instigateur de la tentative de coup d’Etat de septembre 2002. Où en sont vos rapports aujourd’hui ?

Réponse de Gbagbo : Certains hommes divorcent de leur épouse puis se remarient avec elle (rires). Sérieusement, Blaise et moi étions très amis. Il m’a beaucoup aidé, y compris financièrement, lorsque j’étais dans l’opposition entre 1989 et 1999. Dans la durée, il est celui qui m’a le plus soutenu. Le président Bongo Ondimba m’a beaucoup aidé également. Plus substantiellement, dirons-nous, mais sur une période plus courte.

Ce qui s’est passé en septembre 2002, évidemment, nous a brouillés. Mais aujourd’hui, nos relations se sont normalisées. Nos deux pays ne sont pas simplement des voisins. C’était le même pays à l’époque de la colonisation. Entre 1932 et 1947, Ouaga était la deuxième ville de la Côte d’Ivoire. Nous avons vocation à nous entendre et à être des locomotives en Afrique de l’Ouest. Comme la France et l’Allemagne en Europe. Et que je sache, il y a eu plus que des brouilles entre eux...

Question : Si vous deviez reconnaître une qualité à vos principaux adversaires, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, quelle serait-elle ?

Réponse de Gbagbo : J’aurais préféré éviter cette question mais je vais tout de même vous répondre. Alassane est brillant et travailleur, plus que Bédié qui, lui, par contre, est rusé et sait s’entourer. Il faut dire qu’il a été à bonne école..."

Bref, je te soumets cet exercice, cher Wambi, afin que tu saches qu’après le concert des armes, Koudou Laurent Gbagbo semble s’être assagi et sait reconnaître les siens. Ne sommes-nous pas en politique ? D’ailleurs, le connaissant, je ne serais pas du tout étonné d’apprendre que le président ivoirien sera des hôtes de marque au XXe anniversaire du pouvoir de Blaise Compaoré, qui sera fêté le 15 octobre prochain.

Déjà, des journalistes, et pas des moindres, sont dans nos murs en précurseurs, tels le même Marwane Ben Yamed, qui a réalisé l’interview exclusive avec Gbagbo pour Jeune Afrique, et Daniel Djagouet d’Afrique Evénement, arrivés tous dans notre capitale le mercredi 19 septembre. En tous les cas, ce n’est pas la matière qui manquera à ces "gratte-papier", puisque ce 15 octobre, ce sera deux anniversaires pour une seule date :

Blaise et les siens fêteront leur naam pendant que les disciples de Thomas Sankara, eux, observeront le deuil de leur idole. Le torrent de déclarations qui inonde déjà la presse locale, et les messes basses qui se disent dans les différents états-majors témoignent que la bataille de la communication et de la propagande est bel et bien lancée.


Sur ce, cher cousin, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, à travers le soutien spirituel que le président de la conférence épiscopale, Mgr Séraphin Rouamba, transmet aux frères musulmans à la faveur du jeûne du Ramadan, entamé dans notre pays le 13 septembre dernier.

A Monsieur le président de la Communauté musulmane du Burkina Faso,

Réf. n° 029/2007/P.C.E.B.N.

Objet : soutien spirituel à l’occasion du Ramadan

Monsieur le président,

C’est dans la foi du Dieu unique, Saint et Miséricordieux que je viens à vous au nom de la Conférence épiscopale du Burkina-Niger et au nom de toute l’Eglise-Famille de Dieu du Burkina, vous saluer, et à travers vous, nous saluons toute la Communauté musulmane du Burkina Faso. Depuis le 13 septembre 2007, vous avez commencé le mois du Ramadan. Par la présente, nous venons vous assurer de nos ferventes prières tout au long de ce mois de sanctification et de recherche de Dieu à travers la maîtrise de soi et l’amour du prochain. Puisse Allah, le Miséricordieux, soutenir vos efforts et agréer vos supplications.

Le président de la CEBN

Mgr Séraphin Rouamba


Nommé le 18 septembre dernier par le Conseil des ministres en sa session ordinaire, Siméon Sawadogo, le nouveau gouverneur de la région du Centre-Est, sera officiellement installé le mardi 25 septembre 2007. On imagine aisément la marée humaine qui envahira la place des Ecoles Centre de Tenkodogo ce jour-là, où de fortes délégations, surtout de Kongoussi, son fief électoral, sont annoncées.

Après son échec aux dernières législatives, Siméon Sawadogo prend ainsi sa revanche politique dans le Boulgou, à l’ombre de... Bédouma Alain Yoda, ministre d’Etat en charge de la Santé et patron régional du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).


Décidément, on ne finira pas de sitôt de parler de nos fameux Etalons, qui ont démontré au cours de ces derniers mois et à la face du monde leur carence footballistique et leur immaturité pour les joutes continentales. Après un parcours calamiteux sur le terrain lors des éliminatoires de la CAN 2008, où ils ont occupé la dernière place dans leur groupe, voici maintenant des supporters des Etalons qui sont en train, eux aussi, d’étaler aux yeux du public non seulement leur limite et leur indiscipline, mais aussi leur insouciance pour le devenir du sport roi au Faso.

A moins qu’ils ne soient venus avec pour seul objectif de se servir de notre football plutôt de le servir. En tout cas, à Bobo-Dioulasso, plus rien ne va au sein du Comité provincial de soutien aux Etalons. A l’origine de cette crise : les nombreuses malversations qui auraient émaillé l’organisation du voyage de Dakar lors de la dernière journée des éliminatoires.

La gestion des fonds relatifs aux frais de location du car, qui se serait même transformé en un véhicule de transport de passagers entre Bobo et Dakar, l’appui du ministère à hauteur de 500 000 FCFA et enfin les frais de souscription, qui s’élevaient à environ 400 000 FCFA, feront l’objet de débat houleux ce dimanche au stade Wobi au cours de l’assemblée générale extraordinaire convoquée par le président régional de soutien aux Etalons, Lassina Traoré. A ce qu’on dit, des têtes pourraient tomber et pas des moindres. Wait and see !


En attendant les manifestations commémoratives des 20 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, les élus du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tiendront leurs journées parlementaires les 24 et 25 septembre à Ouagadougou. "Renforcement des capacités du Groupe pour contribuer à une meilleure visibilité de l’Assemblée nationale" ; tel est le thème qui réunira les députés du CDP pendant deux jours au siège de leur parti, sis sur l’avenue Kwamé N’Krumah.


Finies les bonnes vieilles habitudes ! Pour la présente législature, le ministère de l’Economie et des Finances se serait désengagé de l’octroi de crédits aux députés pour l’achat de leurs véhicules. Jean-Baptiste Compaoré, le grand argentier du Burkina, a dû certainement tirer leçon des législatures passées, dont des élus restent redevables de fortes sommes à l’Etat.

Il semble que la Banque internationale du Burkina (BIB), mise au parfum de cette nouvelle donne, frappe aux portes de l’Assemblée nationale, à travers Burkina Bail, pour faire des propositions dites alléchantes. C’est maintenant qu’on saura qu’il y a député et député.


Il s’appelait Alfred Nombré, ancien ministre de l’Eau, nommé par le Kiti An VI-003/FP/PRES du 23 août 1988 à la faveur du remaniement du gouvernement révolutionnaire du Burkina Faso. Une année plus tard, il sera nommé secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres par Kiti An VII-022/FP/PRES du 21 septembre 1989. Hélas, le Burkina pleure aujourd’hui cet ancien ministre du Front populaire, arraché par la maladie à l’affection des siens le week-end dernier à Ouagadougou.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 septembre 2007 à 15:31, par Kanzim En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : La fatwa de Seydou

    Le Ministre des Finances a bien réagi en ne permettant pas à certains prédateurs de l’Assemblée Nationale de se servir sur les maigres biens, eux qui refusent de rembourser les prêts accordés à l’achat de véhicules qui n’ont d’utilitaire que par la location.
    Mais il faut que M. Le Ministre aille de l’avant :
    1. Il faut récupérer les fons restant dus par les députés : pourquoi ne pas les inviter par voie de presse, à se présenter aux guichets de son ministère pour verser les sommes restantes ? Comme cela, personne ne pourra parler de diffamation iu de dénonciation.
    2. Les voitures fonds rouges utilisés non à propos à travers le pays et même dans des pays voisins.
    3. L’achat des tracteurs par des fonctionnaires commerçants et autres pérdateurs : la dénonciation publique par un producteur face au Président du Faso, et la promesse publique du Minstre de l’Agriculture, requérait, et ce par respect pour les Burkinabè, que 4oit fait un état de l’opération, à la connaissance des Burkinabè.
    5. Les bons d’essence : qu’il s’intéresse seulement aux stations de vente de carburant, il verra quel trafic mafieux se fait entre des pomppistes véreux et des commis véreux de l’Etat, qui essaient de monnayer des bons d’essence, et même des bons périmés.
    En tout cas je le félicite au moins pour le refus de crédit aux députés, mais attendons le autour des autres prédateurs : les traquera-t-il ou les bénra-t-il ?

  • Le 29 septembre 2007 à 11:55 En réponse à : Peut-on avoir la lettre pour laye du 28 septembre ?

    La lettre Pour Laye de ce week-end est pourtant disponible sur l’Obs.
    Un simple oubli de la part du webmaster ?

    Halidou annonce sa retraite du MBDHP

    Cher Wambi,

    La parade des fourmis ailées dans la cité est sans doute un signe avant-coureur de l’imminence de la fin de l’hivernale. Et pourtant ! Bien d’exploitations agricoles attendent toujours d’être arrosées, afin que vain ne soit pas l’espoir des braves paysans. En tout cas, rares sont devenues les pluies sous ce clair de lune de septembre, et éloquents se révèlent les relevés effectués par les services techniques de l’ASECNA dans nos différentes stations météorologiques dans la semaine du jeudi 20 au mercredi 26 septembre 2007 : Dori = 0,9 mm ; Ouahigouya = 5,0 mm ; Ouagadougou-aéro = 9,0 mm ; Dédougou = 9,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 10,9 mm ; Boromo = 2,2 mm ; Pô = 13,8 mm ; Gaoua = 2,8 mm ; Bogandé = 3,4 mm.

    Si, dans les champs, les paysans s’apprêtent à rejoindre leurs concessions après des mois de dur labeur, à l’inverse, les élèves et les enseignants reprendront très bientôt le chemin des classes. Parent d’élève, tu n’es pas sans savoir que la rentrée scolaire a officiellement lieu le lundi 1er octobre, et j’imagine ton anxiété au regard des devoirs auxquels tu ne peux te dérober comme tant d’autres. La réussite scolaire n’a-t-elle pas ses exigences ?

    Même s’il faut vendre jusqu’au dernier coq de la basse-cour, les frais de scolarité doivent impérativement être honorés, dans l’attente que la promesse gouvernementale de la gratuité des manuels au primaire se concrétise. Certes, Odile Bonkoungou, la grande dame de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, se bat comme un beau diable pour que la rentrée se fasse dans les règles de l’art, mais nombreux demeurent aussi bien parents qu’enseignants qui sont dans l’expectative.

    Car à propos de gratuité, les prévisions auraient été faites à partir de statistiques de 2005. Aussi, m’a-t-on prévenu, il ne serait pas du tout étonnant de voir des classes du cours préparatoire, première année, remplies comme le stade de France. Comment, en effet, réussir sa mission dans une classe de 300 élèves qui doivent se disputer quotidiennement quelque vingt tables-bancs ? Disons-le tout haut, le succès ne pourrait être au rendez-vous dans de telles conditions.

    Mais espérons qu’au sommet de l’Etat et dans le cercle des partenaires au développement, des mesures idoines seront prises pour parer au plus pressé. Car nous devons coûte que coûte réussir le pari de l’éducation et/ou de l’alphabétisation pour tous pour avoir meilleur rang dans le classement mondial selon l’indice du développement humain.

    A un plus haut degré, cher cousin, c’est-à-dire au niveau de l’enseignement secondaire, c’est un rappel à l’ordre que l’autorité adresse aux promoteurs des établissements privés conventionnés, à la veille de la rentrée. Un appel au respect de la Convention signée avec l’Etat, que m’a fait parvenir le directeur de la Communication et de la presse ministérielle, que je t’invite à lire :

    "En vue d’élargir l’offre éducative, l’Etat a signé une convention avec des établissements d’enseignement privés. Ces établissements se sont engagés à accueillir des élèves admis aux concours d’entrée en sixième, seconde, première année CAP et BEP. L’Etat, pour sa part, s’est engagé à verser aux établissements conventionnés les frais de scolarité des élèves qui y sont affectés.

    Aussi le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) tient-il à rappeler que les parents d’élèves ne sont soumis qu’au paiement du complément des frais de scolarité s’il y a lieu, après déduction du montant versé par l’Etat à cet effet. Les frais de scolarité versés aux établissements conventionnés pour le compte des élèves qui y sont affectés sont subdivisés en trois catégories.

    La première concerne l’enseignement général, où l’Etat verse à l’établissement 50 000 francs par élève affecté au premier cycle (de la 6e à la 3e) et 55 000 francs au second cycle (de la seconde à la terminale). La deuxième concerne l’enseignement technique tertiaire. Pour cette catégorie, l’Etat verse 55 000 francs par élève au cycle court (CAP) ; 60 000 francs par élève au cycle moyen (BEP) et 65 000 francs par élève au cycle long (Bac).

    Enfin, pour la troisième catégorie, relative à l’enseignement technique industriel, les établissements conventionnés reçoivent de l’Etat, 60 000 francs par élève au cycle court, 65 000 francs par élève au cycle moyen et 70 000 francs par élève au cycle long. En tout état de cause, il convient de préciser que la demande d’adhésion à la convention est laissée au libre choix des établissements et qu’aucun élève admis aux concours visés ci-dessus n’y est affecté s’il n’a formulé une demande lors de son inscription à ces concours".

    Le directeur de la Communication et de la Presse ministérielle des ESSRS

    Ce lundi 1er octobre aura lieu aussi, cher cousin, une autre rentrée, celle judiciaire des cours et tribunaux du Burkina Faso pour l’année 2007-2008. Elle se déroulera, à ce qu’on m’a confié, en audience solennelle dans la salle des banquets de Ouaga 2000 à partir de 10h00. Placée sous le très haut patronage du président du Faso, président du Conseil supérieur de la magistrature, elle donnera lieu à un plaidoyer national en faveur des droits de la défense dans l’ordonnancement juridique burkinabè.

    C’est assurément une rentrée des plus attendues, après le vaste mouvement de magistrats qui vient de s’opérer, consécutivement à l’arrivée de Zakalia Koté à la tête du ministère très sensible de la Justice à la faveur du remaniement gouvernemental de juin 2007. En tout cas, bien de justiciables attendent que les artisans de ce département redorent leur blason, terni ces dernières années par tant de dossiers pendants.

    Cette rentrée, cher cousin, ouvrira la voie à la commémoration du 15 octobre, date pour laquelle se disputent les héritiers politiques de Thomas Sankara, dont c’est le vingtième anniversaire de la mort, et les disciples de Blaise Compaoré, dont c’est, lui, le vingtième anniversaire de l’accession au pouvoir. Bien entendu, les thèmes de cette célébration divergeront d’un camp à l’autre des protagonistes de la scène politique.

    Mais, pour sûr, la capitale burkinabè refusera du monde. Et l’un des grands noms qui pourraient fouler le sol burkinabè à la mi-octobre, c’est Louis Ignacio Lula Da Silva, le barbu président du Brésil, lequel semble avoir des atomes crochus avec l’enfant terrible de Ziniaré, Blaise Compaoré.

    Et, te souviens-tu, en septembre 2003 déjà, le président burkinabè effectuait une visite officielle au pays de la Samba, au cours de laquelle les deux chefs d’Etat signaient un protocole de coopération économique, politique et culturelle incluant une assistance en matière d’importation d’antirétroviraux en générique.

    Pour la petite histoire, cher cousin, le Burkina Faso et le Brésil entretiennent des relations diplomatiques depuis 1975. Et Louis Ignacio Lula Da Silva mettra certainement son séjour à profit pour visiter bien de projets porteurs au "Pays des hommes intègres", qui pourraient présenter un certain intérêt pour le Brésil. Acteurs de l’élevage, de l’agriculture, des fruits, et de l’industrie, vous êtes prévenus.

    Naguère réputé être le meilleur Centre hospitalier régional (CHR) du Burkina Faso en matière de volume des recettes et d’autofinancement, l’hôpital de Gaoua perd aujourd’hui de sa superbe. Depuis mai 2007, le personnel soignant de cette formation sanitaire observe un mot d’ordre de protestation baptisé "opération caisses vides" pour manifester contre la suppression des bons pharmaceutiques.

    Depuis 2002, sur décision du Conseil d’administration, le CHR de Gaoua, établissement public de santé (EPS), donc doté d’une certaine autonomie de gestion, supportait 80% des ordonnances médicales de chaque agent jusqu’à concurrence de 50 000 F CFA par an. Une sorte de motivation et surtout de récompense de ce personnel pour sa contribution à la bonne santé financière de l’établissement. Mais depuis l’arrivée de l’actuel directeur général, ce régime de stimulation, aussi appliqué à Banfora et à Kaya, mais actuellement suspendu pour "raison de tensions de trésorerie", n’a cessé d’être menacé.

    Et le 14 mai 2007, vlan ! La direction prend une mesure qui met fin aux bons pharmaceutiques, formellement instaurés par le CA ; rejet de la décision par les travailleurs, qui brandissent un article d’un document interne, lequel stipule que seul le CA peut apporter des modifications aux modalités d’octroi des bons. 25 juin, stupeur et stupéfaction : l’organe de décision, réuni en session extraordinaire, approuve la note de service de la direction.

    En réaction à ce coup d’arrêt subit à leurs "acquis", le personnel soignant décide de ne se consacrer désormais qu’à sa tâche et rien qu’à sa tâche : poser des actes médicaux, et rien que. Et depuis, les patients sont reçus, consultés et soignés sans paiement des frais de prestation à la caisse. Gratuitement. Conséquences : les indicateurs ont viré au rouge et le bilan financier de l’année à venir s’annonce désastreux.

    Une situation d’enlisement appelée à perdurer tant l’administration hospitalière et le CA restent peu enclins à une solution négociée. Les patients, quant à eux, s’en frottent les mains. A quelque chose malheur est bon, serait-on tenté de dire. Aux dernières nouvelles, une délégation, conduite par la directrice des Hôpitaux, est attendue à Gaoua ce vendredi 28 septembre 2007 pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être.

    Que c’est douloureux, cher Wambi, de revisiter le parcours des Etalons aux éliminatoires de la CAN 2008 ! Mais au quatre coins du Faso, l’on ne cesse de conjecturer sur leur cortège de défaites et leur élimination des plus humiliantes. Des bruits des coulisses de leur dernier match contre les Lions du Sénégal, je t’en ai fais part dans ma lettre du 14 au 16 septembre 2007 et c’est justement ce à quoi le sélectionneur national, Didier Notheaux, répond ci-après :

    Droit de réponse

    "Il est dit que beaucoup se demandent si le match n’a pas été vendu aux Sénégalais et que la défaite est imputable aux remplacements inexpliqués. Ces insinuations me font bondir, d’une part, parce que depuis 27 ans que j’entraîne, les gens avec lesquels j’ai travaillé vous diront tous que je suis un homme droit et intègre ; de plus, pour s’arranger, il faut être deux au moins ; ce qui revient à dire que vous accusez Henry Kasperzak d’être malhonnête.

    D’autre part, pour qui a vu le match, la volonté, l’état d’esprit, la cohésion de l’équipe, sa volonté d’aller porter le danger devant le but sénégalais prouvent que le match a été préparé avec la plus grande rigueur et le plus grand sérieux, en témoigne le but sur coup franc d’Alain Traoré, expliqué et travaillé lors du dernier entraînement.

    Ensuite, dire que les changements effectués l’ont été pour répondre au coaching de Henri Kasperzak est faux, car les entrées de Henri Camara et d’Ousmane Ndoye ont été effectuées à la 60e mn, alors que les changements que j’ai effectués l’ont été après le 2e but sénégalais, marqué à la 77e. L’entrée de Kouassi devait sécuriser l’axe défensif et celle de Coulibaly, plus à l’aise offensivement que Bamogo, a été effectuée pour essayer de revenir au score, ce qui ne ressemble en rien à des choix hasardeux et encore moins à affaiblir la défense.

    Enfin, il est dit qu’un membre du staff aurait (toujours le conditionnel, quel courage !) été aperçu la veille du match avec Henri Kasperzak. Dire aperçu sous-entend que l’on essaie de se cacher. Je suis effectivement allé au Méridien Président, pas la veille du match (ce qui aurait été une faute ou une erreur), mais le jeudi soir au vu et au su de tout le monde et suis resté dans le hall de l’hôtel avec Lamine N’Diaye, que j’ai dirigé à Mulhouse entre 1988 et 1990 et que j’avais nommé capitaine (chose rare pour un Africain à cette époque) et que je n’avais revu qu’une seule fois depuis cette époque. Il était avec Henri Kasperzak, que je connais depuis très longtemps également. Le sélectionneur national

    Didier Notheaux

    PS : Je me réserve le droit de donner des suites judiciaires à ces propos diffamatoires"

    J’espère pour ma part, cher cousin, qu’on n’en arrivera pas là ; tellement il urge de conjuguer nos efforts pour reconstruire l’écurie nationale en vue des échéances futures, pour lesquelles nous n’aurons plus droit à l’erreur.

    Cher cousin, les "mystérieuses" ruines de Loropéni, en pays lobi, tu en as sans doute entendu parler même si tu n’y as jamais mis les pieds. Ce que tu ignores certainement, c’est que notre pays entend faire inscrire ce monument sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Après une première tentative, infructueuse, en 2006, le projet d’inscription est confié à une autre équipe de chercheurs burkinabè pour approfondir les connaissances et les recherches sur le site de Loropéni. Mais le temps passe et nos spécialistes commis à la tâche peinent à se mettre au travail, faute de moyens.

    Le Burkina Faso pourra-t-il respecter les nouveaux délais de l’UNESCO, fixés à 2008 et à 2009 ? Une équipe de ton journal, "L’Observateur paalga", s’est rendue la semaine dernière sur le site des ruines à Loropéni puis a rencontré à Ouagadougou des acteurs anciens et actuels du projet d’inscription. Le moins que je puisse déjà t’en dire, c’est que dans ce milieu-là, la simple évocation du nom de ce paisible village de Loropéni fait ressortir les couteaux.

    Le compte rendu de cette sortie te sera proposé le mercredi 3 octobre 2007 dans la rubrique "Grand reportage". Espérons qu’avec la visite de notre ministre de la Culture sur les lieux, prévue, sauf changement de dernière minute, pour le samedi 6 octobre, prochain apaisera les choses et permettra de sauver nos ruines, aujourd’hui menacées de disparition.

    Dans cette attente, cher cousin, je t’invite à parcourir très rapidement avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

    Enfin ! Attendu depuis sa nomination à la tête du gouvernement burkinabè sur les grandes questions nationales, Tertius Zongo sera face à l’Assemblée nationale le 4 octobre prochain pour prononcer son Discours de politique générale. Le tour du Faso, effectué en quatre mois, lui aura certainement permis de prendre le pouls des Burkinabè pour proposer la thérapie à leurs maux.

    Et dans le contexte actuel, "l’Américain" est mieux placé que quiconque pour savoir que ses compatriotes ont plus besoin d’actes que de paroles. En tout cas, ce ne sont pas les chantiers qui manquent.

    Créé le 19 février 1989, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) s’apprête à organiser son prochain congrès, un congrès pas comme les autres. En effet, les 18, 19 et 20 octobre prochain, ce Mouvement sera en conclave à l’issue duquel une nouvelle équipe dirigeante sera mise en place.

    Il s’agira surtout de trouver la personnalité qui va désormais présider aux destinées dudit Mouvement. Selon des sources dignes de foi, Halidou Ouédraogo, après 18 ans passés à la tête du MBDHP, entend passer la main. Alors qui sera le nouvel élu ? Les prochains jours nous situeront davantage là-dessus.

    Passée la commémoration du 5e anniversaire de la crise ivoirienne le 19 septembre, Ouagadougou bruit d’arrestations opérées dans les cercles des anciens rebelles. Il s’agirait, dit-on, de fidèles lieutenants du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, "IB", qui désapprouveraient l’accord de paix signé à Ouagadougou le 4 mars dernier entre Koudou Laurent Gbagbo et Kigbafori Guillaume Soro sous la facilitation de Blaise Compaoré. Maintenant où sont-ils détenus et à quoi sont-ils destinés ? Mystère et boule de gomme.

    Depuis début septembre, les éleveurs de la province du Bazèga ne savent plus à quel berger, pardon, à quel saint se vouer. Pas que des conflits fonciers les opposent aux agriculteurs, mais qu’ils sont confrontés plutôt à une horde de voleurs de bétail, qui excellent dans la razzia nocturne et moderne à travers champs et concessions. Leurs proies privilégiées semblent être les bovins, qu’ils convoient en toute quiétude vers les grandes villes et les pays limitrophes, à bord de camionnettes.

    En tout cas, ils sont des dizaines de paysans qui pleurent le vol de leurs bœufs de labour et qui regrettent déjà l’absence des forces de sécurité sur les principaux axes. Heureux sont ceux d’entre eux qui retrouvent les têtes, pattes et queues des bœufs, enfouies dans les fournées pour minimiser les risques d’être pris. Le Bazèga crie vengeance et appelle l’autorité à assurer comme il se doit la sécurité des biens et des personnes des honnêtes citoyens.

    La ville de Sya abrite ce vendredi, 28 septembre 2007, la 7e édition de la rencontre gouvernement/secteur privé. Question aux participants : "Quelles mesures prioritaires pour l’amélioration de l’environnement des affaires en vue d’un développement durable du secteur privé au Burkina Faso ?

    Week-end sportif sur le terrain de l’école Tampouy C, sous-secteur 4 à Ouagadougou, où se joue ce dimanche 30 septembre la finale d’un tournoi de football, dont le promoteur n’est autre que Sanoussi Fofana qu’on ne présente plus. Pour cette 7e édition de la coupe de la relève, l’initiateur a une fois encore choisi de mettre l’accent sur les minimes. Du football samba en perspective donc à Tampouy à partir de 15h 30.

    Ton cousin

    Passek Taalé

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