Trois autres fraudeurs seront pris les jours suivants. Il faut dire que le pétrole a coulé à Koudougou et plusieurs candidats au BEPC sont mis en cause. De sources bien informées, les sujets seraient venus de Ouaga par certaines sociétés de transport de la place et d’autres sujets auraient été communiqués aux candidats fraudeurs par téléphone.

Au nombre des sujets concernés, on a les épreuves de français, de maths, de physique-chimie et de S.V.T. Il semble que certains fraudeurs ont même traité des sujets juste derrière le lycée provincial, le plus grand lycée de la ville. Il faut craindre le pire car les concours de la Fonction publique sont pour bientôt.

Il ne serait donc pas mauvais que des mesures appropriées soient prises pour éviter une fraude massive à ces concours. Pour l’heure, les investigations se poursuivent et la procédure contre les appréhendés suit son cours.

DZ

Le Directeur régional de l’Enseignement déplore

Suite à la fraude constatée à l’examen du BEPC à Koudougou, suivie d’arrestations de certains candidats dont Manguezanga Sébastien Semdé, appréhendé en possession du corrigé des épreuves de chimie, nous avons rencontré le directeur régional du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique du Centre- ouest, Kuilbila Sam, pour en savoir davantage.

"Le premier jour tout se passait très bien jusqu’au vendredi soir au moment de l’administration de la dernière épreuve, les Physiques-Chimie où un candidat a été appréhendé au jury 6 du lycée municipal de Koudougou détenant par-devers lui des documents qu’il ne devait pas détenir pendant le traitement des épreuves en question. Il a été appréhendé et remis entre les mains des forces de la police.

Des investigations sont en cours pour déterminer où, comment, et de quelle façon il a pu rentrer en possession de ces documents. Nous avons mis tout en œuvre au début de l’examen pour éviter la fraude. Il faut dire que lorsque les candidats sont dans les salles de classe pour la première fois, on leur lit les documents relatifs à la fraude. Les leçons à tirer, il faut qu’à tous les niveaux, on redouble de vigilance.

Cela est très indispensable, et que tous les surveillants fassent correctement leur travail parce qu’en définitive, c’est à leur niveau que tout se joue. Je profite de l’occasion pour tirer mon chapeau au surveillant qui a détecté le candidat qui avait les documents au lycée municipal, parce qu’il n’est pas toujours facile de prendre de tels éléments. Ce ne serait pas mauvais de faire assermenter certaines catégories de personnels qui comptent dans l’organisation des examens. Je crois que cela permettra de prendre la mesure de l’enjeu qu’il y a dans l’organisation des examens. Parce que, quoi qu’on dise, cela ne fait pas honneur lorsque de tels cas se produisent.

A priori le système organisationnel n’est pas défaillant parce que tous les moyens indispensables sont mis à la disposition de tous ceux qui entrent dans la chaîne d’organisation de pouvoir le faire. Mais comme vous le savez, dans toute œuvre humaine, il n’y a pas de perfection. C’est peut-être parce que ces rares imperfections existent que d’autres les exploitent pour inonder le marché de sujets ou de corrigés.

Au niveau de Koudougou, lorsque nous avons appréhendé le candidat fautif, nous avons naturellement rendu compte à qui de droit. La reprise ou non des épreuves n’est pas de notre ressort. Comme vous avez si bien suivi, il y a un comité de crise qui a été mis en place au niveau du ministère pour gérer la situation. C’est ce comité qui a donc décidé de la poursuite normale de l’examen à Koudougou.

Donc, il ne nous appartient pas de prendre une décision dans ce sens pour ce qui concerne la localité de Koudougou. Les corrections ont débuté depuis samedi 16 juin 2007, mais jusqu’à l’heure actuelle, il ne nous a pas été signalé des cas d’irrégularités dans les copies que les uns et les autres ont eu à examiner. Mon souhait est que tout le monde reste serein pour qu’en cas de fraude, les commanditaires et ceux qui l’ont commise répondent de leurs actes pour rétablir l’examen dans sa crédibilité."

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

Le Pays