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CNRST : Pour des échanges francs et ouverts avec le SYNTER

Publié le mardi 15 mai 2007 à 07h01min

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Basile Guissou

Le texte dont teneur suit, représente l’allocution du délégué général du CNRST, Basile Guissou, à la rencontre avec les leaders syndicaux du SYNTER. Il se dit prêt à rechercher avec eux les meilleures solutions possibles.

Chers collègues, camarades,

Merci d’avoir accepté de venir à cette rencontre entre direction du Centre et responsables du SYNTER.

Avant d’engager les échanges concrets il me parait très important de faire un rappel historique des relations syndicats/gouvernement et l’Etat dans notre pays depuis 1960.

Ce sont les syndicats, animés par les leaders politiques de l’opposition, obligés d’utiliser le cadre syndical légal, qui ont renversé le régime du Président Maurice Yaméogo, le 3 janvier 1966 par une grève générale. Joseph Ouédraogo dit Jo Weder, Boniface Kaboré et François de Salle Kaboré, ont été des dirigeants syndicaux qui ont participé à renverser la première république ; c’était dans le contexte d’un régime avec un parti unique au pouvoir.

Tous les partis d’opposition étaient dans la clandestinité et leurs responsables étaient obligés d’utiliser le cadre des syndicats pour déstabiliser les régimes politiques. Entre 1966 et 1983, c’est incontestable que les syndicats et les syndicalistes ont été des partis et des hommes politiques qui ont fait et défait les régimes politiques ici dans notre pays. C’est notre histoire politique qui nous impose cette réalité du mélange excessif de la politique et de la lutte syndicale pendant 47 ans.

Aujourd’hui, il reste très difficile de dissocier dans le discours syndical, les aspects liés à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs syndiqués et les aspects liés à la volonté d’attaquer le gouvernement et l’Etat sur le terrain politique.

Selon moi, il faut accepter de se parler franchement, ouvertement et clairement pour séparer les deux aspects et permettre de situer les problèmes posés soit sur le terrain syndical soit sur le terrain politique. Sur les deux terrains, celui qui vous parle ne manque ni d’expérience pratique, ni de connaissances théoriques pour discuter avec vous dans un esprit de respect mutuel, de courtoisie et de responsabilité équitablement partagé.

Sur les terrains syndical et politique

Ancien secrétaire général de l’Association des étudiants voltaïques de Ouagadougou (AEVO) en 1972/73, ancien Vice Président aux Affaires Sociales, de l’Association des Etudiants Voltaïques en France (AEVF) en 1974, ancien vice-président aux Relations extérieures de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France de 1974/79, permettez-moi, sans prétention aucune, de dire que je sais faire la différence entre syndicalisme et politique. Pendant 37 ans, j’ai fait les deux à la fois, avec 4 ans dans le Gouvernement du CNR comme ministre (1983/87) et 4 mois de prison politique à la gendarmerie de Ouagadougou (16 décembre 87 au 25 mars 1988).

Attaquer l’Etat, vouloir déstabiliser et discréditer un ministre ou un gouvernement, dans l’intention secrète de le renverser pour le remplacer, ce n’est pas syndical, c’est politique.

Exiger de l’Etat et du Gouvernement qu’ils examinent favorablement les revendications salariales ou indemnitaires des travailleurs, les doter de meilleures conditions de travail, les protéger des risques (intoxications, accidents, etc), c’est syndical.

Sur le terrain syndical et rien que sur ce terrain, vous pouvez compter sur ma totale disponibilité à vous écouter et à rechercher avec vous les meilleures solutions possibles, réalistes, réalisables.

Sur le terrain politique, chacun de nous est libre d’aller dans l’un ou l’autre des 126 partis politiques légalement reconnus au Burkina Faso, ou aller créer son parti pour faire la politique. C’est clair que le temps des amalgames, des camouflages et des confusions de genres est révolu. Je ne rentrerai pas dans ce jeu pervers et dangereux pour la démocratie, la liberté politique et la liberté syndicale. Il faut accepter de jouer le jeu en respectant les règles. On ne peut pas utiliser les règles du jeu politique pour jouer le jeu syndical et vice-versa.

Ici et aujourd’hui, nous devons nous écouter et nous comprendre. Et si chacun fait l’effort de se limiter et limiter l’autre, sur le seul terrain des règles syndicales et administratives existantes et en vigueur dans notre pays, nous trouverons des solutions à tous les problèmes posés et à résoudre.

Autrement, nous ne serons d’accord que sur nos désaccords. Dans tous les cas, nous sommes condamnés à vivre ensemble, nous sommes obligés de rechercher de meilleures conditions de vie et de travail pour tous. Donc, discutons, discutons et recherchons des solutions à nos problèmes car personne ne viendra le faire à notre place.

Mes idées politiques ne sont pas cachées et je les publie dans la presse privée et publique depuis 30 ans, avec mon nom et ma signature, jamais avec un faux nom. Celui qui veut, il peut m’attaquer et répondre aussi par écrit dans la presse. C’est la lutte des idées et c’est normal en démocratie.

Ici, au poste de Délégué général, c’est la bonne marche du service dans toutes ses composantes qui sont ma raison d’être. Je dois être au service des femmes et des hommes qui travaillent au profit de la recherche scientifique qui développe le pays en se développant. Vos conditions de travail, votre motivation, votre passion pour réussir, ce sont mes problèmes prioritaires et il n’est pas question pour moi de les mépriser, les sous-estimer et encore moins les ignorer.

Je vous remercie.

Pr Basile L. Guissou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 mai 2007 à 11:24 En réponse à : > CNRST : Pour des échanges francs et ouverts avec le SYNTER

    Monsieur le délégué général du CNRST. Dans ce message, vous n’avez qu’étaler votre biographie. Ce n’est ni votre histoire politique personnelle ni votre biographie qui nous intéressent. Apporter des suggestions concrêtes à la résoltion des problème plutôt que de nous preuve une fois de plus du pédantisme des "intellectuels". By the way, vous n’êtes pas Professeur d’Université mais vous êtes "Maître de Recherches", pourquoi vous usurpez ce titre dans la presse et même sur votre carte de visite ? N’êtes-vous pas fiers d’être Maître de Recherche ? Vous pouvez retirer votre titre du CAMES. N.B. Nemo natus ad amperium !!!
    Par un de vos collègues qui vous connait relativement bien

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