Mais comme chaque année au Burkina Faso, on donne l’impression d’être surpris par l’épidémie. Et comme en pareille circonstance, on évoque toutes sortes d’arguments pour justifier un état de fait, l’argument le plus usité est le suivant : “le Burkina Faso est dans la ceinture méningitique”. La méningite apparaît alors comme une fatalité qui s’abat inexorablement sur le pays chaque année avec son cortège de malheurs.

Malgré le caractère cyclique et récurrent de la maladie, elle apparaît toujours comme une nouveauté dans notre pays. C’est au moment où la mort endeuille des dizaines, voire des centaines de familles que l’on commence à s’activer pour la riposte. Tout se passe comme s’il n’y avait pas un plan de riposte préétabli. A quoi sert un vaccin quand une maladie est déclenchée ?

Ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir ?
Sur le banc des accusés, la pauvreté occupe toujours une place confortable. Parce qu’on est pauvre, on ne peut pas vacciner les populations contre la méningite !

Conséquences, les services de santé ne désemplissent pas. Les agents qui osent donner des chiffres “macabres” sur la méningite ou faire un quelconque commentaire sans se référer à la haute hiérarchie sont taxés “d’incompétents”.
Les discours officiels indiquent que la maladie est circonscrite et maîtrisée... Où sommes-nous ? Où allons-nous ?

Boureima SANGA

Sidwaya