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Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

Publié le jeudi 8 février 2007 à 07h35min

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Le ministère de l’Action Sociale et de la solidarité nationale et l’UNICEF ont initié un nouveau moyen de transport des enfants de la maternelle : le bisongo-taxi. Son lancement a eu lieu lundi 05 février 2007 à la maison de la Femme de Lafiabougou à Bobo-Dioulasso.

Le Bisongo-taxi est une charrette ou chariot à 4 roues et à traction animale. Il a une longueur de 2m20, une largeur de 1m 35 et une hauteur de 1m 66. Le Bisongo-taxi a un poids total de 1 tonne 500kg et est équipé de deux banquettes démontables sur les longueurs, un escalier permettant d’ accéder à l’intérieur et qui, une fois remonté, sert de banquette également.

Le Bisongo-taxi a été conçu pour transporter les enfants de 3 à 6 ans.. Il peut transporter au moins une quinzaine d’enfants . En effet, dans le processus de mise en place des Bisongo, (centre communautaire pour le développement de la petite enfance en milieu rural et périurbain, des difficultés ont été observées par les comités de gestion. L’une d’elles est l’éloignement des sites de certains quartiers, rendant ainsi leur accès difficile à ces enfants qui n’ont qu’entre 3 à 6 ans et ne peuvent de ce fait, parcourir seuls de longues distances à pied sans être accompagnés. Cela a même eu pour conséquence, un faible taux de fréquentation de certains bisongo.

Des concertations entre le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale et la section éducation de l’UNICEF ont permis de mettre en œuvre l’idée et le concept du Bisongo-taxi au cours de la période 2004-2005. Le Bisongo-taxi est maintenant une réalité et se veut une réponse à la contraindre de transport que connaissent les enfants.

L’expérimentation dans 20 bisongo

Le Bisongo-Taxi est un produit typiquement local et fabriqué au centre national de perfectionnement des artisans ( CNPA) . Un vingtaine a été confectionné en raison de 694750 f cfa l’unité soit un coût global de 13 895 000 F CFA totalement financé par l’UNICEF. Le responsable de la section Education de l’UNICEF, M. Bagayoko a signifié que des aménagements devraient revenir à l’ordre de 300 000 F CFA.

S’exprimant sur ce nouveau moyen de transport, la représentante résident de l’UNICEF au Burkina Faso, Mme Joan French a relevé que les Bisongo-taxis constituent une alternative salutaire pour renforcer la fréquentation et le maintien des enfants surtout des filles dans le bisongo.

Elle a ajouté que l’objectif est avant tout de contribuer à sécuriser les enfants sur le chemin de l’école et à accroître le taux d’encadrement au niveau des Bisongo. Le ministre de l’Action sociale, Mme Pascaline TAMINI, elle, précisera que les Bisongo-taxis sont certes un moyen de déplacement plaisant pour les enfants, mais pourront aussi être utilisés pour le transport de marchandises, en vue de générer des revenus aux comités de gestion, pour une meilleure prise en charge des enfants.

En effet, l’ensemble des éléments constitutifs du Bisongo est monté par boulonnage et peuvent être démontés afin que le Bisongo -taxi serve à d’autres utilisations que le transport de denrées alimentaires, de bois, de marchandises pendant les jours de marché au village ou les jours sans cours.

Un autre avantage relevé par les concepteurs de l’œuvre est que ce moyen de transport pourra dispenser les parents d’élèves de l’obligation d’accompagner les enfants à l’école et permettre ainsi à leurs mamans d’avoir du temps pour les activités génératrices de revenus.

Ismaël BICABA


Le Bisongo, qu’est-ce que c’est ?

Depuis 1996, le gouvernement du Burkina Faso a initié avec l’appui de l’UNICEF, le programme de prise en charge intégrée à base communautaire des enfants de 3 à 6 ans à travers les Bisongo-taxis (préscolaire pour parler moderne), les enfants bénéficient d’une offre de services en matière de santé, de nutrition, d’éveil, d’encadrement, d’hygiène, d’assainissement et de protection. Ils sont régis par des comités de gestion créés au sein de structures associatives qui font la promotion de l’éducation.

Ils ont été développés suite au constat que seulement 22 % des enfants de 3 à 6 ans ont accès au préscolaire. Les dix premiers Bisongo ont été construits et répartis dans 15 provinces du Burkina Faso. Leur objectif est surtout d’accroître l’encadrement et l’éveil de la petite enfance dans les milieux économiquement défavorisés.

I.B.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 février 2007 à 19:59, par Lasso En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

    C’est une humiliation de parle de Bisongo-taxis. Cela montre que le Burkina regresse au lieu d’aller de l’avant. Pourquoi ne pas mettre a la disposition de ces enfants un mini bus ? Car l’UNICEF a les moyens necessaire de le faire au lieu de mettre en circulation des charettes qui generont et entreneront sans des accidents de la circulation.
    Il y a des dons qu’il faut refuser et je suis sûr qu’il n y apas eu d’etude prealable avant l’introduction de ces charette.
    Je suis burkinabe, bobolais ; je sais de quoi je parle car je suis mois meme sociologue mais residant en Europe.
    Les charettes sont bien pour la et les villages mais pas en ville.
    L’UNICEF est une organisation internationale que je respecte certes mais je regrette cette idee de charette taxi car nous sommes au 21 ieme siècle.
    A vrai dire cette idee est pour une insulte de la part de l’unicef et je suis convaincu que ca ne va pas marcher.

    • Le 16 février 2007 à 00:10, par toubab En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

      C’est une excellent initiative ! Je m’étonne beaucoup de la voir ainsi critiquée...
      Le seul reproche que l’on pourrait faire c’est le poids excessif de la remorque ( 1500 kg) par rapport à celui d’un ane Sahélien (200 kg ? ) et l’absence de formation du conducteur.

      Des expériences de ce genre ont lieu en France, et les enfants sont ravis et arrivent à l’école beaucoup plus calme et détendus. Ici ont utilise des chevaux de trait beaucoup plus lourds (1200 kg). Un employé municipal assure la conduite de l’attelage et un autre adulte assure la sécurité des enfants pendant le trajet. Le reste de la journée le cheval et une remorque utilitaire sont employés pour le nettoyage et l’entretien de la voierie.

      Au lieu de vous plaindre des nids-de-poule, bouchez-les avec des matériaux transportés par cette remorque ! Les autres usagers de la route seront satisfaits si cet attelage permet d’en assurer l’entretien.
      En plus c’est le seul moyen de transport qui fonctionnera encore quand le Burkina ne pourra plus importer du pétrole a 200$ le barril. N’avez vous donc jamais entendu parler du Peak-Oil ( déplétion pétrolière ) ?

      Sur des distances plus courtes, on utilise aussi le Pédibus : encadrés par 2 adultes, les enfants se tiennent par la main et forment une "chenille" qui se dirige vers l’école, en passant par des point de "ramassage". Mais bien sûr, ce n’est pas assez hi-tech pour intérésser les Burkinabé ?

  • Le 9 février 2007 à 00:09 En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

    C’est triste de voir la photo de ce taxi a traction animale. Ca nous rappelle tous que nous avons encore du chemin a parcourir dans notre marche vers le developpement. Pendant que dans certains pays des bus prennent gratuitement les enfants pour les amener a l’ecole, chez nous l’heure est au Sotraco-Ane. Un ane pour amener les tout petits a l’ecole ! C’est drole mais donne a reflechir. Pourvu que l’action sociale ne nous innonde pas les routes des villes avec ce taxi. Les charetiers et motocyclistes en ville rendent deja la circulation infernale, et c’est assez a mon avis.

  • Le 11 février 2007 à 23:40, par Alexis Kaboré En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

    C’est une idée originale qui mérite un regard moins épidermique. Le transport public à traction animale n’est pas une insulte. Le Sénégal utilise bien ce mode transport sans être dernier ou avant dernier dans le classement du PNUD. Je comprends cependant le ressentiment de ceux qui réagissent mal contre ce projet. L’âne n’a pas une bonne image malgré les services extraordinaires qu’il rend à ce Burkina pauvre. Dans beaucoup de villages, "on dit qu’un malade transporté aux soins à dos d’âne n’a aucune chance de survie". Avec ce cliché sur l’ane il était prévisible que ce projet susciterait de la résitance ; La main de l’UNICEF dans le projet n’arrange pas les choses. Le projet est donc victime de l’âne qui est lui-même victime de sa générosité immense envers les pauvres. On dirait qu’on a fini par l’identifier à la cause de la puvreté. Peut-être un cheval aurait suscité moins de désapprobation. Mais le cheval s’entretient plus difficillement et les parents des enfants concernés connaissent pour la plupart le "Viim y a ka nga".
    Pour ma part je félicite la démarche des promoteurs qui procède du souci de recherche de solution originale. L’afrique ne s’en sortira que lorsque nous aurons cessé de mimer des solutions à nos problèmes. Tenez bon, même si le produit est boudé à Laafiabougou il soulagera ailleurs si son efficacité économique et sa sécurité sont tangibiles.

    Gardez la serenité ;

    • Le 12 février 2007 à 22:22, par Lasso En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

      Mr. Kaboré, je respecte votre idee mais seulement que vous avez vu et/ou traité le probleme de Maniere unilaterale.Au fait ce n’est pas l’âne qui est mal vu ou mal accepté ou mal aimé... dans la societé. Mon probleme n’est pas à ce niveau. c’est le Le Bisongo-taxi en tant moyen de transport et son corollaire de consequence qu’il faut voir. Combien d’accidents ont été causés par les charettes à traction animale a bobo-dioulasso. Les conducteurs de charette ont certes une notion de la circulation mais aucune notion du code de la route et il sont la plupart analphabètes.
      Aussi, n’oubliez pas que nos routes tres etroites et souvent plaine de nied de poules pour que voitures, deux roues et les charettes a traction animales et aussi humaines se les partagent
      MR.Kabore, essayons de trouver des moyens de transport sûrs et adequats pour nos enfants. Si ces Bisongo-taxis sont affectés dans les villages pou la meme cause, j’accepte car la circulation y est moins dense par rapport a la ville. Imaginez-vous un peu ces Bisongo-taxis dans la circulation et une heure de descente.
      Mon cher Mr. Kabore, la verité rougit les yeux mais ne les cassent pas, si vous etes un des initiateurs de ce projet, je reconnais et salue votre bonne intention de vouloir trouver des voies et moyens pour le transport de nos enfants mais je persiste que les Bisongo-taxis ne sont pas la solution. ce n’est pas parce que le Senegal a accepté ce projet que le burkina doit suivre l’exemple ; si tel etait le cas nous devrions aussi accepter de changer de President car vous n’etes pas sans savoir que le senegal est un bon elève en matière de democratie.

  • Le 24 février 2007 à 06:23, par Basnere En réponse à : > Les Bisongo-taxis : Des « Sotraco » à traction animale pour le préscolaire

    L’idee est geniale, pratique, economique, et originale. Apportez plutot des contributions pour le biens de nos enfants au lieu de detruire les efforts des autres. La seule difficulte n’est ni le vehicule, ni l’ane, ni les routes mais le Bobolais eux meme. Il faut que tous les Bobolais apprennent a respecter ce vehicule dans la circulation et nous n’aurons aucun accident croyez moi. Les enfants vont adorer j’en suis certain. Si ceux qui ont la grande geule ont mieux a proposer pour ces enfants et leurs familles qu’ils le fassent humblement. L’UNICEF n’est pas plus responsable des enfants que nous SVP.

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