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2007 : Vœux de quelques Burkinabé

Publié le jeudi 4 janvier 2007 à 06h56min

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Halidou Ouédraogo

Une année s’en va et une autre s’ouvre. Pour cette année 2007, le monde entier en général et en particulier les Burkinabè formulent des vœux à l’endroit de leur pays, leur famille leurs amis...

Halidou Ouédraogo, président du MBDHP, de l’IUDH et du Collectif des organisations de masse et de partis politiques

« A l’aube de cette année 2007, je souhaite une santé de fer à tous mes compatriotes. Que chaque jour, voit le recul de la pauvreté et la construction de la démocratie pour un développement multiforme susceptible de diminuer les charges de chaque Burkinabè. Qu’il y ait plus de justice, que le déficit alimentaire se résorbe, que l’esprit démocratique, l’esprit citoyen s’enracine, parce que sans démocratie, pas de développement ».

En tant que militant d’associations et de mouvements de défense des droits de l’homme, nous n’avons de cesse attiré l’attention sur la nécessité pour la population de se former aux mécanismes de fonctionnement de la société. Car le retour du Burkina Faso à une vie constitutionnelle n’a pas été facile. Mais en coordonnant nos forces, le pays s’est doté d’une constitution. Cette loi fondamentale situe notre nation, sa place dans la communauté internationale, traite des droits de l’homme. Elle caractérise les différentes institutions : présidence, gouvernement, CES, Assemblée nationale. Tous les individus et les organes sont ainsi classés dans la nation de façon égalitaire.

Aussi chaque fois qu’il y a un problème, il faut prôner le dialogue. Approcher les autorités morales et physiques pour trouver les voies et moyens à la résolution de ce problème. Les affrontements entre policiers et militaires procèdent d’une incompréhension de la vie démocratique. Il faut être d’accord que la vie démocratique prône l’égalité, situe chacun là où il est et lui confié des responsabilités. Les policiers, les gendarmes sont des militaires spécialisés. Ils ont fait le droit et les armes. L’armée est aux frontières pour le maintien de l’ordre.

En principe, il ne devrait pas y avoir de problème entre les différents corps des forces de sécurité et de défense. Il doit y avoir une cohésion à tous les niveaux, une complémentarité à toute épreuve pour garantir la sécurité du citoyen. Nous n’avons pas cessé de dire que l’impunité tue la démocratie. Les heurts sont partis du meurtre d’un militaire par un policier. Cela s’ajoute aux événements de Piéla, de Balpouré....

Il y a des institutions telle la justice pour régler ces cas d’espèce. Et il faut leur donner les moyens d’y parvenir. Si chaque service dispose des moyens nécessaires pour accomplir efficacement ses missions vis-à-vis de la nation, ces incompréhensions ne surviendront pas. Il y a des citoyens qui ignorent ce qui s’est passé réellement.

On espère seulement que le dialogue s’instaure entre les deux corps. Le discours du président du Faso reste traditionnel. Il est de bon ton qu’à la Saint Sylvestre, à la veille de la fête nationale... Aujourd’hui, la population a besoin de faits. Elle paie trop de taxes, même pour se trouver un logement.

Au niveau de l’éducation, la natalité n’est pas encore maîtrisée, pour permettre à chaque parent de s’acquitter de ce devoir-là. Il faut espérer que le sac de maïs n’atteigne pas 20 ou 40 mille F CFA. Ce sont des propositions concrètes qui manquent au discours du président du Faso. Les années se suivent et se ressemblent. On aurait voulu entendre le chef de l’Etat dire qu’il a pris telle ou telle décision face aux heurts.

Il faut du concret en matière d’urbanisation, d’éducation, de santé. Parce que si on continue comme cela, nous ne sommes pas à l’abri des surprises.
J’ai été choqué de la pendaison de Saddam Hussein. Ce sont les mêmes qui demandent la grâce pour les infirmiers bulgares et le médecin palestinien en Libye qui applaudissent cette exécution. Voila un pays qui a été envahi, où il y a 10 ou 20 morts par jour du fait de l’envahisseur. On choisit d’arrêter le président.

C’est vrai qu’il a commis beaucoup d’exactions lui aussi, mais le Tribunal pénal international est là pour cela. Non, on décide de le juger selon la loi de son pays. Ou celle-ci ne dit pas de pendre quelqu’un le jour de la Tabaski, celui du pardon. Il faut préserver la dignité de chaque être humain.

Les Nations unies sont contre la peine de mort. Y compris nous-mêmes. Et le secrétaire général Ban Ki Moon commence mal. Son service de communication a dû rebondir pour faire comprendre que l’ONU n’a pas changé sa position vis-à-vis de la peine de mort. L’impunité n’est pas bien. Celui qui pose des actes contre la société doit répondre. Mais, il y a plusieurs réponses.

Ky Serges, des archives nationales : « Mes vœux de santé, de bonheur, de prospérité et de paix à l’endroit de ma famille et ensuite à l’endroit du peuple burkinabè. Je leur souhaite beaucoup de paix pour le développement de notre pays et surtout plus de vigilance et de clairvoyance pour une bonne gouvernance. Et, à toute l’équipe de Sidwaya, beaucoup de courage et surtout un grand merci pour leur dévouement au travail ».

Moussa Nikiéma, vice président de la coordination des associations les petits commerçants : « je souhaite une bonne et heureuse année 2007 au peuple burkinabè avec surtout beaucoup de santé, de paix. Parce que nous ne voulons plus vivre ce que nous avons vécu ces derniers jours » (NDLR : heurts entre policiers et militaires).

Saly Kaboré, commerçante : « je souhaite une bonne et heureuse année à ma famille, à tout le monde. Que l’année 2007 nous donne beaucoup de santé et d’argent !

Mme Congo Bibiane, (ménagère) : « je souhaite à tous et à toutes de bonnes choses à savoir, la santé, la paix, la chance ».

Kafando Maxime,vendeur ambulant : « je souhaite que les gens fassent preuve de prudence surtout au niveau de la consommation d’alcool. Car mon souhait est que nous puissions atteindre l’année nouvelle en bonne santé et continuer ensemble à exercer nos différentes activités ».

Taoko Amado : « il faut souligner que l’année a été vraiment dure pour nous et j’espère que 2007 viendra nous soulager. Mes vœux de santé, de succès, de prospérité et surtout de paix car, ces derniers temps nous avons connu une forte agitation ».

Propos recueillis par Alassane KARAMA et Mariam SOGNE (Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2007 à 15:50, par Une lectrice attentive En réponse à : > 2007 : Vœux de quelques Burkinabé

    Il m’est difficile de ne pas réagir quand je lis la phrase suivante :

    "Ce sont les mêmes qui demandent la grâce pour les infirmiers bulgares et le médecin palestinien en Libye qui applaudissent cette exécution."

    On se demande qui sont "ces mêmes" alors que justement M. Sarkozy, président de l’UMP estime que l’exécution de Saddam Hussein "est une faute" (le Monde, daté du 3 janvier).

    Et comment mettre au même niveau la condamnation d’un dictateur qui a massacré sa population et celle de ces soignants condamnés en Lybie pour avoir contaminé des enfants avec le Sida, après un procès inique, alors qu’il est de notoriété publique que la contamination était dûe à l’hygiène déplorable qui régnait à l’hôpital ? Il est toujours bien plus facile de faire porter le chapeau à des étrangers, ici à ces infirmières et à ce médecin palestinin, que d’admettre que la faute est chez soi.

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