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Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

Publié le samedi 26 août 2006 à 10h00min

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Consciente que l’acquisition d’une solide formation constitue un facteur indispensable de développement durable pour une Afrique de demain, la jeunesse africaine migre de plus en plus vers les pays occidentaux, le plus souvent à leurs propres frais car obtenir une bourse devient presqu’un rêve.

La France, autrefois pays de prédilection pour ces étudiants africains francophones, ferme sans vergogne ses frontières. Le Canada n’est pas á une coudée et l’obtention du sésame rare (le visa) devient aussi un parcours de combattant. L’Allemagne, malgré la langue de Goethe jugée difficile, demeure la destination privilégiée de beaucoup d’étudiants africains.

Nous voulons ici attirer l’attention des candidats à l’étude en Allemagne sur des informations, qui d’un premier abord pourraient paraître de seconde portée, mais qui pourtant sont très importantes, afin qu’ils sachent à quoi s’en tenir. Ceux qui ignorent ces informations, sont ceux qui, très vite tombent dans la désolation et se retrouvent en difficulté avec les administrations allemandes.

En effet, l’inscription à une université allemande présuppose la réussite à un test d’aptitude à la langue allemande pour les études supérieures (D.S.H), d’une part ou du TestDaF niveau4 auquel est soumis tout étranger ; et qui n’a rien à avoir avec les diplômes de langue acquis dans nos pays.

Ces tests étant organisés par chaque université, c’est bien entendu que le contenu diffère d’une université à une autre sauf l’examen du TestDaF. Pour y réussir, une bonne préparation dans une école de langues ici est indispensable, selon le niveau. Ce diplôme réussi vous assure, après inscription à l’université, le droit à un séjour de deux années renouvelables. En cas d’échec, une seconde chance vous est accordée, si elle est encore ratée, c’est le retour certain vers l’Afrique.

Le cas de Éboué Mathias venu de la Côte d’Ivoire illustre bien la difficulté que constitue cette étape du test de langue dans la mesure où, pour ne s’y être pas sérieusement préparé, il s’est vu obligé d’effectuer un repli vers la France, après avoir échoué à deux reprises au D.S.H.

« J’étais tellement heureux de me voir sur les bancs de l’université après une année de cours de langue, et voilà qu’on me demande de faire le StudentKollege », s’indigne Isidore, étudiant burkinabé à Berlin.

Obtenir le D.S.H, ne permet á tous les lauréats d’un Bac d’Afrique l’accès direct á l’université. Le bac de certains pays africains n’étant pas reconnu en Allemagne, une remise à niveau est recommandée par les universités allemandes d’où son appellation de StudentKollège. Cette remise à niveau dure presqu’une année.

"Cela fait bientôt deux ans que je suis en Allemagne et l’accès á l’université n’est pas toujours possible. J’aurai dû franchement rester au pays » regrette Isidore

Plus qu’un conseil, c’est une nécessité absolue pour le nouvel arrivant de chercher à prendre contact avec d’autres étudiants africains déjà sur place capables de lui donner des astuces très utiles pour réussir à préparer et à obtenir son D.S.H.

Cette étape préliminaire obligatoire passée, ouvre sur une vie estudiantine difficile mais pas insurmontable. Nombreux sont ceux qui s’en tirent à bon compte. Camara Sékou, étudiant à l’institut des mathématiques de l’université technique de Berlin, depuis 6 ans, le sait mieux que quiconque. Aguerri, il donne le conseil suivant : « notre vie ici est parsemée de péripéties psychologiques et de luttes pour s’intégrer dans une société où être noir reste encore étrange. Mais c’est sur cette trame que, nous, étudiants africains, devons montrer nos capacités de se rassembler et de se soutenir afin d’atteindre nos objectifs qui consistent à contribuer au réveil d’une Afrique nouvelle, forte et gagnante ».

Les nombreuses associations d’étudiants africains de part toutes les villes allemandes ont du mal à porter leur voix et à faire valoir leurs revendications dont la plus évidente reste contre les agressions à caractères à raciales. Ermyas M., étudiant éthiopien naturalisé allemand se trouve dans un coma après avoir été sauvagement agressé par des présupposés néonazis.

Le monde du travail allemand frappé par la crise économique a enclenché sa phase de durcissement qui, pour le malheur des étudiants africains, continue sa courbe ascendante. Mais cela ne semble aucunement intimider les étudiants étrangers, et africains. C’est le cas d’Etienne A : « Qu’à cela ne tienne, l’étudiant africain avec son expérience peut aisément tirer son épingle du jeu. Mais les choses sont plus compliquées, parce que la couleur de notre peau a été établie comme critère d’élimination pour certains jobs, sans nous donner la chance de prouver notre valeur ”.

D’ailleurs, prétextant permettre aux étudiants sur son territoire - nationaux compris - de mieux se concentrer pour terminer leurs études assez rapidement (en 8 à 10 semestres environ), le politique allemand a réduit, depuis près de 2 ans, leurs heures de travail, qui passe ainsi de 6 à 3 mois. Alors que l’assurance, obligatoire pour les étudiants en dessous 30 ans, non payée conduit au refus automatique de prolongation du permis de séjour, et de la réinscription.

Ce qui a été ressenti ici comme une punition suprême, c’est une loi votée par le gouvernement allemand portant augmentation des frais d’inscription, qui s’élèveront autour de 500€ par semestre dès la rentrée prochaine dans de nombreux Etats même si un semblant de résistance est à noter dans certains länder comme Berlin.

Cette nouvelle mesure signifie pour les étudiants étrangers qu’il faut travailler plus longtemps pour pouvoir financer leurs études et d’autres réalités qui ne sont pas les moindres (loyer, assurance,etc.). Par ricochet, les études s’étirent dans le temps et l’espoir de retour au pays natal s’amenuise au détriment d’un continent qui a pleuré autrefois la fuite de ses bras valides et cette fois ci regrettera celle de ses cerveaux qu’ elle n’a pas eu le moyens de soutenir et de récupérer après les études.

La vie estudiantine en Allemagne dans son ensemble n’est pas chose aisée. Pire elle se dégrade de manière dramatique pour les étudiants issus des continents pauvres telle que l’Afrique. Les réformes dans l’éducation ces dernières années démontrent clairement que les étudiants étrangers ne sont pas vraiment pris en compte, même si c’est en leur nom et pour leur bien-être comme le prétend le politique.

Quand bien même les études dans ces pays peuvent être appréhendées comme une chance inestimable de se réaliser pour apporter sa contribution á l’édification de l’Afrique de demain, la prudence doit être de mise au risque de voir l’euphorie d’être étudiant en Europe se transformer en illusion, parfois très douloureuse.

Ceci ne doit pas être fait pour décourager les prétendants aux études en Europe, de surcroît en Allemagne et autres. Les réalités sont presque les mêmes partout pour les étudiants. La seule différence réside dans l’aspect psychologique et mental qu’elles revêtent dans ces « pays développés ».

L’idéal est d’avoir vécu ces expériences et profiter des nombreuses possibilités qu’offrent ces pays, en vue de mieux comprendre le fonctionnement de ce monde en pleine mutation et développer une politique plus adaptée à notre continent.

Alex Moussa Sawadogo
Correspondant lefaso.net
Ignace Kra Koffi ( en collaboration)
(Berlin, Allemagne)

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2006 à 13:29, par Jamal En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    Pour avoir effectué un séjour relativement court en Allemagne, je dois dire ici toute la pertinence de cet article. Le cantonnement des "Asylum" dans des quartiers périphériques, la curiosité melé à l’ignorance envers les africains est tellement grande qu’on en arrive à des situations parfois vraiment cocasses. Pour preuve cet étudiant ukrainien qui, en fin de séjour m’avoue que c’est la première fois qu’il rencontre un noir et qu’il se rends compte qu’on (les noirs) n’est pas tous des gangsters en puissance comme on peut le voir dans les films ou que notre peau ne se délave pas avec l’eau...
    Courage aux bros la-bas (tout pays confondu), c’est pas facile mais votre apport à faire connaitre l’Afrique et les noirs en général est indéniable.

    • Le 9 septembre 2006 à 10:09, par Akenhaton En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

      Moi je suis Burkinabe et etudiant a Londres en Angleterre depuis bientot 3ans. Cet article est tres pertinant mais pas assez dissuasif. Je ne veux pas decourager tout le monde. Je veux juste attirer l’attention de ceux qui pensent travailler pour payer leurs etudes et de ceux qui se jettent dans des systemes educatifs ou academiques qu’ils n’ont meme pas pris la peine de comprendre avant de venir. Je suis arrive ici en Angleterre avec mon Baccalaureat. De puis le pays deja, j’etais tres doue pour les langues. Ici a Londres, j’ai mis 6mois pour completer l’apprentissage de l’anglais. Pret a integrer l’universite, j’ai ete oblige de battre en retraite en attendant de trouver une solution. Pourquoi ? D’abord le cout. L’annee academique ici tourne autour de £8000 pour les universites, l’equivalent de 8millions de nos francs. Ensuite le Bac Burkinabe, bien qu’il soit equivalent de droit par la loi franco-Voltaique de 1963 au Baccalaureat Francais, il n’en demeure pas moins qu’il est l’equivalent de 4GCSE’s ici. Vous savez a quoi correspondent les GCSE’s ? Ici c’est le BEPC. Ils se basent sur les donnees de UK NARIC qui est le National Recognition Information Center pour le United Kingdom et qui malheureusement connecte au reseau Europeens des NARICS/ENIC. Personnellement, j’ai entrepris des demarches pour changer cela sans succes. Je me suis dit que si notre Bac est de droit egal au Bac Francais, il serait de facto reconnu dans l’espace Europeen. Puisque l’Union Europeene dans sa tentative d’adoption d’une politique commune, integre les lois deja existante de chaque pays. Malheureusement, n’ayant pas de representation diplomatique ici, il n’yavait personne pour m’ecouter. J’ai donc du repartir au College pour faire les A-levels qui sont le Bac d’ici. Le Bac ici se fait en 2ans. La premiere annee est appellee AS-Level et la seconde annee A2. Les 2annes combinees donnent les A-Levels. Je viens donc de terminer la premiere annee. Mais j’ai pu obtenir en une seule annee un full A-level en fancais puisque je parle francais. Les Entry Requirements des universites ici, c’est soit d’avoir les A-levels, soit de combiner A-levels et AS units ou d’avoir le International Baccalaureate. Avec mon full A-level et des AS units que j’ai passe, j’ai ete accepte pour la rentree de Septembre dans une universite ici. J’aurais perdu 2 annees a divaguer dans un systeme, juste pour pouvoir aller a l’universite. Mes cours qui les paient ? Quand je venais ici, on m’a fait comprendre que je pourrai travailler et financer mes etudes si je le voulais. Mais c’est faux, du moins jusqu’a une certaine epoque. Ici, les etudiants sont autorises a travailler mais pas plus de 20h par semaine donc a peu pres 4h/jour sur 5jours. Ce qui est insuffisant pour payer et son loyer et son transport et sa nourriture. Personnellement, ne pouvant compter sur mes parents qui sont des fonctionaires a la retraite, j’ai du travailler plus de 48h/semaine a mes risques et perils. Fallait donc etudier et travailler. J’avoue que si j’avais pas des nerfs solides, j’aurais abandonne les etudes. Mais ca aurait ete m’ecarter de ce qui m’a entraine ici. Mon premier boulot ici a ete street cleaner ou balayeur de rue. Fallait se lever a 5h du matin pour faire la queue pour etre sur d’etre pris pour travailler et pendant l’hiver, je ne vous dit pas ce que c’etait ! Apres ca, un compatriote clandestin m’a trouve un job en cuisine comme plongeur ou kitchen porter. Ca m’permettait de travailler au chaud, de manger et de me faire plus d’argent. Mes patrons ont beaucoup apprecie mon travail et j’avais ete promu supervisor. Je faisais travailler les autres et je gagnais plus. Avec cette position, j’ai pu reculler mes heures au boulot a 18h pour pouvoir poursuivre sereinement mes cours au College. Mais, un autre probleme demeurait. Comment trouver £8000 pour aller a l’universite ? J’ai essaye de prendre des credits avec les banques qui ont refuse parce que j’ai pas residence definitive dans le pays. Dieu faisant bien les choses, un ami en cuisine un jour m’a dit ceci : << Tu parles bien anglais, pourquoi tu ne passerais pas un examen pour security guard ?>> Je n’y avais jamais pense. Ici pour etre vigile ou gardien, il faut passer et examen et si on le reussit, il faut apply ou postuler pour la licence qui est delivre par le SIA ou Security Industry Autority. J’ai passe l’examen et je l’ai eu. Ma chance c’est que bizarrement, j’avais choisi comme centre d’examen un lieu posh, c’est a dire dans un quartier riche parce que je ne faisais pas trop confiance aux centres d’examens en quartier Noirs qui eux, m’auraient coutes beaucoup moins cher. J’ai eu la chance pendant mes 4jours de cours avant l’examen de rencontrer 2 messieurs, anciens gardes du corps de Nelson Mandela, de Mbeki et de Declerck qui font des consultations pour la BBC et qui venaient juste d’ouvrir leur societe. On a sympathise et ils m’ont employe. Ma paie est a la fois extraordinaire et formidable. Voila comment je suis entrain de financer mes cours universitaires.
      Mon experience, je la partage parce que je veux que les gens sachent que l’Europe ou l’Amerique ou ailleurs est juste semblable a un piege. Beaucoup sont venus chercher de l’argent et ils se rendent comptent qu’ils ne peuvent pas en avoir comme ils l’avaient imagine, et en Afrique ils ont de la famille qui parle partout de leur fils qui est en Europe. Ce fils la, devient comme un symbole de reussite la-bas alors qu’ici il n’a rien. Beaucoup comme moi sont venus pour etudier mais se sont rendus compte que la prise en charge et le cout des institutions academiques ne sont pas a la portee de tous, encore moins du citoyen commun. Je n’ai pas reussi parce que je n’ai pas encore fini mes cours. Mais ici tout peut arriver. On peut tout perdre du jour au lendemain, devenir clandestin ou meme fou. Quand je parle de folie, prenez moi au mot, beaucoup sont devenus fous ici, des gens que je connais personnellement. Par contre si vous avez une bourse ou si vos parents sont financierement bien poses, tentez les etudes a l’etranger parce que nos pays ont besoins de savoirs importes. Aux fous qui disent <>, s’ils viennent ils sauront pour eux les consequences. La faim est la chose la mieux partagee quand on est pas chez soi. Au dela des mots, la realite est la.

      • Le 15 septembre 2006 à 13:13, par Ramses En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

        Bonjour à tous,

        Merci à tous pour ces expériences partagées. ça servira peut être à dissuader ceux qui veulent se lancer dans l’aventure, dans " l’eldorado" européen ou américain.
        Il y’a un aspect quand même qui m’intrigue moi. C’est que faire des études supérieures au Burkina non plus n’est pas chose aisée. Surtout quand on a pas de la famille à Ouaga, Bobo ou Koudougou. Le déplacement de sa ville de résidence vers une grande ville implique loyer a gérer, nourriture, santé, scolarité (meme si relativement basse au Burkina), déplacement.
        Moi je suis de l’est du Burkina. J’ai du passer le test de l’université de Bobo, parceque je ne pouvais matériellement pas vivre à ouaga. Heureusement le test a marché, et ayant un ainé sur place (petit salarié), je me suis accroché pour terminer sans grandes difficultés mes études.
        Aujourd’hui je suis salarié dans une entreprise du pays, parceque j’ai certainement eu plus de chance que beaucoup de provinciaux.
        Je ne suis pas pour autant issu d’une famille à revenu très faible. Mais je suis issue d’une famille à revenu modeste ne vivant pas à Ouagadougou.
        C’est pas évident tout çà. Désolé si j’ai quelque peu devoyé le sujet.

      • Le 21 novembre 2006 à 22:28 En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

        Salut,je suis aussi etudiante internationale a Londres et je viens de lire ton article.J’ai ete vraiment marquee car j’ai eu l’impression que c’est ma propre vie que tu racontais.c’est triste tout ce que nous devons endurer ici pour frequenter alors que les europeens sont payes pour frequenter.j’espere que ma chance me sourira bientot et que je pourrai faire ma licence dans une universite.je suis actuellement dans un college ou je suis un programme professionnel.que ton article puisse vraiment servir de lecon a tous qui sont en Afrique et qui revent de venir etudier(et se faire de l’argent )ici.

        • Le 27 avril 2007 à 01:16 En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

          Salut
          Je suis europeen est j aimerais ajouter quelques precisions a ces commentaires. J ai l impression que les Africains se meprennent sur l Europe et les USA. Les difficultees existe aussi pour nous et Contrairement a ce qui a ete dit nous ne sommes pas payees pour faire nos etudes.
          Il existe certes de bourses d etudes, mais soit il est quasiment impossible de les avoirs ou alors le montant est si faible que les etudiants sont obliges de travailler a cote. Pour beaucoup d entre nous les etudes sont une periode difficile.

  • Le 27 août 2006 à 20:28, par Bernard Hien, Ingenieur des Eaux et Forets, doctorant en Sciences Biologiques En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    Congratulation pour ce message qui avise d’une certaine facon les freres et ami(e)s du pays qui desirent etudier a l’etranger. Je suis etudiant burkinabe, doctorant aux USA et je dois dire que les problemes sont les memes partout. Aller etudier a l’etranger releve d’un parcours de combattant d’abord mais aussi d’un moral de fer une fois que vous etes dans votre universite. Les tests d’aptitude a la langue sont une realite, chose apres quoi il faut vite s’adapter au nouveau systeme educatif qui evidemment differe du notre. Lorsque je rentre pendant les vacances au pays des jeunes freres et soeurs m’interpellent souvent hey je veux aller en etude pensant qu’une fois dans leurs universites ils pourront travailler et payer leurs etudes. Je dois dire qu’il faut etre financierement solide d’abord avant de se lancer dans de tels aventures si je puis m’exprimer ainsi, car il n’est pas du tout aise de combiner etude et boulot surtout lorsque vous etes au 3 e cycle. Aux USA en tant qu’etudiant etranger vous ne pouvez travailer que sur le campus et ce a raison de 20 h par semaine donc 80 h par mois. Si vous etes payes a raison de $7 ou $8 dollars par heure cela vous fait grosso modo $560 a $640 dollars par mois ce qui est souvent insuffisant pour payer votre loyer, alors que vous avez encore des charges pour la nourriture, le deplacement, l’assurance, et surtout la scolarite qui elles sont bien elevees. Pour les etudiants de 3 e cycle (Master et PhD) il y’a souvent des possibilites d’assistance financiere lorsque l’etudiant est admis comme assistant de recherche ou professeur assistant. Cela permet de joindre les 2 bouts mais au niveau du 1er et 2nd cycle je dois dire que c’est dur car les americains eux memes prenent des credits bancaires pour financer leurs etudes de 1er et 2nd cycles. Relativement a l’insertion de l’etudiant dans la communaute c’est peut etre different de l’Allemengne compte tenu du passe des USA, mais des frustrations existeront ou que vous vous trouvez. En exemple je devais me deplacer dans une petite localite a 6 h d’autoroute de mon universite pour entamer mes travaux de recherche sur le terrain, et je me suis confronte au fait que les gens avait une peur, une image negative du noir si bien que je n’ai pu obtenir un loyer a louer. La solution final pour moi etait de louer une chambre dans un motel que je payais chaque fin de mois. Vous rencontrerez des gens qui vous diront que vous etes le 1er noir dont ils serrent la main. Cote job apres les etudes, je crois que la situation est la meme partout. En causant avec des amis en Allemagne et au Canada j’ai compris que ces pays sont particulierement difficiles pour les etrangers en general et les noirs en particuliers. J’ai vu des africains ici qui au lieu de rentrer aide leur pays dans la marche vers le developpement ont voulu rester travailler. Ils sont au finish stresses et decourages apres avoir postule a une 60 aine de boulots sans en obtenir un seul. Il n’est pas ainsi rare de voir de hauts diplomes conduire des taxis ou travailler contre leur gre dans la production parce que disqualifies d’avance pour les boulots de leur niveau. Bref c’est juste ma contribution pour dire que les jeunes freres et soeurs ne doivent pas penser que c’est l’eldorado pour ceux et celles qui vont etudier dans les pays developpes.

    • Le 31 août 2006 à 12:57, par l En réponse à : > réponse à Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

      La lecture de cet article m’a fait beaucoup réfléchir et m’a permis de comprendre la situation de nos frères qui sont en Europe ou en Amérique pour diverses raisons et qui sont souvent sollicités pour subvenir au besoin de la famille restée au pays parce tout le monde pense qu’ils sont "au paradis terrestre"alors qu’à certains égards ils tirent le diable par la queue pour dire en un mot qu’ils joignent les deux bouts à peine.
      En effet beaucoup pensent qu’aller étudier ou travailler en Europe c’est trouver la solution à toute la misère qu’ils vivent en afrique en oubliant qu’il faut d’abord se battre pour intégrer système pour ensuite avoir la chance de trouver un emploi acceptable . Je pense que certains se basent essentiellement sur les rares cas de réussite de certains qui ont menés l’aventure et qui ont su tirer leur épingle du jeu parce qu’ils ont su "nager" Alors que beaucoup se jetent à l’eau avec les risques de se noyer parce qu’ils n’ont pas tenu compte de tous les paramètres qui doivent déterminer leur réussite.
      Merci de nous éclairer et de nous donner les nformations juste afin que d’autres frères ne soient pas sacrifiés dans cette mésaventure et que les éventuels candidats pour un séjour soit en Europe ou en Amérique soit sérieusement informés.

  • Le 22 juin 2007 à 12:36, par julio En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    salut frere africain j’ai vrmt ete touché par ton message ainsi que les rep de certains intervenants mais en tant ke etudiant ici au cameroun je peut te rassurer que tout se ke vs avez sité coe difficultés la bas ne ressemble en rien au cochemar ke ns vivons ici. alors pourquoi vouloir ns decourager et profiter vs seule d’une bne formation si c’est vrmt dure rentrer donc au pays...vs etudiants africains en europe etes tous pareil et apres vos etudes vs resté travailler la bas et c’est le continent qui se degrade .bne journée je doit aller brusculer en fac pour avoir une place debout tout a l’heure et faire mon cours de ba120 coe ds une prison

  • Le 20 juillet 2007 à 17:41, par bienvenu tchagnian En réponse à : > Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    slt je vous remercie grandement de votre soucis. mais il faudra comprendre une chose le calvaire que nous vivons dans nos universites ici en afrique est loin d etre semble a celui qu il y a en europe .il est vrai c est dur la ba nous le savons tous mais vous savez que pour reussir dans la vie ce n est pas facile alors il faut connaitre un peu difficultes. avec un tres grand respect je me demande ce que vous faites en europe avec toutes ces souffrances .freres avec ces resultats negatifs que nous vous envoyons ne cessez de nous sensibiliser nous en avons quand meme besoin.j aimerai etre en contact avec vous .merci

  • Le 9 avril 2009 à 22:23, par Ginzamba M.Justino (Angola) En réponse à : Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    Salut à tous ! Je me retrouve sur cette page,parceque je cherche comment valoriser l`afrique en me formant,donc je suis en lutte pour trouver une formation adéquate qu`on ne peut que trouver sans doute en occident. Transformer l`afrique,c`est le faire ressembler à l`europe ou encore les états-unis..., cela signifie que nous les africains devrons travailler en première position,parceque les européens n`ont pas attendus les étrangers venir les orienter comment se developper...Nous allons nous developper en européen en les imitant,je pense que c`est la meilleur méthode...comment imiter quelqu`un à distance,je crois c`est la raison principale que nous les africains postulons aller etudier à l`étranger. Mais le pire constat est que nos frères qui vont avec ces ambitions,oublient les objectifs poursuivis,preferent rester je ne sais pour quelle raison ,oubliant qu`ils sacrifient leurs frères restés au pays en retardant le developpement de l`afrique.
    Je voulais developper un autre aspect de ce partage:Etudier à l`étranger inclut aussi,vivre à l`étranger. Chers Frères,à ce point de vivre à l`étranger,j`en ai une experience convequente confirmant que ce n`est pas un problème de là.c`est partout dans le monde,quelque soit la couleur de peau,le niveau intellectuel ou la classe sociale de la personne autochtone,un étrange, devant lui,parrait:envahisseur,voleur,brigant,derobeur,mendiant,escrot...et tant d`autres qualifications,ceci parait naturel. Il faut etre bien formé et informé pour vivre en étranger.Sinon il y a pas de traitement différent d`un etranger,de race,tribu,region,,couleur,pays,ou continent autre que sien.
    En conlusion,je voudrais ici soutenir ceux qui ont l`ambition de se deplacer s`ils se sentent bloqués chez soi,porront aussi se deplacer et vivre l`experience d`ailleurs ;c`est une manière de sauter l`obstacle.Mais sachant que là où ils seront ils auront d`abord à rencontrer des difficultés sur un plan ou un autre, se souvenant de cet adage qui dit : “Après la pluie vient le beau temps”. A ceux de la diaspora,faire meilleur serait rentrer au pays avec les ambitions de transformer sa propre maison,rue,terre,region ,pays, le rendant beau comme vous avez vu les autres faire,sachant que tant que vous vivrez en étranger vous serez toujours esclave,d`une forme ou une autre. A bon attendeur....

  • Le 10 août 2020 à 19:48, par Étudiant en Allemagne En réponse à : Difficile d’être étudiant africain en Allemagne

    C’est vrai en Allemagne ici ce n’est pas tout monde qui peut tenir. Comme l’a dit l’article le DSH n’est pas pour tout le monde, c’est même cela que beaucoup de frère partent en France où font finalement une formation professionnelle (Ausbildung). Tu peux faire le DSH autant de fois que tu veux ou le Test DAf ou encores le Telc, mais on a moins de 2 ans pour finir avec tout ce qui est préparation pour accéder à l’université. En ce qui concerne le Studentkollege, le conseil que je donne au frères en Afrique est de faire au moins 2 années universitaire là-bas avant de venir ici, sinon ils seront obligés de faire le Studentkollege. Imagine finir les cours de langue et le studentkollege en moins de 2 ans. Même si c’est faisable financièrement c’est mieux de faire 2 ans d’études en Afrique et tu à moins de stress. Ici il faut avoir un mental fort et être capable d’accepter certains chose comme l’a dit le frère burkinabè en Angleterre " j’ai du travailler plus de 48h/semaine a mes risques et perils ". Généralement ceux qui viennent étudié ici viennent avec 10 200€ et je peux vous assurer qu’en une année cet argent vas finir avec le prix des cours de langue, du loyer, de l’assurance maladie... Et pendant cet année vous n’avez pas le droit de travailler et vous ne le pouvez même pas (les cours de langue ne vous laissent pas le temps et vous ne parlez pas la langue). Si tu arrives à finir avec les cours de langue et avoir le DSH du premier coup, là ça va mieux tu pourras étudié et travailler pour financer tes études. Ici ce n’est pas comme en Angleterre où aux Canada l’université c’est entre 300 et 500€ par semestre (ticket de transport y compris). Dans un Studentjob maximum 20h par semaine à 10,50-11,61 € de l’heure si tu ne gaspille pas tu pourras t’en sortir. Au cas contraire si ton argent est fini et que tu n’as pas eu le DSH mon frère il faut avoir quelqu’un qui te soutiens financièrement sinon la faim et le froid fond très mal. Tout le monde ne peut pas compté sur ses amis pour l’héberger. J’ai vue quelqu’un mettre son compatriote au dehors pendant l’hiver à -2°c. Il ne faut pas venir en Europe en comptant sur vos amis. Si tu ne payes pas le loyer tu vas sortir (je pense qu’il y a des règles mais tôt ou tard tu vas sortir) en même temps si tu ne payes pas il y a des pourcentages qui s’augmentent. ET avec tout ces problème il y a le Behörde (la mairie : c’est eux qui s’occupe de tes dossiers) qui te met la pression pour que tu envoies un certificat de DSH pour pouvoir t’enregistrer comme étudiant parce que tu as un statut d élève en cours de langue. La faim fait très mal mais au moins tu peux rendre visite à certains amis ils te donnent a manger. Bref informé vous en demandant ceux qui vivent ici ou n’hésitez pas a écrire aux universités pour des renseignements et n’écoutez pas trop les agences en Afrique qui vous vendent des rêves généralement eux même ne savent pas de quoi ils parlent. J’oubliais pour renouveler ton séjour la deuxième année le Behörde te demandera une preuve de subsistance de 853€/moi soit à peu près 10 000€ pour un an ou une preuve de prise en charge ( quelqu’un qui a des revenus stable signe qu’il te prends en charge). Ici on vie avec le stress si tu n’ai pas mentalement fort tu pourrais devenir fou. Bon ba bonne chance et surtout ne vous découragé pas il faut se battre et avoir quelqu’un qui finance tes études

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