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M. Batia Dominique Ido, maire de Pouni : « Nous allons faire de Tita notre New York et de Pouni notre Washington »

Publié le samedi 26 août 2006 à 09h09min

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Batia Dominique Ido

Ingénieur du génie rural, M. Batia Dominique Ido est le nouveau maire de la commune rurale de Pouni dans la province du Boulkiemdé. Président de Sahel consult, un bureau d’ingénieur conseil, membre de l’entreprise Fasohydro et président de l’association pour le développement économique et social de Pouni. Monsieur Ido compte sur cette riche expérience pour booster le développement local de sa commune.

Sidwaya : (S) : Pouvez-vous nous présenter la commune dont vous avez la charge ?

Batia Dominique Ido (B.D.I.) : la commune de Pouni compte vingt et un (21) villages parmi lesquels Tita qui a plus de cinq mille (5 000) habitants. Le conseil municipal est composé de quarante-trois (43) membres.

Notre conseil municipal a des compétences diverses, le premier adjoint, M. Lassané Néya est instituteur certifié économe et surveillant au lycée départemental de Pouni. Le deuxième adjoint, Mme Marie Thérèse Nagalo est ménagère. Mais elle a un niveau qui lui permet d’exercer sa fonction. Le président de la Commission affaires générales sociales et culturelles, M. Babou Mathias Néya est instituteur certifié surveillant au Collège d’enseignement général de Tita. La présidente de la Commission économique et financière est occupée par M. Bagnon Jean Marie Nagalo, un administrateur civil. L’ingénieur des eaux et forêts, M. Pabiè Ido est le président de la Commission environnement et développement local.

S. : Quelles sont les ambitions que vous nourrissez pour le développement de la commune rurale de Pouni ?

B.D.I. : La commune rurale de Pouni, située à 130 km de Ouagadougou est une commune pauvre. Il faudrait œuvrer pour la réduction de cette pauvreté en aidant le monde rural à s’émanciper. Parce que nous avons constaté que c’est une commune où les gens restent toujours attachés aux méthodes rudimentaires, archaïques pour utiliser un mot un peu rébarbatif.

Nous pensons donc qu’il faut essayer de les amener progressivement à améliorer leurs moyens de production et partant améliorer un peu leur compétitivité. Les besoins essentiels de notre commune se situent dans le secteur de l’eau, de l’éducation et de la santé. On constate que beaucoup d’enfants échappent à la scolarisation. Alors que l’UNESCO l’a dit, tant qu’un pays n’a pas atteint un taux de scolarisation de 60%, il est difficile qu’il puisse décoller. Dans le secteur de la santé, il y a un paradoxe car il y a des infrastructures sanitaires, mais la population ne les fréquente pas. Elle craint toujours ce petit papier qu’on donne et qui s’appelle ordonnance. Pour elle, derrière cette ordonnance, il y a beaucoup de sous qu’il faut dépenser. La population préfère fréquenter les cases des tradipraticiens. Il faut sensibiliser ainsi la population à fréquenter ces infrastructures sanitaires.

Quant au secteur de l’eau, on doit mettre l’accent sur la maintenance préventive des infrastructures hydrauliques existantes. Homme de métier, je pense que la maintenance des ouvrages déjà réalisés assurerait la couverture des besoins en eau de la région. En outre, les méthodes de travail de la terre restent archaïques.

Les charrues sont rares alors que les terres sont appauvries. Il va falloir donc sédentariser l’agriculture. Faire en sorte que nous puissions associer l’élevage à l’agriculture. Pouni est une zone où on préfère encore confier la garde des animaux aux peulhs.

Or, les paysans pouvaient profiter du fumier nécessaire à l’augmentation des rendements agricoles. Il faut améliorer et révolutionner les moyens de production pour permettre de lutter contre la pauvreté. Aussi, pour le développement du monde rural, après l’amélioration de la production agricole, il faut un marché d’écoulement. Dans la région, il existe un marché, celui de Tita situé sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso. Un marché qui a lieu tous les trois jours et bien fréquenté.

Avec ce marché, nous avons la possibilité de disposer des ressources nécessaires non seulement pour soutenir les équipements, mais également pour permettre à la population de s’occuper de la scolarité de leurs enfants et de pouvoir gérer leur propre santé.

S. : Au cours de votre installation, vous avez dit que vous ne voulez pas accompagner le processus de décentralisation mais vous l’approprier. Comment comptez-vous vous approprier de la décentralisation ?

B.D.I. : Je suis le président de l’Association pour le développement économique et social (ADES) des départements de Pouni, de Zamo et de Zawara. Au moment où nous créions cette association, il n’y avait que la sous- préfecture de Pouni qui englobait Zawara et Zamo à la fois. L’Association a réalisé beaucoup d’activités de développement avec ses partenaires extérieurs. Et nous voulons étendre son champ d’action dans les autres communes voisines.

Bien sûr en tant que maire, je m’apprête à céder à quelqu’un d’autres la présidence de cette association. Créée en 1997, l’ADES a choisi le secteur de l’éducation comme cheval de bataille. Nous comptons aujourd’hui quatre vingts (80) salles de classes primaires et secondaires confondues.

Le CEG de Tita, le lycée départemental de Pouni sont des créations de cette association. Le gouvernement burkinabè nous a accompagnés en nous affectant les enseignants. Avec l’aide de ses partenaires, l’Association a construit quelques centres de santé et des forages. Cela m’a fait dire que nous faisions de la décentralisation, du développement local. Nous n’allons plus accompagner seulement la décentralisation mais nous allons nous l’approprier.

Le gouvernement s’engage à réfléchir pendant trois ans à ce qu’il faut faire pour celles-ci. Pendant les trois ans, nous allons compter sur le concours de l’Etat, de nos partenaires mais aussi de la population. Nous allons sensibiliser la population afin qu’elle participe financièrement et physiquement dans l’appropriation des infrastructures de développement. En attendant le transfère de compétence, nos réalisations seront remises à l’Etat.

Durant notre mandat, nous mettrons l’accent sur le développement du petit commerce, sur la création des infrastructures marchandes et l’amélioration des conditions de vie.

Nous avons coutume de dire que nous allons faire de Tita notre New York et faire de Pouni notre Washington.

S. : Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

B.D.I. : Dans l’animation de la vie politique, il y a toujours des petites difficultés. Je suis un vacciné contre les coups bas. La politique est comme la lutte, si on vous terrasse, levez-vous serrez la main à celui qui vous a terrassé et cherchez les subterfuges pour pouvoir le terrasser demain. Mon mandat se situe dans le sens du rassemblement de tous les fils et filles de Pouni.

Je continuerai à tendre la main à ceux qui sont dans des noyaux de résistance. Il y en a qui ne peuvent pas sportivement et immédiatement tendre la main à celui qui l’a terrassé, mais je pense qu’avec le temps, on trouvera des passerelles de collaboration parce qu’il s’agit du développement de toute la commune et non celui d’un individu. Je place mon mandat sous le signe du rassemblement, de la confiance que nous devons redonner à la commune de Pouni.

Boureima SANGA
Verlaine KABORE
Abdoulaye SORE (stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2006 à 14:26, par BAZIE Mathias En réponse à : > M. Batia Dominique Ido, maire de Pouni : « Nous allons faire de Tita notre New York et de Pouni notre Washington »

    Mais Pouni ne relève pas de la province du Bulkiemdé !!! Pouni forme bien, avec neuf autres départements (Dassa, Didyr, Godyr, Kordié, Kyon, Réo, Ténado, Zamo et Zawara), la province du SANGUIE, dont il est vrai qu’elle est frontalière à celle du BULKIEMDE.
    BAZIE Mathias,
    Lyon

  • Le 19 septembre 2007 à 16:12, par nebie En réponse à : > M. Batia Dominique Ido, maire de Pouni : « Nous allons faire de Tita notre New York et de Pouni notre Washington »

    Nous comptons sur tonton B.D.I pour le développement de notre région. Il faut être un faux fils de pouni pour s’opposer à monsieur Ido. A cause des traîtres , pouni n’est pas representer à l’assemblé comme toujours. De toutes les façons, pouni n’a jamais eu un député a l’assemblé national peut-être un bouche-trou pendant 10 ans rien que pour diviser les enfants de pouni.

  • Le 2 octobre 2007 à 14:22, par Françoise Fouché. Club Afrique de Saint-Rémy En réponse à : > M. Batia Dominique Ido, maire de Pouni : « Nous allons faire de Tita notre New York et de Pouni notre Washington »

    Chers amisdu CEG deTita, nous sommes très inquiets car nous n’avons pas de nouvelles de votre part. Nous avons appris par les médias que votre région avait subi de grosses inondations. Qu’en est-il de la ville de Tita et plus particulièrement du CEG ?
    Nous sommes vos frères, puisque nos deux établissements sont jumelés depuis 1992 et puisque plus de 100 de nos élèves sont venus vous rendre visite depuis 1994 et une trentaine des vôtres sont venus chez nous. Nous voulons vous soutenir dans cette épreuve et nous vous demandons de nous tenir rapidement au courant. Notre collège (le collège Pasteur de Saint-Rémy en saône-et-Loire) peut se mobiliser pour apporter une aide financière qui pourrait vous soulager selon vos besoins prioritaires. Nous profitons de ce courrier pour vous demander si vous avez bien reçu la dotation de livres que nous avons financé pour votre bibliothèque. Vite des nouvelles ! Le Club Afrique du Collège Pasteur de Saint-Rémy.

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