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Fait divers : Elle refuse d’être coépouse, et s’immole par le feu

Publié le vendredi 17 mars 2006 à 08h27min

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Le quartier de Wemtenga est en émoi après le suicide d’une jeune dame. En réponse à la proposition de son mari de prendre une seconde épouse, elle s’est immolée par le feu.

C’est le mercredi 15 mars dans la journée que le drame s’est produit. Enfermée à double tour, la jeune ménagère n’a laissé aucune chance aux parents et aux voisins de la secourir. Selon les témoignages recueillis, elle avait déjà tenté de mettre fin à ses jours avec un poignard. Le pire avait alors été évité de justesse.

Pour sa seconde tentative, la victime se serait aspergé le corps d’essence, avant de s’enflammer. Seule façon selon elle de couper court au débat engagé avec son mécanicien de mari, et portant sur la venue prochaine d’une seconde épouse dans leur foyer.

Les histoires de ce genre commencent à prendre de l’ampleur au Burkina : le plus souvent, il s’agit d’amours mal fagotés et qui se terminent en drames. Il n’y a pas longtemps en effet, c’est une femme mariée qui refusait d’être cocufiée, en avalant une grande quantité de médicaments. La semaine d’après, c’est un jeune soldat qui transformait la maison de sa belle-famille en poudrière. Un autre de ses collègues ne fit pas mieux : suite à une dispute avec sa compagne, il décidait de l’abattre au motif qu’elle était sur le point de le quitter.

Face à ces drames à répétition, un constat s’impose : la cellule familiale est en crise au Burkina. Selon un magistrat du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, les dossiers de demandes de divorce sont de plus en plus nombreux. Le plus souvent dit-il, les procédures sont engagées à la suite de « violences conjugales. »

Le plus écoeurant selon le magistrat, c’est la situation des enfants, dont l’avenir devient incertain par la faute des parents. Aussi, c’est toujours avec peine que le juge doit trancher afin de sauver ce qui peut l’être.

Pour les défenseurs de l’ordre culturel, c’est la conception dite moderne du mariage qui serait à la base des problèmes rencontrés par les différents ménages. A leur avis, l’union des familles a été délaissée au profit de celle d’individus.

Juvénal Somé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 mars 2006 à 16:23 En réponse à : > Fait divers : Elle refuse d’être coépouse, et s’immole par le feu

    C’est vraiment triste tous ces "faits divers" relatés chaque jour. Je suis d’avis qu’ils sont le réflet de la crise de la cellule familiale voire des prémices inquiétants d’une certaine dérive de la société. J’en veux pour preuves les cas d’enfants maltraités (le mot est faible au regard de certains actes) par leurs propres géniteurs : certains brûlés aux fesses, d’autres battus avec des coupe-coupes, un autre purgé à l’insecticide pour se venger d’un mari...Non, vraiment...Quand on en vient à poser ces genres d’actes c’est qu’on n’a plus le moindre répère, pas la moindre espérance de la vie. Au secours...

  • Le 18 mars 2006 à 12:25 En réponse à : > Fait divers : Elle refuse d’être coépouse, et s’immole par le feu

    Je profite de ce fait divers interpéller la conscience de l’association feminine du burkina à se mobiliser afin d’éradiquer un tel drame dans pays. Il va de pairs que leur combat dans la lutte des classes ne se limite pas des places politiques, mais leur implication dans la famille burkinabé. Lire de tel article dans semaine donne à croire que notre démocratie est une libérté de politique. Il faut que les femmes s’imposent en toutes égalités de conscience dans la société burkinabé. recalmée vos droits est légitime. Achille étudiant en science réligieuse Paris

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