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Burkina : « Seule ma mère m’a soutenu quand j’ai voulu me lancer dans la musique », assure l’artiste Kayawoto

Publié le mercredi 24 avril 2024 à 21h45min

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Burkina : « Seule ma mère m’a soutenu quand j’ai voulu me lancer dans la musique », assure l’artiste Kayawoto

De son vrai nom Abdoulaye Kaboré, Kayawoto est un artiste rappeur burkinabè. Il est né en 1995 en Côte d’Ivoire. Il a dû abandonner l’école en classe de CE1 pour rejoindre le Burkina Faso, son pays d’origine. Après s’être adonné à des activités diverses comme l’orpaillage, la restauration, la mécanique en parcourant le Togo et le Ghana, il décide de faire ses premiers pas dans la musique en 2018.

Abdoulaye Kaboré explique que son nom d’artiste, Kayawoto, est le nom de guerre de son grand-père. « J’ai pris cela comme nom d’artiste car c’est quelqu’un qui aimait rassembler les gens et qui voulait la cohésion. Il était un exemple pour moi », explique-t-il.

Le Kundé de la révélation en 2021, dit tirer son inspiration de son quotidien et de son vécu. « Mon inspiration vient de mon vécu et de mon quotidien. C’est en fonction de ce que les gens vivent et disent au quotidien que je fais sortir mes sons », dit-il.

Selon Kayawoto, sa passion pour la musique est issue du rap qu’il écoutait à tout moment. « Quel que soit ce que je faisais comme boulot, je portais toujours un casque pour écouter de la musique en travaillant. Quand j’étais orpailleur et que je devais faire la lessive, j’écoutais la musique en travaillant. Quand je causais avec mes amis, ils voyaient des punchlines (phrases chocs qui visent à marquer les esprits et à susciter l’intérêt ou l’adhésion du public, Ndlr) qui sortaient. Moi j’écoutais plus le rap et je m’en suis inspiré. Dans le rap, tu peux tout te permettre », indique Kayawoto.

Comme plusieurs artistes, Kayawoto dit avoir rencontré des difficultés. À l’entendre, au départ, quand il a voulu se lancer dans la musique, il y avait beaucoup de gens qui étaient opposés, dont son père en premier. C’est sa mère seule qui le soutenait. Les autres se moquaient même de lui car dans leur famille, il n’y avait pas d’artiste chanteur. Lorsque qu’il essayait de s’améliorer, les gens se moquaient et essayaient de le décourager.

« Dans mon village, tout le monde est dans l’orpaillage. Mais moi j’ai tenté l’orpaillage et cela ne marchait pas. Entre temps quand j’ai dit que je partais à Ouagadougou pour faire de la musique, beaucoup on dit que je ne peux pas réussir dans la musique. Ce qui m’a motivé, c’est que ma mère m’a dit que tout le monde ne croit pas que je peux réussir dans la musique mais qu’elle me soutient. C’est là que j’ai vraiment tout donné. Aujourd’hui, je peux dire que je suis fier parce que j’aide le village. Il y a des tonnes de riz que je donne aux populations là-bas », laisse-t-il entendre.

Kayawoto a lancé, il y a peu de temps, une chanson qui regroupe presque toutes les ethnies du Burkina Faso. Dans cette chanson, il y a plusieurs langues comme le fulfuldé, le yana le gulmancema, le gourounsi, le dagara, le bissa, le lobiri, le san, etc. qui sont chantées. C’est une chanson pour montrer la solidarité entre les ethnies du Burkina. L’artiste invite les jeunes et tous ceux qui ont des rêves qui leur tiennent à cœur à se battre pour pouvoir les réaliser.

A noter que Kayawoto fait partie cette année 2024, avec Amzy et Djeli Karim, des nominés pour le Kundé d’or, les trophées de la musique burkinabè.

Carine Daramkoum
LeFaso.net

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