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Burkina/ Promotion du consommons local : Les industries agro-alimentaires nationales prêtes à investir le marché

Publié le lundi 22 avril 2024 à 22h10min

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Burkina/ Promotion du consommons local : Les industries agro-alimentaires nationales prêtes à investir le marché

Riz local, céréales transformées, jus de produits forestiers non ligneux, bouillies enrichies, produits précuits, etc. Voilà autant d’aliments localement transformés, qui s’installent progressivement dans les habitudes alimentaires des Burkinabè. Avec la promotion du consommons local faite par les autorités actuelles, l’occasion est donnée aux industries agro-alimentaires nationales, d’apporter leur contribution dans la quête de l’autosuffisance alimentaire. Elles sont prêtes à s’approprier ce marché qui s’ouvre à elles, pour peu que celui-ci soit institutionnalisé et que des mesures d’accompagnement soient prises pour améliorer leur compétitivité.

"Produire ce que nous consommons, et consommer ce que nous produisons". Cette maxime du père de la révolution, Thomas Sankara, est plus que jamais prônée par les plus hautes autorités. Produire et consommer nos propres produits, permet au pays d’avoir une certaine maîtrise de ce que nous consommons, évite d’être dépendants des produits importés mais aussi favorise le développement du secteur agricole.

La Fédération nationale des industries agro-alimentaires et de transformation du Burkina (FIAB), y voit une opportunité à saisir, pour le développement des industries locales de transformation. La FIAB est l’interlocutrice principale au niveau du secteur de la transformation, qui échange avec le gouvernement pour apporter des contributions pour un développement harmonieux du secteur agro-sylvo-pastoral.

À en croire le secrétaire général de la FIAB, Modeste Ouédraogo, la demande des consommateurs en produits locaux transformés est présente et forte, et peine même souvent à être satisfaite. Et pour permettre de satisfaire cette demande, en qualité et en quantité, il faut des actions structurantes, qui vont du même coup booster la production. « C’est la transformation qui tire la production. Aujourd’hui, il y a des efforts qui sont faits par le gouvernement pour soutenir la production. Il faudrait qu’il y ait également des actions fortes au niveau du secteur de la transformation, pour soutenir les actions pour absorber la production nationale. S’il n’existe pas une corrélation dans la chaîne de valeurs, si les producteurs produisent et qu’il n’y a pas de débouchés pour la transformation, ils risquent de se décourager », a-t-il laissé entendre.

Modeste Ouédraogo, secrétaire exécutif de la FIAB

Le Burkina Faso regorge d’entreprises pétries d’expérience et qui disposent de grandes capacités de production. Seulement, elles sont confrontées à des difficultés qu’il faut travailler à résorber. En tête de ces difficultés, vient le difficile accès des entreprises locales aux marchés institutionnels. « Il faut une structuration et un assainissement du marché. Aujourd’hui, les entreprises peinent à avoir accès aux marchés institutionnels. Il faut donc travailler à renforcer le processus, pour qu’au niveau institutionnel, les entreprises nationales qui se battent, puissent approvisionner les cantines scolaires, l’armée, ainsi que les grandes entités au niveau national, qui peuvent être des sources d’absorption de la transformation des produits nationaux », explique Modeste Ouédraogo.

Les entreprises rencontrent également des défis d’ordre technologique liés à l’acquisition des équipements performants. À cela s’ajoutent, la nécessité de renforcer le professionnalisme des acteurs à travers des formations sur la démarche qualité, la normalisation, la certification des produits, la gestion des comptes d’exploitation, le marketing et la communication pour faire connaître les produits de qualité aux populations, qui ignorent souvent leur existence.

Les industries locales plaident pour un accompagnement des autorités

Afin de leur permettre d’occuper leur place sur le marché du consommons local, les industries de transformation burkinabè, plaident pour un renforcement du mécanisme de financement des entreprises, en vue de renforcer leurs capacités de production. « Au sein de la fédération, nous avons de grandes unités qui existent et qui ont besoin d’être renforcées pour une mise à l’échelle. Avec le regain d’intérêt pour la consommation des produits locaux, c’est l’occasion de mettre l’accent pour renforcer les entreprises à travers un financement innovant, pour leur permettre d’aller de l’avant », préconise Modeste Ouédraogo.

En plus des besoins liés au financement, Simone Zoundi, présidente de la FIAB, évoque également la nécessité de normaliser les coûts des facteurs de production. Selon elle, cela devrait permettre aux entreprises d’être plus compétitives. Pour ce faire, elle préconise donc que des stratégies soient trouvées, pour approvisionner les unités de transformation et faire baisser le coût de l’énergie.

Simone Zoundi, présidente de la FIAB

Les industries agro-alimentaires, engagées à servir des produits de qualité aux consommateurs

Pour le secrétaire exécutif de la FIAB, les industries agro-alimentaires veulent inonder le marché de produits locaux, tout en préservant la santé du consommateur. C’est pourquoi au sein de la FIAB, un point d’honneur est mis sur la qualité des produits et des initiatives sont prises pour s’assurer de cette qualité-là. Il s’agit de la promotion de l’innovation dans le domaine agro-alimentaire pour mieux satisfaire les consommateurs et de la formation des membres sur les processus de transformation des produits, afin de les doter des connaissances et aptitudes nécessaires pour mieux exercer dans le domaine.

Aussi, les associations et interprofessions membres de la FIAB, attachent du prix à la sécurité alimentaire des aliments. C’est pourquoi, elles soumettent leurs produits à une analyse microbiologique réalisée par le laboratoire national de santé publique, pour certifier du respect des normes et des bonnes pratiques de production dans le domaine de la transformation. Plusieurs de ces industries agro-alimentaires, disposent également de la licence NBF, qui certifie que le dispositif de production et les produits sont de qualité.

Dans le souci de rendre les produits localement transformés plus accessibles aux consommateurs, la FIAB a en projet la création d’une vitrine agro-alimentaire, une sorte de marché des produits agro-alimentaires locaux. Les consommateurs pourront ainsi retrouver en un même lieu, des produits agro-alimentaires nationaux, transformés, certifiés et qui respectent les normes de production et de fabrication.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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