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Procès Adama Siguiré vs CGT-B : L’audience reprend ce mardi 26 mars

Publié le mardi 26 mars 2024 à 08h46min

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Procès Adama Siguiré vs CGT-B : L’audience reprend ce mardi 26 mars

L’affaire qui oppose l’écrivain et enseignant de philosophie Adama Siguiré, poursuivi pour des faits de diffamation et injures publiques, à la CGT-B reprend ce mardi 26 mars 2024 au Tribunal de grande instance Ouaga 1. Le rendez-vous de ce jour est consacré aux plaidoiries des avocats. Du côté du défendeur qui, jusque là ne se reconnaît pas dans ce pour quoi il comparaît à la barre, ses avocats montreront qu’il devrait être simplement relaxé, au cas où les éléments de forme ne seraient pas assez convaincants pour le juge. Et du côté de la partie civile, Me Farama et ses camarades qui estimaient que le prévenu n’avait jusque là pas avancé une once de preuve, établiront sa culpabilité dans le cadre de cette affaire.

La dernière audience de cette affaire remonte au 4 mars 2024. Dès l’entame du procès, les jurés ont décidé de joindre le faux incident au fond et de poursuivre les débats. Dans la même suite, s’en est suivi une autre demande des conseils du prévenu, mais cette fois-ci, portant sur un faux à titre principal. Ils souhaiteront donc du juge, qu’il surseoie à statuer pour que le juge civil qu’ils avaient saisi se prononce sur le faux, conformément à l’article 182 du code de procédure civile.

Une demande que la partie civile trouvera similaire à la première, soulignant que la prétention était la même et que seuls les moyens avaient changé. Même son de cloche pour le parquet. Le juge, après avoir écouté chacune des parties a tranché en disant que le faux à titre principal évoqué par la défenderesse constituait une suite des éléments évoqués lors de l’audience du 26 février.

Les débats se poursuivront dans le même temps. Et Adama Siguiré qui jusque-là ne s’était pas invité au débat, criera son innocence dans le cadre de cette affaire, mais en reconnaissant que les écrits sur lesquels la CGT-B et Moussa Diallo s’appuient pour lui imputer cette responsabilité sont de lui. Invité à se prononcer sur les preuves de ces déclarations où il écrit noir sur blanc que "la CGT-B fait la promotion de la paresse, la fainéantise et l’inconscience dans l’administration publique burkinabè", Adama Siguiré a rappelé que tout était contextuel et que son raisonnement serait basé sur la logique et le rationnel, le tout reposant sur une démarche cartésienne. Pour faire simple, il estime que la situation du pays appelle de chacun un effort pour lutter contre l’insécurité. Mais qu’en annonçant un meeting pour "décrier" les actions posées par l’Etat, la CGT-B et Moussa Diallo s’inscrivaient en marge de la lutte. Par conséquent, il était de son devoir, lui qui dit avoir communiqué pour son pays, de les interpeller.

Au sujet du financement reçu par la CGT-B de la part de l’impérialisme pour déstabiliser la transition, Adama Siguiré a souligné qu’il tenait sa source de Ibrahim Maïga et d’un membre de la CGT-B qui lui aurait confirmé cela. Invité à décliner l’identité de cet autre informateur, le prévenu opposera un niet, toute chose qui confortera la partie civile dans ses observations : "nous avons attendu que le prévenu nous donne ne serait-ce qu’une preuve de ces allégations. Rien ne nous a été proposé si ce n’est un cours de philosophie" a déploré Me Ambroise Farama. Idem pour le ministère public qui s’exprimera en ces termes : "vos avocats vous l’ont sûrement dit, on est en matière pénale. La déduction que vous faites peut se faire partout. Mais ici, le droit pénal est d’interprétation stricte. Comment vous pouvez dire que vous ne reconnaissez pas les faits, mais en même temps, vous reconnaissez les écrits qui ont été publiés ?"

Rappelons au passage que le juge avait invité à plusieurs reprises le prévenu à se calmer pour exposer ces faits car celui-ci était très agité. Aussi, que Me Solange Zèba et le procureur s’étaient embrouillées, la première estimant que la seconde était peu courtoise dans ses observations. A l’audience de ce jour, les avocats se prêteront au jeu de la plaidoirie et le juge sera situé sur les prétentions de chacune des parties.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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