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Arrondissement de Boulmiougou : Querelle autour d’une parcelle

Publié le jeudi 2 mars 2006 à 07h41min

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Informé le 26 février 2006 de la destruction d’une maison au secteur 17, dans l’arrondissement de Boulmiougou, nous nous sommes rendus sur les lieux. Sur place, nous apprenons que la maison qui vient d’être démolie par un bulldozer en présence d’agents de la police appartenait à Mme Marcelline Nanema.

Le lendemain, Mme Nanema, accompagnée de deux membres de sa famille, nous a rendu visite pour nous livrer sa version des faits. Selon elle, la famille est victime d’un règlement de compte politique. Ci-contre, vous lirez les versions du maire de l’arrondissement de Boulmiougou, Séraphine Ouédraogo, et de Nagoukomba Walbéogo, attributaire de la parcelle litigieuse.

La famille NANEMA : "C’est un règlement de compte politique"

"Le Pays" : Dans quelles circonstances, exactement, a été détruite la maison le 25 février dernier ?

Honoré Nanema : Il faut dire que c’est un problème foncier qui remonte à 2004. Et à ce propos, je constate que beaucoup d’irrégularités ont été commises dans l’attribution des parcelles dans l’arrondissement de Boulmiougou. C’est d’ailleurs ce qui a conduit à la dissolution de la première commission d’attribution de parcelles. Mme le maire ne peut pas dire qu’elle n’était pas au courant de ces irrégularités, puisqu’elle était la présidente de cette commission. J’irai même jusqu’à dire que toutes les irrégularités commises ont reçu sa bénédiction. Pour revenir à la destruction de la maison, il faut rappeler que l’affaire était pendante à la Justice. Une ordonnance avait été rendue, qui ordonnait au propriétaire de ladite maison, c’est-à-dire Mme Nanema, de déguerpir.

Mais notre avocat a protesté, arguant du fait que les termes de l’ordonnance restaient à préciser, car déguerpir n’est pas démolir la maison et déguerpir. Avant même que le contentieux ait été vidé devant le tribunal administratif car, il y a deux semaines de cela, notre avocat nous informait que l’affaire était toujours entre les mains de la Justice, et que le jugement de l’affaire serait programmé d’ici là. Chose curieuse, le 25 février dernier, nous recevons la visite d’un homme muni de papiers.

Il est accompagné de dizaines d’ éléments de la DCIR. Notre maison est immédiatement détruite par un bulldozer. Elle est entièrement réduite en poussière alors qu’il y avait à l’intérieur des matériaux de construction. Nous avons demandé un temps pour les mettre à l’abri. Refus catégorique de l’huissier de justice qui était posté là-bas. Aussi, la manière avec laquelle la maison a été détruite était révélatrice d’une certaine haine viscérale.

Pourquoi pensez-vous à une haine viscérale ?

En plus des antécédents, que j’expliquerai plus tard, il y a que l’acte de démolition n’est pas légal. Il n’a aucun fondement juridique, même si, quelque part, une ordonnance avait été rendue. Moi, je vois plutôt là un règlement de compte politique. Je précise qu’une tentative de règlement à l’amiable était en cours, et qu’elle était même en voie d’aboutissement. Etant donné qu’il y avait une parcelle vide à côté de la parcelle querellée sur laquelle était construite la maison, une simple permutation entre la famille Nanema et l’homme avec qui elle était en litige aurait suffi à régler l’affaire. La commission était même d’accord pour cette conciliation.

Comment expliquez-vous alors ce règlement de compte politique, et à qui veut-on nuire ?

Le CDP est en perte de vitesse dans l’arrondissement parce que Mme le maire a eu à commettre des infamies vis-à-vis des populations. C’est bel et bien à M. Nanema qu’on veut nuire, à travers la propriété de sa femme.

Mme Nanema s’introduit alors dans l’entretien.

A l’époque, la commune avait opté pour un lotissement participatif (par des cotisations des populations), au motif que l’Etat n’avait pas les moyens. Les résidents étaient partants. Une fois terminé le travail de recensement des maisons, on était tous en mesure d’avoir une parcelle, puisqu’il y en avait en excédent. A priori, il n’ y avait donc pas de problème et nous étions tous conviés, nous qui avions des numéros, à venir verser l’argent à la mairie. En 1990, mon mari est allé occuper la maison en question et a construit une autre dans la même cour.

Toutes les deux avaient été recensées. Aussi, nous n’étions en compétition avec personne. Et même si nous l’étions, nous estimions que nous étions les premiers résidents. Mais, voilà que cette commission ré-attribue sa parcelle à mon mari. A moi, elle dit d’attendre. Quelle ne fut pas alors ma surprise d’entendre dire que ma parcelle appartient à quelqu’un d’autre que je n’avais jamais rencontré ! J’ai écrit à Mme le maire, qui est restée de marbre.

Au monsieur en question qui m’a ordonné de détruire ma maison pour qu’il construise, j’ai répondu en disant que la maison avait été recensée par la même mairie qui avait, par-dessus le marché, encaissé la somme de 35 000 F CFA. Ce monsieur détenait une fiche d’attribution, sans que je sache pourquoi ni comment, qu’il n’a pas hésité à utiliser pour nous attaquer en Justice. Comment comprendre que pour une procédure aussi longue, et avant même que la commission ait encore siégé et donc n’ait pas délivré les PV concernant notre section, l’homme en question fût déjà en possession de sa fiche qui datait déjà de deux mois ?

Sentant le coup fourré, nous l’avons devancé dans la construction. Nous avons demandé les conseils d’un avocat. En février 2005, nous avons déposé une requête en Justice, pour être situés sur les conditions d’octroi de la fameuse fiche. La position de l’avocat était qu’on statuât d’abord sur la validité de la fiche de la personne en question avant d’ordonner quoi que ce fût. Ce qui, manifestement, n’a pas été fait. Nous avons fait appel. Avec ou sans parcelle, tout habitant dont la maison était située sur une voie devait déguerpir.

Le fait qu’une partie de votre cour fût située sur la voie ne constituait-il pas une raison suffisante pour que la maison soit détruite ?

Non, c’est plus profond que cela. Il y a eu intrusion de la politique et je m’ explique. Suite à de nombreuses irrégularités constatées dans l’attribution des parcelles, mon mari a formé, en novembre 2004, avec des voisins, un mouvement de mécontents dont l’action a contribué à pousser le maire à avouer qu’elle avait été trompée par la commission d’attribution. Vite, le mouvement, dont mon mari est le président, a été accusé d’avoir pris une coloration politique.

Etant donné que les problèmes n’étaient toujours pas résolus, le mouvement a pris contact avec un conseiller municipal, Nana Thibaut. Ce qui semble avoir irrité Mme le maire, qui a vu en ce conseiller un adversaire politique. Au départ, elle pensait que le mouvement serait à son service. Il y a aussi que mon mari est candidat aux municipales du 23 avril prochain. Il veut être conseiller municipal.

Propos recueillis par Cheick Beldh’or SIGUE


Séraphine Ouédraogo, maire de l’arrondissement : "Simon Compaoré avait été clair avec Mme Nanema"

En tant que première élue de l’arrondissement de Boulmiougou, pouvez-vous nous situer sur les problèmes rencontrés par la famille Nanema ?

Séraphine Ouédraogo : D’abord, je voudrais indiquer que ce samedi matin, j’ai reçu un coup de fil m’informant que des hommes de tenue étaient sur les lieux avec une machine. J’ai répondu à mon interlocuteur qui voulait savoir ce qu’il en était exactement, en disant que je n’avait envoyé personne sur les lieux. Ce n’est que le lendemain, renseignement pris, que j’ai su ce qui s’était passé.

Je voudrais dire au sujet de M. Lambert Nanema (époux de Marcelline) qu’il a été attributaire d’une parcelle de façon régulière. Il a souhaité qu’on attribue à son épouse une autre parcelle, pour avoir des parcelles jumelées. Nous lui avions rappelé que le principe adopté ne nous autorisait pas à le faire. Que pour la seconde parcelle, celle qui devait revenir à son épouse, ce serait donc ailleurs. Il habite dans la zone qui a été lotie en premier lieu, donc dans les premières concessions de cette zone.

A un moment donné, j’ai été interpellée par la commission d’attribution des parcelles qui me fit comprendre que ce dernier avait déjà fait la fondation de son bâtiment sur ladite parcelle. Nous avons, en son temps, demandé qu’il arrête son chantier, en présence d’éléments de la sécurité, car la parcelle ne lui appartenait pas. Personnellement, il nous a rencontrée et nous lui avons dit qu’en tant qu’agent de la direction générale de l’Urbanisme, il était mieux placé pour connaître les textes en la matière.

Et que n’ayant pas de documents attestant qu’il est bel et bien propriétaire de cette parcelle, il ne devrait pas nous mettre devant le fait accompli. Il a ensuite rencontré la commission, qui lui a signifié que la parcelle avait été attribuée à quelqu’un qui habite la zone, et qui, comme d’autres, a été déguerpi lors du lotissement. Nous lui avons demandé de rencontrer cet attributaire tout en lui signifiant qu’ils pourraient s’entendre sur une éventuelle permutation.

Voilà les conseils que nous lui avons prodigués, et il semblait avoir compris. A notre grand étonnement, il a continué les travaux de son chantier, et son bâtiment était presque terminé. Le problème est allé en Justice, et au cours d’une audience avec le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, son épouse a posé le problème. Je crois que Simon Compaoré a été très clair avec elle : ils ne pouvaient exiger deux parcelles jumelées. Voyez-vous plusieurs maisonnettes voisines dans une même concession ?

Si leurs propriétaires peuvent avoir des numéros de recensement, au moment des attributions, seul un membre de la famille devient attributaire de la concession. Il leur revient de choisir qui doit l’être. L’affaire de M. Nanema était donc en Justice, et ce n’est que le samedi dernier que j’ai été interpellée sur la question. Renseignement pris, j’ai pu voir la parcelle litigieuse et constater ce qui s’y était passé. La commission d’attribution pourra certainement vous en dire davantage.

N’y a-t-il pas eu un déficit d’information à votre niveau, déficit qui occasionne ce genre de problèmes ?

Lors du recensement, il n’a pas été toujours facile de conduire les choses. Nous avons expliqué aux habitants des zones à lotir les règles en la matière. Au cours d’assemblées générales, nous leur avons rappelé cela à plusieurs reprises. Bien des gens viennent nous voir pour négocier. Mais on ne peut attribuer plusieurs parcelles à une même personne alors que de nombreux demandeurs attendent leur tour. Franchement, je ne comprends plus très bien la famille Nanema. Nous lui avions proposé une parcelle dans la zone 507 qui n’est pas si loin. Elle semblait partante. Pourquoi refuse-t-elle aujourd’hui ? Je ne comprends pas.

Quelle suite entendez-vous donner à cette affaire ?

Nous sommes sûre que Mme Nanema sera attributaire d’une parcelle. C’est la famille qui a laissé traîner les choses. Autrement, elle aurait déjà sa parcelle.

Madame Nanema soutient qu’il s’agit d’un règlement de compte politique, et que vous auriez tenté de récupérer un mouvement de protestation que son mari a créé. Que répondez-vous à ces allégations ?

Il n’est pas du tout question d’une querelle politique. Nous ne connaissons pas son bord politique depuis 2004. Ce n’est que récemment, avec l’affichage des listes des candidats, que j’ai su que ce dernier faisait de la politique, puisqu’il est tête de liste aux municipales dans l’arrondissement de Boulmiougou, et au compte du RDM d’Eugène Dendéré. Je n’ai jamais tenté de récupérer un quelconque mouvement de protestation dirigé par M. Nanema. Du reste, j’ai rencontré à plusieurs reprises des personnes de son groupe autour de diverses préoccupations. Le maire Simon Compaoré les avait également rencontrés, et tout semblait rentrer dans l’ordre. Bien que je fusse blessée à un moment donné, je les recevais à domicile. Au baptême de ma fille l’année dernière, M. Nanema m’a même apporté de la boisson.

C’est vous dire que je ne le reconnais plus dans ses dernières sorties, et surtout qu’il n’hésite pas quelquefois à proférer des injures. Bref ! Je me souviens qu’il m’a, à plusieurs reprises, suppliée pour son cas personnel. Mais je lui ai toujours fait comprendre que la règle établie pour les attributions ne m’autorisait pas à lui faire une telle faveur. Franchement, tout ce qui peut se raconter n’en engage que les auteurs.

Où en êtes-vous avec les dossiers de lotissement dans votre arrondissement ?

Les travaux vont bon train à notre niveau. Les attributions se poursuivent régulièrement. Certes, nous avons rencontré des difficultés, mais nous sommes en train de les résoudre au fur et à mesure, aux secteurs 16, 17 et 19. Les mercredis, celui qui fait un tour à la mairie verra que nous remettons les cartons aux intéressés avec les références des parcelles.

Les attributions de parcelles font des mécontents. Quelles explications pouvez-vous en donner ?

Je ne crois pas que la question doive être posée en ces termes. Car, nous avons des cabinets qui ont fait les lotissements et ont dû morceler une bande verte. Cela a été accepté par la commission provinciale d’aménagement du territoire. Les bornes ont ainsi été fixées et les attributions étaient même en cours dans certaines zones. C’est quelque temps après que l’on nous a fait comprendre qu’en réalité nous ne pouvions pas morceler la bande verte. Ce qui a entraîné un manque à gagner de six mille parcelles, dont deux mille au secteur 19, et quatre mille au secteur 17. Aux secteurs 16 et 17, il y a eu un chevauchement. Nous avons donc décidé d’accorder la priorité au lotissement du secteur 17. Il y a un manque à gagner au secteur 16.

Face à cela, nous avons demandé l’autorisation de pouvoir satisfaire des demandes. Elle nous a été accordée et actuellement, les attributions continuent, et des parcelles complémentaires sont en train d’être libérées pour satisfaire des habitants. En réalité, nous avons libéré des parcelles en nombre suffisant pour tous ceux qui ont été recensés. Du côté de la cité Azimo, une zone très proche de la bande verte nous avait été proposée. Nous l’avions morcelée à hauteur de vingt millions. L’on nous a fait comprendre par la suite que cela n’était plus possible. Ce qui nous a fait perdre 631 parcelles. Je puis vous affirmer que nous disposons de suffisamment de parcelles pour continuer les attributions.

Un arrêté du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation demande la cessation des lotissements. Quelle appréciation faites-vous de cette décision ?

Je suis des maires qui souhaitent que l’on arrête les lotissements, parce que ce n’est pas une mince affaire. Nous avons, pour notre part, commis l’erreur de lotir plusieurs zones à la fois. Ce qui a posé un problème de suivi. Si bien que des personnes en ont profité pour poser des actes incontrôlables. Si je devais renouveler mon mandat, je mettrais moins l’accent sur les lotissements. Plus d’un pensent que le travail d’un maire se limite aux lotissements, et rien d’autre. De mon point de vue, c’est une bonne décision, d’autant plus que le problème de viabilisation se pose encore énormément, malgré les contributions des populations.
Il est prévu dans le budget communal, pour les années à venir, un appui pour offrir à tous un cadre idéal de vie. En matière de lotissement, j’ai peut-être beaucoup de choses à apprendre aux nouveaux maires du Burkina.

Partagez-vous donc les propos du maire Simon Compaoré, qui disait qu’il serait préférable de retirer les dossiers des lotissements aux maires et de les confier à d’autres personnes ?

Je suis d’accord avec lui, surtout que ces dossiers de lotissements nous prennent énormément de temps. Il est quelquefois impossible de réfléchir à autre chose qu’aux dossiers, avec leur poids. Ce serait une bonne décision. Partout, le problème de terre a toujours été assez délicat.

Propos recueillis par Phillippe BAMA


WALBEOGO NAGOUKOMBA, (attributaire de la parcelle) : "J’ai suivi les règles de procédure légale"

 : "Je suis attributaire de la parcelle 02 du lot 51 de la section 323 sise au secteur 17 de Ouagadougou. J’ai toutes les pièces et je suis prêt à vous décrire tout le schéma. J’ai été attributaire, courant avril-mars 2004. Le jour des attributions, M. Nanema était bel et bien présent. Nous avons été déguerpis, avec le lotissement. Je vis dans cette zone depuis quinze années et je connais très bien la famille Nanema. Mon voisin a été attributaire de mon ex-parcelle et la commission m’a demandé de patienter. Ainsi, j’ai été attributaire de cette parcelle qui fait aujourd’hui l’objet de litige, si vous voulez. Un jour, de retour de la messe, j’ai demandé à mon épouse qu’on aille saluer la famille Nanema dont nous serions bientôt les voisins immédiats.

Un autre dimanche, après la messe, nous sommes encore passés chez M. Nanema puisqu’il était absent à la première visite. Ce jour, il m’a montré tout le plan du lotissement, et m’a dit que la parcelle 02 serait attribuée à son épouse, et que lui était attributaire de la parcelle 01. Il me fit ensuite comprendre qu’ils voulaient des parcelles jumelées et que moi, je devais aller négocier avec la commission d’attribution, qui pourrait me satisfaire.

J’ai posé mon problème devant cette commission qui est venue le rencontrer. On lui fit comprendre qu’il n’avait pas le droit de construire sur ladite parcelle. Dans son entêtement, il entama les travaux de construction. Après des échanges infructueux, je le convoquai à la gendarmerie de Boulmiougou, qui l’a entendu. Il ne fut pas capable de prouver qu’il avait le droit d’ériger un bâtiment sur la parcelle en question. Nous avons tous été interdits d’y mettre les pieds. L’affaire est passée en Justice, et en référé.

Mme Nanema, non contente du verdict rendu, a continué les travaux. Un appel a eu lieu et on leur fit comprendre qu’ils devaient arrêter les travaux. La Cour d’appel m’avait donné raison. Les tractations ont continué avec bien d’autres étapes, et je peux en donner toutes les dates et tous les documents régulièrement établis. Mon avocat, le 2 décembre 2005, à 9h 13 minutes, a établi un commandement de démolir la maison et les a sommés de déguerpir. Pour ma part, j’ai suivi les règles de procédure légale."

P.B

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 2 mars 2006 à 17:51, par Abraham En réponse à : > Arrondissement de Boulmiougou : Querelle autour d’une parcelle

    Mon intervention portera beaucoup plus sur des aspects secondaires de la présente affaire, que sur son contenu.

    M’adressant à Madame Séraphine OUEDRAOGO, je dirai que :

    1) Madame le Maire, pourquoi n’avoir pas réagi d’une manière ou d’une autre le samedi matin quand vous avez été informée de ce qui se passait ?
    Il me semble qu’en tant que première responsable politico-administrative des lieux d’une part, et d’autre part, eu égard à vos obligations (à moins que vous les ignorez) de maire, vos auriez du réagir. A mon avis, votre passivité cache quelque chose de pas du tout catholique.

    2) Dans vos propos, on notera que Monsieur NANEMA n’a même pas apporté de boison à l’occasion du baptême de votre fille.
    Dans quel mode de gestion politico-administrative sommes-nous ? En quoi le baptême de votre fille et/ou le fait que Monsieur NANEMA n’ait point apporté une boisson peut être utilisé comme argument dans la présente procédure ? En dépit de tout le respect que je vous dois, il y a là aussi, quelque chose de pourrie dans votre Royaume,... pardon à Bulmiugu.

    3) Je puis vous assurer que Monsieur Simon COMPAORE n’est pas un exemple d’homme politique et/ou administratif. (Ceci est un autre débat.) En le prenant comme argument (de défense et/ou d’explication dans cette affaire), vous avez vraisemblablement mis du sable dans votre couscous.

    4)Vous affirmez être des maires qui pensent qu’il faille arrêter les lotissements. (Je serai tenté d’approuver votre point de vue ; seulement en ce qui concerne la forme actuelle des lotissements.) Vous prenant au mot, je vous demande : Si vous n’étiez pas plusieurs fois propriétaire de parcelle-s (aménagé-s ou pas) disposée-s ça et là dans notre chère Faso, alliez-vous vraiment raisonner de cette manière ? Permettez-moi d’en douter, grand-soeur. Un certain égoïste se dessine clairement dans votre logique. Une certaine incompétence en ressort également.

    Fort heureusement, vous avouez vos limites (en engageant bon vent mal vent votre parti politique) en matière d’Aménagement Régional des Systèmes Spatiaux.

    Le bon sens veut simplement que vous mettez en place, une équipe de BURKINBI, pardon... de BURKINABE. (Je veux dire, une équipe de femmes et d’hommes honnêtes, capables, travailleurs, consciencieux, désintéressés. En un mot, des PATRIOTES.)
    La question qui fâche est la suivante : Après un tel aveu d’inaptitude, seriez-vous candidate à votre succession ? Votre parti présentera des commes-vous ? En prenant comme modèle Monsieur Simon COMPAORE, je suis tenté d’extrapoler en lui demandant aussi si il sera vraiment candidat à sa propre succession. (Je dis encore que ce Monsieur que je respecte malgré tout, n’est pas un bon exemple.)

    Dans notre pays qui est de type sahélien (donc avec des conditions climatiques et édaphiques pénibles), que diriez-vous des lotissements verticaux ? Je puis vous assurer que tout le monde gagnera ; même les méchants...

    5) Après lecture et analyse du texte, je dirai pour finir que la vérité et la frustration légitime semblent être du coté du couple NANEMA.

    Fraternellement

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