L’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) est convaincue que les leaders communautaires et religieux peuvent contribuer à la reconstruction de la confiance mutuelle entre communautés, dans un Burkina en proie à l’extrémisme violent, à l’intolérance, au repli identitaire et au fondamentalisme religieux. À cela s’ajoutent les amalgames, accusations et stigmatisations engendrés par le terrorisme qui ont contribué à polariser et fragiliser davantage la société burkinabè.

À en croire Idrissa Sawadogo, conseiller technique représentant le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le terrorisme s’est propagé au Burkina en exploitant certaines fragilités sociales et a engendré une méfiance entre les communautés ethniques et religieuses qui autrefois vivaient en harmonie. Face à cette situation, il est urgent de trouver des solutions pour un meilleur vivre-ensemble.

Et François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC-Dori de déclarer que la reconstruction de la confiance mutuelle entre communautés s’impose aux Burkinabè, s’ils aspirent à une société de paix. C’est pourquoi l’UFC-Dori en collaboration avec le ministère de l’Administration territoriale a organisé ce forum sous le thème « La reconstruction de la paix et de la confiance mutuelle intercommunautaire au Burkina Faso : quelle contribution des leaders communautaires, religieux et coutumiers ? ». Ce forum réunit environ 80 leaders religieux et communautaires et autres acteurs engagés pour la paix des treize régions du Burkina. Il se tient dans le cadre du projet “Prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent par l’amélioration de la résilience des communautés locales dans les régions du Sahel et du Nord” (PREVENIR) financé par le Fonds mondial pour l’engagement communautaire et la résilience (GCERF).

François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC-Dori souligne que la reconstruction de la confiance mutuelle entre communautés est nécessaire pour une société de paix.

« C’est connu de tout le monde, les gens ne se font plus confiance, la méfiance mutuelle est une réalité. Alors que sans confiance, il serait difficile de construire la cohésion sociale. C’est d’ailleurs connu que le terrorisme surfe sur tous ces éléments pour désharmoniser notre vivre-ensemble, notre cohésion sociale. Ce forum a pour objectif de mobiliser les leaders communautaires, les leaders religieux pour qu’ils puissent y mettre de leur sien pour la reconstruction du vivre-ensemble, parce qu’ils sont très suivis, ils mobilisent beaucoup, ils peuvent beaucoup faire pour le retour de la confiance mutuelle », a laissé entendre M. Ramdé.

Photo de famille.

Le représentant du ministre de l’administration territoriale a, quant à lui, salué la tenue de ce forum qui de son point de vue, est en phase avec les orientations du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la paix. « Les leaders coutumiers, religieux et communautaires ont toujours joué un rôle d’apaisement et de conciliation lors des crises sociopolitiques les plus graves que notre pays a connues. C’est pourquoi le gouvernement, dans sa politique, a institué et encourage les solutions endogènes à nos problèmes de développement socioéconomique, en promouvant nos valeurs et cultures », a-t-il indiqué.

Idrissa Sawadogo, conseiller technique représentant le ministre de l’administration territoriale a salué la tenue du forum.

Tout en rappelant que le gouvernement reste mobilisé pour soutenir et accompagner les initiatives locales et nationales visant à apaiser les cœurs et à reconstruire la confiance entre les communautés, M. Sawadogo assure que les conclusions du présent forum seront partagées et mises à la disposition des institutions étatiques et autres acteurs sous forme de document de plaidoyer et de référence.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net