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Session ordinaire de l’année 2023 du CES : Des recommandations fortes pour améliorer la qualité des infrastructures publiques

Publié le mardi 7 novembre 2023 à 22h10min

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Session ordinaire de l’année 2023 du CES : Des recommandations fortes pour améliorer la qualité des infrastructures publiques

Ouverte le 10 octobre 2023, la deuxième session ordinaire de l’année 2023 du Conseil économique et social a connu son épilogue dans l’après-midi du 6 novembre à Ouagadougou. La cérémonie de clôture a été présidée par le président du CES, Bonaventure Ouédraogo. Elle a connu la participation du ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo.

Les infrastructures publiques réalisées au Burkina Faso, en plus de la faiblesse de leur offre, souffrent le plus souvent d’une insuffisance de qualité et d’entretien en dépit de leur coût exorbitant. Cette situation entraîne des dégradations précoces des infrastructures voire leur effondrement partiel ou total. Également, la mauvaise exécution de certains ouvrages publics pose avec acuité la problématique de la gouvernance du secteur. C’est fort de ce constat, que le Conseil économique et social s’est saisi de cette problématique en vue d’apporter sa contribution à la recherche de solutions idoines pour une amélioration de la qualité des infrastructures publiques au Burkina Faso. C’était à la faveur de sa deuxième session ordinaire de l’année 2023 qui s’est déroulée du 10 octobre au 6 novembre 2023, à Ouagadougou. A la clôture des travaux, le président du CES, Bonaventure D. Ouédraogo, est revenu en détail sur le contenu de cette session. Quatre semaines d’intenses travaux faits d’échanges, de débats en plénières et de réflexions en commission.

Photo des officiels

« Pour résumer ceux dont nous avons convenu, après notre rapport introductif, les communications que nous avons également eu en plénière et les débats en commission, nous nous sommes penchés dans un première temps sur le cadre juridique. Il s’est agi pour nous de voir si nous avions des textes qui étaient à la hauteur de nos attentes et de formuler des recommandations relatives à ces textes en sollicitant des améliorations mais aussi des renforcements en certains points. Nous nous sommes aussi posé la question de savoir si le fait que nous ayons des infrastructures de mauvaise qualité résulte d’une incompétence des différents acteurs du système. A l’unanimité, nous avons vu que de façon global, nous avons de bons textes mais aussi des compétences avérées qui doivent être à même de conduire de façon remarquable ce que nous avons comme travaux à faire au Burkina Faso », a signifié M. Ouédraogo. Au-delà du cadre juridique et institutionnels de la réalisation des infrastructures publiques au Burkina, les conseillers ont fait l’état des lieux des infrastructures publiques. Ils ont également analysé la qualité des infrastructures publiques et fait état des enjeux et défis à relever.

« Les débats nous ont démontré la complexité du sujet et l’immensité de la problématique », a confié le président du CES, Bonaventure Ouédraogo

Entre autre défis à relever pour asseoir les bases durables du développement qualitatif des infrastructures, les conseillers notent la lutte contre la corruption sous toutes ses formes dans les différentes phases de réalisation des infrastructures publiques ; l’application rigoureuse des textes législatifs et réglementaires du secteur des infrastructures notamment en ses volets contrôle, supervision, obtention et gestion des agréments, garantie décennale et sanctions y compris à l’endroit des auteurs des actes inciviques. Sans oublier la constitution d’une expertise nationale en matière d’infrastructures pour conduire les travaux publics. Après avoir fait le tour de la problématique, les participants à cette session ont formulé des recommandations porteuses de solutions aux attentes légitimes de l’Etat et des Burkinabè en matière d’infrastructures. A l’endroit de l’Etat et des collectivités, ces recommandations sont orientées essentiellement vers l’amélioration de la gouvernance du secteur dans toutes ses dimensions. Pour ce qui concernent les entreprises du BTP, elles sont orientées vers l’amélioration des prestations des entreprises BTP dans le respect strict des cahiers des charges et dans un esprit de civisme, de probité, de patriotisme, de conscience professionnelle et la considération de l’intérêt général dans la réalisation des infrastructures publiques.

Vue des participants

Quant aux utilisateurs/bénéficiaires, les recommandations sont orientées vers la pleine participation des utilisateurs/bénéficiaires à l’entretien des infrastructures publiques notamment par la veille citoyenne et la bonne utilisation des ouvrages. Le rapport renseigne par ailleurs que les conseillers ont retenu trois recommandations fortes à l’endroit de l’Etat et deux motions de soutien au gouvernement pour les efforts visibles déjà consentis dans le sens de l’amélioration de la gestion du secteur.

Sur le premier, « l’Etat devrait s’y investir pleinement en usant de ses prérogatives de puissances publiques pour assurer l’organisation et la régulation ; la conduite et le suivi du secteur et surtout sa moralisation », dira le président du CES. Tout en appréciant positivement le décret pris lors du conseil des ministres du 20 septembre 2023 impliquant le ministère en charge de l’urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat dans le processus de réalisation des infrastructures publiques, il encourage le gouvernement dans sa décision de faire reprendre les travaux mal exécutés et ce, à la charge des entreprises. Précisant que toutes les recommandations formulées à l’endroit de l’exécutif ont pour but d’améliorer de façon significative et durable la qualité des infrastructures publiques.

Les conseillers ont relevé le défi qu’ils se sont lancés à l’ouverture de cette session, à savoir dégager des recommandations

En cette cérémonie de clôture, M. Ouédraogo a félicité les participants pour leur engagement et la rigueur dont ils ont fait montre tout au long de cette session. Dans cette même veine, il a adressé des félicitations au personnel du CES en particulier aux cadres de l’administration, et a remercié le ministre des infrastructures et son collègue de l’urbanisme, pour leur implication effective dans ces travaux. Pour rappel, la quintessence des résultats des travaux ont un destinataire constitutionnel en l’occurrence le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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