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Lutte contre le chômage au Burkina : La solution par les centres de formation professionnelle

Publié le samedi 21 octobre 2023 à 09h30min

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Lutte contre le chômage au Burkina : La solution par les centres de formation professionnelle

Le chômage constitue une plaie béante pour le Burkina Faso. Et pour parvenir à inverser la donne, le gouvernement de transition a entrepris plusieurs actions parmi lesquelles, la création de centres de formation professionnelle. Une voie porteuse de développement selon le ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi, mais qui, jusque-là, reste sous-cotée. Ce vendredi 20 octobre 2023 à Gonsé, le ministre Boubacar Savadogo est revenu sur la nécessité d’embrasser cette initiative. C’était à l’occasion de l’ouverture du centre de formation professionnelle des métiers de bouche de chef André Bayala.

La gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré est placée sous le sceau de la jeunesse, laquelle est désœuvrée. Pour réduire de manière drastique le taux de chômage, la création de centres de formation professionnelle, représente une panacée pour le gouvernement de transition. Et selon le ministre, cela se fera d’abord en passant par l’élaboration d’une nomenclature des métiers, ce, dans quinze secteurs économiques.

Il s’agit entre autres de l’artisanat, de la maintenance industrielle et du textile. "Lorsque les gens cherchent à entrer dans l’administration publique, c’est parce qu’il y a une nomenclature des métiers. On sait que quand on va dans tel ou tel ministère, il y a tel ou tel métier. Et c’est sur ces métiers là qu’on se base pour lancer les concours.

Mais au niveau du privé, il n’y a pas de nomenclature. Lorsque vous allez par exemple dans une entreprise de BTP et qu’elle vous dit qu’elle cherche un aide-maçon, alors que dans aucun centre on apprend ce métier là, cela veut dire qu’on forme des gens qui vont chômer et il faut arrêter ça ! C’est pourquoi, cette nomenclature vise à discuter avec les entreprises pour qu’elles nous disent les emplois pour lesquels elles recherchent des travailleurs pour augmenter leur compétitivité.

Cela nous permettra désormais de savoir dans toute entreprise, qui est ce qui est là pour être ouvrier, technicien, technicien supérieur, agent de conception, etc. C’est vers cela que nous tendons et c’est ce que nous allons faire" a t-il promis.

Par ailleurs, le ministère des sports, de la jeunesse et de l’emploi a annoncé la création de "Burkina Suudu Bawdè" (ou encore, la maison des compétences du Burkina en Français). "Elle deviendra l’opérateur principal de développement des compétences au Burkina. Elle regroupe d’ores et déjà 31 centres de formation professionnelle, répartis sur toute l’étendue du territoire. Parmi ces 31, 3 sont des centres nationaux de référence. Ce sont ceux de Ouaga, Ziniaré et Bobo. Aussi, chacune des 13 régions du pays en possède un. L’ambition est de doter toutes les provinces et communes d’un centre de formation qui épouseront chacun, le modèle économique de la localité dans laquelle il se trouve" a t-il laissé entendre.

Troisièmement, le ministère s’évertue, des dires de Boubacar Savadogo, à valoriser les centres de formation professionnelle. Pour lui, il s’agit d’un puissant canal par lequel le développement du pays pourrait être amorcé. Et pour ce faire, il faudrait, selon lui, lui redonner ses lettres de noblesse. "Cette année, notre première expérience a été d’orienter 100 étudiants vers les centres de formation professionnelle.

C’est un signal fort qu’on a voulu donner pour dire qu’on peut être bachelier, titulaire d’une licence, d’un master ou d’un doctorat, mais exercer un métier" dira t-il, avant de conclure son allocution en ces termes : "c’est bien de rêver que l’on fabrique les premières fusées.

Mais pour le moment, il faut que l’on développe les richesses dont nous disposons. Et c’est pour cela que nous voulons essaimer le pays de centres de formation professionnelle. Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que des métiers sous valorisés. Tous les métiers permettent à ceux qui les exercent de vivre et de faire travailler d’autres personnes.

C’est l’ambition qui le fait. La formation professionnelle n’est pas pour ceux qui ont échoué, mais pour ceux qui veulent participer à la création de richesses le plus tôt possible et qui savent que le monde n’est pas statique, mais dynamique. Et jusqu’à preuve du contraire, on peut commencer fabricant de pointe et finir grand Président directeur général".

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 octobre 2023 à 10:21, par Bob En réponse à : Lutte contre le chômage au Burkina : La solution par les centres de formation professionnelle

    Avec tous les meilleurs centres de formation vous ne résolvez que la moitié du problème. Tant que nos pays seront inondés par le matériel de seconde main venu d’Europe et les pacotilles venus du reste du monde, il n’y aura pas suffisamment de marché pour nos industries et artisans locaux. C’est la raison pour laquelle l’Afrique a été maintenu comme consommateur absolu des produits européens et asiatiques. Pire la seule volonté politique ne suffira pas, il faudra un changement de mentalité. Il faut que les africains aient la sagesse d’acheter les galettes de leurs mamans. Enfin tous les énormes capitaux détournés dorment en Occident, alors qu’il y a des problèmes de financement dans nos pays, comment convaincre nos pilleurs de les ramener ? C’est bien de construire des centres de formation, mais il faut songer aux réformes politiques, administratives et au changement des mentalités.

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