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Burkina/FILEP 2023 : Les participants apportent leur soutien aux journalistes des pays en crise

Publié le dimanche 22 octobre 2023 à 22h05min

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Burkina/FILEP 2023 : Les participants apportent leur soutien aux journalistes des pays en crise

Les lampions se sont éteints, dans la soirée de ce vendredi 10 octobre 2023 à Ouagadougou, sur le Colloque international du Xè Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), ouvert le 18 octobre 2023. Instance de réflexion du FILEP, le Colloque international a mis le thème de l’édition, « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique », en débat à travers une conférence inaugurale et une série de panels qui ont abordé des sous-thèmes pour nourrir la recherche de solutions aux problématiques exposées. La cérémonie de clôture a été présidée par le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Selon les organisateurs, le colloque a tenu toutes les promesses, au regard de la mobilisation et de l’intérêt des acteurs. Ce sont au total une dizaine de panels qui ont été abordés durant les 72 heures, par d’éminents journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme, des enseignants-chercheurs, des politistes, venus d’Afrique, des pays d’autres continents et de la diaspora africaine. Il a permis de poser les difficultés rencontrées par les professionnels des médias, notamment des pays en crises, de les interroger et de proposer des pistes de solutionnement. Ainsi, le Colloque s’est soldé par une motion de soutien des participants à la Xè édition du FILEP aux journalistes des pays en crise et une autre de condamnation des atteintes à la liberté d’expression et de la presse ainsi que par un appel aux gouvernements africains intitulé « Déclaration de Ouagadougou ».

« Chers festivaliers, de retour chez vous, annoncez-leur la bonne nouvelle. Dites-leur que face aux velléités de remise en cause des acquis de nos aînés, dites-leur que face à l’impunité dont jouissent les assassins des journalistes, dites-leur que face à la volonté de certains dirigeants de contrôler l’information, de museler la presse, d’instaurer la pensée unique, dites-leur que les journalistes africains que vous êtes, que nous sommes, n’avons d’autres choix que de nous battre, de résister. Oui, chers confrères, chers consœurs, résistons, résistons, résistons. Car, comme le dit si bien le professeur Joseph Ki-Zerbo : nan laara, an sara (si nous nous couchons, nous sommes morts). Chers consœurs et confrères, tenons bon, car nos caméras, nos micros, nos plumes sont des armes que nous utilisons pour combattre le terrorisme, pour combattre l’obscurantisme, le droit à la différence. Nous sommes des acteurs de la paix, nous aimons nos pays, nous sommes des patriotes, nous sommes soucieux de la cohésion sociale, nous sommes soucieux de la bonne gouvernance, nous rêvons d’une Afrique où tous les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, dans les limites de ce que prévoient nos lois, y compris ceux qui pensent différemment des forts du moment. Expliquez sans passion, sans violence, mais avec la rigueur qui sied, toute la pédagogie qu’il faut, comme vous savez le faire dans vos colonnes, dans vos rédactions, qu’il n’y a pas d’antinomie entre liberté d’expression, droits humains et lutte contre le terrorisme. Rappelez à ceux qui n’ont pas encore compris, que nous menons le même combat », s’est appesanti le président du comité d’organisation du Xè FILEP, Inoussa Ouédraogo.

Le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo (au milieu), avec à sa droite, le vice-ministre namibien de la communication, Audrin Marthe, et le président du comité d’organisation, Inoussa Ouédraogo (à sa gauche).

Il a remercié les festivaliers pour la solidarité envers le peuple burkinabè et pour leurs contributions en faveur des personnes déplacées internes.

Inoussa Ouédraogo a rendu un hommage aux doyens de la profession et du FILEP avant de souligner que la jeune génération de journalistes doit s’armer de courage et de professionnalisme pour conquérir et consolider les espaces de liberté et de démocratie.

« Monsieur le ministre, aidez-nous à dire merci au Président de l’Assemblée législative de Transition pour l’accompagnement, nous avons espoir qu’il n’adoptera pas en l’état, le texte sur le Conseil supérieur de la Communication, que votre gouvernement à déposer sur sa table. Il a dit que nous pouvons nous assurer que les médias ont des défenseurs à l’Assemblée législative de Transition. Nous n’avons aucune raison de douter. Donc, nous avons espoir que les représentants du peuple vont assouplir le texte sur le Conseil supérieur de la Communication pour l’intérêt général », a-t-il ensuite sollicité le ministre porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Ce dernier a tenu à rassurer les festivaliers venus de toutes les contrées du monde, qu’au sein du gouvernement, il n’ y a que des amis des journalistes.

Le ministre a ensuite salué la mobilisation des festivaliers à Ouagadougou qui, selon lui, « montre que le Burkina reste vivable, malgré toutes les adversités ».

Il a saisi le cadre pour exprimer une pensée pieuse pour l’ensemble des victimes du terrorisme et pour rendre un hommage aux forces combattantes, notamment les Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la Patrie avant de donner rendez-vous pour la XIè édition en octobre 2025.

Pour rappel, le Xè FILEP se tient du 14 au 22 octobre 2023. Il se poursuit donc par la foire au siège du FESPACO et les activités sportives et touristiques. Les rideaux vont officiellement retomber sur le FILEP 2023, le 21 octobre 2023, par la soirée de Gala qui sera marquée par l’hommage à la Namibie, pays champion de la liberté de Presse ; la remise du Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo et du Prix Marie Soleil Frère de la meilleure journaliste du Burkina. La foire, elle, se poursuivra jusqu’au dimanche, 22 octobre 2023.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 octobre 2023 à 15:52, par Savadogo Daouda En réponse à : Burkina/FILEP 2023 : Les participants apportent leur soutien aux journalistes des pays en crise

    Au delà de tout cà , comment les journalistes des autres pays en guerre ou soutient d’un camp comme le conflit (Ukraine - Russie et Israelo - Palestinien )
    se comportent ?
    Notre pays est en guerre , étant profane dans ce métier est ce que TOUT DOIT ÊTRE DIT par un journaliste parce que c’est LA VÉRITÉ quant t’il s’agit de la securité de l’Etat .?
    Est ce qu’un journaliste peut interroger même les entités dangereuses recherchées par le monde entier surtout qui ont fait du mal à leur propre patrie sous prétexte qu’il donne la parole à toutes les parties ?
    Est ce qu’un journaliste peut mettre dos à dos notre armée et ceux qui endeuillent notre peuple depuis plus de dix ans ?.
    Est ce qu’un journaliste doit dire que lui il garde une neutralité dans cette crise sécuritaire en ayant une position médiane ne se sentant pas concerné ,mais relatant seulement les faits ? Pourqoui les associations de journalistes font comme si tous les organes de médiats ainsi que les journalistes du Burkina sont infaillibles et ne faillissent jamais .
    Pourqoui quant un de vos membres commet des atteintes graves à la profession surtout à la securité du pays vous ne réglez pas cà en interne , mais vous menez des luttes de corporations avec le mot d’ordre magique , atteinte à la liberté de presse ?
    Changez un jour car ce peuple n’arrive pas à vous comprendre dans votre bulle aseptisée

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  • Le 2 novembre 2023 à 16:58, par Coulibaly Awa En réponse à : Burkina/FILEP 2023 : Les participants apportent leur soutien aux journalistes des pays en crise

    Il est piquant de constater que juste au moment où se termine cette rencontre de journalistes, REPORTERS SANS FRONTIERES s’inquiète gravement de la situation de l’information au Sahel . La célèbre ONG -dont la mission est de défendre partout un journalisme libre et professionnel - déclare en effet que les médias au Sahel sont un "trou noir", référence au "trous noirs" qu’il y a dans l’univers : les astrophysiciens nomment ainsi les zones de l’atmosphère dont ils ne peuvent rien voir ni savoir ni analyser.

    Répondre à ce message

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