Cet atelier a pour objectif de présenter le projet de développement du technopôle pharmaceutique de Kokologho aux opérateurs économiques du Burkina Faso. Le but est de susciter leur appropriation et adhésion massive au projet.

L’accès aux produits de santé de qualité, sûrs, efficaces et à un coût abordable est l’une des conditions essentielles pour une couverture sanitaire universelle réussie. Malheureusement, la sous-région et le Burkina Faso en particulier font face à une fluctuation des prix des produits de santé et à une menace croissante liée à la circulation des produits de santé de qualité et d’origine douteuses.

On note par ailleurs l’extrême fragilité des systèmes pharmaceutiques africains et plus particulièrement celui du Burkina Faso. Ainsi, tant que le pays ne disposera pas d’un minimum d’indépendance pharmaceutique, les capacités décisionnelles internes n’auront pas suffisamment d’influence sur l’accessibilité et la disponibilité des produits de santé de qualité.

Florencia Zerbo/Djigma, directrice de la coordination et du contrôle de la recherche et de l’innovation

La meilleure solution à ces problèmes serait de produire localement les médicaments dont les populations ont besoin.

C’est dans cette dynamique que le Burkina Faso a prévu la réalisation d’un technopôle pharmaceutique à Kokologho. Sa mise en place procède non seulement d’une volonté des plus hautes autorités, mais elle se présente également comme une réponse structurelle aux enjeux de disponibilité, de qualité et de commercialisation des produits de santé dans notre pays.

Le technopôle pharmaceutique de Kokologho a pour but de contribuer au bien-être de la population à travers l’amélioration de l’accès aux produits de santé humaine et animale et la dynamisation de la recherche et l’innovation et la formation dédiée aux unités industrielles.

Il a pour objectif de mettre en place un véritable pôle économique permettant l’émergence et le développement d’entreprises modernes de fabrication de médicaments, de vaccins et de produits de santé au standing international et de phytomédicaments pouvant avoir accès à un espace aménagé, un personnel local qualifié, d’infrastructures et d’équipements pour la recherche/développement conséquents ainsi que des services supports appropriés à leur développement. Le technopôle pharmaceutique sera réalisé sur un site de 77,92 hectares dans la commune de Kokologho.

Dr Adams Soulama, représentant de la Chambre de commerce

En termes d’avantages, le technopôle pharmaceutique de Kokologho offre des perspectives en vue de la facilitation de l’implantation des unités essentielles à l’ensemble de la chaîne de la production pharmaceutique et parapharmaceutique.
A terme, il va contribuer à l’amélioration de l’accès aux produits de santé de qualité, sûrs, efficaces et à un coût abordable pour une couverture sanitaire universelle réussie. La balance commerciale connaîtra aussi une amélioration à travers la réduction des importations des produits pharmaceutiques qui sont actuellement d’environ 99% ; la création d’emplois directs et indirects...

Comme le souligne Florencia Zerbo/Djigma la directrice de la coordination et du contrôle de la recherche et de l’innovation, Bobo-Dioulasso étant la capitale économique du Burkina Faso et regroupant beaucoup d’opérateurs économiques, l’adhésion des opérateurs économiques est impératif pour la mise en œuvre de ce projet d’où le choix de cette ville pour présenter le projet.

Dr Liliane Gounabou, conseiller technique du ministre de la santé

Pour Dr Adams Soulama, représentant de la Chambre de commerce, ce pôle pharmaceutique est extrêmement important pour eux parce que ça va permettre aux opérateurs économiques burkinabè de participer au développement de ce pôle. « Aujourd’hui, nous ne pouvons-nous développer que par nous-mêmes. Donc il est important, que tout ce qui concerne les aspects investissements au Burkina, que les opérateurs économiques s’en approprient en termes de contribution, de participation pour la réalisation de ce technopôle pour le bien-être des populations burkinabè et pour permettre aussi à notre pays de pouvoir être indépendant et souverain sur le plan pharmaceutique ».

Vue des participants

Selon le conseiller technique du ministre de la santé, Dr Liliane Gounabou, le ministère de la Santé est partie prenante de ce projet qu’ils suivent de bout en bout depuis 2017 notamment les différentes études et différentes validations sur le terrain. Si ce projet voit aujourd’hui le bout du tunnel grâce à l’implication du gouvernement du Burkina avec en tête le président du Faso le capitaine Ibrahim Traoré qui ont pris à bras le corps le problème de disponibilité de médicaments au Burkina Faso, cela s’explique par la guerre en Ukraine et les différentes crises qui font qu’actuellement, pour que le Burkina Faso ait des produits de santé, il faut absolument des ressources financières disponibles.

Elle estime que ce projet aura l’assentiment car le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré lors de sa visite en Russie, a eu du groupement BRICS, l’implantation d’une unité de production de médicaments sur le site du technopôle pharmaceutique. « Donc nous pensons que cette unité qui est déjà une unité nationale va venir rapidement prendre en charge un certain nombre de pathologies avec les médicaments qui seront produits dans cette unité » conclut-elle.

Photo de famille

A travers cet atelier, la volonté du gouvernement est d’impliquer au mieux, les opérateurs économiques dans la mise en œuvre de cet ambitieux projet. Leurs interventions peuvent se faire à travers le partenariat-public-privé, l’actionnariat dans la société de gestion qui sera mise en place ou l’implantation d’unités industrielles sur le site.

Haoua Touré
Lefaso.net