Lancée le 18 août 2023, la campagne de lutte anti larvaire dans sa composante « élimination des gîtes à l’intérieur des concessions » a permis d’éliminer plus de 700 000 gîtes en deux passages dans les deux plus grandes villes du pays que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Elle s’est menée en même temps que la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier couplé au dépistage de la malnutrition. Cette campagne de lutte anti larvaire se tient dans un contexte marqué par l’épidémie de dengue et l’apparition de cas de chikungunya sans oublier le paludisme, toutes des maladies transmis par des moustiques. A titre illustratif, à la semaine 39, le Burkina Faso a enregistré 13 135 cas probables de dengue avec 135 décès et en 2022, ce sont plus de 4000 décès dus au paludisme qui ont été notifiés. Et depuis le 1er octobre à ce jour 6 octobre 2023, 92 cas de chikungunya ont été enregistrés avec zéro décès.

Les participants à l’atelier vont prendre connaissance des résultats de la réflexion sur l’apport des parties prenantes à la lutte contre les maladies dans les villes par la destruction des gites dans l’espace public

Pour lutter contre ces maladies, le ministère de la Santé déploie de nombreuses stratégies au nombre desquels la lutte anti larvaire. À en croire le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou, elle constitue l’une des stratégies majeures pour la réduction de l’incidence du paludisme, de la dengue et du chikungunya.

Le ministre de la santé, Dr Kargougou rappelle que la lutte anti vectorielle doit se faire avec l’implication de tous

C’est pourquoi, outre la destruction des gites larvaires dans les concessions, le ministère estime qu’il est important que les gites dans l’espace public soient aussi détruits, comme le souligne Dr Sidzabda Kompaoré, secrétaire permanent pour l’élimination du paludisme. Et cela doit se faire avec l’appui des municipalités.

Photo de famille

Ainsi, en collaboration avec le ministère de l’Environnement de l’eau et l’assainissement et l’ensemble des arrondissements de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, un atelier de réflexion sur l’apport des parties prenantes à la lutte contre les maladies dans les villes par la destruction des gites dans l’espace public a été organisé. L’atelier de ce 6 octobre 2023 a pour but de restituer les résultats de cette réflexion. « La menace actuelle de ces trois maladies est telle qu’il sera impensable que nous restions les bras croisés, sans rien faire pour nous éviter les piqures assassines des moustiques à l’origine de notre problème, de nos trois problèmes », a déclaré le ministre, rappelant que la lutte anti vectorielle est fortement communautaire et ne saurait se faire sans l’implication de tous.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net