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Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »

Publié le jeudi 28 septembre 2023 à 22h58min

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Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »

Sortis massivement, mardi 26 septembre 2023, pour réitérer leur soutien à la transition burkinabè, notamment au capitaine Ibrahim Traoré, des manifestants disent craindre un coup d’Etat. Mobilisés au rond-point des Nations-unies, ces « anges-gardiens » disent être prêts à veiller sur leur « champion ».

L’ambiance est électrique. Torses nus, dégoulinant de sueur, le poing levé, le drapeau burkinabè dans les airs, des jeunes scandent « IB Traoré ». L’adrénaline monte, les cris sont plus stridents et les flashs crépitent. À motos, à vélos, en tricycles, en voitures ou à pieds, ils sont venus des quatre coins de la capitale pour, disent-ils, faire bloc contre les éventuels perturbateurs de la transition.

« Nous sommes ici à l’appel de la Nation. Nous n’acceptons pas que des Burkinabè interrompent la transition pendant qu’elle lutte contre l’insécurité », lance un manifestant, à qui nous présentons patte blanche avant d’engager la discussion.

Un manifestant encourageant ses camarades qui scandaient le nom du capitaine Ibrahim Traoré

Montrer patte blanche

Un autre qui s’empresse de scanner notre carte de presse avec un regard du coin de l’œil, nous demande gentiment si nous sommes de la radio. Notre matériel de tournage (smartphone, appareil photo et micro-cravate l’intrigue. « C’est le média en ligne Lefaso.net », répondons-nous avant de saisir l’appareil pour photographier deux individus perchés sur la sphère métallique représentant le globe terrestre.

Sans crier gare, nous commençons à délier la langue de notre curieux. « Nous avons lancé l’alerte depuis un certain temps pour appeler le peuple à se mobiliser. La protection du capitaine repose avant tout sur les épaules du peuple. Nous avons laissé femmes et enfants pour venir dormir ici, jusqu’à ce que la situation se stabilise définitivement. Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours et élever le niveau d’alerte toutes les fois que ce sera nécessaire ».

Selon ce manifestant, une rumeur cache une part de vérité

« Qu’est-ce qu’il a pu bien faire ? »

A environ 20 mètres de l’épicentre, un autre manifestant raconte avoir appris via les réseaux sociaux que la marche de la transition est menacée. « Nous avons appris que des personnes projettent de renverser les autorités de la transition. Nous n’avons même pas pu dîner à la maison car nous sommes découragés. Nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se trame. Nous sommes prêts à donner nos poitrines pour le capitaine Ibrahim Traoré. Qu’est-ce qu’il a pu bien faire pour que des gens veulent le renverser ? », s’interroge l’homme qui est rejoint par un autre manifestant qui s’empresse de prendre le micro-cravate connecté au smartphone.

« Nous étions avec le président Traoré, nous sommes avec lui et nous le serons demain. Nous ne voulons que la paix. Que ceux qui veulent attenter à la transition fassent pardon. Quand un pouvoir doit prendre fin, cela doit venir de Dieu. Il y a eu des présidents avant le capitaine et il y en aura après lui aussi. Qu’on le laisse donc diriger en paix », lance-t-il.

Au cours du rassemblement, chacun immortalise les instants à sa façon

« Nous sommes déterminés »

Un manifestant, bouillant d’énergie, explique que le capitaine Traoré a reçu « l’onction » du peuple burkinabè et avertit : « Que les gens restent tranquilles. Que les valets locaux fassent attention. Pourquoi veulent-ils le pouvoir ? Le capitaine Traoré est-il un travailleur ou pas ? Soyons plus intelligents que cela. Ne nous laissons pas manipuler par ceux qui veulent attaquer leur patrie. Nous sommes déterminés plus que jamais ».

Deux manifestants, torses nus, esquissant des pas de danse

Alors que les manifestants continuent de prendre d’assaut le rond-point des Nations-Unies, baptisé par les « supporters », « Rond-point Ibrahim Traoré », d’autres préfèrent parader dans les différentes artères du centre-ville, en klaxonnant à tout va et en appelant les uns et les autres à sortir les rejoindre. « Le président Blaise Compaoré avait dit que toutes les rumeurs sont vraies. Il y a toujours une part de vérité dans une rumeur et si vous la négligez, cela peut être fatal », prévient le manifestant qui portait à l’épaule une sorte de sabre.

Le drapeau burkinabè flottant au dessus des manifestants

A 23h50, alors que nous nous préparons à lever l’ancre, un blindé de la garde présidentielle arrive au rond-point des Nations-Unies sous les acclamations des manifestants, juchés par endroits sur leurs engins à deux roues ou sur les piliers en béton. « La sécurité du président même se cherche. Difficile de se frayer un passage avec tout ce monde », soupire un manifestant qui n’avait visiblement pas la « bonne taille » pour immortaliser l’événement avec son smartphone. Après plusieurs minutes, il décide de rentrer en murmurant : « Rentrons car demain est un autre jour ».

HFB
Lefaso.net

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