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Burkina/Lutte contre le mariage d’enfants : Eulalie Yerbanga Ouédraogo, ambassadrice nationale pour 2023-2024

Publié le jeudi 24 août 2023 à 22h25min

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Burkina/Lutte contre le mariage d’enfants : Eulalie Yerbanga Ouédraogo, ambassadrice nationale pour 2023-2024

Le ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille a organisé la première session ordinaire de l’année 2023 de la plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants au Burkina Faso. Cette rencontre a eu lieu ce jeudi 24 août 2023, à Ouagadougou.

Elle a été l’occasion de dévoiler le nom de la championne nationale de lutte contre le mariage d’enfants pour la période 2023-2024. Il s’agit de la coordonnatrice de la Coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina (CONAMEB), Eulalie Yerbanga/ Ouédraogo. Sur 33 candidatures proposées, elle a été choisie à l’unanimité par le comité de sélection composé de 11 membres. Ce comité s’est basé sur sa personnalité et son engagement.

Fonctionnaire à la retraite, cette amazone a fait de cette lutte, son cheval de bataille depuis 2013. Elle est entrée dans la fonction publique en « catégorie C » avant de gravir les échelons en occupant plusieurs postes de responsabilités tels que : cheffe de service, directrice de service, directrice régionale de la promotion de la femme du Centre, conseillère technique de ministre, etc.

Les participants vont faire des propositions pour renforcer la lutte contre le mariage forcé des enfants

Durant la révolution, elle a été dans l’Union des femmes du Burkina(UFB), puis dans le milieu politique pour défendre les droits des femmes. De 2007 à 2012, elle a été élue député de la province du Kadiogo, mandat au cours duquel elle a été membre du parlement de la CEDEAO. Elle a été en outre, membre du bureau du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, section du Burkina. Elle est membre de l’ONG Voix de femme. Eulalie Yerbanga/ Ouédraogo a également été la chargée du projet de renforcement des capacités des organisations de la société civile pour l’abandon du mariage d’enfants (PRECOSC -AME) dans la région de la Boucle du Mouhoun de 2018 à 2021.

Eulalie Yerbanga/ Ouédraogo a confié qu’il est indispensable de ramener l’âge du mariage de la jeune fille à 18 ans

Un plaidoyer pour ramener l’âge légal du mariage des filles à 18 ans

Durant les deux ans de sa mandature (sous le signe du bénévolat), Eulalie Yerbanga/ Ouédraogo va être une ambassadrice de cette cause qui tient à cœur le ministère, en menant des plaidoyers auprès des autorités, des partenaires techniques et financiers et des populations. Déjà, elle a profité de la présence de la ministre de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo pour interpeller les autorités sur la nécessité de faire réviser le Code des personnes et de la famille (CPF). En effet, ce code autorise le mariage à une fille de 17 ans tandis que pour les hommes, il est de 20 ans. « Le juge peut même autoriser le mariage de la fille à 15 ans et celui du garçon à 18 ans. C’est un texte qui autorise le mariage d’enfants. Pour obtenir un consensus, cela met du temps. A notre niveau, nous avons obtenu dans la correction de cette disposition d’élever l’âge du mariage légal de la fille à 18 ans. Mais, il y a d’autres éléments qui font que si on adopte rapidement le code, nous allons être confrontés à un problème au niveau social. Nous pensons que le bout du tunnel est proche. Tous les acteurs ont eu chacun leur compte. Maintenant, vous savez que le pays a une priorité qui est la paix. Il s’agit de la priorité principale. Avec les autres éléments, il faut aller doucement sans pour autant les occulter. C’est pour cela que j’attire l’attention du gouvernement » a rapporté Eulalie Yerbanga/ Ouédraogo. Elle a signifié que ce prix est le fruit d’un travail collectif.

Nandy Somé/Diallo a notifié que le mariage précoce et forcé des filles ralentit le développement d’un pays

Faire le point

Il faut rappeler que cette première session de la Plateforme a été le lieu de faire le bilan à mi-parcours pour la période de janvier à juin du Plan de travail annuel (PTA) 2023 de la stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. « Il était important de tirer des enseignements afin de définir les perspectives parce que le pays a adopté une stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants. Malgré ce dispositif, la problématique persiste toujours dans notre pays. Il est important qu’on puisse toujours s’entretenir pour voir les goulots d’étranglement et prendre des initiatives afin que cette pratique ne perdure pas dans notre pays. C’est dans ce cadre qu’on a innové en distinguant une championne de la lutte qui va porter le combat au regard de ses valeurs morales et intrinsèques afin qu’on puisse venir à bout du mariage d’enfants » a souligné Nandy Somé/Diallo.

Les acteurs ont promis de ne ménager aucun effort pour atteindre les objectifs en la matière

La plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants est l’instance nationale de pilotage de toutes les actions en matière de promotion de l’abandon du mariage d’enfants.

SB
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