Après avoir publié plusieurs ouvrages dont les plus récents sont « La complainte des oiseaux » (roman) en 2022, « Des jeunes filles amères » (recueil de nouvelles) en 2022, « Lettre à la jeunesse burkinabè » (recueil de nouvelles) en 2023, le journaliste et écrivain burkinabè revient avec une nouvelle œuvre intitulée « Pougpaala, une vie de femme ».

Cette œuvre romanesque traite de la problématique de la femme africaine, à travers l’histoire d’une femme remariée après avoir perdu son époux. Devenue nouvelle mariée malgré son âge avancé, elle est obligée de se battre pour trouver sa place et assurer l’avenir de ses enfants. « Le roman parle également du progrès, de l’expansion des villes, de la naissance de citoyens de type nouveau, de la découverte d’une nouvelle feuille de route, de l’état des villes, de la séparation entre l’administration et les pouvoirs ancestraux », a détaillé Oumarou Ouédraogo, présentateur de l’ouvrage.

Le présidium lors de cette cérémonie de dédicace.

L’auteur s’inspire de la vie quotidienne et de son riche parcours, lui qui a vu la ville de Ouagadougou se construire et grandir et a parcouru toutes les 45 provinces du pays. Journaliste de RFI à la retraite, Sayouba Traoré, natif de Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso, a également parcouru une cinquantaine de pays dans le monde. Une riche expérience qu’il lègue à la génération actuelle et future à travers ces différents ouvrages.

Les participants à cette cérémonie de dédicace.

« Pougpaala, une vie de femme » est un roman de 203 pages rédigé dans un style narratif. Dans ce roman, l’auteur a opté pour une histoire sans dialogue. Une démarche littéraire qui oblige à fouiller dans le psychisme des acteurs, selon Sayouba Traoré. « C’est un récit qui emporte le lecteur dans une société qui reste dans les souvenirs des anciens. Et quelques lambeaux dans ce qu’ils s’astreignent à raconter aux plus jeunes. Le pays se construit. L’urbanisation se développe. Le nouveau citoyen voltaïque se dessine. Femmes et hommes tentent de forger de nouveaux repères. Dans cet univers où tout change, où la ville est encore village, où les rues sont encore sentiers, où l’administration n’arrive pas vraiment à supplanter les pouvoirs ancestraux, les humains tardent à suivre le mouvement », résume-t-il.

Sayouba Traoré, auteur de « Pougpaala, une vie de femme », son 27e ouvrage.

« Une femme, Pougpaala, se bat. Elle se bat pour rester elle-même. Même si la tentation existe de répudier certaines coutumes. En même temps, l’esprit sent qu’il serait sacrilège d’opérer un tri. Elle lutte pour apprivoiser cette nouvelle vie. Quand bien même on sait qu’on ne s’y fera jamais totalement. Surtout, elle se bat pour ériger un avenir à la progéniture. Un avenir que les nouveaux citadins seraient bien en peine de définir eux-mêmes. Pougpaala, bien vrai, elle est la dernière arrivée dans la cohorte. Toutefois, elle n’est pas la plus jeune. Une position singulière en vrai. Pièce maîtresse d’un héritage, le petit-frère de son époux a bien voulu les accepter. Elle et ses enfants. Être chez soi, mais hébergée chez autrui. Et sans avoir bougé d’un pas. Par la seule magie du verbe. Un autrui, hier quémandeur devant l’aîné défunt, aujourd’hui subitement fringant, dans son rôle de seigneur et maître », peut-on également retenir de ce nouveau roman de Sayouba Traoré.

Valentin Kambiré, représentant le ministre de la Communication, parrain de cette cérémonie de dédicace.

Dans son intervention, Sayouba Traoré a affirmé que des maisons d’édition en France ont fait des pieds et des mains pour publier cet ouvrage, mais il tenait absolument à le publier au Burkina Faso, sa terre natale. « C’est là où se déroule l’histoire », précise-t-il. C’est également une manière d’apporter sa contribution à la production littéraire burkinabè pour des éventuelles adaptations au cinéma ou autres exploitations futures. Il s’agit de rendre ce roman facilement accessible au public cible. « Dans le monde, ce sont ceux qui lisent qui commandent ceux qui ne lisent pas. Tant que vous n’allez pas lire, vous allez faire partie de ceux qu’on commande », a-t-il conclu.

Parrain de cette cérémonie de dédicace, le ministre de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, s’est fait représenter par Valentin Kambiré. Ce dernier a, nom du ministre, témoigné sa reconnaissance à l’auteur pour le travail abattu dans le monde du livre et de la lecture. Il a rassuré Sayouba Traoré que le ministère de la Communication et de la Culture ne ménagera aucun effort pour la promotion de cette œuvre et des œuvres précédentes de l’auteur à travers les différentes tribunes d’expression des auteurs. Il s’agit notamment de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) qui se tiendra en fin novembre 2023, des Cafés littéraires du Faso, etc.

Oumarou Ouédraogo, présentateur de l’œuvre.

Le représentant du ministre s’est donné pour mission de veiller à ce que cette œuvre soit connue du monde estudiantin et des élèves. Tout en félicitant l’auteur pour cette nouvelle sortie littéraire, Valentin Kambiré regrette que Sayouba Traoré, malgré son immense expérience sollicitée notamment à l’extérieur, soit peu connu et sollicité au Burkina Faso.
« Pougpaala, une vie de femme », le 27e ouvrage de Sayouba Traoré, est accessible au prix unitaire de 6 000 FCFA.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net