Depuis 2015, le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire sans précédent suite aux attaques de plus en plus récurrentes de groupes armés terroristes (GAT) qui s’étendent sur plusieurs régions du pays. Ces attaques ainsi que les opérations de lutte contre ces groupes armés terroristes ont provoqué des déplacements internes massifs des populations ainsi que l’inaccessibilité à certains services sociaux de base tels que les écoles et les centres de santé. Aussi, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle s’est accentuée sur l’ensemble du pays. Le Centre-nord est l’une des régions les plus touchées dont la situation socio-humaine est préoccupante avec une détresse sociale extrême.

Les représentants des différentes communautés religieuses, coutumières et ethniques étaient présents lors de ce point de presse

Consciente de la gravité et de la dégradation continue de la situation sécuritaire et socio-humaine, l’association Paspaongo des opérateurs économiques de la région du Centre-nord veut apporter sa contribution financière et matérielle aux populations affligées. En plus une solution endogène est envisagée pour venir à bout de l’hydre terroriste qui a causé de nombreuses fractures sociales dans la région. Ainsi, des réflexions ont été menées entre les différents fils et filles de toutes les communautés socio-linguistiques de la région afin de proposer des solutions et veiller à leur mise en œuvre.

El Hadj Abdoul Rasmané Sana, président de l’association des opérateurs économiques du Centre-nord ‘’ Paspaongo’’, structure initiatrice de cette journée

Selon le comité d’organisation présidé par Sidnoma Issaka Kaboré, il s’agit de fédérer les énergies des différents fils et filles de toutes les communautés socio-linguistiques de la région pour l’organisation d’une journée « vaincre le terrorisme dans le Centre-nord par le recours aux valeurs traditionnelles, religieuses et communautaires ». L’objectif principal de cette journée est de proposer des solutions endogènes à la résolution de la crise sécuritaire ambiante et les bases d’un vivre ensemble des différentes communautés qui composent la région du Centre-nord.

Il s’agit de façon spécifique, de mobiliser les leaders traditionnels, religieux, communautaires ainsi que l’ensemble des fils et filles de la région du Centre-nord, autour de la recherche de solutions endogènes pour résoudre la question sécuritaire, d’élaborer le scenario de la journée de contribution à la résolution de la crise socio-humaine dans la région du Centre-nord, de faire des dons financiers, de vivres et de non vivres (habits, nattes, ustensiles de cuisine et autres) aux populations à travers les administrations régionales et provinciales, de sensibiliser les communautés de la région sur le vivre ensemble et la cohésion sociale à travers des activités médiatiques et hors médias, de mettre en place un comité de suivi de mise en œuvre des décisions et recommandations au niveau régional et des points focaux dans les provinces (Bam, Namentenga, Sanmatenga), etc.

Sidnoma Issaka Kaboré, président du comité d’organisation de cette journée

Au programme, on aura des prières collectives, des communications, une remise des dons divers collectés par l’association Paspaongo des opérateurs économiques du Centre-nord, des rituels pour la paix et le vivre ensemble au Centre-nord, etc.

El Hadj Abdoul Rasmané Sana, président de l’association des opérateurs économiques du Centre-nord ‘’Paspaongo’’ et ancien président de la communauté musulmane du Burkina Faso a rappelé que des initiatives similaires avaient déjà été lancées suite aux évènements de Yirgou sous la houlette de feu le Dima Sonré de Boussouma en collaboration avec le cardinal Philippe Ouédraogo et l’association ‘’Paspaongo’’. Cette nouvelle action s’inscrit donc dans la consolidation de ces initiatives précédentes qui ne sont pas allées au bout, selon lui.

Les journalistes présents à ce point de presse

« Au début de la crise dans le Centre-nord, suite aux attaques de Yirgou, un important travail de médiation et de cohésion sociale avait été effectué par les leaders coutumiers et religieux avec à leur tête, le Dima de Boussouma, le cardinal Philipe Ouédraogo, l’ancien président de la communauté musulmane El Hadj Abdoul Rasmané Sana. Il était retenu que les Peulhs construisent les maisons des Mossés et vis-versa et tout cela sanctionné par une réconciliation véritable. Les responsables de l’Etat ne se sont pas appropriés l’idée à son temps. Il y a également le décès du dima de Boussouma qui a ralenti ces efforts », a résumé de son côté, Sidnoma Issaka Kaboré, président du comité d’organisation de cette journée.

En rappel, cette journée « vaincre le terrorisme dans le Centre-nord par le recours aux valeurs traditionnelles, religieuses et communautaires » est prévue pour se tenir à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord, le samedi 29 juillet 2023 avec des cérémonies secondaires à Boulsa, chef-lieu de la province du Namentenga et à Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net