Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Les messages et audios, conversations entre les prévenus Abdoul Karim Baguian dit Lota, Lookmann Sawadogo, Alain Traoré alias Alain Alain et, parfois, avec l’activiste Aminata Rachow, ont occupé l’audience du jour (10h-15h25), vendredi 23 juin 2023.
Des messages que la partie poursuivante, le Parquet, a diffusés, suivis des commentaires des prévenus et des questions du tribunal et des avocats.
« J’ai écouté attentivement les deux audios. Mais nullement, mon nom n’a été mentionné. La personne a dit ’’bonsoir grand frère’’, moi, je ne m’appelle pas grand frère, mon nom, c’est Abdoul Karim Baguian dit Lota », a rejeté Abdoul Karim Baguian dit Lota, suite à la diffusion d’éléments audios, présentés comme étant des vocaux qui lui ont été envoyés par l’activiste Aminata Rachow.
Abdoul Karim Baguian a également remis en cause l’origine de certains messages qui lui ont été attribués. « Je ne me reconnais pas dans ce message, je remets en cause l’expertise même de mon téléphone, parce que je n’ai jamais été associé à cette expertise. (…). Vous constaterez que le procureur a dit que je m’adressais à Aminata Rachow. Mais comment je peux m’adresser à une femme en disant ‘’bonjour grand frère ? », confond Lota.
En réponse, le procureur fait noter qu’à chacun des messages des prévenus, il y a des coquilles, mais l’on en a pas tenu compte. « Il y a la possibilité de demander un expert indépendant pour faire le travail. Si c’est la demande que vous voulez faire, faites-le clairement et on va avancer », conclut le procureur.
Le tribunal emboîte le pas, en estimant également qu’on peut se tromper en écrivant. Des propos que Lota accueille à bras ouverts : « Monsieur le président, le bénéfice du doute là… » (sans avoir achevé cette maxime juridique selon laquelle, ‘’le doute profite à l’accusé’’).
« Ha !, le bénéfice du doute ? », rétorque le président du tribunal, dans une salle qui a pouffé de rires.
’’Désiré Guinko a reçu de sérieuses menaces de mort du capitaine Oumarou Yabré »
Tout comme Abdoul Karim Baguian, Boukary Conombo est formel sur certains messages qui, dit-il, ont été fabriqués pour être mis sur leur dos. Ils relèvent des incohérences dans la chronologie de diffusion de certains messages et un message qui date de 2020. « Ils ont commencé à faire des fakenews comme cela sur nous. M. le procureur, il n’en est rien, c’est un fakenews qu’on a monté contre notre déclaration (déclaration du FUF, en mi-avril, sur la situation nationale : ndlr) ».
Les prévenus ont déclaré que depuis la déclaration de leur organisation, le Front uni pour le Faso (FUF), les menaces se sont multipliées.
‘’Désiré Guinko a reçu de sérieuses menaces de mort d’une autorité de ce pays. Et cette autorité, c’est le capitaine Oumarou Yabré, le directeur général de l’ANR (Agence nationale de renseignement)’’, apprend Marcel Tankoano, qui soutient que lui également dormait rarement chez lui depuis que la déclaration a été publiée.
Pour l’avocat de la défense, Paul Kéré, il y a eu manipulation de messages « et c’est une faute très grave ».
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 23 juin 2023 à 18:13, par Sheikhy En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
On dit des choses et les gens sautent dessus. Le bénéfice du doute est à l’appréciation du Tribunal. Si ils considère qu’il a des éléments suffisants, il tranchera sur la base de son intime conviction. Laissez vos avocats plaider parce que le scénario tel que présenté est assez grave, même si certains éléments grave s’écartent un peu de l’objet initial du procès. Les juges des Burkinabè et ils ont la lourde tâche de réguler la morale de la société même si ils évitent au maximum d’encombrer les prisons
Le 23 juin 2023 à 19:45, par Passakziri En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Écoutez monsieur ou madame ,
En justice on ne tranche pas sur la base de convictions aussi ultime soit- elle mais sur la base de preuves.
Enfin une justice de convictions cesse d être une . Aussi difficile que cela puisse être pour nos émotions, c est seulement sur cette base qu une justice indépendante peut fonctionner. Hormis Alain Alain qui a mon estime dans ce groupe , eh bien acceptons malgré tout que les hommes de la justice ont tout a démontrer au Faso vu ce qu il nous a été présenté depuis janvier 2022. C est aussi cela qui rend ce procès intéressant pour moi et j attend encore les preuves convaincantes de l implication des accusés dans la production, la diffusion de cette audio ignoble.En attendant j exerce le bénéfice du doute à leur encontre .
Passakziri
Le 24 juin 2023 à 14:03, par Sheikhy En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Faisons attention aux répliques pour ne pas dénaturer les commentaires. L’intime conviction est liée à l’appréciation des éléments du dossier. Les juges ont leurs techniques de recoupement pour asseoir leur décision. C’est ce qui va motiver la décision. Ils ont été formés pour cela svp. Sinon, ce que vous semblez avoir compris et argumenté, on appelle cela l’arbitraire tout simplement. Comme vous dites, quittons dans l’émotion et avançons.
Le 24 juin 2023 à 15:34, par Kiriki En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Non la réponse de l’internaute PASSAKZIRI n’a rien dénaturé. Vous parlez de l’intime conviction comme si la justice n’avait absolument rien de scientifique alors que si. Parce ce ce sont les preuves qui motivent principalement le décisions. Le juge fait appele à son intime conviction dans les cas les plus extrêmes dans la mesure où même avec les preuves réunies, sa décision ne peut pour autant est prononcée du tic au tac. La justice c’est pas du tout de l’abstrait comme vous tentez de le faire comprendre Mr ou Mde Sheckly. Encore moins courrir pour tirer sur le ballon.
2. Le 23 juin 2023 à 19:17, par Deafnot En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Il faudrait requalifier les faits en tentative de déstabilisation du régime. L’incendie de la cour du Moogho Naaba n’est qu’un élément de ces faits.
3. Le 23 juin 2023 à 22:03, par Yako En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
La seule voie royale pour en finir avec ce genre de collusion société civile et cyber-activisme pour nuir c’est les urnes.En effet, le même phénomène a été déterminant dans les évènements d’octobre 2014 qui a abouti au renversement de l’ordre constitutionnel dans une violence inouïe depuis notre existence comme pays. Dès lors,que les protagonistes de ce changement violent ont été élevés au rang de héros, alors la culture du complot en politique est entrée dans les mœurs comme moyen d’accéder au pouvoir.Hier c’étaient des tracts orduriers sous format papier avec PCRV,LIPAD,PAI ect...Et aujourd’hui c’est sous format électronique.Comme quoi ce goût prononcé pour la subversion en politique vient de loin et cela n’est pas un honneur pour nos aînés qui ont introduit voire entretenu cette manière bizarre de faire la politique en lieu et place d’une compétition saine.Quand on prend le pouvoir par des moyens non conventionnels vous auriez toujours des cellules subversives qui travailleront à votre perte c’est inhérent à la nature de la société politique. D’où la nécessité pour les capitaines d’organiser les élections /plébiscite,vu qu’ils jouissent d’une forte popularité dans le pays réel me semble t-il.En français facile on peut juger et condamner mais le phénomène persistera car tout changement diagonale à la tête de l’état engendre davantage et toujours d’adversaires.Yako
4. Le 24 juin 2023 à 05:45, par Bonus En réponse à : Procès « Marcel Tankoano et neuf autres » : « Monsieur le président, le bénéfice du doute … », brandit le prévenu Lota au tribunal
Encore l’afrique francophone- Afrique CFA ; Ca fait pitié. Une jeunesse formée au syndicalisme et a l’activisme. L’activisme et le syndicalisme sont leurs sports favoris. Du coté de l’afrique anglophone, certes, ils ont des problemes mais protestent a minima et se batent au quotidien pour ameliorer leur bien-etre social. Notre réveil sera brutal si nous n’y prenons garde avec l’évolution du monde actuel.