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Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

Publié le jeudi 15 juin 2023 à 22h25min

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Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

Le ministère de la Justice tient ce jeudi 15 juin 2023 à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur l’utilisation du Faso dan fani pour la confection des costumes des acteurs judiciaires. Cette décision d’habiller ces acteurs « à base de fil non génétiquement modifié », s’inscrit dans la concrétisation de la vision du gouvernement de transition qui est : « consommons ce que nous produisons ». La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été présidée par la ministre de la justice et des droits humains, chargée des relations avec les institutions, garde des sceaux Bibata Nébié.

Lors du conseil des ministres qui s’est tenu à Bobo Dioulasso le 28 avril 2023, un décret portant sur le port du Faso dan fani et le Koko donda a été adopté, histoire d’affirmer l’identité des Burkinabè et encourager la production locale. Le 30 mai 2023, lors de son discours sur la situation de la nation à l’Assemblée législative de transition, le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela précisait que pour ce qui est des corps constitués dont les acteurs judiciaires, des toges en Faso dan fani seront confectionnées pour eux.

Une vue des participants à cet atelier de réflexion sur l’utilisation du Faso dan fani pour la confection des costumes des acteurs judiciaires

Pour faire de cet appel à consommer local une réalité, le ministère de la Justice tient un atelier de réflexion ce 15 juin 2023, sur l’utilisation du Faso dan fani pour la confection des costumes des acteurs judiciaires. « Ce cadre d’échanges devra permettre à tous les acteurs judiciaires de peaufiner les implications de l’utilisation du Faso dan fani pour la confection de leurs costumes officiels. Il s’agira spécifiquement de réfléchir sur les changements majeurs à prévoir et les contraintes à prendre en compte sur le processus de redéfinir des caractéristiques des costumes nouveaux », a rappelé la ministre de la justice et des droits humains, chargée des relations avec les institutions, garde des sceaux, Bibata Nébié.

« Je remercie tous ceux qui encouragent et soutiennent notre justice dans sa quête quotidienne et permanente d’efficacité. La réussite de notre mission commune ne sera que la conjugaison de nos efforts individuels », Bibata Nébié

Cette nouvelle entreprise du gouvernement de transition permettra, certes, de contribuer à l’essor économique du pays, mais pas que. « L’impact social attendu excède le simple profit économique », a clarifié la ministre. « L’identité nationale et le sentiment d’appartenance à cette patrie qui nous sont chères se construisent et se consolident par nos choix quotidiens. A ce titre, le code vestimentaire est, à n’en point douter, le premier choix que nous faisons chaque matin. Notre pays est à un tournant décisif de son histoire et aucune contribution, d’où qu’elle vienne, ne doit être négligée. Les acteurs judiciaires ne peuvent donc rester en marge d’une telle évolution », a-t-elle rappelé.

Une photo de famille réunissant tous les acteurs présents pour cet atelier, lequel devrait déboucher à terme sur des observations et des amendements

Son souhait est que le sentiment patriotique de ces derniers qui, jusque-là, s’est manifesté dans différentes actions concrètes, puisse se traduire une fois de plus, à travers leur entière adhésion à cette vision nationale.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 juin 2023 à 13:17, par Samuel En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Bravo Madame la Ministre ! D’ailleurs, votre propre costume est très beau et vous va à merveille. Mes félicitations !

    J’ajouterai qu’il faut aussi jeter les perruques et interdire les crèmes blanchissantes qui nous ridiculisent aux yeux du monde entier. Je n’ai jamais compris le port des perruques alors que les tresses africaines sont si diverses et tellement belles. Pour ce qui est des crèmes blanchissantes, c’est tout simplement du masochisme et d’une stupidité sans nom.

  • Le 15 juin 2023 à 13:49, par wkd En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Ce qui la justice doit retenir il y’a beaucoup de dossiers qui dorment dans les terroirs. Imagine un dossier de rien qui vas trainer 04 à 05 ans sans deliberations. Franchement le secteur de la justice. tjr c’est des reports et des reports.

  • Le 15 juin 2023 à 22:38, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Excellente idée ! Du travail garanti pour beaucoup de monde !
    Au niveau élégance, il y a tout à gagner, car les tenues européennes des magistrats sont tristounettes, sinon sinistres.

    • Le 16 juin 2023 à 10:54, par pfff En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

      Ah ça ! Ca hésite entre le croque-mort et l’évêque, enterrement de luxe, mais enterrement quand même. J’espère que nos amis burkinabés auront se font une idée plus éclairante de la justice !

      • Le 16 juin 2023 à 13:03, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

        @pfff
        Messire pfff,
        - Au niveau « design », il faut bien commencer, quitte à affiner le « look » par la suite.
        - Le problème ici, ce sera le paiement à temps des commandes. Si les fournisseurs et artisans ne sont pas payés correctement et à temps, cette pieuse initiative risque de s’enliser.
        C’est là que risque d’apparaître le grain de sable ! Nous autres, « grands Satans », ce n’est pas notre blème...

  • Le 16 juin 2023 à 06:17, par Sahel En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Pour ce qui est de la consommation locale de nos produits ("Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons"), je pense que c’est la seule véritable voie de développement pour nous et vous faites bien de le rappeler.

    Le véritable développement, c’est le développement d’une industrie locale de transformation de nos produits, la création d’usines partout à travers le pays (mais aussi de start-ups dans cette ère des technologies de l’information et de la communication) pour créer des emplois et faire travailler la jeunesse, surtout la jeunesse rurale aujourd’hui laissée à elle-même et qui sert de vivier de recrutement pour les groupes terroristes. Nous devons créer une industrie basée sur l’agriculture et l’élevage à la fois pour satisfaire nos besoins locaux mais aussi viser plus loin et exporter partout à travers le monde.

    Ainsi par exemple, pour ce qui est du faso dan Fani, nous pourrions créer partout dans les pays voisins et aussi au-delà en Afrique et dans le monde, des « Maisons Faso Dan Fani" pour faire connaitre et promouvoir notre industrie textile et créer ainsi un désir de consommation, un marché extérieur pour le faso dan fani. Nous ne devons pas nous contenter de visiter périodiquement les foires dans les pays voisins et à l’extérieur. Nous devons être proactifs et présents dans tous les pays où c’est possible pour faire connaître le faso dan fani, le promouvoir activement à travers la publicité dans notre pays et à l’extérieur et créer chez les consommateurs étrangers un désir d’acheter du faso dan fani. Nous devons trouver dans ces pays des relais locaux, de grands commerçants, des entrepreneurs et des hommes d’influence avec qui nous développerons des relations et nouerons des accords. Ils nous aideront à créer une clientèle locale (chez eux) que nous nous attacherons ensuite à fidéliser.

    Ceci est possible et il ne faut pas dire simplement : "Nous allons le faire". IL FAUT LE FAIRE EFFECTIVEMENT ET S’Y ENGAGER DES AUJOURD’HUI.

    Toutefois, je dois aussi rappeler certaines vérités que nous autres Africains, nous n’aimons pas entendre. TOUS NOS EFFORTS SERONT VOUÉS A L’ÉCHEC TANT QUE NOUS N’AURONS PAS NOTRE PROPRE MONNAIE NATIONALE CAR LE FRANC CFA EST LE MOYEN PAR LEQUEL LA FRANCE S’ARRANGE POUR CANALISER LES RICHESSES CRÉÉES CHEZ NOUS DANS LES COFFRES-FORTS DE SA BANQUE CENTRALE. En conséquence, tant que nous n’aurons pas notre propre monnaie indépendante de tout « accord monétaire » ou ingérence française, nous allons seulement travailler à enrichir les Français car le produit final de notre travail ira dans leurs banques par le biais du franc CFA. C’est comme un tonneau percé : on pourra y verser autant d’eau qu’on voudra. Il ne sera jamais rempli car l’eau finit ailleurs que dans le tonneau.

    TANT QUE LE FRANC CFA SERA EN VIGUEUR, IL N’Y AURA PAS DE DÉVELOPPEMENT QUELS QUE SOIENT LES EFFORTS QUE NOUS Y CONSACRERONS.

    Cessons d’être craintifs et frileux à l’idée de tout changement. Sortons du blabla pour faire du concret. Sortons du franc CFA. Créons notre propre monnaie. TOUS LES AUTRES PAYS DU MONDE L’ONT FAIT. NOUS POUVONS LE FAIRE !

    • Le 16 juin 2023 à 12:47, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

      @Sahel
      Votre excellence Messire Sahel, je vous cite :
      « CAR LE FRANC CFA EST LE MOYEN PAR LEQUEL LA FRANCE S’ARRANGE POUR CANALISER LES RICHESSES CRÉÉES CHEZ NOUS DANS LES COFFRES-FORTS DE SA BANQUE CENTRALE. » .
      1) Gestion entièrement africaine du CFA
      Vous n’avez pas suivi les dernières nouvelles ? Le Franc-CFA est entièrement sous gestion africaine depuis plusieurs années, réserves de devises comprises. Si votre gouvernement le décide, le BF change de monnaie demain matin d’un claquement de doigts, qui voulez-vous qui l’en empêche ? Quant à nous, les Français, on s’en « calisse le ciboire », comme diraient nos cousins Canadiens, ça ne nous regarde pas et on s’en rince l’arrière-cuisse.
      VOTRE MONNAIE, C’EST VOTRE « BLÈME »...
      2) Paiement des artisans
      Produire, c’est bien, mais si l’État ne paye pas les commandes CASH, les fabricants feront vite faillite. Or vous connaissez suffisamment votre pays, vous savez parfaitement que c’est là que réside le problème n°1, sans compter la corruption des fonctionnaires qui exigeront un bakchich des artisans pour qu’ils reçoivent leur dû.
      3) La défausse, attitude des perdants
      En invoquant mensongèrement la France, vous tentez d’expliquer d’avance l’échec de cette initiative, si jamais elle est sabordée par vos propres fonctionnaires corrompus. Cela s’appelle de la « défausse », cette attitude des « losers » qui expliquent d’avance leurs échec par un bouc émissaire bien commode.... qui d’ailleurs se contrefiche de vos mythes absurdes.
      4) Action immédiate
      Invoquons Wole SOYINKA : « Un tigre, ça ne rugit pas sa tigritude, ça bondit sur sa proie »
      Vite, réaliser cette bonne idée, quitte à améliorer l’élégance de ces tenues.
      Mais s’assurer que des bureaucrates corrompus ne vampiriseront pas les artisans !
      Donc, passez à l’action !
      Moi même, quand je traînais en Afrique, je commandais systématiquement aux artisans boubous, abacosts, robes et T-shirts de tissus africains pour toute la famille, belles-mères comprises. Nous les avons portés fièrement l’été jusqu’à l’usure... Bien triste de ne pouvoir refaire ma garde robe africaine si commode par temps chaud !

  • Le 16 juin 2023 à 09:38, par Yovis En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Le plus urgent, le prioritaire, le préoccupant, c’est le traitement diligent de ces innombrables dossiers qui pendent depuis des lustres. C’est à cela que l’appareil doit s’inquiéter d’abord. Le vestimentaire peut attendre.

  • Le 16 juin 2023 à 12:36, par Samuel En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

    Le post ci-dessus qui commence par.. "...Pour ce qui est de la consommation locale de nos produits ("Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons")..." est de moi, Samuel ET NON Sahel.

    Je suis désolé. J’ai du me tromper en écrivant mon pseudo. Toutes mes excuses.

    • Le 17 juin 2023 à 13:01, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : Bientôt les costumes des agents judiciaires seront en Faso dan fani

      @Samuel
      Messire Samuel, une variante de pseudo, ce n’est pas bien grave ! Ce qui compte, c’est le débat.
      1) Il m’a semblé que cette idée d’uniformes commandés SUR PLACE est plutôt bonne. Après tout, c’est ce qu’a lancé le fameux Colbert pour les miroirs, les tissus, les porcelaines et les industries du luxe (excellent documentaire sur la chaîne LCP).
      2) J’ai souligné la difficulté principale : le règlement correct par VOTRE ÉTAT de ces « commandes d’état », ainsi que les bugs administratifs et la corruption.
      3) J’ai souligné que la monnaie utilisée est un débat tout à fait « orhogonal » à l’idée de commandes d’état ; ce serait un débat parasitaire, car le problème central est le respect des délais de paiement par votre administration ainsi que le sabotage interne tout à fait habituel au BF, ce qui n’a rien à voir avec la politique étrangère du BF.
      4) En blâmant d’avance des pays étrangers pour tout cafouillage interne au BF, vous donnez la déplorable impression de chercher d’avance de fausses excuses à un échec, ce n’est pas bon pour l’image extérieure du BF.
      5) Le choix d’une future monnaie, nouvelle ou adaptée d’une monnaie existante, est un débat souverain très important pour le BF. Cependant, croire qu’un simple changement de monnaie résoudrait par miracle tous les problèmes du BF est, comment dire ?, un peu rapide.

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