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Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

Publié le lundi 12 juin 2023 à 22h10min

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Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

Dans le cadre de la série de publications périodiques du groupe de la Banque mondiale mettant en évidence les tendances économiques récentes, analysant les perspectives économiques à court et moyen termes et discutant des questions pertinentes pour le développement, un rapport a été dressé avec un accent particulier mis sur le renforcement de la résilience financière face aux chocs climatiques. Ce lundi 12 juin 2023 à Ouagadougou, s’est tenue la cérémonie de dissémination dudit rapport, en présence du ministre de l’économie et des finances et de son homologue de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques.

C’est en s’appuyant sur des recherches analytiques que le rapport sur la situation de l’économie au Burkina Faso d’avril 2023 a relevé des régressions pour ce qui est de la situation économique du Burkina et de l’état de la pauvreté des populations. Dans son rapport, la Banque mondiale dit craindre une exacerbation de l’insécurité alimentaire.

« Des résultats d’analyse, il ressort qu’avec une reprise économique forte de 6,9% en 2021, la croissance du Produit intérieur brut du Burkina Faso a connu une décélération en 2022 à 2,5%, dû principalement à une baisse de l’activité minière de 13,7%, à la suite des fermetures de quelques mines. L’inflation moyenne a atteint 14,1% alors que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 23,4% en moyenne sur l’année. Le rapport montre que la faible croissance en 2022, notamment dans le secteur agricole, et l’inflation élevée ont entraîné une augmentation du taux de pauvreté à 5,9 point de pourcentage. Comme corollaire, 1,5 million de personnes supplémentaires ont basculé dans l’extrême pauvreté. Un point qui marque la baisse de revenu des ménages pauvres qui dépendent principalement de l’agriculture », a résumé Maïmouna Mbow Fam, représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso.

Pire, « en 2023, une inflation et des prévisions de croissance du PIB modérées n’entraîneront aucune réduction marginale de la pauvreté à moyen terme, d’environ 1 point de pourcentage par an. Il ressort également que malgré une saison des plus satisfaisantes en 2022 et au regard des nombreux défis auxquels le pays est confronté, les stocks de céréales sont plus bas que de coutume. Par conséquent, l’insécurité alimentaire devrait se détériorer en 2023 » a-t-elle conclu.

« Je réaffirme l’engagement de la Banque mondiale à accompagner davantage le gouvernement du Burkina Faso dans l’objectif de renforcer sa résilience financière aux chocs climatiques », Maïmouna Mbow Fam

Pour le ministre de l’économie et des finances, Aboubacar Nacanabo, plusieurs facteurs ont concouru à ce que le pays en arrive là. Il pointe du doigt, des facteurs exogènes tels que la crise russo-ukrainienne, la covid-19 et le principal choc endogène qu’est l’insécurité. « Le rapport met en relief la question climatique et c’est une question qui a un impact sur plusieurs secteurs tels que l’élevage, l’agriculture et même celui des infrastructures », a-t-il justifié.

« De façon globale, des efforts ont été fournis mais il y a encore beaucoup à faire », Dr Aboubacar Nacanabo

Pour prendre un élan nouveau, il faudrait, dit-il, « trouver le moyen de s’adapter ». A ce titre, plusieurs recommandations formulées par la Banque mondiale ont succinctement été reprises par la représentante résidente. Il s’agit entre autres pour le Burkina d’élargir son espace budgétaire ; de mobiliser davantage ses ressources fiscales ; de moderniser les administrations fiscales et douanières ; d’aller vers la digitalisation pour collecter plus de revenus ; de revoir la structuration de financement des chocs, etc.

Une vue des participants à cet atelier de dissémination du rapport de la Banque mondiale

Des recommandations que Aboubacar Nacanabo dit apprécier car allant dans le sens de l’avancée du pays et essentielles pour les prises de décisions futures. « Il nous faut faire preuve de résilience pour que l’impact de nos actions soient beaucoup plus visibles sur le terrain », a-t-il conclu.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 juin 2023 à 21:56, par Zelemdé En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    Le PIB ne veut rien dire pour les Burkinabé. Comme disait l’autre on ne mange pas la croissance au Burkina.
    Le Produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique qui permet de mesurer toutes les richesses créées dans un pays au cours d’une période donnée (etrangers comme Burkinabé). Le PIB inclus donc la production des Burkinabé et aussi mais surtout des compagnies multinationales qui elles ont la quasi totalité des marchés et qui rapatrient systematiquement et de façon illimitée les richesses accumulées sur le sol Burkinabé chez eux en Occident au detriment des Burkinabé.
    Pour une mesure plus juste de la performance d’un pays la Banque Mondiale si elle etait honnete devrais plutot regarder le PNB.
    Le produit national brut (PNB) est un indicateur économique qui correspond à la richesse produite au cours d’une année par l’ensemble des résidents et des ressortissants d’un pays.
    Donc le PIB inclus aussi le PNB. Ce passage de du PIB de 6,9 à 2,5% ne veux rien dire pour nous. J’explique : Si notre PNB etait de 2,5% à la base et que les multinatinoales produisaient les (6,9% - 2,5% soient 4,2% donc rien n’a changé au niveau du Burkina. Autrement dit cet indicateur demontre que les multinationales sont en regression du fait de la guerre au Burkina. Effectivement pas mal de mines ont fuit les zones de guerres. Donc vraiment c’est pas PIB nous on mange. Parlez nous de PNB ; Han Ha ! c’est ça nous on comprend.
    Vous voulez nous blaguer et nous refourguer des pret à taux prohibitifs c’est fini cette epoque. Nous allons nous debrouiller avec les BRICS ou les echanges sont plus équitables. Sankara l’a dit avec votre methode, "la dette nous ne pourrons jamais la payer". Bye bye Banque Mondiale.

    • Le 13 juin 2023 à 05:34, par Didier En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

      Le rôle des multinationales au Burkina est correctement décrit. Ce qui n’est pas dit, c’est que ce rôle, cette malfaisance, n’est pas limitée au Burkina, ni à l’Afrique, mais existe aussi en Europe et partout en Occident. Ce n’est pas une consolation mais il faut arrêter d’opposer les peuples et les prétendues "races", des les monter les uns contre les autres pour des raisons purement idéologiques (ici, tomber entre les mains des russes et/ou des chinois). Il suffit de dénoncer le capitalisme dont sont victimes tous les peuples, blancs ou noirs, européens, chinois, américains ou africains. En Europe les bénéfices des multinationales échappent à l’impôt avec des paradis fiscaux, des sociétés écrans, et ne profitent pas aux peuples, pas plus qu’au Burkina. Les peuples doivent s’unir et non écouter les messages de haine et ne pas laisser tomber un maître pour en choisir un autre. Un Burkina indépendant n’a pas à choisir ses chaînes. N’écoutez pas ceux qui veulent vous en offrir des neuves.

      • Le 14 juin 2023 à 11:16, par Dedegueba Sanon En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

        Très juste comme réaction... La banque mondiale est une trouvaille américaine pour mettre tous les autres peuples sous sa domination.. Elle est injuste dans son approche et dans sa politique, puisqu’elle encourage l’endettement, ce qui du reste justifie et perennise son existence. Tout se passe comme si plus on est endetté plus on est bien noté par la BM. Sinon comment comprendre que des pays aux déficits hors normes et hyper endettés comme la France et les USA, peuvent-ils prétendre aider les autres pays, notamment africains ? S’endetter pour aider ? Quelle logique sous-tend cela, si ce n’est pas de l’arnaque ? Une position de nations dominantes qui permet en fait de faire financer leurs déficits budgétaires par des tiers. Et il s’agit de politiques d’élites qui n’ont rien à voir avec les peuples, mais malheureusement beaucoup de citoyens français et d’américains, pour ne citer que ces exemples, n’ont pas conscience de cette réalité. Pour eux c’est la norme ainsi, ils sont faits pour prendre chez les autres ou aux autres. Il faut voir comment en Françe on parle du Mali et du Burkina comme des propriétés françaises que chinois et russes sont entrain de prendre à la France.
        Et insinuer ici, qu’on voudrait être sous les russes ou les chinois, à l’évocation simple des BRICS, sous-entend que nous ne pouvons pas avoir nous-mêmes notre voie ? Condamnés sommes-nous à être soit sous Pierre soit sous Paul ? C’est ce côté paternaliste qui est reproché aux occidentaux... Les brésiliens, les iraniens, les saoudiens (Macron para3-il), qui sont dedans ou qui s’orientent vers les BRICS, vont se soumettre aux russes et aux chinois sans doute ?

    • Le 14 juin 2023 à 07:05, par Bajazet En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

      @Zelemdé
      Camarade Zelemdé, j’ai trrrrrrrop ri en vous lisant :
      « Nous allons nous debrouiller avec les BRICS ou les echanges sont plus équitables. »
      Ha, ha, il y a vraiment des internautes d’une confondante naïveté sur ce site !
      Vous feriez mieux de vous renseigner sur les souffrances du SRI LANKA et d’autres pays qui ont pris les BRICS pour le Père Noël qui distribue des cadeaux aux petits zenfants, et qui sont maintenant étranglés par les remboursements et la saisie de leurs terres et de leurs ports.
      Non, mais quelle naïveté !!!
      Je me pose des questions sur les enseignements d’économie et d’histoire au Burkina Faso. Vos enseignants sont-ils sérieux ?

  • Le 13 juin 2023 à 08:28, par Wendmi En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    @Zelemdé, selon Wikipédia, le PNB est la valeur totale de la production finale de richesses (valeur des biens et services créés - valeur des biens et services détruits ou transformés durant le processus de production) des acteurs économiques d’un pays donné au cours d’une année donnée. À la différence du PIB, il inclut les produits nets provenant de l’étranger, c’est-à-dire le revenu sur les investissements nets réalisés à l’étranger (cet élément étant négatif si les revenus des investissements de l’étranger sur le territoire national sont supérieurs aux revenus des investissements du pays à l’étranger). Le terme « national », dans « produit national brut », reflète ainsi la prise en compte de la valeur ajoutée produite par les résidents du pays en question (principe de nationalité) mais il n’est pas intérieur parce qu’une partie de cette valeur ajoutée est produite à l’étranger (le PIB est basé sur le principe de territorialité). Le PNB, de même que le PIB, inclut la TVA du pays, ce dont la légitimité est contestée.

    PNB = PIB + (revenus des facteurs du travail et du capital en provenance de l’extérieur - revenus des facteurs du capital et du travail versés à l’extérieur)
    PNB = PIB + revenus nets des facteurs versés au reste du monde
    On peut donc reprocher tout ce que l’on veut à la Banque Mondiale dont d’ailleurs on peut s’en défaire si on veut, mais en économie utilisons les termes correctement.

  • Le 13 juin 2023 à 12:50, par Enfant de Boussé En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    @ZELEMDE,
    à la BRVM (bourse régionale des valeurs mobilières), où l’État burkinabè fait rouler sa dette, en moment, les taux d’intérêt auxquels l’État burkinabè peut espérer emprunter sont de 8.02% pour des emprunts de 1 an ou moins et 8.32% pour les emprunts de 3 ans et +. Et ce, auprès d’opérateurs économiques burkinabè et ouest-africain (je vous invite à voir la dernière adjudication).
    Ceci pour vous dire que les vampires sont partout et que la loi du marché s’impose. Les Burkinabè qui prêtent leur épargne à l’État burkinabè veulent la rentabiliser , même si le contribuable burkinabè doit saigner.

  • Le 13 juin 2023 à 22:57, par Le FasoDabord En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    J’ai l’impression que ce ministre des finances est juste un enseignant qui débite des concepts alors qu’il est en face de la réalité. Il doit pouvoir dire des choses concrêtes qu’il fait pour sauver la situation. Pour prendre un élan nouveau, il faudrait, dit-il, « trouver le moyen de s’adapter ». Qui trouve ce moyen ? Qu’est ce que lui le ministre il propose concrètement ?
    « Il nous faut faire preuve de résilience pour que l’impact de nos actions soient beaucoup plus visibles sur le terrain ». De quelles actions s’agit-il ? Tous savons que le ministère des finances est dans le classique, ils ne bossent pas et croient faire du neuf avec des conceptions dépassées, sans audace, sans prise de risque. Ce que la banque Mondiale demande ici c’est qu’on accroisse la pression fiscale sur les entreprises tout simplement. Dans un contexte de léthargie ! Il faut aller vers le financement des privés aux projets d’investissements structurants ! Les privés ont l’argent et ne demandent qu’à être accompagnés par des engagements et garanties pour investir grandement dans nos pays. La Banque Mondiale, le FMI, la BOAD, la BAD, tous ces gens là sont là, nous financent depuis des siècles mais où en sommes nous ? Le Président du Faso prône le changement, l’innovation, la prise de risque mais les économistes théoriciens friands des vieilles récettes livresques sont assis. C’est dommage d’être naturellement nantis et vivre dans la pauvreté ! Et notre pauvreté est mentale !

  • Le 14 juin 2023 à 01:40, par Jonassan En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    Merci à tous ceux qui font des réflexions sérieuses. Ce qu’on ne mange pas ce sont ces idéologies creuses. Notre situation éconmique surtout l’inflation n’est pas à balayer du revers de la main au prétexte qu’on mène des actions qu’on oublie d’applaudir. La réalité ne contredit pas les annonces de la Banque Mondiale et il faut faire quelque chose. Pour une fois regardons-noys dans le miroir un instant.
    Si dans ça ils sortent dire encore que la Banque Mondiale a mal regardé ce sera encore un mauvais départ.

  • Le 20 juin 2023 à 00:56, par Le lucide En réponse à : Rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Burkina : La croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%

    Merci pour ces commentaires intelligents. Pour une fois on se confronte à nous même et non à se chercher des excuses pour la mauvaise gestion de nos affaires.

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