Il est 10h lorsque nous nous présentons au portique de sécurité de la Ruche. Sous une chaleur cuisante, il faut montrer patte blanche avant d’accéder à cet espace où la coopération française déploie sa stratégie de coopération jeunesse autour des axes société civile, entrepreneuriat, formation, employabilité, innovation et enseignement supérieur.

Un silence profond règne dans la cour ombragée, malgré les vrombissements des moteurs sur l’avenue de l’indépendance. La médiathèque se trouve au premier étage. Nous sommes reçus par une employée, informée de notre venue. Cette dernière nous conduit dans le bureau de la bibliothécaire, Madeleine Ouédraogo. C’est la responsable de la section jeunesse de la médiathèque.

Une étagère de livres dans la section adulte

« Nous sommes heureux de pouvoir reprendre nos activités. Nous faisons le service minimum, centré sur le prêt. Les lecteurs ont la possibilité de nous contacter par appel, SMS ou WhatsApp au 56 56 00 10 ou d’envoyer un mail au mediatheque@if-bf.com. Si vous avez besoin d’un document, faites-nous signe. Nous le cherchons, nous l’enregistrons et vous passez le récupérer. Mais le lecteur a la possibilité de rester cinq, dix minutes, au maximum une heure », explique Dame Ouédraogo, qui comptabilise une expérience de 32 ans au sein de la médiathèque.

A la médiathèque, les lecteurs pourront trouver des albums, des romans, des bandes dessinées, des documentaires. « Nous avons quelques échantillons ici. Mais le fonds documentaire est toujours à l’Institut français. Si le lecteur vient ici en accès direct et qu’il n’a pas ce qu’il cherche comme document, il a la possibilité de faire la demande et nous allons trouver le livre et l’apporter ici pour qu’il vienne le chercher », indique la bibliothécaire.

La responsable de la section Jeunesse, Madeleine Ouédraogo, a indiqué que la médiathèque assure le service minimum

Avec moins de livres sur les étagères, les locaux provisoires de la médiathèque sont moins spacieux que ceux de l’ancien site. « Nous ne pouvons pas recevoir ici plus de 70 personnes. Avant, à l’Institut français, le pôle jeunesse pouvait recevoir 100, voire 200 personnes surtout les samedis, les mercredis et jeudis après-midi », se souvient Ouédraogo Madeleine.

Notons qu’après la fermeture des services de l’institut français, les équipes ont travaillé d’arrache-pied depuis le dernier trimestre de l’année 2022. « Depuis octobre jusqu’à maintenant, nous avons fait sortir tous les livres pour enlever la suie, les reclasser dans la Rotonde et ouvrir un service minimum au public », indique la responsable de la section jeunesse, reconnaissante envers les amis de la médiathèque, les lecteurs, et artistes bénévoles, venus en appui à l’équipe de nettoyage.

Quelques dictionnaires disposés dans la section Jeunesse

A l’en croire, c’est pratiquement tout le fonds documentaire « Adulte », soit plus de 16 000 documents, qui ont été nettoyés. « Nous avons fait un inventaire. Nous vous dirons après combien de livres il nous manque, combien ont été volés… Avant les événements, nous avions 24 298 documents. Tous nos ordinateurs et tablettes ont été emportés, d’autres ont été brûlés. Les pertes sont énormes ».

La médiathèque s’ouvre du mardi au samedi de 9h à 17h

En attendant l’évaluation complète des dégâts commis par les manifestants, Madeleine Ouédraogo invite les lecteurs et les potentiels lecteurs à s’inscrire et à fréquenter la médiathèque du mardi au samedi de 9h à 17h. « Il n’y a rien de tel que la lecture pour avoir un très bon niveau et une bonne culture générale », se convainc la bibliothécaire qui annonce pour bientôt la reprise de quelques activités, notamment les animations culturelles et les différents ateliers avec les enfants.

HFB
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