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Burkina : « Le système judiciaire actuel est complice des crimes économiques », soutient Daouda Zouré, président de l’association BAOBAB

Publié le dimanche 20 novembre 2022 à 22h25min

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Burkina : « Le système judiciaire actuel est complice des crimes économiques », soutient Daouda Zouré, président de l’association BAOBAB

« Envoyer un criminel économique en prison, c’est bien. Mais lui faire rembourser ce qu’il a détourné, c’est encore mieux », pense Dr Daouda Zouré, président de BAOBAB, une association de lutte contre le crime économique. Il s’exprimait au cours d’une conférence de presse, ce samedi 19 novembre 2022 à Ouagadougou. Ladite conférence visait à dénoncer le système de gouvernance au Burkina Faso qui, selon Daouda Zouré, doit être élaboré en fonction des réalités du pays.

Selon l’analyse du président de l’association BAOBAB, le système judiciaire actuel est défaillant. « Actuellement, le système judiciaire est tel qu’on emprisonne les fautifs qui, dès leur sortie, jouissent pleinement de l’argent qu’ils ont détourné », déclare Daouda Zouré. De ce point de vue, le système est en quelque sorte complice de cette situation, déplore-t-il.

Si M. Zouré croit dur comme fer qu’il faut lutter contre le système judiciaire actuel, il affirme que ce système n’est que le maillon d’une chaîne qu’il faut combattre. « Le système par lequel nous fonctionnons, est celui du colonisateur. Est-ce que le système du colon est en adéquation avec notre contexte socio-économique et politique ? », s’interroge-t-il, avant d’y répondre par la négative.

Pierre Guigueman, membre de l’association BAOBAB (à gauche), et son président Dr Daouda Zouré.

Dr Daouda Zouré recommande donc d’aller vers un système endogène. Et la seule façon d’y arriver, pense-t-il, c’est d’éveiller la conscience des populations. Il s’agit donc de montrer que la source du problème de gouvernance au Burkina Faso n’est rien d’autre que l’application du système en vigueur. « Est-ce que Napoléon est notre ancêtre ? Nous avons nos ancêtres qui ont mis en place des organisations meilleures à celles des Européens. Il faut partir de là », suggère le président de l’association BAOBAB. Il faut sortir du mode « copier-coller » ; si l’Europe a bâti son modèle de gouvernance à partir de ses valeurs, le Burkina doit pouvoir en faire de même, juge Dr Zouré.

« Le crime économique doit être classé parmi les crimes contre l’humanité », estime Dr Daouda Zouré.

Le conférencier est aussi convaincu que l’éducation au Burkina Faso est à réformer. La réponse à la crise que traverse le pays n’est pas d’investir dans l’armement, mais de lutter contre l’ignorance.

L’association BAOBAB est une organisation non-gouvernementale, au service des gouvernés et des gouvernants. Elle œuvre pour une moralisation dans la gestion des deniers publics en vue d’une meilleure gouvernance des affaires publiques.
Au regard de l’ampleur de la corruption et des flux financiers illicites avec pour conséquence l’aggravation de la pauvreté dans les pays en développement, BAOBAB s’est donné pour mission de mener des actions contre la fuite des capitaux et l’enrichissement illicite. L’association dit être en mesure de mobiliser les moyens matériels et humains nécessaires pour concevoir des documents et mettre son savoir-faire juridique au service des populations victimes de la criminalité économique et leur donner les moyens de la combattre.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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