Le mardi 06 décembre 2005, cela fera cinq (5) ans que notre jeune camarade Flavien Nébié alors élève de la classe de CM2 à Boussé a été lâchement assassiné par un gendarme qui a tiré à balles réelles sur lui alors qu’il manifestait aux côtés de ses camarades contre la liquidation du système éducatif et pour une école démocratique au Burkina.

Camarades !

Flavien Nébié est mort pour une cause juste et pour cette raison, nous avons un devoir de mémoire : nous ne pouvons pas et ne devons pas l’oublier. Nous devons exiger le jugement et le châtiment de ses assassins.

Nous devons également poursuivre le combat pour lequel il a été tué parce qu’il est toujours d’actualité : les conditions de vie et d’études des élèves burkinabé empirent d’année en année :
 La vie est devenue trop chère : essence, riz, maïs, eau, électricité sont de plus en plus chers et hors de portée de nos parents sur lesquels reposent pourtant la charge entière de notre éducation, suite au désengagement de l’Etat ;
 La scolarité, les frais APE, les frais de bibliothèque (quand il y en a), les frais d’inscription au Bac, le transport pour aller à l’école, etc. sont devenus trop chers pour nous et nos parents ;
 La famine cette année a encore fait beaucoup de victimes dans nos rangs rendant particulièrement difficile la présente année scolaire ; etc.

Pendant ce temps, que font nos autorités ?
 Elles construisent, en rivalisant, des villas cossues, des immeubles, des bunkers à coup de dizaines de millions de francs comme c’est le cas à Ouaga 2000 et s’achètent des voitures de luxe dernier cri ;
 Elles organisent une campagne électorale démesurée, financée à coups de milliards de francs avec parades en hélicoptère, véhicules blindés, hammler, etc. exactement comme Georges Bush, président des Etats-Unis le ferait ;
 Elles distribuent par millions des tee-shirts, des pagnes, des montres, des boucles d’oreilles dont le coup est plus que suffisant pour alléger certaines de nos souffrances s’il était alloué à l’éducation ;
 Elles volent et accumulent des millions à domicile et leurs enfants s’amusent avec, etc.

Camarades !

C’est proprement insultant : nos autorités ont l’argent pour gaspiller mais quand il s’agit de l’école, c’est-à-dire de notre avenir, elles n’en ont pas. En effet, où sont passés les internats, les cantines scolaires et les bourses d’études qui ont permis à nos autorités actuelles d’ aller à l’école, de faire leurs études à l’étranger et d’être où elles sont aujourd’hui ?

Nos autorités ont supprimé tout cela, nous ont abandonnés à nous-mêmes. Pendant ce temps, elles pillent les caisses de l’Etat et envoient leurs enfants étudier à l’étranger. Tant pis pour ceux qui n’ont pas de parents « hauts placés ».

C’est pour toutes ces raisons que l’ AESO appelle les élèves :
 A rejoindre ses rangs pour défendre leurs intérêts ;
 A observer une grève de 24 heures le mardi 06 décembre 2005 dans tous les établissements d’enseignement secondaire privés et publics pour exiger le jugement du dossier Flavien Nébié ;
 A participer à la préparation du 13 décembre 2005 ;
 A soutenir les activités contre la vie chère organisées par les syndicats des travailleurs regroupés dans une union sacrée de lutte.

Justice pour Flavien Nébié !

Non à la vie chère !

Pain et Liberté pour le Peuple !

Fait à Ouagadougou, le 05 décembre 2005

Le Comité Exécutif