LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Lutte contre la pratique de l’excision : Des médecins formés à la réparation des séquelles

Publié le lundi 5 décembre 2005 à 07h30min

PARTAGER :                          

Le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a organisé en collaboration avec le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), une session de formation de 25 médecins, opérateurs et aides-opérateurs en technique de réparation des séquelles d’excision.

La clôture de cette session de formation qui a duré près de deux semaines, est intervenue samedi 3 décembre 2005 à Ouagadougou.

Durant près de deux semaines, 25 médecins, opérateurs et aides-opérateurs se sont familiarisés avec les différentes techniques de réparation des séquelles d’excision. Venus de six centres hospitaliers régionaux et de treize centres médicaux avec antenne chirurgicale, cette formation a permis aux participants d’échanger sur les différentes techniques de réparation des séquelles d’excision et les problèmes que rencontrent les femmes suite à l’excision.

Pour y parvenir, les participants ont allié la théorie à la pratique autour de divers thèmes. Notamment, un rappel sur les organes génitaux de la femme, la définition de termes tels que l’excision conçue sur le plan national, la nature des séquelles, les différentes techniques capables de les réparer et des activités pratiques faites dans les blocs opératoires.

Toute chose qui a fait dire à Mme le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mariam Lamizana, lors de la cérémonie de clôture que « les participants ont été dotés de connaissances et de compétences adéquates pour une prise en charge efficace des victimes de séquelles d’excision ». Mme le ministre a rappelé qu’ alternant théorie et pratique, la formation a permis de prendre en charge dix-huit cas de complications.

Pour Mme Lamizana, la participation active des médecins aux travaux, témoigne de leur engagement à accompagner le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) dans sa quête d’un mieux-être pour les femmes et jeunes filles porteuses de séquelles d’excision. « Désormais, de milliers des femmes comptent sur vous pour un meilleur épanouissement dans leur vie affective et reproductive, » a lancé le ministre à l’endroit des médecins.

Accélérer l’abandon de la pratique de l’excision

Mme Lamizana a dit pouvoir compter sur les médecins, non seulement pour rendre visibles les séquelles mais, surtout faire en sorte que leurs patientes deviennent des agents de changement de comportement dans leurs communautés. Ce, dans le but de promouvoir l’accélération de l’abandon de la pratique de l’excision déjà amorcée.

Pour mener à bien cette tâche, les participants ont fait des recommandations. A savoir accentuer la sensibilisation sur la lutte contre la pratique de l’excision au niveau des populations, délocaliser et étendre ce type de formation à l’ensemble du personnel de la santé, susciter l’engagement du personnel de la santé (infirmiers (ères), médecins, spécialistes dans le processus de la prise en charge des séquelles.

Toute chose qui permettra selon le docteur Dramane Wanda du CHR de Koudougou de soulager un tant soit peu la souffrance des femmes victimes d’excision. Pour ce participant, cette formation a été bénéfique dans la mesure où elle lui a permis d’avoir une vision globale des séquelles d’excision à l’échelle nationale.

Pour le docteur Diallo née Josiane Ouédraogo de Fada N’Gourma, outillée de cette formation, elle dit être en mesure de prendre en charge la victime bien avant l’accouchement afin de lui permettre d’avoir une vie sexuelle normale. Elle a confié avoir été bouleversée par la nouveauté et la clarté de la formation surtout en son volet pratique.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2005 à 12:22, par Magid En réponse à : > Lutte contre la pratique de l’excision : Des médecins formés à la réparation des séquelles

    A quand l’équivalent pour la circoncision ? Pourquoi ne pourrais t’on pas bénéficier de chirurgie réparactice pour les hommes de la même manière dans notre pays ? Celà se pratique bien en Europe ou aux USA avec les auto-greffes (peau prise sur les fesses et mise autour du gland comme un "pseudo" prépuce. Vive l’égalité des sexes ! Chacun à droit à retrouver un corps tel que l’on avait à la naissance !

    • Le 5 décembre 2005 à 13:16, par Lefaso.net En réponse à : > Lutte contre la pratique de l’excision : Des médecins formés à la réparation des séquelles

      Mon ami,

      Je ne sais pas quel problème tu as mais le truc-là est mieux sans le reste de la peau.

      S’il est trop pétit, il reste petit, ce n’est pas le prépuce qui va arranger ça.

      Goama

      • Le 5 décembre 2005 à 21:56, par Magid En réponse à : > Lutte contre la pratique de l’excision : Des médecins formés à la réparation des séquelles

        Au lieu de dire n’importe quoi... D’abord commencer à s’informer. Le prépuce n’est pas une peau, c’est une muqueuse. Mon problème ? Je me sens mutilé. Dans ce pays, lorsque j’avais 7 ans, des adultes ont abusés de ma naïveté pour me découper la partie la plus intime de mon corps. Je demande simplement réparation. Je voudrais que mon gland soit protéger comme à l’origine. Je voudrais pouvoir obtenir la sensibilité comme à l’origine car la désensibilisation (kératisation) à fait son oeuvre. Je voudrais pouvoir me masturber comme tous ceux qui ont eu la chance de ne pas passer sous le couteaux. Je voudrais récuperer une bonne hygiène de vie et ne plus avoir des résidus d’excréments sur mon gland ou autres infections. Je voudrais que ma cicatrice ne soit plus une porte d’entrée aux bactéries. Je voudrais... Je voudrais... que comme pour les femmes qui ont été mutilées sexuellement retrouver un sexe entier tout simplement !

        • Le 6 décembre 2005 à 12:07, par Lefaso.net En réponse à : > Lutte contre la pratique de l’excision : Des médecins formés à la réparation des séquelles

          Voila !

          Je me disais que tu devais avoir un petit problème.

          Mais ne t’en fais pas mon frère. Ces choses-là se soignent. je connais un médicament dans mon village. Tu suis le traitement et hop, ton "bakary" démarre au quart de tour. Garde-à vous impeccable !!!

          Sinon, sérieusement, la circoncision n’a rien à voir avec l’excision. Il ne faut pas banaliser les choses !

          Goama

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique