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Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

Publié le mardi 1er février 2022 à 09h01min

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Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

A travers cette interview qu’il nous a accordée, cinq jours après l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et sur non seulement cette actualité politique, mais également le pouvoir Kaboré et le procès Thomas Sankara, Ismaël Abdoulaye Diallo, ancien fonctionnaire international, observateur averti de la scène politique burkinabè et un des leaders du Front du renforcement de la citoyenneté (FRC) fait des confidences et des analyses, sans langue de bois, des sujets que nous avons évoqués avec lui. Interview !

Lefaso.net : Cela fait bien longtemps qu’on ne vous lis plus dans la presse sur les grandes questions, vous qui avez été parmi les acteurs de la lutte contre la modification de la Constitution puis, sous la transition à travers vos interventions d’éveil des consciences. Qu’est-ce qui explique cette absence ?

Ismaël Abdoulaye Diallo : Je suis tenté de vous répondre que c’est vous qui avez cessé de me contacter (rires). Et comme je ne suis pas ici pour me vendre, je suis resté aussi dans mon coin comme on dit. L’autre raison, en réalité, est qu’en février 2020, je suis parti à l’étranger pour deux mois. Je me suis finalement retrouvé hors du pays pendant 17 mois et ne suis rentré qu’en début juillet 2021.

Le public vous redécouvre avec votre passage devant le tribunal militaire pour votre témoignage dans le cadre du procès Thomas Sankara. Justement, sur le procès, ouvert après 34 ans d’attente, dans quels sentiments avez-vous livré votre témoignage ?

Vous allez me faire dire des choses qui ne vous plairont pas ; à vous et à d’autres personnes (rires). La première est que je suis passé devant le tribunal un jeudi après-midi, ça a duré environ 35 minutes. Puis, le lundi, pour terminer le témoignage (l’audience ayant lieu du lundi au jeudi, ndlr). Lundi matin, j’ai donc commencé par demander l’impossible au président du tribunal, c’est-à-dire d’inviter les journalistes à sortir de la salle avant que je ne témoigne.

Et il était bien entendu très étonné. Il a demandé pourquoi ? Je lui dis que tout ce que j’ai lu dans la presse, tout ce que j’ai entendu à la radio, tout ce que j’ai vu à la télé, n’était pas ce que j’ai dit. Alors, je ne veux pas prendre le risque, cette deuxième fois, qu’on travestisse ce que j’ai dit. Il m’a dit qu’il ne peut pas demander aux journalistes de quitter la salle. J’ai donc dit que je ne parlerai pas.

Il m’a dit : « non, vous êtes obligé de parler car vous êtes un témoin ». J’ai posé cette condition en réalité pour m’adresser aux journalistes, leur dire de veiller à ce qu’ils écrivent parce qu’une fois que c’est sorti, c’est sorti. C’est comme de l’eau versée à terre, on ne peut plus la ramasser. N’est pas journaliste qui veut, c’est une grande responsabilité et c’était une façon pour moi de leur dire de faire attention. Etre journaliste pour moi, c’est comme être chirurgien, comme être pilote.

La deuxième des choses, c’est qu’il y a des questions que j’aurais aimé voir le président du tribunal me poser, il ne l’a pas fait. Alors que les sujets en question étaient dans le procès-verbal d’audience devant le juge d’instruction en 2015. Troisièmement, il y a des accusés qui ont tu la vérité. Ils n’ont pas dit ce qu’ils savaient ou ils n’ont pas voulu le dire et cela est dommage.

S’il faut faire un procès pour que les gens continuent de deviner ce qui s’est passé, franchement, ça aurait servi à quoi ? Dans tous les cas, c’est bien que ce procès se tienne. C’est vraiment mieux que rien. Mais il ne faut pas non plus arrêter ce procès à Sankara ! Pourquoi ne ferait-on pas un procès sur le cas du commandant Jean-Baptiste Lingani et du capitaine Henri Zongo et sur bien d’autres ?

Il y a des explications à donner ! Il est vrai que Sankara est Sankara, mais pourquoi ne se focaliser que sur lui ? Et quand on dit « Sankara et compagnons », moi, ça me choque. Ses compagnons ne sont pas des choses, ce sont des personnes qui ont des parents, des amis ; donc il faut citer leurs noms. Malheureusement, c’est toujours comme cela, on ne décore que les généraux des armées qui ont gagné, en oubliant le soldat qui est allé se battre. Je ne peux citer, de manière exhaustive, les noms des personnes pour lesquelles j’aurais aimé voir des procès, mais je ne voudrais pas oublier le cas du commandant Amadou Sawadogo.

Votre avis est partagé par nombre de personnes, qui se désolent de la rétention, de l’autocensure de certains accusés et témoins. Qu’est-ce qui, à votre avis, explique cela ?

Là également, je vais déplaire à beaucoup de personnes, mais j’ai le sentiment, que ce soit du côté des accusés, des témoins et même des avocats et du tribunal, qu’il y a de l’autocensure. De tous les côtés. J’ai vraiment ce sentiment. Il y a des points morts ou des cases et des tiroirs qu’on ne veut pas ouvrir. Ne me demandez pas lesquels, je sais ce que je pense, mais puisque personne ne veut en parler, moi aussi, je ne veux pas en parler.

J’ai l’impression qu’il y a une sorte de consensus instinctif ; qu’il y a des questions taboues à ne pas soulever. Par exemple, quand j’étais en 2015 devant le juge d’instruction, après près de trois heures d’audition, le juge m’a demandé si j’avais un autre point, je lui ai dit que je pense à quelque chose, mais comme dit le comédien Gérard Ouédraogo sur radio Oméga (en plaisantant) : « ça ne sortira pas de ma bouche ».

On a discuté et je lui ai dit ce que j’ai entendu. Quand nous avons tourné autour du pot et qu’il est arrivé à deviner ce dont je parlais, il m’a dit : « oui, ce que vous dites s’est vraiment passé ». Alors, j’ai trouvé cela monstrueux ; parce que pour moi, c’était le moment de la naissance de la rupture entre Sankara et Compaoré. C’était au premier anniversaire de la Révolution, en août 84. Donc, il y a beaucoup de non-dits. Et il y a de gens qui savent des choses gardées sous silence.

Peut-on placer cette rétention sous le compte des valeurs culturelles burkinabè de ne pas briser certaines questions susceptibles d’heurter les aspects de cohésion sociale, de bonnes mœurs ... ?

Oui, cela peut être le cas et une richesse, mais à condition que l’on soit conscient du mal. Qu’on n’en parle pas publiquement, mais que derrière le rideau, comme on dit, on essaie d’en parler. Mais si on décide de ne pas en parler et de laisser en l’état, on ne résout pas le problème, ça devient un comportement hypocrite. Il faut se taire oui ; parce que comme on dit, la parole prononcée est comme de l’eau versée. Donc, il faut régler le problème. Dans ma culture par exemple, quand deux frères ont un problème, ils ne vont jamais se faire face et se le dire ouvertement.

Jamais ! Ils vont passer par un cousin ou par une tante ou un parent à plaisanterie. Et c’est cette personne qui va aller dire à l’autre : « voilà, tu as fait ceci ou cela et ça n’a pas plu à l’autre ». C’est cet envoyé qui va arrondir les angles. Et quand ces deux frères se verront, ils sauront chacun ce que l’un pense, ce que l’un a dit au facilitateur ; mais ils n’en parleront jamais face-à-face. C’est une culture, ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est une façon de préserver les relations. Il y a d’autres cultures où c’est le contraire.

Fort de ce que vous avez dit, faut-il trouver un cadre pour pouvoir se parler, briser ces questions taboues (parce qu’on suppose que le fait que le procès est public y soit aussi pour quelque chose) ?

Notre drame, nous Africains, surtout Africains prétendument francophones, nous sommes en déshérence. Jusqu’au temps de mes pères (j’ai au-delà de 75 ans), il y avait encore ce fondement, ce substrat culturel, qui faisait que même s’ils étaient ouverts à bien d’autres cultures, ils avaient les pieds bien plantés dans leurs cultures. C’était très important. Mais à mon temps, quand nous allions à l’école, on nous forçait à ne pas parler nos langues, à ne parler que le français. Et c’est comme cela qu’on a commencé à nous abâtardir mentalement.

C’est devenu pire avec les jeunes d’aujourd’hui ; avec les TIC, ça ne fait que les éloigner davantage. Il y a combien de jeunes qui discutent avec leurs grands-parents ? Ils pensent même que les grands-parents sont dépassés, qu’ils n’ont rien à leur apprendre. Très honnêtement, je pense qu’il est urgent que nous révisions tout cela. Ça fait au moins 45 ans que je prétends que nous avons tout faux. Dans tout ce que nous faisons : l’éducation, la justice, la culture, le commerce, l’alimentation, etc. Nous avons tout faux. Tout est à revoir. Mais comment le faire ?

Nous l’avons commencé pendant la révolution. Malheureusement, nous n’avions pas assez de révolutionnaires. Malheureusement encore, beaucoup qui étaient autour de Sankara étaient des opportunistes, des gens qui, très rapidement, se sont fatigués de la révolution, laquelle a été très vite dévoyée, combattue et abattue. Il nous faut donc nous rattraper, mais comment le faire ? Il faut nous rattraper, en faisant en sorte que les parents envoient leurs enfants pendant les vacances au village ; qu’ils voient ce qui s’y passe. Ils vont réaliser ce qu’est la pauvreté, ce qu’est la réalité du pays. Pour beaucoup de jeunes, le Burkina se limite aux grandes villes. C’est comme la question du terrorisme aujourd’hui.

Combien de personnes vont se coucher à Ouagadougou en se demandant s’ils vont se réveiller le lendemain ? Alors que c’est la question que beaucoup de Burkinabè de l’intérieur se posent aujourd’hui, au quotidien. Donc, il faut qu’on se rapproche de notre culture, comme du temps de Nazi Boni. Malheureusement, nous ne sommes plus de vrais Africains et nous ne serons jamais non plus des Français ou des Européens. Il faut revenir à nos sources, pas pour rejeter ce que nous avons acquis, non reprendre des choses négatives, mais faire une sorte de synergie.

Est-ce qu’on pourra le faire ?

J’en doute…, pour deux raisons. La première est que nous n’avons pas assez de gens qui comprennent cette nécessité et cette urgence. Deuxièmement, nous avons davantage de compatriotes et d’Africains qui préfèrent le laisser-faire et le laisser-aller plutôt que de s’engager sur des chemins difficiles (c’est un chemin difficile, parce qu’il faut défaire tout ce qu’on a acquis pendant longtemps et reconstruire quelque chose et ça, ce n’est pas facile).

Au cours du procès, on a appris que Ismaël Diallo n’était pas seulement l’ami du défunt président nigérien Seyni Kountché, et qu’il était aussi un agent de la CIA (agence de renseignement américaine). Qu’en est-il exactement ?

(Rires). Vous savez, c’est extraordinaire. On a dit que j’étais membre du CNR (Conseil national de la Révolution), ce que je n’ai jamais été. On a dit que j’ai été ministre de Sankara, ce que je n’ai jamais été. On a dit que j’ai été ambassadeur à Washington, ce que je n’ai jamais été.

Qu’est-ce qu’on n’a pas dit ? On a dit que je suis un agent de la CIA. Si avoir étudié et travaillé aux USA, être marié à une Américaine (encore, une Américaine noire, et d’un Etat du sud, ça veut beaucoup dire pour ceux qui connaissent les USA), suffit pour être un agent de la CIA, alors, la CIA aurait plus de fonctionnaires qu’elle en a besoin et qu’elle pourrait payer. C’est aussi ne pas me connaître, probablement.

Ce ne pas savoir qu’avant d’aller aux USA en 1975, j’ai d’abord été commissaire de police. Quand j’ai échoué au BEPC à Ouaga en 1962, beaucoup parmi nous sont allés dans les pays voisins : Togo, Bénin, Côte d’Ivoire et même Sénégal. Moi, je suis parti au Niger. Je n’aimais pas l’école par la faute de mon premier instituteur à Kaya, qui m’a frappé pour que j’écrive avec la main droite, alors que je suis gaucher. Cela m’a amené à haïr l’école et a créé en moi une sorte de rébellion vis-à-vis de tout ce qui est autorité, l’instituteur était en son temps une autorité.

Etant de la génération influencée par le panafricanisme de Kwamé N’Krumah, j’avais décidé de dédier ma vie au panafricanisme et à la révolution. Je ne rêvais même pas gagner ma vie en ayant une carrière professionnelle. Je me suis dit qu’avant d’aller en révolution, il fallait savoir comment fonctionnent les services de sécurité. C’est ainsi qu’un soir, j’ai entendu un communiqué à la radio Niger par lequel un concours était ouvert pour le recrutement d’inspecteurs de police.

Au début des indépendances, cette histoire de nationalités n’était vraiment pas un obstacle aux recrutements de fonctionnaires dans certains pays de même expression linguistique. Je suis donc entré à la police en 1963 et suis rapidement allé en stage en France. A mon retour, j’ai été nommé chef du service RG/ST (renseignements généraux / surveillance du territoire). Puis, j’ai été affecté à Agadez, capitale de l’Aïr en 1965. C’est à Agadez que j’ai fait la connaissance du commandant Kountché, chef de la garnison militaire de l’Aïr. Nous sommes restés amis jusqu’à sa mort en novembre 1987.

C’est à partir du Niger donc que vous vous êtes retrouvé à l’international ?

Là aussi, après trois ans passés à la police, quand j’ai estimé que j’en savais, pas assez, mais suffisamment, j’ai été à l’ENA (Ecole nationale d’administration). Je suis passé de la section police à la section administration, dans l’intention de me faire affecter aux Affaires étrangères et c’est ce qui s’est passé. J’ai été plus tard à l’ambassade du Niger à Lagos, puis à Washington.

A Washington, après quelques malentendus avec l’ambassadeur du Niger, Kountché s’est opposé à la sanction de me renvoyer au Niger et m’a fait entrer aux Nations-unies. Voici comment je suis devenu fonctionnaire international sans l’avoir cherché.

Cette interview se tient à un moment où le Burkina vit une période d’exception. Comment avez-vous vécu les différentes étapes de la gouvernance Roch Kaboré ?

Il est vrai qu’entre 2011 et 2014, avec quelques camarades, nous étions impliqués dans la critique positive des dérives du pouvoir Compaoré et avons œuvré avec d’autres à empêcher la modification de l’article 37 et la création du Sénat. La transition, telle qu’elle s’est installée en 2014-2015 n’était pas, personnellement, à mon goût. Je souhaitais une véritable rupture et qu’on retourne à la Révolution, pour son prolongement.

Mais la Révolution apurée des erreurs commises entre 83 et 87. La transition a donc été piratée, par certains cercles et par l’armée. Elle a fonctionné comme elle l’a été. Puis est arrivé Roch Marc Christian Kaboré qui, nous le savions, n’était pas un foudre de guerre et qu’il n’allait pas retourner à la Révolution, mais savait ce qu’il ne faudrait pas faire.

Je me suis trompé, d’autres également. Nous avons sous-estimé la pesanteur qu’il avait en lui-même, de ne pas agir. Qu’on ne se trompe pas, quand je parle de Roch Kaboré, je ne parle pas d’un camarade ou d’un ami, car je le considère comme un frère. Voici que Roch, après six ans, aura été renversé parce qu’il n’a presque rien fait dans ce qui est essentiel, c’est-à-dire « purifier » l’administration publique en expurgeant les structures politiques, en combattant la corruption et en remettant tout le monde au travail.

Sur dix fonctionnaires, il y a quatre ou cinq, voire six, qui ne font pas cinq heures de travail par jour (alors que la durée normale est de huit heures) et qui utilisent le matériel et l’équipement de l’Etat à des fins personnelles. Il y en a même qui ne vont pas à leur lieu de travail, mais qui prennent leur salaire chaque fin de mois. Roch Kaboré ne l’a pas fait. Pourquoi ?

Parce que personne ne connaît mieux les Burkinabè que Roch. Il les connaît très bien et c’est cela qui fait qu’il n’agissait pas ; parce que chaque fois qu’il a envie d’agir il se dit : « les mêmes qui vous disent de faire-là, ce sont les mêmes après qui vont aller critiquer ». C’est cela qui le bloquait. Durant son premier mandat, je l’ai vu une fois, c’était en février 2016. Je vous fais d’ailleurs lire la note que je lui ai fait lire avant notre entretien. Je l’ai rencontré en août 2021, et je lui ai envoyé un bout de papier avec des points suggérant ce qui peut être fait. Il a fait des commentaires sur chaque point.

Sur la justice, il m’a répondu par une phrase en cinq mots : « ça, on ne peut pas ». J’étais abasourdi et lui ai demandé comment pouvions-nous combattre de manière crédible la corruption si nous ne commencions pas par le personnel de la justice ? Respecter l’indépendance de la justice, oui, mais cela ne veut pas dire qu’il faut absoudre les magistrats. Donc, Roch Kaboré a été renversé parce qu’il n’a pas fait assez, et c’est dommage.

Roch Kaboré a ainsi perdu le pouvoir, sous l’action du MPSR. Quelle analyse faites-vous du contenu du premier message à la nation du chef de l’Etat Paul-Henri Damiba ?

C’est un discours bien écrit, bien rendu. J’aurais peut-être préféré qu’il lise un papier plutôt qu’un téléprompteur, parce que le téléprompteur fait un peu robot et vous êtes plus soucieux de ne pas rater un mot, plutôt que de donner votre pensée. Alors qu’en lisant sur un papier, il peut s’arrêter sur des mots qu’il veut, faire des pauses qu’il souhaite… Deuxièmement, il y a eu des mots qu’on attendait, sauf qu’il n’a pas parlé de corruption.

C’est peut-être mieux qu’il n’en parle pas, mais qu’il agisse. Mais encore une fois, on a entendu beaucoup de discours. Très honnêtement, j’observe la scène politique depuis 1957 et je suis sceptique parce que d’abord, je ne pense pas que ceux qui sont au pouvoir sont des révolutionnaires, même si j’étais content d’entendre le lieutenant-colonel Damiba prononcer « La Patrie ou la mort, la mort ! ». Sont-ils prêts à combattre l’impunité ?

C’est cela notre grand mal. Par ailleurs, nous étions embarqués dans une opération fastidieuse, coûteuse de réconciliation nationale. Je prétends que si nous voulons la réconciliation nationale, nous n’avons qu’à combattre l’impunité, remettre au travail tous ceux qui sont payés par l’Etat. Qu’on retourne et qu’on installe l’Etat partout au Burkina. Ça coûtera ce que ça coûtera, mais il faut qu’on le fasse. Qu’on ait des écoles, dispensaires, l’administration sur l’ensemble du territoire.

Il faut amener tous les Burkinabè à se sentir Burkinabè et à se sentir comptés parmi les Burkinabè. Si nous faisons cela, en quelques années, nous faisons la réconciliation. Qui ne connaît pas les problèmes ? Arrêtez n’importe quel Burkinabè dans la rue et demandez-lui quels problèmes nous avons, il va vous les citer. On n’a pas besoin de grandes rencontres pour cela. Il n’y a pas un Burkinabè qui ne connaît pas les solutions. Mais tant qu’on ne les applique pas, nous entretiendrons nos déchirures. On est conscient du problème, la solution est là, il faut la mettre en application.

Le MPSR, par la sortie de son premier responsable, appelle les Burkinabè à mesurer leurs actions par les portions de territoire qui seront reconquises, le retour des populations déplacées et la pertinence de leurs actions. N’est-ce pas un engagement très fort et concret ?

Est-ce que ce n’est même pas le point le plus important de leur discours ? Parce que là, c’est très clair. En même temps c’est une invite à chaque Burkinabè qui doit répondre. Mais pour y répondre, il faut se sentir citoyen d’abord et il faut agir en citoyen. C’est-à-dire tout ce qui se passe nous regarde. Le lieutenant-colonel Damiba a donc invité chacun à être une sentinelle et un censeur de ce qui se passe.

Ce n’est pas seulement le travail des journalistes, des politiciens…, c’est le travail de tout le monde. Que chacun ait un cahier où il apprécie par semaine combien de kilomètres carrés ont été récupérés sur les terroristes et comment la gouvernance s’est améliorée. Qu’ils le fassent au lieu de courir pour aller chercher des strapontins auprès des militaires. C’est un point très important de son discours.

Quelle doit désormais être la démarche des nouvelles autorités pour que dans quelques années, le Burkina ne retourne plus à la case départ ?

Le premier obstacle, c’est l’extérieur ; il va y avoir des sanctions. Est-ce que nous, Burkinabè, la majorité parmi nous, surtout les faiseurs d’opinions, nous sommes prêts à endurer ces sanctions sans broncher ? Sommes-nous prêts par exemple à nous dire que tous les Burkinabè, partout à travers le Burkina, une fois par semaine, nous n’utiliserons aucun engin consommant le carburant ? Par exemple, le samedi. C’est un exemple parmi tant d’autres. Moi par exemple, depuis la révolution, on ne mange que du riz burkinabè chez moi.

Chaque fois qu’il y a un produit alimentaire burkinabè, je demande s’il peut remplacer un produit importé. Si oui, on n’achète plus ce produit importé. Il faut s’imposer cette discipline. Ne pas seulement aller dans les médias pour parler. Si on arrive à s’imposer cette discipline, les sanctions seront transformées en avantages. En ce moment, nous n’allons pas nous laisser imposer la durée de la transition. Ensuite, il faudrait voir comment les nouvelles autorités vont choisir ceux qui vont les accompagner dans la gouvernance de la transition. Vont-elles choisir leurs copains, des parents de leurs copains ou vont-elles choisir parmi les personnes compétentes ?

Auront-elles le souci d’essayer de couvrir le plus largement possible le champ des ethnies ? Il y a des ethnies qui n’ont jamais été représentées au gouvernement. Ce n’est pas parce que les gens n’expriment pas leurs frustrations qu’ils ne sont pas frustrés. Le seul fait de brûler le feu rouge, de parler mal de l’autorité…, c’est une manière de protester ! On en veut à ces gens, mais on ne sait pas ce qu’ils ressentent au fond d’eux.

C’est la question qu’il faut se poser. On ne naît pas terroriste, on le devient. Il faut chercher à savoir pourquoi. J’ai dit une fois à Free Afrik qu’il ne faut pas mettre les gens dos au mur car ils n’auront le choix qu’entre le bulletin de vote et la kalachnikov. Si vous les mettez le dos au mur, ils choisiront la kalachnikov. Maintenant, est-ce que le nouveau pouvoir va sanctionner quand il le faut ? Avec tout ce que j’ai vu depuis 1987, le système est tellement ancré que ce n’est pas du tout facile.

Finalement, est-ce que le Burkina n’est pas en crise de leaders ?

On est en crise de leaders parce qu’on n’en veut pas. Dès qu’on a un leader, il faut qu’on le sorte de là, en usant de son ethnie ou autre. On ne choisit pas son ethnie, donc il n’y a pas de raison d’en être fier plus que quelqu’un d’autre ! C’est pour les ignorants. C’est cela le réel problème, on ne veut pas de leaders. Dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé. Nous avons ce problème au Burkina.

En plus, nous n’avons pas de nation. Notre nation n’existe que lorsque les Etalons jouent ou lorsqu’un de nos compatriotes est nommé à un poste international. A part ça, chacun a son ethnie, chacun a sa région. Avec ça, on ne peut pas aller loin. Par ailleurs, chaque trimestre qui passe, chaque année qui passe, durant lesquels nous ne tentons pas une union avec un autre pays africain, nous reculons. Et cela, beaucoup ne s’en rendent malheureusement pas compte.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2022 à 21:07, par Lucidité En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Il est appréciable de lire ces mots.
    Une analyse au plus près des réalités.
    Le Burkina a besoin de sages qui n’hésitent pas à exprimer des valeurs.
    Le Burkina a besoin de lui.

  • Le 31 janvier 2022 à 21:43, par Poko En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Des réflexions très constructives. Une interview à lire par tous les burkinabè. Un des gros problèmes du pays est le suivisme aveugle et le vote sans réflexion en fonction de son appartenance. Je suis Moaga et je sais de quoi je parle. Pendant toutes les dernières élections, je me suis évertué à convaincre en vain mes cousins et neveux d’utiliser leurs cerveaux pour voter et pas sur des injonctions ou des chimères ou soit disant appartenance. Peine perdue. On voit où ça nous amène, depuis Blaise jusqu’à aujourd’hui… Mais restons optimiste !!!

    • Le 2 février 2022 à 18:58, par SOME En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

      Oui mon frère ou sœur poto (même si poko c’est féminin a priori) je suis heureux de lire votre commentaire. Le gros problème au Burkina c’est et esprit tribaliste et borné qui est très ancré chez le mossi en général surtout ceux du centre. Ceux de Ouagadougou sont notre problème. C’est pourquoi ablasse ouedraogo a été surpris ne pouvait pas comprendre pourquoi on lui en voulait pour dire ses conneries. Voyez comment le moro naba se permet de penser que tout dirigeant doit venir obligatoirement lui faire allégeance. Et ça marche parce nos faux politiciens accompagnent cette mentalité. Voilà le fond du problème que nous refusons de voir au Burkina
      SOME

      • Le 3 février 2022 à 16:17, par Yssif En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

        Cher ami Somé. Je vous lis regulièrement et en général j’apprécie positivement. Mais cette fois-ci je ne suis pas d’avis. Par exemple avez vous la preuve que c’est le Moro Naba qui exige que les gens viennent vers lui ? Moi je crois que notre problème c’est d’avoir des politiciens médiocres qui tirent sur les cordes et qui abusent devant un peuple suiviste. Dans ce sens on ne peut pas ramener la question ethnique aux seuls mossis, elle existe dans toutes nos communautés. Moi je suis mossi mais je souffre de voir que la plupart des militants de Zeph en veulent aux mossis qu’ils accusent d’avoir voté l’ethnie en préférant RMCK. Mais si vous creusez bien vous verrez que la communauté qui se réclame de Zeph a majoritairement porté son suffrage sur lui. Soit-dit en passant j’ai voté UPC (présidence et députation) en 2015 avant de me rabattre sur KDO en 2020 par dépit. Il faut simplement que nous travaillons à faire en sorte que l’argent quitte le jeu politicien et qu’en lieu et place les gens soient regardants sur les propositions des candidats et alors on pourrait avoir des acteurs politiques qui s’occupent mieux de nos problèmes. Sinon, il est illusoire de vouloir empêcher les candidats d’avoir les bastions qui sont généralement les zones d’où ils sont originaires ou bien où se concentre leurs communautés. Et cela est valable partout ailleurs ou l’identité est encore magnifiée

  • Le 31 janvier 2022 à 22:21, par Irlandais En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Je pense que c’est l’un des articles les plus interessants de tout le site.
    Justice ou Impunité, au peuple de choisir.

  • Le 31 janvier 2022 à 23:20, par SID PAWALEMDÉ En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Ceux qui félicitent ce Monsieur n’ont pas suivi le procès de Sankara. Lui et Étienne Traoré sont impliqués jusqu’au coup dans l’assassinat du Président. C’était l’aile civil des assassins voyous de Tom Sank.

  • Le 1er février 2022 à 08:01, par le Nomade En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Une interview clair et limpide, rien que la verite. M. Diallo a toujours eu un language direct, clair et plain de sagesses. C’est pour cette raison que certaines personnes ne veulent pas de lui. Nos avons besoin des conseils de cette grande sagesse pour reussir. On peut ne pas l’aimer, ne pas aimer ses methodes mais de la à l’accuser d’etre implique dans l’assassinat de Sankara, c’est vraiment dire du n’importe quoi. S’il y avait des preuves de cette accusation , il revient aux Juges de s’en saisir. et lui demander des explications.

  • Le 1er février 2022 à 08:18, par Fasolim En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Auront-elles le souci d’essayer de couvrir le plus largement possible le champ des ethnies ? Il y a des ethnies qui n’ont jamais été représentées au gouvernement. Ce n’est pas parce que les gens n’expriment pas leurs frustrations qu’ils ne sont pas frustrés. Le seul fait de brûler le feu rouge, de parler mal de l’autorité…, c’est une manière de protester ! On en veut à ces gens, mais on ne sait pas ce qu’ils ressentent au fond d’eux.

    C’est la question qu’il faut se poser. On ne naît pas terroriste, on le devient. Il faut chercher à savoir pourquoi. J’ai dit une fois à Free Afrik qu’il ne faut pas mettre les gens dos au mur car ils n’auront le choix qu’entre le bulletin de vote et la kalachnikov. Si vous les mettez le dos au mur, ils choisiront la kalachnikov. Maintenant, est-ce que le nouveau pouvoir va sanctionner quand il le faut ? Avec tout ce que j’ai vu depuis 1987, le système est tellement ancré que ce n’est pas du tout facile.
     ??? Un bémol ?

  • Le 1er février 2022 à 09:14, par Peuple insurgé En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Riche interview. Mais comme au Burkina il est interdit de réfléchir, ... On passe à côté des solutions.

  • Le 1er février 2022 à 10:10, par ollo En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    En matière de refondation, le plus urgent c’est de poser les jalons pour la création d’une nation. Actuellement, on ne sent la nation que lorsque les Etalons jouent. Sinon, aux élections passées, on a entendu des choses qui montrent le fond de beaucoup de burkinabè : les mauvaises langues ont juré que telle et telle ethnie ne viendra jamais au pouvoir et aucune bonne gens au niveau du pays n’a élevé le ton pour dénoncer cela. On est arrivé à se demander si le Burkina a encore des hommes de valeur sur qui on peut compter parce que de telles monstruosités ne devaient pas passer sous silence. Il faut savoir que les propos et pratiques d’exclusion servent de terreau au terrorisme.

  • Le 1er février 2022 à 11:06, par kouka En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Quelle merveille d’interview !!! en lisant on ne se rend pas compte de sa longueur
    Mergi gorgui

  • Le 1er février 2022 à 11:14, par Lam En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Tu vois internaute Sid Pawalemdé, tu confirmes ce que ce monsieur dit, à savoir que le Burkinabé n’aime pas les leaders. Parce qu’il dit des vérités qui te dérangent, tu t’empresses de lui coller un mensonge dessus, pour le discréditer.
    Sinon, nous avons tous suivi le procès Sankara et ce monsieur n’a rien n’a se reprocher.

  • Le 1er février 2022 à 11:18, par Lam En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Tu vois internaute Sid Pawalemdé, tu confirmes ce que ce monsieur dit, à savoir que le Burkinabé n’aime pas les leaders. Parce qu’il dit des vérités qui te dérangent, tu t’empresses de lui coller un mensonge dessus, pour le discréditer.
    Sinon, nous avons tous suivi le procès Sankara et ce monsieur n’a rien n’a se reprocher.

  • Le 1er février 2022 à 11:23, par Le petit tranquilos En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Merci Mr Diallo. Pardon ne baissez pas les bras. Pour que la jeune génération puissent trouver le bon chemin, il faudrait des gens comme vous. Pardon oublions un peu le passé et rentrons dans une nouvelle aire.
    Exploitons ce monsieur pendant qu’il soit temps. Ce qui est sûr, qu’il soit impliqué ou pas dans le meurtre de Sankara, au moins il vient de dire certaines choses et les plus avertis et impliqués savent de quoi parle Mr Diallo.

  • Le 1er février 2022 à 12:18, par Nick En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Bel artcile, il a vraiment releve des points tres importants. La pourriture dans les admintrations publiques est accablante. A chaque fois que je suis en visite au pays jai mal au coeur. Chacun est assis dans son bureau pretendant de faire quelque chose. On te donne des delais bidons tout en te faisant savoir d’une maniere indierecte qu’il ya un autre moyen de l’avoir plus vite, a toi de voir. Corruption

  • Le 1er février 2022 à 16:26, par ali En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Laissez tomber cette notion de REVOLUTION. C’est ce qui a mis le burkina faso en retard. Le fait meme de changer le nom du pays de la haute volta en burkina faso fut une erreur.
    Tous les pays africains qui ont precher la revolution sont en retard : Mali, guinee, burkina etc..

    • Le 1er février 2022 à 21:46, par Le Vigilent En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

      @ali, il n’y a que toi et « Son excellence » Frédéric GUIRMA pour désapprouver le changement de nom de notre cher pays. Toi et « Son excellence » adorez l’appellation HAUTE VOLTA, sans nous dire d’ou elle vient et qu’elle est sa signification. Vous faites référence aux « trois Voltas » sans nous dire l’origine et le sens de « VOLTA » pour nos populations. Du reste, s’il y a une « « Haute Volta », il devrait y avoir une « Basse Volta ». Or personne d’entre vous ne peut nous situer cette Basse Volta dans notre sous-région. On peut vous comparer à ces esclaves profondément convaincus que là paroles de leur maîtres est « divine » et que eux mêmes sont incapables de quelque imagination que ce soit. Vous êtes sûrement adeptes de ceux qui étaient farouchement opposés à toute idée d’indépendance de nos pays, soit disant que nos pays étaient incapables d’assumer un tel statut. De toutes les façons tu peux toujours revendiquer ta « haute voltaicite » partout ou besoin sera.

  • Le 1er février 2022 à 16:34, par Soledad En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    MERCI AU JOURNALISTE POUR LA BONNE INTERVIEW
    MERCI A LINSPECTEUR DE POLICE DIALLO POUR TOUS SES CONSEILS DANS BON NOMBRE DE DOMAINES. VRAIMENT TOUS LES BURKINABE DOIVENT SAISIR CETTE OPPORTUNITE POUR SOUTENIR A TOUT PRIX LE LEADER ACTUEL POUR UNE VICTOIRE REELLE DE NOTRE NATION DANSTOUS LES PLANS.

  • Le 1er février 2022 à 17:50, par Yendabli kan gbouindi. En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    J’ai voulu militer dans son OSC à un moment donné mais les OSC avait perdu de leur crédibilité. Voici des gens pour qui j’ai de l’estime Mélégué TRAORE et Ismaël Abdoulaye DIALLO quand ils vous parlent du BURKINA FASO et des burkinabè, il y a toujours des leçons à retenir.

  • Le 1er février 2022 à 18:34, par Paul En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Je souhaite que les étalons gagnent cette CAN. Non pas pour être fier mais parce que les 4 demi-finalistes la méritent aussi. Mais, pour montrer que si on travaille, si on est discipliné et organisé... on peut arriver à des résultats dans tous les domaines. Sur le plan sécuritaire, c’est aux militaires... de trouver la formule de reconquête en y impliquant la population. Par contre, au quotidien, chacun doit changer son comportement : lutte contre la corruption, lutte contre la gabegie, lutte contre le gaspillage de nos maigres ressources, lutte contre le pillage de nos richesses par les multinationales, lutte contre l’injustice et l’enrichissement illicite, c’est possible avec de la volonté de nos dirigeants et de nos institutions. Si à chaque conseil des ministres, on dégageait quelques fonctionnaires indélicats avec poursuite judiciaire, on informait des plaintes contre des citoyens indélicats ou des dossiers qui dorment dans les tiroirs depuis des années, et, transmis dans à la justice, on aurait fait un grand pas. Après, dans la gestion de l’environnement, chacun doit être responsable de son 6 mètres devant chez lui : non occupation anarchique des voies, pas d’ordures, pas d’eaux déversés sur les voies, etc. On sensibilise pendant 3 mois et, après on sévit ! on ne peut continuer à s’asphyxier matin et soir avec les ordures que l’on brûle et vont nous donner des cancers demain. Idem avec l’utilisation anarchique des pesticides illicites ou des médicaments de rue. Les textes existent, appliquons les. QUe dire des travaux exécutés et mal fait comme la route qui va de l’échangeur de l’Est jusqu’à la rue 56. Dernier point : à quand un samedi par mois pour des travaux collectifs : nettoyage des rues... comme le fait Kigali. Paul Kagamé dit toujours qu’il ne fait qu’appliquer les idées de Sankara. Le Rwanda est un modèle et un pays très émergent ! Au Burkina, on crie matin, midi et soir, Sankara, Sankara, Sankara... mais nous ne faisons rien à part écouter de la musique dans les maquis en buvant la bibine avec son 2ème bureau, etc. En tant que citoyen burkinabè, nous devrions avoir honte de porter le nom de soit-disant homme intègre !

  • Le 1er février 2022 à 18:38, par Sacksida En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    D’abord Ismael Diallo frequentait le President Thomas Sankara et aussi Blaise compaore sous la Revolution Democratique et Populaire ; c’est un technocrate et Patriote Africain, mais ce n’est pas un Revolutionnaire consequent, car il me semble bien qu’il suit ses interets personnels. Quand Blaise compaore et ses accolytes criminels ont assassine le Pere de la Revolution d’Aout 83 et ses compagnons, il n’a pas proteste et il a meme declare a Blaise compaore que lui il tourne la page et il a meme aide Blaise dans la confection de son discours du 19 octobre 1987. Ensuite il fut depute de la mouvance Presidentielle de Blaise dans la premiere legislature de la 4eme republique ; c’est un intelectuel de haut vol mais un vrai opportuniste du point de vue des revolutionnaires. Salut

  • Le 1er février 2022 à 19:48, par Sacksida En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Internaute Ali, il faut savoir que la majorite des Pays emergents ou developpes sont passes par une certaine Revolution structurelle dans la Gouvernance Vertueuse : USA, France, Chine, Japon, Russie et Inde etc. Tous les Pays Africains Central ou de l’Ouest qui sont depuis les independances sous le Joug des puissances imperialistes et neocoloniaux ne sont pas maitres de leurs richesses nationales, car elles sont exploitees au detriment des Peuples Africains. Si le Burkina Faso est ce qu’il est aujourd’hui, la Revolution Democratique et Populaire a ete un grande Partie pour quelque chose, car la Haute Volta n’etait que l’arriete Cour de la Cote d’ivoire. Il faut vous Cultiver dans l’histoire politique et economiques de votre pays afin d’eviter des affirmations gratuites. Je connais bien l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, donc un pays peut etre riche en ressources Nationales, mais ses citoyens croupissent dans la misere et la pauperisation continuelle. La jeunesse africaine votre avenir se trouve dans une certaine Revolution Democratique, Economique, Sociale et Culturelle dans des interets fondamentaux des populations. Salut

  • Le 3 février 2022 à 01:02, par jeunedame seret En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    « Il y a des ethnies qui n’ont jamais été représentées au gouvernement. » À quel degré ? À quel niveau ? En vertu de quoi ? Pendant combien de jours ? À quelle fréquence ? À quelles fins ? Avec quelles appréciation et évaluation ? etc. Répondez-moi DIALLO. Il faut vraiment de la moralité, du talent, de la classe pour toute gestion. Et c’est ouvert à tous. Le gouvernement, c’est d’avoir des hommes de mérite ; pas des artistes de langue. Ce n’est ni un musée ni un SIAO. Il va falloir effacer cette mentalité ethnique de nos affaires de gouvernements ; même s’il y a des grognes. C’est un caprice qui ne rapporte rien que des bagarres mesquines.

  • Le 3 février 2022 à 17:12, par SOME En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    voici quelques extraits de M Diallo

    "Devant le juge d’instruction, Dr Valère Somé a beaucoup fait référence à son livre, « Thomas Sankara, l’espoir assassiné ». Ainsi, dans son procès-verbal, le témoin insiste sur le fait que ce sont Ismaël Diallo, diplomate, proche de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré, et Pr Etienne Traoré, qui ont rédigé le discours du 19 octobre 1987 (Appel du 19 octobre) de Blaise Compaoré. Un discours tenu quatre jours après le drame et qui semble l’avoir, visiblement, irrité. Pour feu Dr Somé, ceux qui ont écrit le discours sont « purement méchants », quand ils ont dit dans le texte que Thomas Sankara est un « renégat qui s’est infiltré dans la révolution et un divisionniste ».

    « Le discours du 19 octobre (1987) a été fait par Etienne Traoré et Ismaël Diallo, un agent de la CIA (agence de renseignement aux USA) qui a travaillé avec Kountché (Seyni Kountché, arrivé par coup d’Etat, il préside le Niger de 1974 à novembre 1987) avant le Burkina Faso », retient-on de la lecture du procès-verbal." (cf Coup d’Etat du 15 octobre 1987 : Le discours du 19 octobre de Blaise Compaoré a été rédigé par Ismaël Diallo et Pr Etienne Traoré (le regretté Valère Somé) in LEFASO.NET • jeudi 6 janvier 2022)

    Par la suite, le président du tribunal a accédé à la demande de confrontation du parquet entre Ismaël Diallo et le colonel Jean-Pierre Palm. En effet, le témoin a déclaré à la barre avoir reçu la visite de Jean Pierre Palm, le 16 octobre 1987, avant 9h. Il serait venu à la demande de Blaise Compaoré prendre de ses nouvelles. Pourtant l’accusé Jean Pierre Palm est catégorique « Je ne suis pas parti chez Ismaël le 16 octobre. Je le respecte beaucoup mais je n’ai pas été chez lui. Le 16 octobre, je n’ai vu Blaise qu’une seule fois. Il m’a demandé de me mettre à la disposition du commandant Lingani », s’est défendu l’accusé.
    ...Et le témoin de répliquer : « C’est sa parole contre la mienne. » Il dira par la suite être un bon ami de l’accusé. « Votre amitié, c’est très bien mais ça ne nous arrange pas dans ce dossier. Dites ce que vous savez », ordonne le président du tribunal....
    Avant de terminer sa déposition, Ismaël Diallo dira que ce qu’il a dit au tribunal est le résultat de ses observations et non le résultat de révélations de qui que ce soit. (cf Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Confronté au témoin Ismaël Diallo, Jean Pierre Palm nie avoir été chez lui le 16 octobre 1987 Procès Thomas Sankara • LEFASO.NET • lundi 6 décembre 2021)

    9. Le 30 octobre 2015 à 07:57, par Molo En réponse à : « Aucun d’entre nous n’a fait échouer le coup d’Etat, c’est le Seigneur qui l’a fait », Ismaël A. Diallo, porte-parole du FRC
    Monsieur Diallo devrait nous dire quel était son regroupement politique sous le CNR et leur responsabilité dans les antagonismes sanguinolents. Paraître auprès des jeunes comme un intellectuel vierge est une attitude inconvenante de sa part.

    J’ai l’impression qu’il y a une sorte de consensus instinctif ; qu’il y a des questions taboues à ne pas soulever. Par exemple, quand j’étais en 2015 devant le juge d’instruction, après près de trois heures d’audition, le juge m’a demandé si j’avais un autre point, je lui ai dit que je pense à quelque chose, mais comme dit le comédien Gérard Ouédraogo sur radio Oméga (en plaisantant) : « ça ne sortira pas de ma bouche ».

    Qu’est-ce qu’on n’a pas dit ? On a dit que je suis un agent de la CIA. Si avoir étudié et travaillé aux USA, être marié à une Américaine (encore, une Américaine noire, et d’un Etat du sud, ça veut beaucoup dire pour ceux qui connaissent les USA), suffit pour être un agent de la CIA, alors, la CIA aurait plus de fonctionnaires qu’elle en a besoin et qu’elle pourrait payer. C’est aussi ne pas me connaître, probablement

    Je suis donc entré à la police en 1963 et suis rapidement allé en stage en France. A mon retour, j’ai été nommé chef du service RG/ST (renseignements généraux / surveillance du territoire). Puis, j’ai été affecté à Agadez, capitale de l’Aïr en 1965.

    voici un commentaire d’un intervenant
    4. Le 31 janvier à 23:20, par SID PAWALEMDÉ En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »
    Ceux qui félicitent ce Monsieur n’ont pas suivi le procès de Sankara. Lui et Étienne Traoré sont impliqués jusqu’au coup dans l’assassinat du Président. C’était l’aile civil des assassins voyous de Tom Sank.
    SOME

  • Le 4 février 2022 à 03:05, par John En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    Je suis rester un peu dubitatif sur la sortie de Mr Diallo qui coincide avec la venue des nouveaux dirigeants de ce pays. Voudra t’il se faire recruter comme consultant par les jeunes militaires ou c’est une maniere de faire echec encore a un autre processus
    ’’revolutonnaire’’ qui a commencer ? Fier d’etre Burkinabe, merci a tous les intervenants qui nous ont brosser un temps sois peu le curriculeum vitae politique de Monsieur Diallo qui de prime abord sans les commentaires des internautes, tu le prendra comme le Saint des Saints de notre pays qui doit etre consulter imperativement pour la bonne marche de notre Faso. Dieu benisse le Faso

  • Le 5 février 2022 à 21:58, par Ngwa nicaise En réponse à : Ismaël A. Diallo sur la situation nationale : « Au Burkina, dès qu’on a un leader, il faut qu’on l’abatte. On préfère parler de nos leaders au passé »

    C’est un dangereux ce m.Diallo.Il a un langage sibyllin. A chaque fois qu’il ya une question importante, il se dérobe.qu’estce qu’il a fustiger qu’on dise que Sankara et ses douzes compagnons.Thom Sank était le grand leader et c’est lui qu’on doit mettre au devant de la scène.

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