« Cette conférence intervient à un moment où l’Afrique est accablée par une épidémie de tabagisme qui mine la santé publique en Afrique et dans le monde entier et freine le développement socio-économique du continent », dépeignent les organisateurs. La rencontre a relevé l’impératif accru d’une action commune au plan continental pour efficacement faire face aux tactiques de l’industrie du tabac en Afrique.

Placée sous le thème, « Une Afrique sans tabac : Un appel urgent à l’action commune », cette conférence a pour but de soutenir les initiatives nationales et régionales de lutte anti-tabac. Elle vise également à contribuer à la diminution de la prévalence du tabagisme et de l’exposition à la fumée de tabac pour réduire la charge de morbidité et de mortalité due au phénomène du tabac.

Durant trois jours, experts et différents acteurs de lutte ont mené la réflexion dans une dynamique d’accentuer la lutte contre le tabagisme.

Ils ont déploré la proportion que prend la consommation du tabac dans les Etats africains, notamment par les plus jeunes. Une « situation alarmante », de l’avis des participants, lorsqu’on sait que la jeunesse représente le capital développement pour un pays. Ils ont donc attiré et interpellé les gouvernants à plus de vigilance et d’actions pour contrer l’industrie du tabac. « L’industrie du tabac déploie plusieurs tactiques créatives et évolutives pour influencer les politiques et la législation en matière de lutte antitabac », relèvent les acteurs de lutte.

A en croire le président de la conférence et directeur de l’ACCT (Alliance congolaise pour le contrôle du Tabac), Pr. William Bazeyo, des statistiques alarmantes révèlent que, malheureusement, les acteurs engagés dans la lutte contre le tabagisme ne sont pas en train de gagner la guerre contre les maladies évitables dues au tabagisme en Afrique. « L’Afrique a une grande population d’utilisateurs de tabac et nous devons renforcer la lutte, encourager aussi les recherches sur l’impact du tabac sur la santé. La recherche locale aboutira à des messages irréfutables contre l’industrie du tabac et favorisera la compréhension du contexte local et du contexte politique local. (…). Derrière chaque maladie et chaque décès évitables causés par le tabac, se cachent des familles dont le soutien de famille a disparu. Le coût combiné pour les budgets nationaux de santé est multiple. L’heure est venue pour les chercheurs, les décideurs, les partenaires du développement et les communautés d’Afrique de s’unir dans une action commune de lutte antitabac », a interpellé Pr. William Bazeyo, pour qui il est nécessaire pour les Etats de mettre en œuvre des lois pertinentes contre le phénomène.

La conférence a donc permis le partage d’informations et de données factuelles entre les centaines de parties-prenantes, qui aideront à la conception et à la mise en œuvre d’interventions et de politiques adaptées au contexte africain.

En marge de cette conférence, l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) a lancé, le mercredi, 27 octobre 2021, la première édition de l’indice d’ingérence de l’industrie du tabac en Afrique, produit en collaboration avec Africa centre for tobacco industry monitoring and Policy research (ATIM) avec le soutien du partenariat STOP, par le biais du Global center for good governance in tobacco control (GGTC).

O.H.L
Lefaso.net