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Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

Publié le mercredi 3 février 2021 à 23h35min

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Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

Le dernier Conseil des ministres du vendredi 29 janvier 2021 a adopté une réforme du service national pour le développement qui comprend une formation militaire de 90 jours. Le porte-parole du gouvernement présente cela comme un moyen de lutte contre l’incivisme et la promotion du patriotisme. Qu’est ce qui justifie cette réforme et quels sont les objectifs du SND en lien avec la lutte contre le terrorisme ?

Le Service national pour le développement (SND) est une réforme du Service national populaire (Sernapo) qui comprenait une formation militaire et lui-même a pour ancêtre la contingence spéciale qui était un recrutement de jeunes scolarisés aptes au service militaire qui étaient formés militairement comme les autres recrues et reversés dans le corps des réservistes.

Le Service national populaire(Sernapo) avait été créé pour allonger le temps d’accès à un emploi pour les diplômés sans emploi à la recherche de travail. Pendant un an, ils devaient rendre au pays un travail non rémunéré, ce qui leur donnait un parchemin obligatoire pour postuler aux emplois publics. Ils percevaient un pécule payé par l’État. Si l’appelé travaillait dans le secteur privé, son employeur versait le salaire à l’État.

Un des objectifs principaux du Sernapo était d’avoir du personnel pour enseigner dans les écoles primaires et les lycées. La révolution avait encouragé les populations à construire des écoles. Cette décision a eu un engouement dans les communautés qui ont construit les écoles et le gouvernement n’arrivait pas à fournir des enseignants pour toutes les écoles. Ainsi, les appelés du Sernapo palliaient le manque d’enseignants. C’étaient des enseignants qui n’avaient pas une formation pédagogique qui étaient envoyés dans les salles de classe.

En transformant le Sernapo en SND, celui-ci est devenu beaucoup plus un service national de la tranche rurale de la jeunesse, formant aux petits métiers. L’attestation du SND est tombée en désuétude et l’on pouvait accéder à des emplois publics et privés sans cela.

Comme on le voit cette introduction de la formation militaire est un retour aux sources. Est-ce le contexte sécuritaire qui l’exige ? Cette formation de 90 jours contre 15 jours pour les volontaires de défense, doit correspondre à un objectif plus important. Quelle est l’utilisation future de ces personnes formées ? Le compte rendu du Conseil des ministres ne permet pas de savoir que cette réforme dans l’esprit du gouvernement est liée au contexte actuel.

Quand on parle de formation militaire, l’opinion dresse l’oreille car la question militaire est de celles qui vont déterminer l’existence de notre État, confronté qu’il est à des volontés multiples de le désintégrer. La survie du pays et la reconquête des parties du territoire que nous ne contrôlons plus dépendent pour une large mesure de l’armée.

Le peuple en armes pour défendre le pays ?

Ceux qui essaient de former militairement le plus de personnes aptes au métier des armes pensent que c’est la nation en armes ou le peuple en armes qui est la méthode la plus apte à défendre l’intégrité du pays. Plus la nation est mobilisée, plus elle peut aider l’armée de professionnels.

Le service militaire sert aussi à diffuser et consolider le sentiment national auprès des jeunes de diverses régions et ethnies du pays si le recrutement veille à respecter les différentes composantes du pays. Ces personnes formées au métier des armes doivent servir l’armée après, elles sont mobilisées d’abord en temps de guerre et peuvent en temps de paix aider l’armée dans certaines missions. Ce n’est pas regarder trop les films de penser que des personnes inaptes au service militaire peuvent aider l’armée en informatique et autres nouvelles technologies.

Le SND est un service qui dépend du ministère de la Défense et cette réforme se fait sans une réflexion approfondie sur l’utilisation des ressources dont l’armée dispose. Lors de la première guerre de notre pays contre le Mali, l’armée a fait appel aux militaires retraités et le pays a pu conserver la bande de l’Agacher qui était l’objet du conflit. Avec la politisation extrême de l’armée et des départs à la retraite dans des conditions peu orthodoxes, il n’est pas évident que le rappel des anciens frères d’armes plaisent à tout le monde, c’est peut-être pourquoi l’option des volontaires de la défense a été préférée.

L’armée est l’institution qui porte le fardeau de la paix, mais celle-ci incombe à toute la nation. Aussi pour préserver la paix et le pays il faut le concours de tous. Quel sera l’apport des futurs appelés formés militairement ?

Sana Guy
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2021 à 17:11, par Sacksida En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    D’abord, Blaise compaore et son regime porte l’entiere responsabilites de ce qui arrive au Burkina Faso. En plus d’avoir detruit tout le dispositif militaire et bien sur securitaire qu’avait mis en place la Revolution d’Aout 1983 ; et il s’est compromis avec le Burkina Faso en devenant un partenaire des chefs terroristes de la sous region ouest africaine. S’il avait dans la cadre de la decentralisation reforme les CDR bien sur en des brigades ou auxilliaires securitaires dans nos communes et villages du Burkina Faso l’on en serait pas du tout la aujourd’ui. La necessite bien sur de la Formation militaire du Peuple prouve que Thomas Sankara etait un grand visionnaire et avait tout prevu, mais Blaise dans sa hargne de casser du "Sankara" a tout detruit meme les bonnes initiatives de ce dernier. Alors, aujourd’hui l’on se rend compte qu’il faut revenir en arriere plus de 20 ans apres pour reintroduire cette formation militaire dans le Service National Populaire ou de Developpement. Quels gachis ! En tout etat de cause, cette decision vient reahabilite une fois de plus le President Thomas Sankara qui restera durant des siecles incontestablement le grand visionnaire, le patriote, le revolutionnaire et le panafricaniste ; contre la mauvaise gouvernance, et pour l’integrite afin de l’emancipation politique, economique, sociale et bien sur culturelle du Burkina Faso et de l’Afrique. Salut.

  • Le 3 février 2021 à 23:00, par Amadoum En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    Une bonne idee que de creer un SND. Apres les 90 jours, ou verser ces formes ? Avant qu un/e Seoul Burkina ne s inscrive, il/Elle doit savoir ce qui est au bout tunnel. Evitons les derangements sociaux. Revendications de toute nature.

  • Le 4 février 2021 à 08:28, par Recrutement hommes de tenue En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    Bravo à cette idée de formation militaire au SND. Le SNP (Service National Populaire) a eu le merite de l’avoir appliquée ; j’en fais partie, classe 1987.
    Cependant, il y a un problème. Formation militaire sans visite medicale de base. D’abord l’Etat ne veut pas de ces personnes dites drepanocytaires (SC, SS) ni drepanocytaires asymptomatiques (AS) dans l’armée, gendarmerie, police, eaux et forêts, douane, GSP, etc. Sous pretexte elles sont fragiles et maladives. Cela est peut-être vrai pour les SC et SS mais pour les AS, ce n’est pas le cas. Alors pourquoi mettre à l’écart toute cette categorie de personnes, même si elles ont la volonté d’y aller ? Maintenant quand il s’agit de former militairement on ne fait pas le tri ? Alors qu’il y a des AS plus resistants et en bonne santé que les AA, AC, CC qui sont acceptés dans les differents corps habillés. Est ce qu’on peut affirmer sans se tromper qu’il n y ait pas des AS dans tous ces corps ? Ils y sont parce que quelqu’un a dû les couvrir lors des visites medicales. Pourtant ils ne tombent pas comme des mouches lors des manoevres ou services militaires ou durant leurs carrière.
    Alors chères autorités, il faut tenir compte de cet aspect dans le recrutement dans les corps habillés. Si cela est impossible, alors il faut exempter tous les drepanocytaires de la formation militaire au SND.

  • Le 4 février 2021 à 10:07, par songdo En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    La France ne voulant pas que la CEDEAO crée sa monnaie de peur que son PIB diminue voilà pourquoi elle crée des troubles partout en Afrique, le Président Thomas sankara a compris en créant les CDR, en changeant le nom du pays ,c’est pour cela il a été tué.Les Pésidents africains doivent s’unir et sortir de l’Afrique du sous- developpent.L’Afrique appartient aux africains,personne ne peut nous imposer une monnaie.Les africains s’entre-tuent sans raison,sans motif.

  • Le 4 février 2021 à 11:03, par Pasek-Taalé En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    C’est aprés 30 ans que vous vous rendez compte de la stupidité legendaire de Blaise Compaoré qui a fait reculer le Burkina d’un siécle. La gabegie, la mauvaise qualité de service et la corrruption dans la fonction public. La non mise en exploitation de la ligne ferroviére Ouaga-Kaya (une des réalisations industrielles du CNR). La reduction en néant de l’armée burkinabè et son arsenal. etc... et j’en passe. Il n’y a pas de sentence que Blaise compaoré meriterait sur cette terre..... bref espèrons que nous l’apprendrons pour toute notre existence et pour celle de nos générations futures.

    • Le 4 février 2021 à 12:31, par Ka En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

      Mon ami Pasek-Taalé, bon retour sur le forum de Lefaso.net, et merci pour ta franchise en disant : ’’’’’C’est après 30 ans que vous vous rendez compte de la stupidité légendaire de Blaise Compaoré qui a fait reculer le Burkina d’un siècle. Il n’y a pas de sentence que Blaise Compaoré mériterait sur cette terre.....’’’’’

      Tu as complètement raison, car, tous les Ouagalaises et Ouagalais se souviennent des années 1988 a 1998 quand à 2 heures du matin les nouvelles blindés, chars et camions militaires, traversaient la ville pour des destinations inconnues, mais on savaient que ces armements achetés par le denier public et que le Burkina était classé parmi les premiers pays acheteurs des armes militaires au monde, sont revendus par Blaise Compaoré a celui qui était un réfugié dans notre pays nommé Charles Taylor du Liberia pour la guerre contre son peuple, ou les régions des grands Lacs.
      Aujourd’hui ça me donne à vomir quand un premier ministre parlant sa politique nationale devant l’Assemblé Nationale pour convaincre son peuple, met en avant le retour de Blaise Compaoré comme si le peuple l’empêchait de revenir dans son pays. Blaise Compaoré peut revenir, mais il doit répondre de ses actes, ne déplaise a ceux qui ont soupé avec lui. La justice est faite pour tout le monde sans exception.

      Et si George Klay kieh Jr, médiateur de la guerre de Charles Taylor contre son peuple confirmait que des personnalités du gouvernement de Blaise Compaoré ont bâti des fortunes à partir des commissions que leur versait Charles Taylor pour les ventes d’armes et de l’or plus diamants qui étaient illégales à cause des sanctions, le médiateur avait raison. Les confirmations du médiateur George Klay Kieh Jr. ont été cité par François Xavier Vershave dans son livre ’’La Françafrique’’ le plus grand scandale de la république par Stock Paris que tout le monde peut lire, car, aucune personne n’à contester son rapport jusqu’à nos jours. Oui mon ami Pasek-Taalé, et ce qui ne regarde que Ka, Blaise Compaoré ne mérite pas d’être cité dans une déclaration de politique générale d’un premier ministre, car, s’il a quelque chose sous le pantalon, personne ne l’empêche de rentrer et assumer ses actes. Maurice Yaméogo, Sangoulé Lamizana, S. Zerbo, tous ont été lavé par la justice sans qu’aucun premier ministre ne lève le doigt a l’Assemblé Nationale. Vous pouvez le faire venir sans crier sur les toits, d’autres ont promis quand ils auront le pouvoir, leur premier acte est de prendre leur avion, et aller chercher Blaise Compaoré. Pourquoi ces propagandes, de quoi aviez vous peur ? Le peuple le sait avant vous. Souvent la vérité du vieux Ka rougit les yeux, mais ne les casse pas. Sans rancune a toutes et a tous.

  • Le 4 février 2021 à 12:16, par Le Saint En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    Une belle initiative a mettre rapidement en action, vu l’ampleur de l’incivisme de la jeunesse Burkinabè, il est bien important de les apprendre les bonnes manières. Je félicite cette initiative et vive le Président et ses Ministres.

  • Le 4 février 2021 à 18:15, par warzat En réponse à : Retour de la formation militaire au Service national pour le développement : Quel apport à la lutte contre le terrorisme ?

    Moi je dirai quel apport pour la préservation de leur propre vie en tant qu’agent de l’administration affecté dans des zones criminogènes. Ensuite et si possible, celle des administrés dont par exemple les écoliers. Car il est insupportable que dans ce sacerdoce, un agent public arrive à perdre en sus sa vie.

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