"A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Je suis si agressive à l’oreille humaine
Que les envoyés de Dieu dans leur mission première
Qui est de dire la parole sacrée
Me dissimulent dans d’adroites paraboles
Pourtant ce n’est pas moi le problème
Le problème c’est la nature profonde des hommes
Guinamori, qui se mettent à plusieurs pour me débusquer
Alors qu’aucun d’eux ne sait tolérer ma compagnie
Sorciers, qui me préfèrent conforme à leurs sombres desseins
Manipulateurs, qui me courtisent pour mieux me cacher
Pourtant ce n’est pas moi le problème
Le problème, ce sont les diaboliques calculs des hommes
Ils sont si tordus dans leurs affirmations
Qu’ils me traitent comme les filles publiques
Tous sirotent mes roucoulades dans les fourrés
Et crachent leur mépris quand je passe dans la rue
Je suis ce que je suis, intraitable
Tel un joyau qui ne saurait s’altérer
On a beau m’enterrer profond
Je ressors toujours étincelante
Je suis comme je suis, seule et solide
Vaillante et sans pitié pour les faussaires
Je ne suis pas comme le mensonge
Qui appelle d’autres inventions au secours
Je suis ce que je suis, accommodante et cruelle
Tel un gallinacée, la crête conquérante, les plumes luisantes
Dépouillé de mes atours, surgi des convenances
Voilà un assemblage ridicule de moignons
Pourtant ce n’est pas moi le problème
Le problème, ce sont les sinistres intentions des hommes
Ils m’ont nommée Vérité
Et ils enragent quand je suis verte
Ils se proclament vertueux
Et redoutent que le vrai se mêle de le vérifier
Pourtant ce n’est pas moi le problème
Le problème, ce sont les tours et détours des hommes
Ceux qui marchent avec moi sont fous, irrécupérables
Ceux qui détournent habilement mes pas sont gens bien
Et il parait que je me dois de venir à la bonne heure
C’est-à-dire quand cela convient aux projets maléfiques
Et pourtant je suis
Siidzaabda mè,
Tien bee digui mogora,
Tchiga Koukoua,
Somboré afoboussi,
Goonga nomoussi
La vérité est, et elle est fidèle, cruelle.
Et il n’y a pas de bonne heure, pas de jour J
Sayouba TRAORE
Journaliste
Vos commentaires
1. Le 27 février 2018 à 04:32, par moussatoe@hotmail.com En réponse à : "A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Chapeau bas, M. Traoré ! Merci beaucoup pour poème
"Je suis comme je suis, seule et solide
Vaillante et sans pitié pour les faussaires
Je ne suis pas comme le mensonge
Qui appelle d’autres inventions au secours"
2. Le 27 février 2018 à 08:00, par Exilé volontaire En réponse à : "A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Heummm ! Soyez tolérant ! Les bourreaux d’hier de l’apartheid côtoient les victimes sur le sol de Mandela. Nous sommes tous responsables ! Si Le grand Frère était resté au pays pour éduquer nos bambins cela aurait eu un grand impact. Pourquoi pas... vous vous êtes mis au service du colon. La fuite des cerveaux...
Le 27 février 2018 à 09:45, par Sayouba Traoré En réponse à : "A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Ce que tu dis fait également et surtout partie de la vérité que nous recherchons tous ! Que nous recherchons et que nous fuyons tous !
Le 27 février 2018 à 17:03, par Razibus En réponse à : "A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Tu as résumé ma pensée dans tous ce brouhaha ambiant. Nous pouvons crier et réclamer toutes les vérités, un dépassement de soi s’impose. Sinon, nous sommes (sinon pires que ceux que nous récusons). Cela aussi est la vérité
3. Le 28 février 2018 à 09:35, par la paix En réponse à : "A la bonne heure ! " : Poême de Sayouba Traoré à propos du procès du putsch
Je suis ce que je suis, intraitable
Tel un joyau qui ne saurait s’altérer
On a beau m’enterrer profond
Je ressors toujours étincelanteJe suis ce que je suis, accommodante et cruelle
Tel un gallinacée, la crête conquérante, les plumes luisantes
Dépouillé de mes atours, surgi des convenances
Voilà un assemblage ridicule de moignons
Pourtant ce n’est pas moi le problème
Le problème, ce sont les sinistres intentions des hommes
Ils m’ont nommée Vérité