« En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Après le CAR, le M21, le RAMJDD, pour ne citer que ces organisations de la société civile, c’est au tour du Collectif Pour un Peuple Uni (CPPU) de donner sa lecture de la situation nationale. C’était au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi, 5 octobre 2016 à Ouagadougou au cours de laquelle, l’organisation a également fait ses propositions face aux problèmes issus de son diagnostic.
Pour le Collectif, il était de son devoir, en tant qu’organisation de veille citoyenne, d’interpeller, « une fois de plus », les autorités sur leurs engagements et les priorités du peuple burkinabè. De l’avis du CPPU, le début du régime en dit long sur la suite de sa gestion. ‘’Etant aussi comptables des 27 ans de gestion du régime déchu, ces nouvelles autorités ont manqué de rentrer dans l’histoire de la plus belle des manières en marquant de manière positive les esprits du peuple burkinabè dominés par tant d’espoir placé en elles après la chute de Compaoré (Blaise) suite à l’insurrection’’, campe le coordonnateur national du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara ; interrogeant sur la capacité des dirigeants actuels à répondre aux attentes des Burkinabè.
Le Collectif note une situation économique, politique et sociale vulnérable avec à la clé, des revendications sociales de plus en plus nombreuses. De l’avis des responsables de l’organisation de la société civile, les autorités feignent d’ignorer les priorités des Burkinabè en s’attaquant aux moins urgents à l’image du projet relatif au passage à la Vème République. M. Ouattara et ses camarades appellent donc les dirigeants à aller à l’essentiel pour regagner la confiance des bailleurs de fonds et autres investisseurs qui, selon eux, plient de plus en plus bagages.
Pour le CPPU, le peuple a été ‘’berné’’ et « en moins d’une année de gouvernance, le Burkina a connu la pire histoire de son existence depuis son accession à l’indépendance ». Il y a une incohérence de visions au sommet de l’Etat, incarnée, poursuit le coordonnateur, par un conflit de leadership et « c’est le peuple qui en pâti sur tous les plans ». « Résultat, le pouvoir parlementaire se substitue au pouvoir exécutif, le pouvoir exécutif au pouvoir judicaire… », soutiennent les dirigeants du CPPU pour qui, le peuple est également pris dans son propre piège « pour avoir élu de vieux politiciens qui veulent se donner une virginité politique ». Pour le Collectif, dix mois, c’est suffisant pour poser des ‘’actions fortes’’ ; des Présidents ayant réussi en trois mois à poser des jalons du développement (citant en exemple le Président béninois, Patrice Talon). A en croire les responsables du CPPU, il suffit seulement d’avoir de la compétence, une force et volonté politiques, une bonne diplomatie.
Parlant de la gronde sociale, le CPPU déclare qu’il fallait s’y attendre, après avoir accédé à la plateforme revendicative des magistrats. « Pourtant, nous les avions prévenus de l’effet que cela pourrait engendrer », affirme le coordonnateur du CPPU qui dit constater par ailleurs que nombre de structures vont mal notamment dans le secteur de la santé où la gratuité des soins peine à produire les résultats annoncés et la crise à la CAMEG (Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques) qui met en exergue l’égoïsme personnel. Le CPPU jure de poursuivre ceux qui sont à la base de la crise à ce niveau, s’il venait à apprendre que quelqu’un est décédé par rupture de médicaments.
- Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara Coordonnateur national du collectif
« Et ce qui est regrettable, c’est le silence du Président et de son Premier ministre qui refusent de prendre leurs responsabilités face à de tels agissements qui causent la souffrance du peuple en privilégiant l’amitié, la camaraderie et les récompenses politiques. Où sont donc l’espoir et la confiance placés en ce pouvoir », s’interroge M. Ouattara. Selon le Collectif, « quand la machine est grippée, il faut s’arrêter, dépoussiérer et changer les pièces qu’il faut pour un meilleur fonctionnement de l’appareil ».
Fort de son diagnostic, le CPPU a fait des propositions. Ainsi, l’organisation propose « au trio de tête (Roch Kaboré, Salifou Diallo et Simon Compaoré) et au MPP (parti au pouvoir), une réconciliation avec le peuple burkinabè en demandant pardon pour lui avoir menti, trahi sur des promesses non tenues et aussi son incompétence à sortir le pays de ce gouffre socio-économique » ; que « un heureux bond soit orchestré pour permettre de récolter de l’argent frais nécessaire à la relance de l’économie nationale car, ce qui est pratiqué au sein de l’UEMOA ne permet seulement que le paiement des salaires et non de résoudre les problèmes actuels et pour cela, il faut des compétences nécessaires pour le faire ».
Le CPPU recommande, en outre, que le « pouvoir fasse face à la grogne sociale, aux fanfarons et aux menaces des OSC (organisations de la société civile) qui écorchent l’image du pays à l’international et tuent l’économie par la fuite d’investisseurs étrangers et nationaux », « l’épurement de la dette intérieure pour permettre de faire tourner l’économie », tout comme prône-t-il également de maximiser sur « la stabilité et la sécurité comme fer de lance du développement », « l’assainissement du milieu politique et une revue de la diplomatie qui piétine », la « poursuite des réformes constitutionnelles entamées par la transition afin de redonner confiance et assurance au peuple » et « mettre fin aux nominations fantaisistes dont les résultats ne sont profitables qu’aux promus et à leurs proches et au non au peuple ».
Vos commentaires
1. Le 6 octobre 2016 à 01:21, par Luilui En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
D’où viennent ces zozos là ???
Ces deux dernières semaines, aux moins 5 ou 6 autres collectifs et autres organisations du même acabit ont tenu des conférences de presse avec le même contenu.
Était-ce vraiment la peine de nous servir la même chose ???
Ou bien il faut utiliser le gombo aux fins pour lesquelles on l’a reçu ?
De grâce, reposez vous !!!
2. Le 6 octobre 2016 à 01:47, par LEPASSANT En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
TROP DE SAVANTS POLITIQUES DANS CE PAYS......!!!
RENDEZ LE BURKINA INGOUVERNABLE,ET ON ON VERRA CE QUE CELA DONNERA,
A BON ENTENDEUR SALUT
3. Le 6 octobre 2016 à 02:38, par L’Insurgé En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Je suis bien d’accord avec cette organisation qui a dépeint de façon responsable la situation du pouvoir RSS et consorts. En réalité, il ne faut pas en vouloir à ce régime, il a déjà tout donné et le peuple ne peut que s’en prendre à lui-même.
4. Le 6 octobre 2016 à 04:07, par uriel En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
j’aurais souhaité que ce soit disant BEN AZIZ reparte terminer ses cours à l’Institut des Hautes Études Internationales "INHEI" à Loumbila,juste pour se faire voir et espérer être coopté par les autorités actuelles,
5. Le 6 octobre 2016 à 08:30, par AD VITAM AETERNAM En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Internaute 1. Si tu n’as rien à proposer tais-toi, tu n’es pas pas obligé de réagir...
La CCPU n’a donné qu’un avis, elle est son rôle entant qu’organisation de la société civile.
D’ailleurs se sont ces genres propositions qui nous ont manqué lors de l’élection présidentielle pour faire le bon choix. Dès qu’on ouvre la bouche on te traite de CDPiste, et nous voilà maintenant avec un gouvernement sans initiative. Des mouvements sociaux encours etc... tout le cocktail est réuni pour une crise.
6. Le 6 octobre 2016 à 09:07, par Le Burkinabè En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Bonjour,
Je suis indigné de voir les uns traiter les autres pour des ZOZOS. De grâce si vous refusez de voir la réalité en face, allons y !
Ce qui est vrai c’est qu’on n’a pas besoin d’une année donner les signaux des projets de développement.
Pour des politiciens responsables, viennent au pouvoir avec un programme de société qui prend en compte tout les secteurs du développement. On attend pas d’accéder au pouvoir avant de fabriquer un projet de société.
Mes chers compatriotes nous ne pouvons que constater avec amertume l’incapacité et l’incompétence de nos dirigeants actuel. Cela ne doit pas nous étonné. Comme quelqu’un l’a dit plus haut, nous somme tous responsable en votant des gents qui ont échoués après 26 ans au pouvoir. Nous somme tous comptables de la tricherie de nos autorités actuels à leur accession au pouvoir.
Merci de dire la vérité car le mensonge nous rattrapera tôt ou tard.
7. Le 6 octobre 2016 à 10:15, par Toutdemême En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
La société civile, dans notre pays s’est structurée au milieu des années 70, avec la mise en place de la première faîtière du pays et de la sous-région (bien de pères fondateurs sont encore en vie). De nature apolitique, et de vocation sociale, les organisations qui s’en réclamaient et qui étaient officiellement reconnues, mettaient à l’œuvre des acteurs de terrain sur les chantiers de la bataille pour la sécurité alimentaire, l’instruction, la santé, les droits humains, etc. Le modèle burkinabè inspira quelques pays voisins tels le Sénégal, le Niger, le Mali, le Bénin, pour ne citer que quelques exemples. Depuis 2013, sortant du néant (peut-être bien des laboratoires de partis politiques ou groupes d’intérêts) de prétendues OSC, clairement engagées dans l’activisme politique fébrile, occupent le terrain, encouragées en cela par certaines complicités, et ne tarissent pas de thèmes d’agitation ni de d’expédients en matière de mutation, pour s’adapter à toute situation nouvelle, persuadées que le printemps des opportunistes a sonné. L’on s’attendait à leur mort naturelle après les élections de novembre 2015. Eh, bien, elles ont fait peau neuve et, faisant croire que l’insurrection continue (elle a pris fin le 31 octobre 2014, messieurs !) prétendent, par injonctions, indiquer le mandat et les objectifs à atteindre à ceux qui sont investis de parcelles du pouvoir d’Etat. Note pays n’a jamais atteint un tel niveau de pagaille. Les tentatives de recours à la courte échelle peuvent justifier certaines gesticulations, d’autant que la saine compétition pour l’emploi n’est pas à l’avantage de certains jeunes fainéants. La question des confusions de rôle devrait faire l’objet d’un examen sérieux par les autorités compétentes.
8. Le 6 octobre 2016 à 11:31, par léveillé En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Comme le disent les anciens,la vérité rougit les yeux mais ne les crèvent pas,il faut que le nouveau ancien pouvoir se réveille,ou accepte rendre le tablier pour incapacité à gouverner !!un pays qui sort d’une insurrection ne peut se relever avec un gouvernement de copains de de coquins,il faut avoir le courage de reconnaître ses limites,c’est tout à fait humain !!
9. Le 6 octobre 2016 à 17:45, par Cheikh En réponse à : « En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara
Tout le monde sait que trop de piments gâtent la sauce. Il en est de même du nombre des OSC, existants aujourd’hui dans ce pays, et de la fréquence pléthorique de leurs interventions, soit pour ne rien dire, soit pour répéter ce qui est dit. Et elles sont toutes constituées de jeunes gens inexpérimentés. Mais d’après un adage" Ce que le vieillard voit assis, les jeunes ne le voient pas debout" Donc de grâce, épargnez -nous vos enfantillages, qui ne peuvent que vous orienter, et non nous.