Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Annoncées comme les consultations électorales les plus ouvertes au Burkina depuis 1978, la campagne pour les scrutins du 29 novembre se déroule dans une bonne ambiance. Les violences que certains observateurs redoutaient se limitent pour l’instant à quelques affiches déchirées. On note cependant que selon l’épaisseur de leurs portefeuilles, les partis font plus ou moins du bruit et déplacent plus ou moins les foules. Mais foules qui s’agitent, amassent-elles électeurs ? Si oui, les partis de l’ancienne majorité pourraient surprendre à la proclamation des résultats, car eux aussi réunissent des foules ici et là.
La surprise pourrait se limiter cependant à des postes de députés arrachés là où on attend le moins ces partis, notamment le CDP, l’ADF/RDA et la NAFA. On pense aux provinces du Kadiogo, du Houet, du Boulkiemdé ou encore du Boulgou où la concurrence entre partis est des plus rudes et où les formations politiques de l’ancienne majorité ont le plus de difficultés à être visibles.
De fait, les grandes artères des villes capitales de ces provinces sont inondées d’affiches publicitaires avec des palmes d’or pour le MPP, l’UPC et l’UNIR/PS dans une moindre mesure. Les partis alliés d’hier au pouvoir sont par contre les parents pauvres de cette guerre des affiches et doivent souffrir en plus de voir que les quelques rares qu’ils apposent, sont détruits par on ne sait qui. Pour sûr, les actes d’hooliganisme se poursuivent contre ces partis notamment contre le CDP obligé de tenir des réunions dans un siège du parti en lambeaux et qui trouve difficilement des espaces sécurisées pour coller les quelques affiches qu’il a pu confectionner.
Une rareté des affiches symptomatique de la rareté des ressources que connaissent ces partis de l’ex majorité. Les coûts du procès à Abuja contre les dispositions d’exclusion du nouveau code électoral (article 135) sont passés par là sans oublier que depuis l’insurrection populaire, certains bras financiers du CDP ont été contraints à l’exile. S’il en reste au pays, ce n’est pas le Pérou pour leurs affaires. Par ailleurs, le coup d’Etat avorté du général Gilbert Diendéré, n’a rien arrangé à l’image et aux affaires des partisans de Blaise Compaoré.
En effet, la proclamation de l’éphémère Conseil National de la Démocratie (CND) avait laissé entendre clairement que ces partis auraient été les principaux bénéficiaires d’une nouvelle transition politique. A contrario, l’échec du coup d’Etat a provoqué d’autres départs en exile, des emprisonnements et le gèle des comptes bancaires de certains partis et personnalités de l’ancienne majorité. On pense au CDP et à la NAFA. Conséquence, ces partis se retrouvent sans ressources pour battre campagne et la demande de levée de ces gèles n’ayant pas abouti, la subvention que l’Etat a versée aux formations politiques ne peut pas être touchée. Ce sont autant d’obstacles qui compliquent la vie de ces partis et particulièrement leurs activités de campagne. Tout se passe comme si l’insurrection populaire et le coup d’Etat manqué du 16 septembre ont concouru à un ostracisme organisé et systématisé des partis de l’ex majorité que les insurgés d’octobre voudraient voir boycotter les élections, végéter dans l’inactivité si n’est pas tout simplement condamnés à mort.
Or des élections auxquelles n’auraient participé que les partis de l’ancienne opposition, auraient un goût d’inachevé pour un processus démocratique à la recherche de nouveaux repères. C’est pourquoi le refus de boycotter ces élections par les partis de l’ancienne majorité, est non seulement un refus de se complaindre dans des jérémiades de victimisation, mais aussi une onction de légitimation de la refondation démocratique post insurrection au Burkina. Cette volonté de rester dans les normes républicaines, malgré l’environnement très hostile à la limite de l’arbitraire, est une passerelle que le nouveau pouvoir devrait se saisir pour donner des chances à la réconciliation nationale de se construire. Elle est également, cette volonté de rester dans le jeu républicain de la part des partis de l’ancienne majorité, l’expression d’une survie politique plutôt qu’une ambition de revenir illico presto aux affaires. Sans doute a-t-elle besoin de montrer, l’ancienne majorité, que les caractérisations du genre « forces du mal », « diable », procède d’une stigmatisation caricaturale des erreurs qu’elle a pu commettre et que son bilan à la tête du pays n’est pas aussi négatif que les brocardes qu’on en fait.
En tout cas le CDP tente de fidéliser son électorat en mettant en avant, sur le plan infrastructurel, un bilan de plus de 3.150 km de route bitumées, plus de 7.100 km de pistes rurales construites, 15.272 km de routes réseaux classés et près d’une quinzaine de sociétés qui boostent actuellement la production minière dans le pays. Sur le plan de l’éducation, l’ancienne majorité peut aussi se vanter d’avoir poussé le taux de scolarisation de 32% à 85% entre 1988 et 2014, construit un CEG dans chaque chef lieu de département, multiplier le nombre d’universités publiques par 5 et conçu un programme ambitieux de développement de l’enseignement technique et professionnel. Dans d’autres secteurs sociaux, l’ancienne majorité a des acquis à faire valoir, comme la santé où la distance d’accessibilité à un centre (CSPS) à été réduite de 17 km à 8 km à la ronde en 25 ans. L’accès à l’eau potable (87% de la population en zone urbaine et 39% en zone rurale) s’est aussi amélioré. Des acquis que la gangrène de la corruption et d’autres crimes économiques et de sang qu’on reproche au régime de Blaise Compaoré, ne sauraient occulter.
Cependant, entre avoir des acquis à défendre dans son bilan et gagner les élections du 29 Novembre, il y a un fossé qui ne saurait être franchi à la légère. C’est pourquoi, à la question de savoir que peuvent faire les partis de l’ancienne majorité dans ces élections, la réponse c’est d’éviter le ridicule en transformant l’instinct de survie en rôle d’arbitre du jeu politique national. Ce sera chose faite si aux résultats des élections, par alliance, ces partis arrivaient à constituer deux groupes parlementaires de 20 à 32 députés. Ils disposeraient alors d’une bonne minorité de blocage, un moyen d’avoir du poids au parlement à défaut de participer peu ou prou à la gestion de l’exécutif dans le jeu des alliances prévisibles que le nouveau président devra faire pour avoir une bonne majorité pour gouverner.
A défaut, pourquoi ne pas espérer pour le CDP, le parti le plus en vue de l’ex majorité, le statut institutionnel de chef de file de la prochaine opposition ?
Derbié Terence Somé
Pour Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 21 novembre 2015 à 12:28, par vérité En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Le CDP étonnera positivement, en tout cas je vote CDP en pensant à mon cher Blaiso !!!
2. Le 21 novembre 2015 à 12:46, par Vinnem Poukri En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Aidez-nous à au moins oublier ces visages qui ne rappellent que la terreur, la trahison, le népotisme, la gabegie, le pillage, pire l’apatridie.
Rien ne reste impuni.
Quand on est fauché par la bénediction des parents, quand on pille des veuves et des orphelins, on termine naturellement comme ces messieurs.
3. Le 21 novembre 2015 à 13:13, par Jonassan En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
trop de fautes d’orthographe rendant la lecture difficile.
4. Le 21 novembre 2015 à 15:57 En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
le reve est permis mais ces partis de voyous,de délinquants,de terroristes(cdp,nafa,undd,ubn etc) même dans l’unité ne pourront pas avoir de députés pour prétendre à un groupe parlementaire.
5. Le 21 novembre 2015 à 16:35, par JAMES KENNY En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
La descente aux enferres du cdp et de ses alliés est compréhensible de par leur propre attitudes post insurrectionnelle. Ils ne reconnaissent pas l’insurrection, ils (le cdp) en parle au conditionnel, les vieux usés dans l’espoir de bénéficier de la manne financière publique (car ils n’ont pas d’autres sources de revenu) s’accrochent aux postes. La seule chose qui pousse le cdp a continué c’est de se dire qu’elle a encore de la force en zone rurale. c’est a dire son bétail électoral. Et ça aussi va prendre fin.
6. Le 21 novembre 2015 à 20:01, par BELEMVIRE Abdou Karim En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Rien que ce bilan pour 27 longues années, il n’ y a pas de quoi s’enorgueillir mes amis
7. Le 21 novembre 2015 à 20:15, par ka En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
S’il vous plait effacez ces figures de la vie politique du Burkina. A cause de ses figures sanguinaires depuis plus 27 ans le peuple était assied en regardant sans puissance ce que l’homme fort et sa clique brule le pays à leur guise. 2014, Dieu tout puissant capable de faire ce qui impossible s’est tourné son regard vers le peuple meurtri et traumatiser par les crimes, la corruption à ciel ouvert. Et dans le nouveau verset de la bible du peuple Burkinabé, Dieu a écrit, ‘’’’’rien ne sera plus comme avant.’’’’ L’ancienne majorité, ne peut plus rien contre ce que Dieu de tout le monde a écrit. La preuve leur coup d’état a tout détruit leur puissance, et c’était l’œuvre du Dieu que nous croyons tous. J’ai fait un rêve, le 29 Novembre au soir, Dieu préparera celui qui occupera le fauteuil sacré de Kossyam, pour qu’il apaise les cinq ans a venir la souffrance du peuple Burkinabé, et Personne, je dis personne, mêmes les criminels nés du CDP ne pourront pas effacé ce qu’a écrit notre créateur. Les élections couplées de Novembre 2015 sera apaisée et transparente, ceux-ci a été écrit par Dieu.
8. Le 21 novembre 2015 à 22:38, par Honest En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Le texte est très compliqué. Désormais il serait mieux d’être précis et concis quand on écrit.
9. Le 22 novembre 2015 à 01:58, par Le Sage. En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Pour bien juger le degré de république bananière d’un pays, imaginez-vous que François Hollande exclut Sarkozy des élections de 2017 pour un quelconque motif ? C’est là que vous voyez l’injustice faite au Cdp, l’Adf/Rda et les autres exclusions. Pourquoi le CNT a modifiée la Constitution pour rendre l’article 37 de la Constitution non modifiable ? Réponse : donc Blaise pouvait juridiquement modifier l’article 37.
Mais légitimement il ne devait pas le faire car sous son règne il y a eu trop de frustrations, surtout les jeunes en fin d’études qui n’arrivent pas à trouver du travail. De plus, le système clanique mis en place par François COMPAORE fait que si tu n’es pas du système tu ne pouvais pas être nommé ou avoir un marché.
Tout ceci me fait détester l’injustice institué par les nouveaux arrivistes y compris les autorités de la transition qui devraient être jugés à la fin de la transition en cas de malversations.
Ba Boubakar pour le marché de la Sonabel,
Shérif Sy pour les fonds spéciaux de L’Assemblée Nationale
Et tous les autres détourneurs de fonds publics. Soyons justes quand même. ....Le Sage.
10. Le 22 novembre 2015 à 04:51 En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Ah Assimi Kouanda le provocateur...il etait une fois !! Tu ne risque pas de refaire surface de si tot !!
11. Le 22 novembre 2015 à 06:12 En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Je me rappelle le récit. D,un sage d,Afrique
Que sur la tere des-hommes tous change seule les
Imbesile ne change jamais mes cher frère de CDP
Aprener a demmander le pardont et a respecter l,humanité
12. Le 22 novembre 2015 à 07:54 En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
Faites un effort pour écrire correctement. Par exemple exil s’écrit sans e, gel et non gèle etc. Pour conclure trop de fautes d’orthographe et de langue rendant la lecture pénible.
13. Le 22 novembre 2015 à 08:24, par Mathy En réponse à : Elections couplées du 29 novembre : L’instinct de survie pour les partis de l’ancienne majorité
"C’est une passerelle DONT le nouveau pouvoir devrait se saisir"au lieu de"QUE".On se saisit de quelque chose, on ne se saisit pas quelque chose.
Ces partis politiques vous ont-ils payé pour nous chanter leur bilan ? Que dites- vous des nombreux crimes économiques et de sang ?Dégoût....