Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Le mot d’ordre du syndicat burkinabè des magistrats (SBM) pour la suspension de toutes les activités juridictionnelles sur toute l’étendue du territoire burkinabè semble être bien suivi, notamment à Ouagadougou. C’est du reste le constat ce lundi, 2 février. La porte fermée, des justiciables attendaient patiemment dehors, les uns pour établir leurs actes de justice, les autres pour exposer leur problème social.
L’ambiance n’est pas des meilleures au palais de justice de Ouagadougou. En tout cas, pas comme à l’habitude où la devanture est toujours bondée de monde. Le parking qui ne désemplissait pas, les revendeurs de timbres, de feuilles de demande, et bien d’autres articles n’y étaient pas en cette matinée de notre passage. En un mot, les « margouillats », selon les juges, ont déserté les lieux. A leur demande (le syndicat des magistrats), sans condition après la séquestration d’un de leur confrère le mercredi 28 janvier 2015. Sécurisé de l’intérieur et de l’extérieur, les forces de l’ordre surveillent de près l’ensemble de tous les mouvements. Si certains sont assis mais armés jusqu’aux dents dans les véhicules, d’autres sillonnent les alentours du palais de justice. A la porte, un groupe de jeunes et de femmes ont aussi pris place parce que, confie un étudiant : « Ils nous ont dit qu’ils ouvriront à 9heures. On attend de voir ». Il était, pourtant, 11 heures à notre passage. Et les portes étaient toujours fermées. Sita Ira, étudiant en deuxième année en faculté de science économique et gestion attend, dit-il, depuis 7 heures. Il n’était pas informé que les magistrats ont suspendu les activités. « C’est ce matin, lorsque je suis venu pour établir le certificat de nationalité de mon cousin, que j’ai été informé de ce qui s’était passé la semaine dernière. C’est dommage pour nous justiciables », dit-il tout doucement. A côté de lui, une jeune dame est assise avec ses jumeaux. Elle attend, elle aussi, que les portes s’ouvrent afin qu’elle ait accès à un juge pour l’informer de ce qu’elle vit comme problème. En effet, raconte la dame du nom de Nathalie Beyon : « Le père de mes enfants m’a abandonnée. Il ne s’occupe plus de nous, sous prétexte que les jumeaux ne sont pas ses enfants ». Nathalie s’était donc rendue au palais de justice, dans l’espoir de rencontrer un juge pour lui exposer son cas. Elle souhaite, à l’entendre, qu’un test ADN soit effectué pour situer les responsabilités. Etait également présente au palais de justice, Denise Ilboudo commerçante de profession, pour les mêmes faits de refus de paternité. Elle confie qu’elle a sa fille de 18 ans qui vient d’accoucher. Malheureusement, celui qui l’a enceintée refuse catégoriquement de reconnaître la paternité. « Le présumé père exige que l’on fasse un test ADN pour savoir qui est le vrai père de l’enfant. Il veut savoir s’il est le vrai père avant de s’en occuper », explique Denise, qui était, selon elle, déjà venue voir un juge la semaine dernière. Les choses semblent cependant bien se clarifier après l’assemblée générale … qui a eu lieu ce lundi.
La reprise pour toutes les autres juridictions, sauf Ouagadougou
Les justiciables des autres juridictions peuvent être rassurés quant à l’ouverture des bureaux dès le mardi 3 février. Par contre, le palais de justice de Ouagadougou restera fermé jusqu’à la satisfaction des revendications, parmi lesquelles et le plus urgent d’ailleurs, déclare Karfa Gnanou, celle relative au déguerpissement immédiat, et sans condition, de tous les démarcheurs et l’identification des gérants de parkings réguliers par le port de tenue, le démantèlement et le déguerpissement des parkings anarchiques aux alentours du palais de justice. C’est en effet, la décision prise à l’assemblée générale qui a eu lieu ce lundi dans la matinée. Les syndicats se sont retrouvés au Tribunal de grande instance de Ouagadougou, pour donner de la suite à leur revendication. Et, rappelle Karfa Gnanou, la reprise des activités, pour le cas de Ouagadougou, est conditionnée par la satisfaction de la revendication suscitée. Une deuxième rencontre a eu lieu lundi dans la soirée avec le ministre de la Justice. La restitution de cette rencontre avec le ministre aura lieu ce mardi au cours d’une assemblée générale au tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Bassératou KINDO
LeFaso.net
Vos commentaires
1. Le 2 février 2015 à 22:42, par Achille OUEDRAOGO En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
A dieu la dictature des militaires et bonjour la dictature des magistrats !!!!!!!!!!!
Ne confondons pas Etat de droit et Règne ou dictature des magistrats !!!!!!!!!!
Les magistrats exagèrent beaucoup (permettez moi le pléonasme !!!)
Avec une grève illégale et illégitime pareil des magistrats que pourraient-ils dire lorsque les autres corps iront aussi en grève illégale ????????
J’espère qu’ils seront payés au prorata des jours de travail effectif
2. Le 3 février 2015 à 06:32, par Issa En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Bonjour !
Généralement,on part en grève pour revendiquer quelque chose,là nous sommes tous d’ accord.une grève pour 24h,48h et le Maximum 72 là c’est légale.Mais se permettre d’ aller jusqu’à une semaine c’est trop.Nous disons trop c’est trop.
3. Le 3 février 2015 à 07:50, par Fasobiga En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Mais on est dans quel pays ? le même Burkina ? haaaaaaaaaaa désole. Dans tout ca quelle est la décision de la transition ? Est-ce le préavis de grève est respecté ? MERCI
4. Le 3 février 2015 à 08:14, par demarcheur En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Ehhhhhhhhhhhe chez vous il n’a pas de service minimun non les hommes de droit.Vous risquez de tomber dans l’illegalité totale.
5. Le 3 février 2015 à 08:20, par king En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
pourquoi la journaliste cite les noms des personnes qu’elles a eu a parle avec ? est ce que c’est permi en bon professionel ?
6. Le 3 février 2015 à 09:00, par ZIDA En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
D’abord le mot d’ordre n’est pas du SBM mais de l’ensemble des syndicats des magistrats et greffiers ;
Ensuite, à l’interieur du pays la reprise ne sera effective que lorsqu’un minimum de revendication sera satisfaite ! Non au dictat d’un syndicat sur les autres ! Ce n’est pas à quelques personnes bien installées à Ouaga de decider de ce que le personnel doit faire en province ! ils ne savent pas ce que ces gens là vivent ici !
7. Le 3 février 2015 à 10:33, par KOASSA En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Tous mes respects a l ensemble des Syndicats de la Justice. là où j ai des apprehensions c est le deguerpissement des demarcheurs et autres gerants de parkings. ces activités peuvent etre encadrées. Les travailleurs de la Justice doivent savoir que la plupart des gens qui tournent autour de ces lieux vivotent .ils sont la bas depuis des decennies et payent les etudes de leurs enfants se soignent grace à ces activités. les deguerpir serait encore les plonger dans une situation deja precaire. pour moi ce ne sont pas des voleurs car ils ne font que proposer leurs services à ceux qui le veulent. NOUS ( travailleurs de la fonction publique ) ne connaissons pas reellement le niveau de pauvrete de notre peuple. je voudrais dire qu’il vaut mieux trouver un bon compromis qu un bon jugement.je demande aux Syndicats de revoir leurs revendications car il ya des innocents qui seront touchés.
8. Le 3 février 2015 à 12:20, par Picsous En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
C’est vraiment de la dictature de magistrats. Comment comprendre qu’il n’y ait même pas service minimum ? Et les jugements dit référés ? Ils n’ont qu’à faire pardon. J’ai toujours soutenu que notre société doit être repensée dans ses fondements. Il ne faut pas imiter pour imiter ; il faut avoir les moyens de sa politique. Vous grevez à tue-tête oubliant que vos jeunes frères ont besoin qui d’un certificat de nationalité, qui d’un casier judiciaire pour postuler à des concours.
De grâce, on vous comprend mais comprenez-nous ! Il faut un service minimum sinon à ce rythme je suis tenté de croire que vous êtes instrumentalisés par l’ancien régime. Il faut aller doucement sinon vous allez développer un sentiment d’animosité chez le justiciable qui ne vous comprend déjà pas très bien.
9. Le 3 février 2015 à 13:14 En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Pourquoi raconter la vie privée des gens et mieux citer les noms dans votre article ? n’est-ce pas trop ?
10. Le 3 février 2015 à 15:11, par way En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
Messieurs les Magistrats, mettez de l’eau dans votre vin. C’est vous avec vos frères, essayez de jouer balle à terre et vous verez que la situation sera décantée. Chacun, d’une manière ou d’une autre peut se donner raison. Mais, c’est pas là, le problème. Le problème, c’est le manque d’humilité des deux parties qui refusent de se pardonner. Le plus important, c’est pas d’avoir raison et / ou de remporter une quelconque victoire mais c’est de se reconcilier
11. Le 3 février 2015 à 17:07, par OUEDRAOGO MOUSSA En réponse à : Suspension des activités juridictionnelles : Les justiciables de Ouagadougou entre espoir et désespoir pour la reprise
cette grève n’a pas respecté le préavis , donc illégale ; nos magistrats doivent donner l’exemple