La décentralisation en Afrique : Entre logique de développement et calculs politiciens, le cas malien interpelle
Après 3 jours d’échanges, les Etats généraux de la décentralisation au Mali se sont achevés le mercredi 23 octobre 2013 à Bamako. Au total environ 600 personnes notamment des représentants de l’Etat, de toutes les régions administratives du pays, et des organisations de la société civile, des invités de marque, des bailleurs de fonds, ont pris part à ces états généraux sur la décentralisation malienne.
La rencontre a consisté à faire le point sur le processus de la décentralisation, les dysfonctionnements actuels au niveau des collectivités territoriales dont ceux relevés par les populations du nord du pays et naturellement leurs attentes. L’objectif à termes étant de parvenir à un développement équilibré et harmonisé du pays.
Comment il fallait s’y attendre, la région du Nord a été au cœur des présents états généraux, vu que le cauchemar malien de ces deux dernières années est venu de cette partie du pays. A l’ouverture, le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) n’a pas tardé à affirmer : "Il nous faut apporter des réponses définitives aux frustrations de nos frères touareg". Il a reconnu des "insuffisances et des dysfonctionnements" dans la politique de décentralisation jusqu’alors menée. Car pour IBK, l’une des causes du cataclysme qu’a connu son pays réside dans la déliquescence de son État. Il a assuré que sa vision est celle d’un État fort qui n’est pas antinomique des collectivités locales fortes" dans la mesure où "cet État doit garantir à tous les citoyens les mêmes droits, l’accès aux soins, à l’éducation....". Comme on dit, ‘’il n’est jamais tard pour mieux faire’’.
Anticiper ou réagir en cas de nécessité
Il est clair que la tenue des états généraux sur la décentralisation au Mali est liée aux velléités indépendantistes de la région du Nord (AZAWAD). Alors, à l’attention des autres pays africains, faut-il attendre la dégénérescence avant d’agir ? Les problèmes des Etats africains sont cosmopolites. A l’instar du Mali, la plupart des pays africains surtout ceux de l’Afrique de l’ouest connaissent d’énormes insuffisances et dysfonctionnements dans l’exercice de la décentralisation. Transfert de compétences sans un transfert des ressources adéquates ; découpages des régions et communes fondés sur des considérations politiques sans tenir compte de leur viabilité socio-économique ; conflits de compétences entre les personnes déléguées de l’Etat et les autorités communales dûs très souvent aux faiblesses des textes en la matière ou à la non mise en pratique de ces textes sont entre autres facteurs explicatifs de ces disfonctionnements. Conséquences, de part et d’autres, des régions ont le sentiment d’être tombées dans les oubliettes en ce qui concerne les infrastructures socio-économiques. La création de toutes pièces de certaines régions et communes et du soutien indéfectible dont elles font objet, sont dénoncés dans les coulisses. Dans certains cas le choix du chef-lieu de la province fait objet de tractations entre les hommes politiques de la localité. Bref, autant le dire, tout est basé sur des calculs politiciens au détriment de la volonté réelle de faire des communes les leviers de développement du continent. Comment faire pour que la maxime d’Ibrahima Boubacar Keita "l’État fort n’est pas antinomique des collectivités locales fortes" soit une réalité en Afrique ? Des états généraux sur la décentralisation à travers les différents pays africains pour un redécoupage fondé sur des critères objectifs tels les aspects sociologiques et économiques des localités ne seraient-ils pas salutaires ?
Ibrahima Traoré (Stagiaire)
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 28 octobre 2013 à 07:39, par Bamakois En réponse à : La décentralisation en Afrique : Entre logique de développement et calculs politicien, le cas malien interpelle
Belle analyse Mr Traoré ici au Mali il suffit qu’un rebelle touareg prend des armes pour que son hameau soit transformé en commune non viable. Ibrahim Ag Bahanga a fait ça en 2006 pour que son hameau soit transformé en commune.
2. Le 28 octobre 2013 à 10:13, par Réveillez vous !!! En réponse à : La décentralisation en Afrique : Entre logique de développement et calculs politicien, le cas malien interpelle
Quelle logique de développement ? Les touaregs eux voient les choses clairement : Il n’ y aura point de développement en Afrique si on ne décolonise pas cette partie de l’Afrique dite francophone. Le grâve des problèmes est que les politiciens africains percoivent leur pays comme des cadeaux recus des francais et autres colons. Voilà pourquoi de Gaules disait : ’’Si je le veux je pourrai nommer un bouc président en Afrique.’’ Cette déclaration est plus que jamais actuelle. Réveil !
3. Le 28 octobre 2013 à 10:29, par LE CORBO En réponse à : La décentralisation en Afrique : Entre logique de développement et calculs politiciens, le cas malien interpelle
chez moi au faso la décentralisation est seulema de nom . PAR EXAMPLE SI UNE STRUCTURE DANS LES PROVINCE VEUT UN BIC IL FAUT QU’IL PART LE CHERCHER A OUAGA
4. Le 28 octobre 2013 à 10:30, par LE CORBO En réponse à : La décentralisation en Afrique : Entre logique de développement et calculs politiciens, le cas malien interpelle
chez moi au faso la décentralisation est seulema de nom . PAR EXAMPLE SI UNE STRUCTURE DANS LES PROVINCE VEUT UN BIC IL FAUT QU’IL PART LE CHERCHER A OUAGA