"Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Le promoteur du "Village-opéra" de Laongo, l’Allemand Christoph Schlingensief n’est plus. Il s’est éteint samedi 21 août dernier, dans l’intimité familiale en Allemagne.
"Je veux faire ce qui se fait déjà, mais je veux le faire officiellement. Il s’agit de plagier l’Afrique ouvertement et non plus en catimini, son énergie, sa spiritualité, sa folle créativité dans l’improvisation, sans lesquelles le théâtre ne peut pas exister.
C’est pourquoi, je suis une pâle page blanche qui va au Burkina recevoir la lumière", disait Christoph Schlingensief, le lundi 8 février 2010, lors de la pose de la première pierre de l’infrastructure architecturale, le "village-opéra". Christoph Schlingensief ne verra pas l’aboutissement de son projet. Il s’est éteint le samedi 21 août 2010 dans son pays natal en Allemagne, aux environs de 12 heures (heure locale).
Selon son assistant, Christoph Knoch, ses vœux et ses pensées étaient jusqu’à son dernier souffle, pour le Burkina Faso. Ce dernier sera au Burkina Faso, le 4 septembre prochain, pour rassurer les autorités de la réalisation de l’opéra de Laongo. Tel était le vœu de Christoph Schlingensief qui aurait, avant de rendre l’âme, demandé à ses proches de faire des dons pour l’aboutissement de son projet au lieu d’envoyer des couronnes.
Situé sur le nouveau site de Laongo à proximité de la colline de Tambi-Yargo, le projet "le village-opéra" de Christoph Schlingensief était déjà en chantier. Il est bâti sur une superficie de 5 ha. Christoph Schlingensief avait prévu sur cet espace, un théâtre (le palais du festival) avec salle de répétition, des ateliers, une maison pour les hôtes, un dispensaire, des plaques solaires, une école pour 500 enfants et jeunes avec des classes de musique et de film.
En somme, le village-opéra de Laongo, semblable à un village traditionnel africain, est constitué de petits modules autour d’une place centrale. Au cœur du complexe, se trouveront la grande scène, le palais à proprement parler pour environ 500 spectateurs autour duquel s’articule tout un ensemble en forme de spirale. Son promoteur estimait le coût de cette première phase (le palais des festivals) à 1,5 milliard de F CFA.
"Dans tous les pays africains, il y avait quelque chose que je ne pouvais trouver en Allemagne. Et cette chose, je l’ai peut-être même perdue. De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce un sentiment touristique ou une force que j’y trouvais et qui m’apparaissait clair et dont je ne disposais plus d’une manière ou d’une autre ?
Il devrait avoir eu quelque chose qui s’est passée dans ma vie en Allemagne, si bien que je ne sache plus exactement qui j’avais été en réalité. Très souvent, j’avais affirmé beaucoup de choses dans mes travaux si bien que je ne sais plus maintenant si c’était aussi la réalité, ou seulement l’imitation de la réalité", confiait Christoph Schlingensief. Réalisateur et metteur en scène allemand, celui que le monde de la culture pleure est né en 1960. A sept ans, il tourne déjà son premier film.
Il est considéré comme l’un des régisseurs actuels les plus importants d’Allemagne. Christoph Schlingensief est connu, non pas seulement sur la scène théâtrale internationale, mais aussi dans le domaine de l’art plastique et du film. Pour cet amoureux de l’art qui sillonne depuis 18 ans le continent africain, c’est "le spirituel et le magique qui lient le théâtre à l’Afrique".
Lors de sa récente tournée en Allemagne, l’artiste avait donné des communications sur son livre "Son schön wie hier kann es im himmel gar nicht sein", dans lequel il parle de son cancer, ainsi que des informations sur son projet au Burkina Faso. Les recettes sont versées au projet "village-opéra" de Laongo.
Yves OUEDRAOGO
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 23 août 2010 à 02:06, par a En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
PAIX A SON AME
2. Le 23 août 2010 à 08:11, par Pa-sambdé En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Ses dernières énergies, il les a consacré pour(et aux) les autres (dont nous les burkinabès). Vous allez voir que sur ce projet, au lieu de penser aux autres comme lui, il y en aura qui ne penseront qu’à eux-même et voudront "manger". Ce cela était effectivement, ce serait triste. Pas pour Christoph mais pour les "mangeurs", car le temps ne ment pas ; le tour de chacun viendra et on verra ce que l’humanité gardera en souvenir de vous.
3. Le 23 août 2010 à 09:25, par Alpha Baba En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Il merite nos pleurs, mais nous ne devons pas pleurer ce grand monsieur car il est là à Laongo dans l’oeuvre qu’il a commencé. Il n’est pas mort car le corps part mais l’âme reste et les oeuvres aussi
Paix à son âme
4. Le 23 août 2010 à 10:00 En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Paix a son ame
5. Le 23 août 2010 à 13:38 En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Ca c’est quel maudit cancer ca ? Merci quand meme Christoph pour ton coeur pour le Burkina. Que Dieu console les coeurs.
6. Le 23 août 2010 à 13:45 En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
C’est triste qu’un homme avec tant de creativite et de bonte de coeur disparaisse de ci-tot. Mais le Seigneur Dieu a un plan pour chaque etre humain. Que tout soit fait selon sa volonte.
Paix a son ame et mes condoleances a sa famille.
7. Le 23 août 2010 à 16:31, par Nath En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
Paix à ton âme ! Wir lieben dich und werden dich nie vergessen !!!
8. Le 23 août 2010 à 17:19 En réponse à : "Village-opéra" de Laongo : Un ami du Burkina s’est éteint
C’est avec le sentiment d’une profonde tristesse que j’ai appris le deces premature de Christoph Schlingensief. Un Grand Ami du Burkina s’est eteint. Je pleure avec la famille et tous les amis de ce grand humaniste. Paix a son ame et que Dieu le garde pres de soi.