CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
- Le professeur Sib Sié Faustin
Le Club de promotion du musée du Poni a organisé du 5 au 7 mars 2010 à Gaoua le premier atelier régional sur l’anthropologie sociale et culturelle des peuples lobi-birifor. Cet atelier visait à contribuer à une meilleure compréhension et une appropriation des valeurs sociales et culturelles qui fondent la société lobi-birifor.
C’est dans le but de mieux appréhender l’anthropologie sociale et culturelle des peuples lobi-birifor à travers ses fondements, ses développements et ses perspectives, qu’un atelier a été organisé à Gaoua du 5 au 7 mars 2010. C’est le Club de promotion du musée du Poni dont le président est le professeur Sib Sié Faustin qui a initié l’activité. Pour ce professeur titulaire de chimie à l’université de Ouagadougou, le rapport général des travaux constitue les bases jetées de cette anthropologie dont la suite logique consistera à les développer.
C’est cette approche qui permettra, au-delà des connaissances que l’on peut avoir sur ce groupe d’ethnies, de collecter pour les générations montantes une banque de données dans des supports nouveaux. Et comme l’histoire du Burkina est à écrire, les résultats des recherches contribueront, de l’avis du conseiller technique du ministre en charge de la Culture, Achille Yaméogo, à l’assise de l’histoire toute entière du pays des hommes intègres. Au total, une quinzaine de communications ont été livrées et ont abordé entre autres thématiques l’origine et l’aire d’occupation des peuples lobi-birifor, leur organisation clanique, le djoro, leurs relations avec les autres groupes ethniques frères. "Aujourd’hui, tout jeune lobi-birifor sait que son système repose sur 4 piliers", a indiqué Pr Sib. C’est notamment le djoro, le thilka, le watil et les thilkananè.
Il y a également le ditil qui occupe une place prépondérante dans la vie du lobi-birifor. Les participants et les conférenciers venus d’horizons divers ont abordé plusieurs pans des valeurs des peuples lobi-birifor. Et aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont des dignitaires de la religion chrétienne qui ont expliqué avec précision certains us et coutumes des peuples lobi- birifor. C’est ainsi que le pasteur Sié Daniel Kambou et le vicaire du diocèse de Diebougou, Modeste Kambou, ont retracé les principales phases de la cérémonie initiatique du djoro. Cette initiation sur la route des ancêtres revêt, de l’avis de pasteur Kambou, des fonctions et enjeux pédagogiques. Ce pèlerinage de renaissance mystique et d’intégration dans la société des adultes est hautement sacré pour tout initié. Faut-il donc en briser les arcanes au bénéfice du "village planétaire" ? s’est interrogé l’abbé Modeste Kambou.
Tout au long de l’atelier, aucun mot n’a été dit à propos d’une supposée division entre lobi-birifor. Interrogé sur le risque d’un possible repli identitaire, particulièrement en période électorale, le professeur Sib Sié Faustin répond : "Je vais essayer de vous répondre puisque votre inquiétude me paraît un peu fondée. C’est pourquoi d’ailleurs pour vous donner un peu raison, j’ai tenu à ce que cet atelier se tienne très tôt avant qu’on entre dans les échéances dites politiques". Il a poursuivi son propos en disant : "Je réponds à ceux qui pensent qu’il y a une différenciation entre lobi et birifor. J’appartiens à une branche totalement birifor et une branche totalement lobi. Une situation comme la mienne est quasi générale chez nous et devant ces liens, les tentatives de division ne résistent pas ou n’arrivent pas à marquer durablement les esprits".
En tout cas, la diaspora des lobi-birifor venue de Ouagadougou, Bobo Dioulasso, de la Côte d’Ivoire et du Canada a fraternisé pendant ces 72 heures à Gaoua. Loin de se préoccuper de "ce faux débat", ils ont plutôt manifesté un "profond désir d’aller désormais à l’essentiel c’est-à-dire la maîtrise des éléments de développement économique et social du Sud-Ouest et, partant, du Burkina Faso". Le 3e jour a été consacré à la visite des ruines de Loropéni. Le prochain atelier va s’intéresser à l’anthropologie économique et religieuse des peuples lobi–birifor. Et comme il fallait s’y attendre, les cousins gouins ont dépêché deux émissaires, Salikou Coulibaly et Sié Jean Traoré, pour prendre des leçons ou en donner. C’est selon.
Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 15 mars 2010 à 16:39 En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
Comment definissez- vous le peuple Lobi- Birifor ? Faut- il y comprendre le Rameau Lobi ? (Lobi- dagara-birifor- djan, etc...) ? tres bonne initiative pour sauver l’essentiel de nos cultures qui sont en train de se vaporiser.
2. Le 18 mars 2010 à 11:17 En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
vraiment merci aux auteurs de cette initiative Cette region tres riches culturellement etait totalement en derive suite a l’irresponsabilité de ses fils encore heureux et flatté que ces memes fils se reprennent et ratrattpent leurs erreurs. maintenant le gros ecueil a eviter absolument c’est la recuperation politique. dans le monde actuel et aparticulierement au burkina cette demarche est une exigence bonne chance et surtout bon courage car les difficultes ne vont pas manquer
SOME
3. Le 13 avril 2010 à 02:42, par Musaraigne En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
Je suis un jeune Lobi vivant en Côte d’Ivoire. Je vous saurais gré de me mettre en contact avec le professeur Sib Sié. J’apprécierais de me joindre au travail de valorisation du peuple.
4. Le 14 avril 2017 à 16:48, par ouédraogo innocent En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
exposer sur les sociétés du sud-ouest et de l’ ouest du burkina
5. Le 17 mars 2018 à 07:27, par Kambou Fulbert En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
Le lobiri est une langue très très riche quand elle est parlée de façon pure et dépourvue de tout emprunt extérieur . Nous avons une culture si riche. Malheureusement les cadres Lobi ne s’intéressent pas à la culture. Nous avons su ou avons pu conserver notre culture plus que tout autre peuple au Burkina faso mais nous la negligeons aujourd’hui. Revenons à la source et Valorisons notre culture. Portons haut le flambeau de la Lobitude.
Merci bien
6. Le 11 septembre 2018 à 07:57, par HIEN En réponse à : CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres
je voudrais avoir ce rapport tout complet