L’Eglise catholique face à la justice sociale et à la paix : « Trouver une solution à l’affaire Norbert Zongo »
La 2e édition de la semaine sociale de l’Eglise catholique a pris fin le 9 novembre 2006 à Ouagadougou. Elle a permis aux participants de passer en revue la situation de la justice sociale, de la paix et de la stabilité ainsi que des droits humains au Burkina Faso.
Des propositions et recommandations ont été formulées pour la prise de mesures correctives afin de consolider ces principes et ces valeurs dans le but de préserver la paix sociale dans notre pays.
Autour du thème : « La justice sociale et la paix au Burkina Faso : quelle contribution de l’Eglise catholique ? », cette 2e édition de la semaine sociale a réuni plus de 130 personnes venues de tout le Burkina et d’ailleurs. Au cours des quatre jours d’échanges, une série de communications sur des sous-thèmes pertinents liés au thème général ont été faites aux participants.
Ainsi, ces derniers ont pu mener une large réflexion et une analyse critique et sans complaisance sur la justice sociale et la paix dans notre pays. Après les communications, les travaux qui se sont déroulés en atelier et en plénière ont aussi permis de passer en revue les facteurs qui menacent la paix et la stabilité au Burkina.
Une occasion d’interpeller les consciences sur la nécessité de bâtir une culture de paix pour préserver notre pays des affres des conflits. Les réflexions au cours de cette semaine sociale ont porté également sur la connaissance de la Commission justice et paix (CJP) ; ce fut aussi l’occasion de lui suggérer des pistes pour améliorer son travail.
A la fin des travaux, les participants ont formulé des propositions et recommandations dont la prise en compte contribuera à consolider et à préserver la paix sociale dans notre pays. Ainsi, concernant l’affaire Norbert Zongo, les participants ont exprimé leur vive inquiétude et leur malaise profond face à la situation actuelle de ce dossier avec notamment la célèbre ordonnance de non-lieu du 18 juillet 2006.
Cette affaire, selon les participants, menace la paix sociale et il faut y trouver une solution. Une autre recommandation a porté sur le rôle prophétique de l’Eglise.
Là, on a exhorté l’Eglise à jouer pleinement son rôle et en dénonçant les tares de la société, en défendant les droits humains et à ne pas se laisser instrumentaliser. A propos du centre Delwindé (Ouaga) qui accueille les femmes accusées de sorcellerie, les participants ont recommandé la prise de mesure législative pour réprimer et éradiquer le bannissement des femmes.
Deux autres recommandations ont porté sur la moralisation de la vie sociale et la promotion de la culture de la paix au Burkina. A la clôture des travaux, Mgr Thomas Kaboré, président de la CJP, a déclaré que cette semaine sociale a été un temps de grâce et une occasion de marcher un peu plus les uns vers les autres. Mgr Kaboré s’est félicité des suggestions faites par les uns et les autres, car elles permettent de « tracer le programme de la CPJ ».
Il a alors dit sa satisfaction quant à la qualité du travail abattu durant ces 4 jours et rendu un hommage à François de Sales Bado, le secrétaire national de la CPJ, qui a toujours été « dynamique, compétent et disponible ».
Dans son discours de clôture, la ministre Monique Ilboudo de la Promotion des droits humains a affirmé que les questions de justice sociale préoccupent le gouvernement. Elle a ajouté que le « Le rapport de vos travaux, dont je rendrai compte au Premier ministre, montre que vous avez pu identifier les maux qui minent notre société.
Il ne nous reste plus qu’à les combattre ». Elle s’est personnellement engagée à examiner la question relative à l’octroi de pièces d’état civil aux femmes du centre Delwindé. Les semaines sociales sont organisées par la CPJ. La première édition a eu lieu en 2005.
L’édition de 2006 a débuté le 6 novembre 2006. Elle a été présidée par Nurukior Claude Somda, enseignant à l’Université de Ouagadougou et ancien ministre burkinabè de l’Information et de la Culture, et parrainée par Mgr Giampaolo Crepaldi, secrétaire du Conseil pontifical pour la justice et la paix.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga
P.-S.
Voir aussi Le site de l’Eglise du Burkina :
http://www.egliseduburkina.org
Vos commentaires
1. Le 14 novembre 2006 à 07:00 En réponse à : > L’Eglise catholique face à la justice sociale et à la paix : « Trouver une solution à l’affaire Norbert Zongo »
Je suis navré mais ce n’est pas à l’Eglise de jouer se rôle. Je pense que les differentes confessions réligieueses doivent rester en déhors des affaires politiques l’erreure que les Chefs Tradtionnels n’ont pas toujours respectée.
Le 14 novembre 2006 à 13:20, par Bénéwindé En réponse à : > L’Eglise catholique face à la justice sociale et à la paix : « Trouver une solution à l’affaire Norbert Zongo »
Qui doit jouer ce rôle alors ? Qui ? La neutralité favorise l’oppresseur et non l’opprimé. Le silence du juste est pire que l’action du méchant. Ce qu’il faut regretter chez les responsables coutumiers dont vous parlez, c’est leur engagement partisan surtout aux côtés des puissants du moment et non la défense du faible, du pauvre, de la veuve et de l’orphélin. Ne denions pas aux confessions religieuses leur mission originelle.
Le 14 novembre 2006 à 19:50 En réponse à : > L’Eglise catholique face à la justice sociale et à la paix : « Trouver une solution à l’affaire Norbert Zongo »
Je ne suis pas convaincu de la justesse de votre analyse. L’église n’est pas en dehors de la société et doit, nécessairement jouer son rôle de rassemblement et tirer la sonnette d’alarme lorsque les droits fondamentaux sont bafoués par qui que ce soit. Comparer les chefs traditionnels aux chefs de l’église catholique relève d’une incurie sans nom. Avec mes regrets.