Culture, Patriotisme et Résilience pour un Burkina Nouveau

La célébration de la 21ème édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) du 27 avril au 04 mai 2024 a pour thème : ‘’Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau’’.

Pourquoi organiser une Semaine Nationale de la Culture en situation de crise sécuritaire ?

Considéré pendant longtemps comme un secteur d’activité sans rentabilité économique, le domaine de la Culture n’a pas souvent bénéficié de toute l’attention des pouvoirs publics et même ceux du privé. Les soubresauts politiques et sociaux ont souvent contribué à plonger les activités d’expression culturelle de manière générale dans de longues périodes de léthargie. Pourtant, qualifiée de “mine à ciel ouvert” par certains, de “soft power” ou encore de “pétrole brut” dont les produits défient toute concurrence par d’autres, la culture burkinabè est très riche du fait de sa pluralité et de sa diversité [1]. Son importance n’est donc plus à démontrer !

La célébration de cette édition après plus de 40 ans de parcours, dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et humanitaire difficile pour le Burkina Faso est une occasion de renforcement de l’unité nationale et fait montre de la résilience du peuple face aux nombreux défis. La tenue de cette édition est donc un témoignage éloquent de la résilience du peuple burkinabè [1]. Cette Semaine Nationale de la Culture est plus qu’un événement ; c’est un symbole de notre détermination à préserver notre identité culturelle même dans les moments les plus difficiles.

Cette nouvelle vision du rôle de la culture a été une sorte de “muse” (d’inspiration et de motivation) pour les créateurs et les hommes de culture qui, à travers leurs œuvres, ont constitué, aux côtés de l’État, des forces cohésives chargées de réduire le fossé qui pourrait constituer un frein entre l’unité nationale et la diversité culturelle [1].

La construction de l’identité nationale au Burkina Faso devrait se faire sur la base du passé commun de la soixantaine d’ethnies qui peuplent son territoire ; C’est dans ce contexte sociopolitique qu’a été créé la SNC en juillet 1983 ; elle a été mise à profit par le Conseil National de la Révolution (CNR) pour matérialiser sa vision politique et idéologique qui était de placer la Culture au cœur du processus de construction d’une nation burkinabè socialement intégrée et qui valorise la richesse et la diversité culturelle des communautés qui la composent.

Nous devons donc sensibiliser la jeunesse de notre pays à renforcer et à préserver notre identité culturelle. Ne dit-on pas souvent que la jeunesse est le tremplin pour un développement social, économique, politique, culturel, bref, de tous les champs sociétaux ? En effet, une vision défendue par le Trésor Humain Vivant, Maître Titinga Frédéric PACÉRÉ, souligne que ‘’ si un pays veut grandir, il doit d’abord connaître le passé de ses hommes ‘’ [1]. Moi, j’ajouterais que ‘’ si un pays veut grandir, nous devons certes connaître notre passé, mais nous devons aussi valoriser et maintenir nos traditions et les transmettre à notre jeune génération et aux prochaines générations, afin que notre identité culturelle soit préservée ‘’.

Les relations entre résilience et culture peuvent être abordées sur plusieurs aspects : les facteurs culturels favorisants la résilience, le rôle des systèmes traditionnels de prise en charge dans le processus de résilience, surtout en situation de crise sécuritaire.
Si la culture comme la résilience peut ou doit être considérée comme une capacité et un processus psychologique à caractère universel, mis en marche chez certaines personnes, groupes ou communautés, pour faire face à l’adversité, aux traumatismes, les données disponibles dans la littérature montrent que le contexte culturel apporte des inflexions, des nuances aux modes d’expression de la résilience et qu’il y a des facteurs de protection culturellement spécifiques.

Le “déclin” des cultures reposant sur la hiérarchie et le respect de la tradition, le développement de la culture de masse à l’échelle de la nation doit être inculqué par les autorités à tous les niveaux, notamment familial et scolaire, ainsi qu’au niveau des entreprises.

La culture de la résilience implique la croyance que les connaissances actuelles sont faillibles et qu’il est nécessaire d’apprendre des erreurs plutôt que de se concentrer uniquement sur la manière de les éviter.

Une culture de résilience et la valorisation de nos traditions n’est-elle pas “la clé ou la solution miracle” qui permettrait à notre pays de traverser les crises ?
Où est passée notre Culture Patriotique ?
Où est passée notre Culture de la Résilience ?
Où est passé notre Amour pour la Culture ?

Reference
1. La Semaine Nationale de la Culture : 40 ans de parcours, bilan .. Fabula,https://www.fabula.org/actualites/120355/colloque-la-semaine-nationale-de-la-culture-40.html.