Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Enseignante depuis sept ans, dame Sophie (nom d’emprunt) a perdu le goût de sa profession. La cause, les exactions répétées des groupes armés terroristes. Entre menaces, brutalités et tueries, elle aura tout vécu. Une situation qui a conduit dame Sophie à une dépression avancée (présentement suivie par un psychologue) et à une souffrance physique comme l’atteste son dossier médical. Craignant pour sa situation, elle appelle à l’aide afin d’être affectée ailleurs, pour pouvoir poursuivre son métier.
Confronté à l’insécurité depuis 2015, le Burkina Faso peine toujours à trouver un chemin de sortie. Les attaques s’intensifient et changent constamment de nature et de localité. Ayant menés des attaques brutales dans la capitale aux premières heures de leur apparition sur le territoire, les groupes armés ont choisi de se replier et de sévir désormais hors des grandes villes. Là, aucune vie n’est épargnée. Leur cible prioritaire, les symboles de l’État et leurs représentants dont les forces de défense et de sécurité, les autorités administratives, les enseignants, etc. Notre victime relève justement du domaine de l’éducation.
Tout commence alors qu’elle était en service dans une localité dite de zone rouge en rapport avec l’insécurité. Après plusieurs avertissements, des hommes armés finissent par prendre son établissement pour cible. L’attaque provoque une véritable panique poussant les plus chanceux à s’échapper. Le reste du personnel, essentiellement des femmes dont dame Sophie, sera regroupé et maltraité.
Menacées jusque dans leurs domiciles
En effet, ayant retrouvées la liberté grâce à la "tolérance" des hommes armés vis-à-vis de la gente féminine, dame Sophie et ses collègues ont reçu des avertissements et des consignes clairs de leurs bourreaux qui n’hésitent pas à les appeler de temps à autre pour vérifier si elles suivent ces consignes. Ainsi, des appels anonymes sont monnaie courante : l’enseignement doit désormais être de connotation religieuse et en langue arabe.
En plus de dispenser cet enseignement aux apprenants, elles-mêmes devraient désormais s’y mettre sans quoi la répression sera immédiate et pourra s’étendre à toute la famille biologique. Pour dame Sophie, c’est le début du calvaire. Le traumatisme est permanent et ronge le moral. Les séquelles physiques, quant à elles sont présentes et plus perceptibles. Les infortunées se sentent donc en insécurité partout et jusque dans leur sommeil car selon leurs interlocuteurs inconnus, des cellules dormantes pourront être activées à tout moment pour sévir partout où elles seront.
Au moment où nous traçons ces lignes, l’année scolaire a débuté avec ses innombrables équations à résoudre pour dame Sophie. Comment trouver les moyens pour se soigner ? Comment se soigner et où le faire ? Comment accomplir son devoir dans une zone où elle et ses collègues sont indésirables aux yeux des maîtres des lieux ?
Autant de fardeaux lourds à porter pour cette mère de trois filles et épouse d’un agent de l’État. Sa zone d’affection lui est désormais interdite par les hommes armés. Et même si la volonté y est, le choc est tel que son corps et son esprit répondent difficilement. Ayant reçu plusieurs injonctions de la part de son supérieur pour rejoindre son poste, dame Sophie n’a désormais que sa seule volonté comme « arme » pour faire face à la situation.
C’est donc un SOS à l’endroit des autorités mais aussi à l’endroit des bonnes volontés afin de trouver une solution à sa situation sanitaire et administrative. Tout en rappelant ne pas être seule dans cette situation, la victime plaide également pour ses collègues d’autres zones difficiles d’accès afin que des solutions idoines puissent émerger.
Une correspondance particulière de Aboubacar Zoungrana
Vos commentaires
1. Le 18 octobre 2022 à 14:13, par Nick En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Dommage ! " Ayant reçu plusieurs injonctions de la part de son supérieur pour rejoindre son poste" Ces superieurs doivent rejoindre ce poste eux meme s’ils sont serieux. S’il elle est tuee par ces HANI, ces superieurs n’auront meme pas le temps de repartir vois ses enfants des qu’ils ont quitte la cours le jour de l’enterrement. Et sa sante mentale ? cela ne les concerne pas ?
2. Le 18 octobre 2022 à 14:19, par TANGA En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Quand un militaire a beaucoup fait dans les zoness à haute pression, il semblerait que ce dernier ait un temps de pause loin de ces milieux. Les militaires se reconditionner pour repartir dans d’autres zones.
Pourquoi ne pas avoir le même programme au Burkina et le rendre valable pour les enseignants
3. Le 18 octobre 2022 à 16:09, par Wendinnmi En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Triste réalité pour mon beau pays depuis 2015 où notre vaillante armée a été destructurée. Au lieu de réparer cette bourde à la Zida-Kafando-les insurgés, nous passons le temps à réclamer la Russie. Rehabilitons notre armée nationale d’abord et les résultats seront immédiats.
En attendant, au secours de tous les suppliciés dont cette dame qui en a tant besoin, pour elle-même et sa famille.
Le 18 octobre 2022 à 16:59, par Ebenezer En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Toi caca malgré tes multiples pseudo c est l amertume qui va te tuer comme disait qq1.
Insurrection vient faire quoi ici tu as besoin d un psy tout simplement.
4. Le 18 octobre 2022 à 16:21, par verite no1 En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
@Indjaba, je sais pas si tu es a cote mais vient supporter cette brave dame, toi qui est un grand educateur, au lieu de pleurer cette dame, vous preferez pleurer sur des pseudo-instituts francais !!!!!!! Allez, bonne journee mon educateur, dois-je dire mon pseudo-educateur ????? Faut pas facher, nous samize !!!!!!
5. Le 18 octobre 2022 à 16:36, par Manuel En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Bonjour
Sans mettre en doute l’histoire de cette brave dame, je me pose deux questions :
L’école où elle travaille continue t- elle de fonctionner malgré l’insécurité qui y prévaut ?
Les supérieurs qui lui intiment l’ordre de reprendre le travail sont ils sur place malgré l’insécurité ?
Le récit de l’histoire de cette dame me semble incomplet car nous assistons chaque à des marches d’élèves pour demander la réouverture des classes là où elles sont fermées, Je suppose que si cette école demeure ouverte, c’est qu’il y a un minimum de sécurité, puisque même à Ouaga ou à Fada ville les écoles sont ouvertes bien que personne ne puisse dire ce qu’il va se passer demain.
Bon courage à tous
6. Le 19 octobre 2022 à 08:14, par justice En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
“Peut-être qu’elle n’est pas complètement guéri, sinon aucun responsable soit il ne peut se comporter comme ça. Si tous les autres collègues rejoignent, elle ne peut pas dire qu’elle ne va pas rejoindre son poste
7. Le 19 octobre 2022 à 13:25, par Poda En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Mais qu’on là trouve une zone paisible vu sa.situation même si c’est les grands centres
Et que ça soit dans la grande discrétion
8. Le 20 octobre 2022 à 19:30, par Tegawend bas rabeem En réponse à : Victime de l’insécurité au Burkina : Menacée jusque dans son domicile, une enseignante demande de l’aide
Dans cette situation, la démission devient impérative vu que ses supérieurs l’envoient à l’abattoir.
Le mari là aussi hein, tu es agent de l’Etat et ta femme est dans cette situation. Dis-lui de démissionner et vous allez vous débrouiller avec le peu que tu gagnes !!! L’essentiel c’est la santé