Burkina/Réconciliation nationale : « Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités ne seront pas acceptées », prévient la Campagne justice pour Sankara
« Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités, faisant écho aux caciques de l’ancien régime, ne seront acceptées ni par les Burkinabè ni par les panafricains du monde entier ». C’est le message contenu dans la déclaration de la Campagne internationale justice pour Sankara parvenue ce vendredi 29 juillet 2022 à Lefaso.net.
Campagne Internationale Justice pour Sankara au sujet de la visite du président Compaoré au Burkina et sa demande de pardon
En plein procès de l’assassinat de Thomas Sankara survient le 23 janvier 2022 un coup d’État, alors que le pays est assailli par des hordes djihadistes. Le 24 janvier 2022, un Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, présidé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, dénonce l’inertie du gouvernement Kaboré contre le terrorisme et annonce sa prise de pouvoir. Peu de temps après, la constitution est suspendue puis restaurée, avec des mesures d’exception.
Néanmoins le procès reprend et les principaux accusés sont condamnés le 6 avril suivant. Parmi eux le président Compaoré, condamné à perpétuité par défaut pour “attentat à la sûreté de l’État” et “complicité d’assassinat”.
Déjà durant le procès, des rumeurs de tractations avec Abidjan se confirmaient. Une frange de la classe politique argue que l’ex-régime Compaoré, ayant eu des pactes avec les djihadistes, pourrait restaurer la paix. Le retour de l’ancien président est réclamé et au nom d’une réconciliation, entre des parties qui ne sont pas énoncées. Un sommet rassemblant des ex-chefs d’état du pays est alors orchestré par le nouveau régime.
C’est ainsi que Blaise Compaoré est reçu le 7 juillet 2022 en toute impunité. On lui déroule le tapis rouge plutôt que de l’arrêter, alors même que ce sommet échoue.
Le 26 juillet, avec un semblant de contrition, il demande pardon par voie de presse, sans contacter les familles et sans reconnaitre son forfait et les crimes odieux qu’il a commis et surtout sans faire face à la justice.
La famille du président Sankara attend depuis 35 ans que Justice soit faite. Depuis le 6 avril 2022, elle attend que le verdict rendu par des juges indépendants après un procès exemplaire soit exécuté. Il ne saurait y avoir de réconciliation sans la vérité et sans respect de la justice. Le mépris affiché et par le nouveau régime et par Blaise Compaoré pour le verdict du tribunal militaire, rendu au nom du peuple burkinabé, est choquant. Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités, faisant écho aux caciques de l’ancien régime, ne seront acceptées ni par les burkinabés ni par les panafricains du monde entier.
L’assassinat du président Sankara et l’arrêt de sa révolution n’ont aucun rapport avec les agressions terroristes qui affectent le Sahel et le Burkina. Dans la droite ligne du communiqué récent des avocats du collectif, la Campagne Internationale Justice pour Sankara considère inacceptable ce manquement à la justice et cette poursuite de l’impunité.
Vos commentaires
1. Le 29 juillet 2022 à 11:15, par Vérité En réponse à : Burkina/Réconciliation nationale : « Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités ne seront pas acceptées », prévient la Campagne justice pour Sankara
C’est bien propre. L urgence n’est absolument pas dans les draps d’une réconciliation soit il autour d’un groupe d’individus putschistes soient ils.
Avouez ses erreurs et fautes et se rencontrer face à face, suivez la procédure de vérité et demandez pardon par la voie respectueuse qui inclut les familles on vous prendrait au sérieux. Bilgo n’est pas un membre de famille de compaore pour lire sa lettre de pardon. C’est ridicule....
Et puis arrêtez cette diversion , concentrez vous sur le terrain afin que les déplacés retournent progressivement....vos 5 mois sont presque arrivés mais le résultat n’est pas à la hauteur.....
2. Le 29 juillet 2022 à 11:19, par À qui la faute ? En réponse à : Burkina/Réconciliation nationale : « Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités ne seront pas acceptées », prévient la Campagne justice pour Sankara
À force s’associer le nom SANKARA à tout ce qui est rigide vous perdez aussi des sympathisants. Qu’avez-vous fait quand Blaise condamné est venu et repartir ?
Avez-vous pensé à toutes les brutalités et assassinats pendant Sankara, qui n’a rien fait pour édifier les familles.
Vous ne pouvez pas adouber les régimes d’exception et vouloir la perfection. On peut pas bâtir la justice sur l’injustice.
Pensez aux 20 millions d’âmes qui sont pris en otage par ces guéguerres.
Il y a une seule chose qui mettait les 2 camps d’accord : envoyer les CDR faire ce qu’ils ont fait. Sinon dès le début les idéaux n’ont jamais été les mêmes. C’est triste mais il faut avancer
3. Le 29 juillet 2022 à 19:24, par HERVE En réponse à : Burkina/Réconciliation nationale : « Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités ne seront pas acceptées », prévient la Campagne justice pour Sankara
Je ne vois plus d’avenir pour ce pays si nous continuons ainsi..
Nous serions tous des étrangers dans notre propre pays si nous n’y prenons garde.
Que ceux qui veulent entendre entendent !!!
4. Le 30 juillet 2022 à 13:36, par Leduc En réponse à : Burkina/Réconciliation nationale : « Les velléités d’amnistie des nouvelles autorités ne seront pas acceptées », prévient la Campagne justice pour Sankara
Si on est de bonne foi, on peut bien être en prison et apporter son concours dans la lutte contre le terrorisme, encore que si on commence, on finira par convaincre tout le monde de la nécessité d être plus libre.
C est donc peu honnête et peu patriotique de subordonner son soutien au pays à son impunité.