Lutte contre le COVID-19 : L’organisation pour le secours humanitaire (OSEH) dote des déplacés internes de Panzani de kits d’hygiène
Face à la pandémie à coronavirus, les initiatives se multiplient, tant en direction des structures étatiques de lutte contre le mal que des populations. En cette matinée pascale, dimanche, 12 avril 2020, l’organisation pour le secours humanitaire s’est rendue au quartier Panzani, périphérie nord de la capitale qui abrite plusieurs centaines de déplacés internes, où elle a distribué des kits d’hygiène à des ménages et à des lieux publics.
Deux types de kits ont été distribués : un panier constitué de savons solides, de gel désinfectant et de cache-nez pour les familles et un dispositif pour le lavage des mains aux lieux publics.
« Les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour lutter contre ce virus méritent que chacun y mette du sien. C’est dans ce sens que l’OSEH vient apporter sa pierre aux efforts du gouvernement et des privés », justifie la délégation de l’organisation pour le secours humanitaire (OSEH), conduite ce dimanche, 12 avril 2020, par le chef de service capitalisation et formulation de projets, Tahir Bonkoungou.
- Tahir Bonkoungou
Pour ses responsables donc, l’activité de cette matinée pascale se veut une contribution de l’OSEH à la lutte contre le COVID-19 qui sévit depuis des mois dans le monde entier et qui, depuis le 9 mars s’est signalé au Burkina.
C’est par le centre Yetimhane qu’a débuté cette opération de distribution. Ce centre sis à l’entrée du quartier Panzani accueille à ce jour, 32 orphelins (âgés de 10 à 17 ans). Là, un dispositif composé de plusieurs points de lavage de mains y a été dressé par la délégation de l’OSEH, dans une ambiance de communion avec les pensionnaires des lieux.
- Des ménages recevant leurs kits
Après ce lieu public, cap a été mis sur le quartier Panzani. Ici, la distribution a commencé par les ménages qui ont, chacun, reçu un litre de gel désinfectant, six boules de savon produit au Burkina et des cache-nez.
« Le besoin est grand, mais nos mouvements sont limités. C’est pour cela nous avons visé les plus vulnérables. D’où le choix des déplacés internes qui étaient déjà dans une situation difficile, dû au fait de l’insécurité qu’ils ont connue et qui les a poussés à quitter leur localité pour trouver refuge ici », a poursuivi Tahir Bonkoungou.
Bien plus qu’une distribution de kits, ce fut également un moment de communion entre ces populations et les membres de la délégation.
- Seydou Tapsoba
Parmi les bénéficiaires, Seydou Tapsoba, obligé de quitter sa province d’origine, le Soum (région du Sahel), pour se sauver des attaques terroristes qui y ont endeuillé de nombreuses familles. Cela fait dix mois qu’il est arrivé à Panzani avec la quinzaine de membres de sa famille.
Pour lui, le quotidien était déjà au rythme de difficultés. Quand à cela, s’ajoute la maladie, cela devient plus compliqué pour le chef de famille qu’il est. « Nous étions dans une situation déjà pas facile. Avec la maladie, ça devient encore plus pénible. C’est pourquoi, nous apprécions beaucoup cette démarche de l’organisation qui va nous permettre de nous préserver de cette maladie dont on entend parler à travers les médias », se confie-t-il.
- Les kits destinés aux lieux publics
M. Tapsoba dit apprécier le fait qu’on ait pensé à eux en cette période de maladie où il est requis des mesures d’hygiène. Loin de leurs terres cultivables, leur principale source de revenus, les déplacés ne peuvent que compter sur ce genre de solidarité.
« Je résidais chez mon frère à Rimkiéta avant de rejoindre ce quartier (Panzani) depuis quelques jours maintenant. (…). J’ai fait l’effort de payer le cache-nez, que voici. Mais le reste, on n’a pas de moyens pour nous en procurer.
C’est pourquoi, nous disons vraiment merci à cette organisation qui est venue nous doter de ces kits d’hygiène pour nous permettre, nous aussi, de nous protéger contre la maladie », abonde également Mme Ouédraogo.
Elle saisit le cadre pour revenir également sur les conditions de vie des déplacés, remerciant tous ceux qui, depuis leur arrivée, font des pieds et des mains pour leur venir en aide.
- Ali Tapsoba s’est également lancé dans la sensibilisation des déplacés sur le COVID-19
Selon le représentant du site de Panzani, Ali Tapsoba, à ce jour, ce sont 760 personnes (105 hommes, 155 femmes et 500 enfants âgés de zéro à 18 ans) qui sont accueillis dans cette partie à la périphérie nord de la capitale, Ouagadougou. Certains sont accueillis dans des familles, d’autres se sont vus remis des cours inhabitées tandis que les uns sont pris en charge par des associations.
« Les difficultés sont énormes. Avec la pandémie, les visites sont quasi-inexistantes. Avant, on avait deux à trois visites par semaine, mais aujourd’hui, avec les mesures du gouvernement, les gens sont interdits de regroupement. Or, ce sont des gens qui vivent au jour le jour », expose-t-il. Il loue donc cette démarche de l’OSEH qui, de son avis, permet à la fois aux déplacés de prendre des dispositions pour se protéger contre la pandémie et, partant, de se sentir appartenir à la société.
Cette sortie a été une occasion pour la délégation de l’OSEH de lancer un appel à la population à l’observation des mesures prises par les autorités. « On est limité par la mesure de quarantaine, cela réduit notre mobilité. Sinon, on avait songé à visiter les sites à Kongoussi, à Ouahigouya, mais nous envisageons toujours et surtout faire dans la sensibilisation pour limiter la propagation de la maladie », projette le chef de service capitalisation et formulation de projets, Tahir Bonkoungou.
Fondée en 2002, l’OSEH (https://osehbf.org/category/accueil/) est active dans plusieurs domaines, notamment socio-éducatifs, la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables (plus de 950 orphelins pris en charge à ce jour, scolarisés et qui reçoivent permanemment des aides en espères et en natures). Elle fait aussi dans l’eau, l’assainissement, l’agriculture et l’accompagnement des femmes à travers le financement d’activités génératrices de revenus.
O.H.L
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 13 avril 2020 à 21:19, par triste En réponse à : Lutte contre le COVID-19 : L’organisation pour le secours humanitaire (OSEH) dote des déplacés internes de Panzani de kits d’hygiène
Ce type d’action ne constitue pas une bon exemple sur le terrain et contribue au désordre grandissant où chacun veut mettre son petit drapeau pour montrer qu’il a fait ceci ou cela. Il se fait ainsi une pub à bon compte auprès de ses donateurs... Pour les déplacés, la logique est de passer par les structures habilitées à les suivre pour consolider leur travail (rendu plus difficile avec le COVID 19) et mieux coordonner. Un panier donné aux déplacés au 3/4 vide ! Les produits du panier serviront au grand maximum pour une dizaine de jours ! et, après, ils font comment ? Vous revenez pour recommencer ?
2. Le 14 avril 2020 à 06:10, par Le citoyen En réponse à : Lutte contre le COVID-19 : L’organisation pour le secours humanitaire (OSEH) dote des déplacés internes de Panzani de kits d’hygiène
A l’internaute triste, votre inquiétude est compréhensible, mais votre compréhension est erronée en ce sens que ce genre de démarches visent à pousser à le faire également. Ce qui est ici important, c’est la chaîne de solidarité et de dire aux autres de ne pas oublier cette catégorie de Burkinabè. Voyez-vous les témoignages dans l’article en disent longs sur le besoin de ces déplacés. Encourageons-nous et prions pour tout le monde. Merci à l’OSEH et vivement que d’autres donateurs suivent !
3. Le 14 avril 2020 à 08:22, par TANGA En réponse à : Lutte contre le COVID-19 : L’organisation pour le secours humanitaire (OSEH) dote des déplacés internes de Panzani de kits d’hygiène
Bonjour,
Tout cela est bien. On pourra repenser les types de laves mains ; préférablement il faudra des laves mains à pédales.
Si cela n’est pas fait, on risque et c’est fort probable de se retrouver devant des laves mains dégueulasses, desquels personne ne voudra s’approcher.