Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Suspendue le 21 mai 2019 pour un certain nombre de raisons dont celle relative à l’annulation de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents du privé et du parapublic, la rencontre gouvernement / syndicats s’était poursuivie le 5 juillet avec la mise place d’un comité bipartite, chargée d’analyser la question. Ce lundi 2 décembre 2019, le gouvernement a transmis ses propositions sur la question à l’Unité d’action syndicale (UAS).
En attendant de prendre connaissance dudit document, l’Unité d’action syndicale, par la voix de Bassolma Bazié, prévient : « Nous allons analyser ce qui est dit dans le document. Si c’est en conformité avec ce que nous avons posé comme revendications, il n’y a pas de soucis ». Et de renchérir : « Nous sommes mandatés par des bases et quand nous échangeons avec le gouvernement, il faut rendre compte à la base. C’est l’orientation donnée par la base que nous suivons. Si la base estime que le contenu du document ne convient pas, on va aviser ».
En tout cas, le syndicat reste ferme sur sa position. « De toute façon, quand nous faisons une revendication, nous faisons des propositions à l’endroit du gouvernement qui permet de dire que cela est bel et bien faisable. Quand on prend par exemple le recouvrement des taxes au niveau des mines et autres sociétés, on relève une perte d’à peu près 551, 13 milliards de francs CFA. Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », a laissé entendre le porte-parole de l’UAS.
Confiant que l’UAS n’est pas prête à trahir le flambeau dressé par ses devanciers, le secrétaire général de la CGT-B clame que le syndicat, à moins de mieux faire pour la défense des acquis, va travailler à garder le minimum des victoires arrachées. Et surtout, lorsqu’il est question d’un engagement. « C’est un engagement qui a été pris sous la Transition avec l’équipe de Yacouba Zida qui nous avait donné une lueur d’espoir suite à une étude que c’était bel et bien faisable. Comme nous avons constaté que l’acquis n’a pas été mis en œuvre, c’est ce qui a constitué le blocage de la rencontre du 21 mai », a indiqué Bassolma Bazié.
Reprise le 5 juillet, la rencontre entre les deux parties a permis de mettre en place un comité bipartie dont les travaux ont permis de disposer du présent document. « Le comité devait se retrouver le 16 et travailler jusqu’au 19 en vue de reprendre la rencontre gouvernement / syndicats le 22 juillet. Le comité s’est finalement retrouvé les 16 et 17 et la partie gouvernementale avait promis d’envoyer ses propositions à l’UAS donc jusqu’à l’heure où je vous parle, en dehors des documents qu’on a reçus où le Premier ministre a dit à l’intérieur qu’il y a des propositions (…) », a commenté Bassolma Bazié.
Du côté du gouvernement, l’on indique que ledit document fait entre autres cas des discussions qui ont eu lieu dans le cadre du comité bipartite, des propositions du gouvernement en matière d’application de l’IUTS et d’une proposition de chronogramme pour la reprise des discussions entre les différentes parties courant décembre. Attendant un retour de l’UAS dans les jours à venir, le gouvernement espère mettre fin aux discussions d’ici la fin de l’année. « Le gouvernement souhaite que ces discussions reprennent dans le mois de décembre pour se terminer avant la fin de l’année », a dit le ministre en charge de l’Education, Pr Stanislas Ouaro.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 2 décembre 2019 à 23:59, par Prince Sanmatenga à Montpellier France En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Si on veut travailler et vivre décemment, ce n’est pas dans un pays pauvre qu’il faut compter pour travailler. Les gilets jaunes de la France pays développé après une année de contestation paient toujours les impôts sur les salaires. La gestion du pouvoir, c’est aussi des mesures sur les ressources d’un pays meme du contribuable pour la justice ou pour résoudre un probleme national (garangose). J’inviterais donc les supers travailleurs du Burkina pauvre d’accepter la situation car selon l’adage chez les mossés, la pauvreté ne tue pas l’homme, mais moi j’ajouterais qu’elle égare l’homme.
Le 3 décembre 2019 à 09:31, par A qui la faute ? En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Vous auriez eu raison dans un pays comme la France où il y a un minimum de transparence et de partage. Par exemple en France ils ont supprimé les frais de fonctionnement des députés, ce qui divise pratiquement leurs salaires par 2. Ils ont baissé les salaires des ministres et du président de 30% pendant la crise et ne les ont pas remonter quand l’économie allait mieux, et dans le même temps ils ont dimunié les impôts des citoyens les moins nantis tout en augmentant certaines prestations sociales. Dans ces conditions le citoyen lamda accepte les efforts demandés.
Ici nous sommes au Burkina. On ne peut pas jeter l’argent par la fenêtre et faire trinquer les travailleurs. On ne peut pas arroser les douaniers, les sociétés minières, les politiciens et leur famille d’argent public pour qu’ils vivent mieux que des français et venir piocher la monnaie de la popote des petits travailleurs.
Le 3 décembre 2019 à 16:12, par Kaka En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Chapeau bas, cher internaute. A comparaison, comparaison et demie. Quand des indemnités et perdiems de session de certains font le triple ou le quadruple de leur salaire mensuel. Entre la France et le Burkina...
2. Le 3 décembre 2019 à 08:17, par Lepop En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
L’essentiel, c’est que chacun paye ce qu’il doit.
3. Le 3 décembre 2019 à 08:38, par Bao-yam En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Les ressources de l’État proviennent des impôts payés par les travailleurs du public comme du privé, ainsi que que des taxes diverses payés par les paysans. C’est un peu illusoire de penser qu’on peut avoir des services publics performants sans impôts et sans taxes. Les fonctionnaires sont les premiers bénéficiaires des impôts et doivent donc les payer comme tout le monde. Si l’argent pour développer le pays ne provient des « pauvres travailleurs », de qui ça viendra ? De l’Union Européenne ? Et après on organise des marches contre l’impérialisme ? Il faut lutter pour plus de transparence dans la gestion des impôts sur l’industrie minière mais on entendait les mêmes rengaines même avant le boum des mines. En réalité chacun lutte pour ses intérêts égoïstes au détriment de l’intérêt national.
4. Le 3 décembre 2019 à 08:51, par lapicol En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
mon frere vous n’avez pas compris, ici il ne s’agit pas de ne pas payé les impots sur les salaires, c’est plutot exonoré les uits sur les primes et indemnités
5. Le 3 décembre 2019 à 09:07, par Citoyen En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Honnêtement , ce monsieur commence à me soaouler !!!
Est ce que nous sommes conscients de ce que nous vivons ? Certainement pas ! Plus besoin de commentaires sur la situation que traverse le pays.
J’appelle de toutes mes forces aux syndicats et au gouvernement de travailler en intelligence pour que notre pays ne tombe pas ! Sinon, vous allez tous répondre du Peuple laborieux du Burkina Faso.
Il est temps que dans l’administration publique on instaure le contrat d’objectif.
Le 3 décembre 2019 à 11:11, par Lengane yacouba En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Un peu de retenue dans vos propos quand on ne comprend pas on se renseigne avant de venir faire étalage de ce qu’on ne connaît pas.les fonctionnaires sont les meilleurs payeurs d’impôt au Faso car prélevé a la source. Maintenant sil faut étaler les impôts sur tout le salaire des fonctionnaires vous voulez qu’ils vivent de quoi
6. Le 3 décembre 2019 à 09:35, par KingBaabu En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Le gouvernement devrait chercher à savoir qui ne paie pas ses IUTS dans ce pays sur son salaire au lieu de raboter les traitements deja maigres des fonctionnaires. Pour une fois je suis d’accord avec les syndicats de la Fonction Publique.
7. Le 3 décembre 2019 à 10:15, par Boubié En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Donc c’est OUARO qui est devenu Ministre de la Fonction Publique quoi !!
Le 3 décembre 2019 à 13:54, par BILGO En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Tu as parfaitement raison de croire à cela.Il faudrait que le président Rock ouvre les yeux et le bon surtout.Ouaro participe aux négociations, décèle les failles du gouvernement et incite les agents à mener des revendications .Voila qu’il vient d’introduire pour signature le statut particulier des agents de son département.Et si les autres emboitaient le pas.Est ce que c’est pas le retour aux revendications à n’en pas finir. Ce monsieur crée de sérieux ennuis au président Rock qui refuse de l’accepter. Les décisions du gouvernement doivent etre valable pour tous les ministres.Il n’ya pas de super ministre.
8. Le 3 décembre 2019 à 11:08, par NIKIEMA Jean-Baptiste En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Il faut un peu de sérieux dans ce pays . Chaque jour, on parle de détournement des deniers publics ou de corruption. Pensez vous que les travailleurs sont prêts à se soigner pour enrichir certaines personnes ? Non. Pour une lutte commune, il faut la transparence et le sacrifice partout. Si le budget de l’AN et les fonds spéciaux augmentent de façon vertigineuse , il serait difficile de convaincre le citoyen d’accepter le sacrifice financièrs
9. Le 3 décembre 2019 à 11:11, par voltaHIC En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Pas très responsable, Mr le syndicaliste. Vous "pauvres" milliers de travailleurs êtes indignés que le govt "jette" les milliards des sociétés minières ? Nous "misérables" millions de paysans devons accepter qu’on ne touche pas à vos milliards ? On va tous se retrouver au champ À NOUVEAU, on verra qui mérite de revendiquer...
10. Le 3 décembre 2019 à 11:31, par ô pays mon beau peuple En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Monsieur Bas Solma, les créances sur les sociétés minières ne sont enregistrées en perte que lorsque ces sociétés deviennent insolvables. Vous n’êtes pas financier et vous voulez faire des analyses financières. Les créances détenues sur certaines sociétés sont comparables à du cash en fonction du degré de solvabilité et l’état peu s’appuyer sur ces créances pour obtenir facilement des financements. Pourquoi les fonctionnaires obtiennent facilement des crédits sur le long terme en donnant comme garantie leur salaire ? Dans le privé vous ne pouvez pas obtenir un prêt au delà de 5 ans. En plus de cela on ne brusque pas les sociétés créateurs d’emplois et gros contribuables pour recouvrer des créances. C’est une question de management. Faites fuir ces quelques sociétés et vous n’aurez même plus vos maigres salaires. On paie les salaires parce qu’il y a les ressources sinon vous allez beau faire des grèves que n’aurez pas des fin de mois réguliers
11. Le 3 décembre 2019 à 12:42, par Prince Sanmatenga à Montpellier France En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
Bien dit à qui la faute ? un référendum serait nécessaire pour demander au peuple du Burkina s’il faut fixer ou diminuer les salaires du Président, des ministres et des députés comme les textes de l’Etat fixent les salaires des travailleurs. On aurait sans doute gagné le minimum pour la majorité contre le maximum pour la minorité au pays des hommes intègres.
12. Le 3 décembre 2019 à 13:20, par BILGO En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
le problème de l’IUTS ne se posera pas si le gouvernement allait en mème temps à la remise à plat des salaires. Sinon comment voulez vous améliorer les conditions de vie des uns et demander aux autres de consentir malgré l’injustice subit l’IUTS sur leurs indemnités.Le gouvernement n’a qu’a voir le problème en face.De grace
13. Le 10 janvier 2020 à 16:12, par OUEDRAOGO Moussa En réponse à : Application de l’IUTS sur les indemnités : « Si on veut l’argent pour développer le pays, ce n’est pas sur les maigres ressources des travailleurs qu’il faut compter », Bassolma Bazié
A mon humble avis, le gouvernement devait s’assurer que toutes les attentes des travailleurs soient comblées avant d’appliquer les IUTS sur les indemnités. Les agents de santé n’ont pas tous eu leur satisfaction pour la fonction publique hospitalière. Certains enseignants attendent toujours la 2ème tranche de l’harmonisation des indemnités et autres bonification et avancement. Et malgré cela, une partie du maigre salaire sera prélevée. Cela est antinomique à l’instauration d’un climat social apaisé.