Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
La première promotion des stagiaires de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) du Burkina à avoir suivi la formation militaire, a effectué son retour à Ouagadougou, le samedi 21 septembre 2019. Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo et le directeur général de l’ENAM, Dr Awalou Ouédraogo les ont accueillis à la Place de la révolution.
Après 45 jours de formation militaire, les élèves stagiaires de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), ont regagné la capitale burkinabè dans une ambiance toute militaire.
Sur les 1048 annoncés au départ, ils sont finalement 758 stagiaires à passer sous le drapeau. Un effectif qui n’ôte pas la joie du directeur de l’ENAM, DR Awalou Ouédraogo : « Vraiment, je suis très content de vous revoir aujourd’hui, de vous recevoir à l’ENAM, de voir que vous êtes revenus en bonne santé ».
- Dr Awalou Ouédraogo, directeur général de l’ENAM
Mais avant de les recevoir à l’ENAM, c’est à la Place de la révolution que l’accueil officiel s’est effectué. Un choix qui a tout son sens, à entendre le patron de l’ENAM. « Je suis très heureux de recevoir mes élèves à la place de la Révolution, parce que tout est dans la symbolique. Nous estimons fondamentalement que pour qu’une nation fasse des grands bons en avant à travers ce qu’on appelle le progrès des peuples, il faut à la fois des hommes valeureux, conscients et qui regardent l’avenir ensemble », a-t-il confié.
Des valeurs, ces élèves stagiaires les ont apprises. Un des leurs affirme : « Je trouve que l’initiative est parfaite et merveilleuse parce que là-bas, ils nous ont inculqué beaucoup de valeurs : l’assiduité, le respect de la hiérarchie, la ponctualité, etc. Ce sont des valeurs que nous n’avions pas, il faut le reconnaitre ».
- Pour les responsables de l’ENAM, cette première promotion servira d’exemple pour les autres dans les administrations publiques
L’ENAM au cœur de la grande transformation du Burkina
Il n’y a pas longtemps, rappelle Dr Awalou Ouédraogo à ses élèves, l’inquiétude plainait en l’air, concernant cette formation militaire. Désormais, l’ENAM et cette première promotion se disent que « le jeu en valait la peine ».
A travers cette formation militaire, c’est une nouvelle vision que les responsables de cette école ont pour le Burkina Faso. « A partir de l’ENAM, nous allons façonner un nouveau type d’agent public qui place toujours en avant l’intérêt général de la nation », a déclaré Dr Awalou Ouédraogo avant d’ajouter : « L’ENAM est au cœur de la grande transformation de notre société. Et je pense que chacun de nous aura à apporter sa petite pierre, et montrer que si nous sommes ensemble et que nous regardons tous vers la même direction, il n’y a absolument rien qu’on ne peut pas faire ».
- De la Place de la révolution à l’ENAM, les stagiaires ont défilé
Toujours selon le DG de l’ENAM, le pays va disposer d’une nouvelle génération de fonctionnaires. « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires qui viendront en retard. Nous aurons plus de qualité dans l’offre de service public », a-t-il martelé.
Il n’y aura donc plus de grève ? A cette question d’un journaliste, le patron de l’ENAM a rappelé que la grève est un droit constitutionnel. « Mais on va faire des grèves pas de façon sauvage, dans l’anarchie totale. On va faire des grèves en mettant toujours en avant l’intérêt de la nation, parce qu’il y a des grèves qui n’en valent pas la peine », a-t-il précisé.
- Abou Ouédraogo, plaide pour un partage d’expérience avec d’autres écoles de formation du Burkina
« Jeter la passerelle entre notre administration et l’armée »
Pour cette première expérience, il n’y a pas eu beaucoup de difficultés, de l’avis des stagiaires. « Nous étions déjà préparés psychologiquement », a indiqué Abou Ouédraogo. Toutefois, il a noté qu’il y a des gens qui ont eu des contraintes sanitaires et qui n’ont pas pu effectuer la formation. « De façon générale, c’est une nouvelle page du Burkina Faso qu’on est en train d’écrire », a-t-il affirmé.
Durant les 45 jours de formation, Abou Ouédraogo a indiqué qu’ils ont appris à tirer à la Kalachnikov (AK 47) et au PA, les techniques de combat, le secourisme, l’éducation physique et sportive, etc. « Je souhaite que cette expérience puisse être partagée dans l’ensemble des écoles de formation afin de relever ensemble le défi qui est de construire un Burkina nouveau, une administration nouvelle », a-t-il plaidé.
- Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo
Visiblement satisfait de cette expérience, le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Ouédraogo, a rappelé que l’objectif était de « jeter une passerelle entre notre administration et l’armée ». « Pour tous ceux qui connaissent la théorie générale de l’Etat, c’est un mariage entre plusieurs acteurs », a-t-il souligné, avant de souhaiter que toutes les administrations puissent aider cette promotion, car « c’est une nouvelle administration que la Fonction publique est en train de façonner ».
- Une photo de famille
Le début des stages pratiques est prévu pour le 7 octobre 2019. D’ici à là, le directeur de l’ENAM a demandé à ses élèves de se reposer et profiter de leurs familles.
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Vos commentaires
1. Le 23 septembre 2019 à 15:44, par ô pays mon beau peuple En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
J’ai l’impression que c’est l’hypocrisie qui gouverne ce monde. Quand j’étais à l’université , dans une discipline dénommée « Théorie des organisations » on nous a cité l’Armée et l’Eglise comme les structures les mieux organisées et disciplinées. On chante partout que pour mieux réussir il faut être organisé et discipliné et au même moment on refuse de s’inspirer de ces modèles. C’est le même constat au niveau des politiques de formation dans les pays majoritairement agricoles comme le nôtre(80% de la population active). Vous trouverez que c’est quelques dizaines qui sont former dans les sciences agricoles. Pourquoi ne pas enseigner l’agriculture depuis la maternelle à l’université à tous les scolarisés ? Y a-t-il un mal qu’un médecin, un enseignant, un agent culturel,.... sache parallèlement produire de la semence, faire des greffes de plants, faire l’embouche ? Rien n’est tard pour mieux faire. Bon courage à nos frères qui viennent de bénéficier de cette expérience salvatrice.
Le 24 septembre 2019 à 06:51, par Amors En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Il faudrait aussi prévoir une formation juridique des futurs militaires afin de leur permettre de s’approprier les règles de fonctionnement d’un État de droit.
2. Le 23 septembre 2019 à 16:11, par Omer En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Fonctionnaire ou pas, formation militaire ou pas, Quand une personne ne respecte pas les règles établies (être à l’heure par exemple), elle doit être sanctionnée pour changer à défaut être remerciée. Même si tes élèves faisaient 10 ans au camp et tu les faisais ensuite marcher de Bobo à l’ENAM, tant que les retards n’auront pas de conséquences, rien ne changera.
Le 24 septembre 2019 à 17:01, par Michel En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Ce serait naïf de croire que le séjour de qques mois dans un camp militaire peut accoucher de citoyens vertueux. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. Ces travailleurs seront dans un environnement social, économique, politique et culturel qui les influencera nécessairement. La solution ? Élaborer le projet de société dont nous rêvons et disposer d’une élite politique à même de le mettre en œuvre sous le contrôle de structures populaires.
3. Le 23 septembre 2019 à 16:52, par Tilaï En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Merci, Monsieur le DG.
Plein succès à cette 1ère promotion ! Qu’elle nous donne de revoir le fonctionnaire burkinabè d’antan : civique, consciencieux et travailleur.
Dieu bénisse la Burkina !
4. Le 23 septembre 2019 à 17:24, par Puug Piinga En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Très belle initiative qui a un goût d’inachevé et même de désordre si le SND n’est pas impliqué...
5. Le 23 septembre 2019 à 17:27, par nico En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
vraiment salutaire, je suis content de cette initiative .
6. Le 23 septembre 2019 à 19:44, par Le petit tranquilos En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Franchement quand je lis le commentaire mes cheveux marchent, car j’ai été formé à badala et étais a la 4eme compagnie. L’initiative est a maintenir. Merci de commencer a réveiller les habitudes de la Révolution. Toutes les écoles de formation doivent passer par la. J’invite ces structures a mettre un comité de suivi pour que les écoles professionnelles parviennent a l’appliquer et mettre hors d’état de nuire les vauriens, les pareuseux et les fils a papa.
Courage et grand merci au gouvernement pour l’initiative. Que dieu bénisse tous ces jeunes formés.
Le 24 septembre 2019 à 11:03, par Nébila Amadou En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Le petit tranquilos, nous devons etre de la meme generation car j’ai fait ma formation militaire à cette periode quand j’etais en 4eme. Ceux de la 2nde et de la 1ere aussi suivanient la formation. Mais je ne pense pas que la formation militaire soit la solution car les indisciplinés d’aujord’hui font partie de ceux qui avaient beneficié de la formation militaire sous la Revolution. Aussi, les militaires eux-memes sont indisciplinés.
7. Le 23 septembre 2019 à 22:40, par F7 En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Bravo aux autorités cette belle initiative. Les autres écoles et centres de formation doivent s’inspirer de cet exemple. Un peuple, pour une grande nation, est celui qui accepte être façonné pour répondre aux besoins du moment. Les enseignants, infirmiers,etc, peuvent passer à mon avis.
Puis DIEU bénir le Burkina Faso qui ne fléchira jamais quelque soit la tempête.
8. Le 24 septembre 2019 à 06:44, par Ismo En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Bonne initiative
Il faut rendre cela obligatoire pour toute les formations menant à la fonction publique.
Surtout pour les enseignant qui sont les plus nombreux...
Il faut que tous y passent...
9. Le 24 septembre 2019 à 09:59, par ccccc En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
L’initiative est louable et doit être appliquée dans toutes les écoles de formation professionnelle ! Mais, il y a un mais.
Suffit-il d’une formation militaire de 45 jours pour accepter l’injustice à laquelle feront face vos "modèles types de fonctionnaires" à leur sortie de l’ENAM ? L’élève magistrat (qui va sortir de l’ENAM) percevra 04 fois au moins le salaire de l’Administrateur civil (lui aussi sorti de l’ENAM) Je précise que les deux ont tous la Maîtrise et dans la majorité des cas, ils ont tous les deux la Maîtrise en droit ! Au lieu de faire face courageusement aux difficultés qui minent la fonction publique notamment la question de l’équité salariale, c’est des actions de détournement d’attention qui vous préoccupent. Si cette formation peut permettre à celui qui touche 212 000 F CFA de vivre comme celui qui touche 870 000 F CFA, alors Dieu merci. Une suggestion : à défaut de régler la question de l’équité salariale, les fonctionnaires "démotivés" vous demandent d’opérationnaliser la loi qui permet d’accompagner les départs volontaires de cette m...... de fonction publique.
10. Le 24 septembre 2019 à 12:22, par Le Pacifiste En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
C’est la rigueur dans le management des hommes qui peut amener les fonctionnaires à respecter les valeurs de la république. Quand un agent déconne, il faut le sanctionner pour l’exemple. Et là il fut une justice libre dépouillée de toute influence syndicale et politique. Je ne sais pas si je vais en rire ou en pleurer. Le DG de l’ENAM pense qu’il a trouvé quelque chose de bien. Si les moyens ne suivent pas pour accompagner cette initiative, elle mourra de sa belle mort parce qu’on doit passer à autre chose. Je me rappelle, on s’est empressé d’ouvrir des IRA partout, où ils sont actuellement. Ils n’en restent que DEUX
11. Le 24 septembre 2019 à 13:32, par Poko En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Bravo au DG pour cette belle initiative. cela contribuera à n’en pas douter à un changement de comportement des fonctionnaires bénéficiaires de la formation.
12. Le 24 septembre 2019 à 19:40, par le fils du pauvre En réponse à : Formation militaire des énarques du Burkina : « Désormais, nous n’aurons plus des fonctionnaires retardataires », déclare Dr Awalou Ouédraogo (DG de l’ENAM)
Bravo au DG de l’ENAM et au ministère de la fonction publique. Quand c’est bon, c’est bon et il faut le reconnaître ! Comme d’autres l’ont déjà suggéré, il est vivement souhaitable que cette formule soit étendue à toutes nos écoles de formation. Le patriotisme, l’intégrité, l’assiduité et le sens du service bien fait ne sont pas de vains mots ; mais plutôt des valeurs qui s’acquièrent par l’éducation, la formation, l’encadrement. Ce sont des valeurs qui doivent être vécues au quotidien et non être chantées du bout des lèvres à chaque cérémonial comme c’est le cas actuellement ! Encore bravo aux autorités pour cette initiative !