Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Ceci est une déclaration de l’AUTRE Burkina/PSR à l’occasion de la rentrée politique du parti le samedi 05 mai à Laye.
Depuis plus d’une année, de nombreux citoyens parmi les plus optimistes ont fini par se convaincre que le Burkina traverse une crise socio-politique profonde doublée d’une crise de régime ! Cette situation qui se traduit par un « blocage institutionnel » s’explique entre autres par : d’abord les conditions d’accession du MPP au pouvoir, après une révolte nationale dévoyée par le régime militariste de la transition ; ensuite après avoir conquis le pouvoir en tant qu’hommes politiques nos dirigeants ont du mal à revêtir la tenue d’homme d’Etat dans la gestion du pays.
En effet, le lourd héritage légué par la transition n’est pas toujours compatible avec les nouveaux choix stratégiques du MPP, et c’est le début des contradictions au sein des « insurgés ». Mais, en dépit du désir subjectif de certains acteurs, elle n’a pas été et ne pouvait pas être une révolution. Qu’à cela ne tienne le slogan mythique d’alors « Plus rien ne sera comme avant ! », réussissait déjà à « emporter les masses ». Les revendications devenaient plus nombreuses et surtout complexes ! Plusieurs mois après les évènements, l’on se croirait aux premiers jours de la révolution d’Août 83. Sous le règne du régime des colonels, ses principaux dirigeants ont érigé la tricherie en système de gouvernement.
Les discours et comportements des chefs de la transition militariste indiquaient clairement leur volonté de transformer la transition démocratique du peuple en révolution démocratique. Toute critique contre la « marche radieuse » de la transition, devait être châtiée. Les élections devraient attendre. Ainsi, notre pays découvre brutalement l’un des régimes les plus autoritaires de son histoire, qui, à certains moments ressemble fort à un Etat de non droit, dans un esprit de haine et de vengeance (terreur, justice aux ordres, légalisation des exclusions politiques, malversations financières, rapines immobilières, népotisme, arrestations..).
A l’issue d’un processus électoral verrouillé par un code électoral inique, le MPP s’installe au pouvoir. Très vite, certains des anciens alliés dénoncent ouvertement une récupération de leur « lutte révolutionnaire » ! Et comme si tout cela ne suffisait pas, les défis de l’insécurité et de l’incivisme viennent s’ajouter aux anciens défis. Face à cette tâche gigantesque et comme pris par une panique certaine, le nouveau pouvoir choisit alors de gouverner avec la rue et par la rue. Erreur !
Et rapidement, l’équipe de PKT (Le premier ministre Paul Kaba Thièba, ndlr) montre des signes d’incompétence réelle, entrainant des critiques internes, des mises en garde ; certaines voix dénonçant clairement son analphabétisme politique. Fait caractéristique à souligner, c’est le recours systématique du PM (Premier ministre, ndlr) à la « méthode du rétroviseur ».
En effet, dans la difficulté pour avancer et trouver des solutions aux préoccupations des citoyens, PKT préfère rejeter la responsabilité du mauvais état de la nation (insécurité, pauvreté....), sur le Régime COMPAORE. Ainsi, à force de se fixer sur son rétroviseur, le PM ne voit rien à l’avant et il va droit au mur ; il oublie qu’il est là pour apporter des solutions à nos aspirations légitime car plus rien ne doit être comme avant. Actuellement le pays est devenu un champ de foyers de mécontentements et d’agitations multiformes.
Concernant la gouvernance nationale actuelle, notre parti s’interroge. En effet, alors que c’est justement le PF (Président du Faso, ndlr) lui-même qui nous a expliqué la politique du « Mouta-mouta » pour nous mettre en garde, paradoxalement on constate qu’elle existe dans les milieux proches du pouvoir.
Dans JA 2989-2990 du 22 avril_05 mai le PM déclare « Le PNDES c’est ma boussole » ! Du reste aujourd’hui l’on peut se demander ce qu’il aurait pu nous proposer d’autre en tant que nouveau PM, bon élève de la grande finance ? Nous ne sommes pas des négativistes, alors nous reconnaissons que le PNDES n’est pas rien. Mais dans les conditions actuelles et en examinant les potentiels facteurs de réussite, le PNDES ne sera pas la force qui provoquera « L’insurrection contre la pauvreté » dans le pays, comme l’avait proclamé PKT.
Sur le front social, tout brûle dans tous les secteurs. Et l’erreur du gouvernement c’est de vouloir rendre impopulaire les revendications syndicales, oubliant que ce sont de vielles manœuvres, bien éprouvées par les syndicats burkinabè qui n’ont plus rien de commun avec des syndicats jaunes. A titre d’exemple, en déclarant le sit-in non légal le gouvernement s’engage dans une voie sans issue. Et concernant le Fond Commun, si les revendications syndicales sont légitimes, la volonté du pouvoir de mettre fin à une certaine injustice liée au FC est tout aussi légitime. Néanmoins en termes de légalité et d’éthique le gouvernement devrait faire profil bas, car il n’ignore rien des textes incriminés. Dans son exposé, faisant allusion à la période noire du FC, Mme la ministre indique clairement que « le FC est passé de 20,11 milliards en 2012 à 55 milliards en 2017 » ; on peut déduire que sa responsabilité est clairement engagée. Et sur ce point il est difficile de se cacher derrière un rétroviseur ! En outre, selon certaines informations, des autorités du Ministère bénéficieraient des FC.
Notons aussi que l’Exécutif a donné un très mauvais exemple en instituant le gré à gré sur les milliards du PPP. C’est pourquoi, nous l’invitons à engager des négociations globales et franches incluant même les caisses noires et autres fonds. Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes, au regard des tendances d’évolution de la situation nationale. A la santé la question des évacuations sanitaires, est perçue comme une grosse injustice au sein de l’opinion, même parmi les personnels de santé et une grogne se développe à bas bruit. Au total, concernant la question des injustices, l’AUTRE Burkina/PSR donne un carton rouge au gouvernement PKT pour avoir accordé des avantages discutables aux magistrats !
Le Burkina d’aujourd’hui, c’est aussi l’heure des grands procès et il faut se féliciter de l’ouverture de deux de ces procès ! Mais, la dernière prise de position du MBDHP qui dit « Craindre que ce procès ne subisse le même sort que celui du gouvernement TIAO III » vient nous rappeler une certaine réalité. Ainsi, concernant le procès des anciens ministres, après une suspension sine die, tout le monde attend de connaitre la vérité des faits, mais aussi la réalité des véritables accusés, les ministres étant eux accusés de complicité. Ces complices veulent rendre compte et s’expliquer alors que visiblement l’on veut les « maintenir dans une situation où ils ne peuvent vivre ni mourir ». Et pourtant après la longue suspension, les autorités judiciaires ont déclaré que la Haute Cour de Justice est désormais parée pour un procès équitable ! Nous demandons la reprise rapide du procès.
La situation sécuritaire est d’une extrême gravité et à chaque fois que nous l’abordons c’est douloureux. Condoléances aux victimes, courage et félicitations aux FDS. Depuis 2015, plusieurs dizaines des enfants du pays ont été assassinés par la horde terroriste et nous sommes en passe de perdre le Nord du pays. Nous le soulignons davantage, une guerre injuste nous est imposée. En effet, c’était sous la direction de SARKOZY, des puissances étrangères ont organisé leurs propres groupes armés au sahel, déclenché diverses opérations militaires en RCI, en Libye, au Nigéria, au Mali, en RCA, avec des objectifs inavouables.
C’est pourquoi, nous interpellons le Chef de l’Etat afin que : i/des moyens plus importants soient mis à la disposition des FDS ; ii/ il réexamine sa politique d’alliance pour définir sa propre ligne d’action, une diplomatie secrète parallèle, car ces puissances ont des cellules en contact avec ces djihadistes ; iii/ il envisage la mise à contribution de la composante citoyenne dans la défense du territoire ; iv/ revisiter profondément nos services de renseignements ; v/Enfin, nous demandons au PF, chef des armées, d’aller sur le champs de bataille, pour des visites de soutien à nos troupes au Nord.
L’autre sujet qui fâche c’est la Réconciliation nationale. Et pourtant l’état des lieux est horrible ; la quasi-totalité des régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance politique sont accusés de crimes politiques, économiques et de sang.
La liste des assassinats attribués à ces pouvoirs est très longue ; les régimes du CNR, du Front populaire et de la IVème république sont fortement indexés. Depuis lors, que de familles endeuillées, des cœurs meurtris nourris par une volonté de vengeance, avec en prime un sentiment réel d’impunité. La transition des colonels apporta aussi sa part de haine et de vengeance ! De nouvelles rancœurs, de nouvelles haines viennent s’ajouter aux anciennes, rendant chaque jour la réconciliation plus compliquée. Le danger est donc réel pour la cohésion sociale et la paix. Désormais les enfants du pays doivent se parler pour se réconcilier sur la base de la VERITE, la JUSTICE, et le PARDON !
OUAGADOUGOU, le 05 mai 2018
Dr Alain Dominique ZOUBGA
Vos commentaires
1. Le 7 mai 2018 à 01:05, par Le juste En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Eh Monsieur Alain ZOUBGA bon retour sur l’arène politique ou sur la place de la lutte syndicale ! Je pense que vos propos sont justes. Blaise et Gilbert DIENDERE ne diront pas le contraire. J’espère que ROCK a su tirer les conséquences.Le monde syndical que je connais un peu en réalité je pense bien ne travaille pas à faire chuter les plumes d’un pouvoir.Mais si un pouvoir travaille à anéantir les efforts du peuple, à assombrir les intérêts moraux et matériels des syndicats, à embrigader les libertés syndicales, là ce pouvoir laissera ses plumes.
2. Le 7 mai 2018 à 07:22, par ngoonga En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Ou lui aussi était ??? Nous n’avons pas oublier le contexte de 1991 ou vs avez travaillez à saper la lutte de la CFD de l’intérieur par vos accointances avec le régime d’antan au moment ou vos collègues ( Tall, Kader, Oumarou etc.) étaient pourchassés, leurs biens et vies mis en danger.
3. Le 7 mai 2018 à 07:59, par Nobga En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Nous ne dirons pas non ! Mais les syndicats prendront leur pouvoir pour gouverner à la place des politiques car aucun autre pouvoir ne peut leur tenir tête !
Le 7 mai 2018 à 10:19, par le voyant En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Je pense que les syndicats ont des limites à ne pas dépasser. Seul l’État détient la force pour maintenir l’ordre. En plus c’est l’État qui est l’employeur,si l’employeur dit qu’il ne peut pas payer le salaire ou les avantages réclamé par l’employer, il peut tout simplement démissionner de la fonction publique. C’est comme ça sa se passe dans le privé.Pourquoi on laisse des gens se comporter comme des supers hommes dans la fonction publique ? pourquoi on laisse une portion de fonctionnaire prendre en otage tout un pays ? compromettant même en partie son développement ? Mais je comprend d’une part !!! "quand un baobab tombe, même les cabris peuvent monter et s’ amuser." Il nous fallait un révolutionnaire pour redresser tout ça. Mais hélas ! que Dieu sauve le Burkina Faso.
4. Le 7 mai 2018 à 12:37, par Salif En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Bien dit ! Le gouvernement est entrain de loué à un jeu très dangereux. De toutes les façons, l’opposition n’attend que ça. Ils sont entrain de parler de 55 milliards comme FC. Avec ce qu’ils sont entrain de faire, ils vont tomber dans une situation plus compliquer et ils vont dépenser plus de 150 milliards, ou ils vont créer une crise qui risque même de les emporter.
5. Le 7 mai 2018 à 13:22, par HUG En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Par rapport au fonds communs, rien ne peut arriver au gouvernement car tout le monde semble être frustré sauf les financiers et leurs acolytes. C’est une question de justice sociale. Un individu de la catégorie E des finances ne peut pas être plus payé qu’un cadre A1 de la fonction publique. Vous avez vu ça dans quel pays. Hein
Le 7 mai 2018 à 22:21, par Zitai En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Tant qu’il y aura toujours les gré à gré, les emplois fictifs, les favoritismes, les exonérations de toutes sorte et les ventes à la sauvette du patrimoine économique national, c’est bien plus que probable ZOUBGA et tant d’autres avant lui aient bientôt raison.
Maintenant, tenez-vous bien (mouchoirs à portée des yeux, doliprane et pacemaker prêts à l’emploi, et surtout la ventoline accrochée au nez, pour la crise d’asthme ) ; tenez -vous bien disais-je : le FC va sûrement passer à au moins 150 milliards sous peu.
Ces financiers voient tout, savent tout et font tout pour "eux".
Sil vous plaît, aller à la rencontre des structures appropriées pour vous imprégner des données sociaux économiques du moment et vous vous ferez une autre opinion. À défaut, essayez juste de palper le sentiment de stagnation qui enveloppe actuellement tous les pans de la vie au quotidien.
Quelle megd...
6. Le 7 mai 2018 à 14:20, par Thom’s En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Analyses d’un politicien. Nous vous connaissons maintenant, monsieur ZOUBGA. Le vrai politicien, c’est celui qui sait mentir. Ils sont les mêmes. Contrairement à ce que vous dites à propos de la fronde sociale, c’est les syndicats qui vont perdre. Trop de revendications tuent revendications. Qu’ils s’estiment heureux d’avoir un Président comme Roch Marc Christian KABORE qui est humble, sensible et compréhensif sinon, il aurait radié tous ceux qui s’accroupissent dans des grèves à répétition. Les militaires et policiers radiés par Blaise Compaoré en 2011 ne diront pas le contraire. Les enseignants licenciés par Thomas Sankara en savent quelque chose. Que chacun mette de l’eau dans son vin au lieu de bomber la poitrine comme on est plus fort que l’Etat.
7. Le 8 mai 2018 à 08:39, par HUG En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Vous savez comment on licencie un agent ? La grève n’est -elle pas reconnue par notre constitution ? Les revendications des travailleurs ne sont -elles pas légitimes ? Quand un père de famille est injuste envers sa famille c’est ce qui l’arrive.
8. Le 8 mai 2018 à 10:57, par HUG En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
Voyez vous le pouvoir du MPP et acolytes sont responsables e ce qui leur arrive.
Le 13 mars 2017 lors de la signature du protocole d’accord avec le SYNTSHA, le gouvernement a décidé de reclasser les attachés de santé et les conseillers de santé en A1. Sur quel base ce point a été accepté seul le SYNTSHA et l’Etat peuvent répondre à cette question.Pouvoir du MPP et acolytes vous pouvez donner des avantages faramineux aux agents de santé comme vous l’avez fait c’est normal mais vouloir reclasser les attachés de santé et conseillers d’élevage en A1 à l’étape actuelle serait une grave erreur car automatiquement tous les fonctionnaires des autres corps qui étaient en A1 iront en P et ceux qui étaient en A2 iront en A1 et ainsi de suite. C’est une mesure non négociable car on ne joue pas avec les diplômes OK. Voyez - vous pouvoir du MPP et acolytes votre erreur c’est de ne pas avoir le courage pour dire la vérité a certains syndicats.
9. Le 9 mai 2018 à 10:41, par Kidrh En réponse à : Fronde sociale : « Si le pouvoir organise l’affrontement avec les syndicats, il y perdra beaucoup de plumes », Dr Alain Zoubga de l’Autre Burkina/PSR
L’histoire se répété au Faso. Nous sommes quelque peu dans la même ambiance qui a amené Saye zerbo après lui JB ,sankara et Blaise et Roch Chacun a tiré les leçons de ces périodes. Ceux qui y sont satisfait s sont peu nombreux. si non nous serions pas dans l ambiance qui prevaut. Cela fait 38 ans que nous essayons les regimes . Nous somme s tous dans le navire qui tangue.