C’est la 12e nuit du mois lunaire « Rabi-ul-Awwal » que serait né le Prophète Mohammad (Paix et salut sur Lui). Cette célébration constitue un moment important pour tout musulman, car il a été envoyé comme « une miséricorde pour l’univers ». C’est donc en signe de reconnaissance qu’est célébré le Maouloud chaque 12e nuit du troisième mois du calendrier hégirien. Au cours de cette nuit, les fidèles musulmans revisitent la vie du Prophète qui « renferme toutes les valeurs positives ». Toute chose qui devrait permettre à l’humanité de construire un monde de paix, de justice, de solidarité et de tolérance.

le sommeil et le froid n’ont pas eu empêché les sœurs et leurs enfants de suivre le prêche jusqu’à la fin

Pendant que certains organisent cette nuit de bénédictions et de reconnaissance dans des mosquées, c’est l’hippodrome de Nonsin qui sert de cadre à la section provinciale du Kadiogo de l’Association Musulmane pour le Soutien à l’Islam (Ançar-Dine Al Islamiya) du Burkina Faso, depuis quelques années. Là, cette année, elle a encore organisé une grande nuit de prêche publique, de 22h à 3h30. Trois conférenciers pour tenir le public en haleine. Et, le temps est vite passé au regard de l’intérêt suscité par le message des différents intervenants. Si le plus attendu de la soirée, Mohamad Ibn Haroun Sawadogo a fait son prêche en Mooré, Adama Domboué, venu de Dédougou s’est adressé aux fidèles musulmans en langue Dioula et Boureima Drabo s’est occupé de la version française du prêche.

Un public très attentif au message

« Ce soir, on s’est retrouvé pour la commémoration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammad. L’esprit, c’est de rendre grâce à Allah de nous avoir envoyé ce noble messager en tant que miséricorde pour tout l’univers. Compte tenu du climat qui prévaut, nous avons demandé à Allah de veiller sur le Burkina, afin que la stabilité et la paix reviennent. Mais, nous sommes les acteurs de notre bonheur ou de notre malheur parce dit dans le Saint Coran, « Allah ne modifie pas l’état d’une nation tant que les individus qui composent cet Etat ne changent pas ce qui est en eux. Donc, nous avons une grande responsabilité dans ce sens. C’est pourquoi, nous avons interpellé tous les Burkinabè, des autorités aux citoyens lamda d’avoir comme bâton de pèlerin, la justice », a expliqué Boureima Drabo.

Il a également appelé les musulmans à favoriser le vivre-ensemble avec les autres communautés « parce que si Allah ne voulait pas des juifs et des chrétiens, il allait tout simplement les exterminer. Le musulman doit savoir vivre avec toutes les créatures de Dieu, animale, végétale, humaine et quelle que soit sa religion et sa croyance. Nous avons demandé aux frères d’avoir cet esprit parce que c’est l’esprit de Mohammad (PSL) qui a été le premier à rassembler tout le monde au-delà de toute considération religieuse et politique », a-t-il martelé.

Malgré le froid, les fidèles ont répondu à l’appel d’Ançar-Dhine

Enfin, comme les deux autres conférenciers, Boureima Drabo appelé la jeunesse à plus de responsabilité parce que c’est elle qui va gérer le pays les prochaines années. « Cette responsabilité, on doit l’assumer dès maintenant, en montrant à nos autorités qui sont aux commandes que nous sommes responsables et cette responsabilité c’est à tous les niveaux, comportement, habillement, savoir-vivre, justice, équité… », a-t-il confié. Avant de conclure ces termes : « Le musulman est le représentant du prophète et il doit incarner la miséricorde. Nous jeunes musulmans, sommes les ambassadeurs de cette miséricorde. Il faut donc que nous travaillions pour que tous les Burkinabè puissent profiter de cette miséricorde ».

Créée dans les années 1980, au Mali par l’effort du chérif Ousmane Haidara, l’association Ançar-dine, a pour mission, la formation et l’information, la construction d’édifices religieuses et sanitaires et la diffusion d’un message islamique saint et authentique. Avec plus de 500 prédicateurs, Ançar-dine est présente dans plus de 25 pays dans le monde.

Moussa Diallo
Lefaso.net